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Le 5 juillet 2013, le pape François a publié sa première encyclique, Lumen fidei (La lumière de la foi), signée le 29 juin dernier. En introduction, le souverain pontife mentionne le travail de son prédécesseur et précise que « ces considérations sur la foi – en continuité avec tout ce que le magistère de l’Eglise a énoncé au sujet de cette vertu théologale – entendent s’ajouter à tout ce que Benoît XVI a écrit dans les encycliques sur la charité et sur l’espérance ». Et le pape actuel indique que son prédécesseur avait déjà presque terminé une première rédaction d’une Lettre encyclique sur la foi : « Je lui en suis profondément reconnaissant et, dans la fraternité du Christ, j’assume son précieux travail, ajoutant au texte quelques contributions ultérieures ».
Au fil de ses quatre chapitres, l’encyclique expose les fondements de la foi dans l’histoire depuis Abraham, le lien entre la vérité et la foi, l’importance de la transmission de la foi par les sacrements, et la relation entre la foi et le bien commun. Il s’agit bien comme l’indique le pape de « considérations sur la foi », et non d’un enseignement dispensé avec autorité. Le document prend ainsi la forme d’une dissertation sur les rapports entre la foi et l’histoire, la foi et la Bible, la foi et l’amour, la foi et l’espérance, la foi et l’existence, la foi et l’humanité, la foi et la vérité, la foi et la raison, etc.
Les thèmes chers à Benoît XVI y sont nombreux : la crise de la vérité, le relativisme, la modernité, les idoles, ou encore les références à saint Augustin. Le texte contient des citations de Nietzsche, Dante et Dostoïevski, mais aussi du théologien allemand Romano Guardini, du philosophe autrichien Ludwig Wittgenstein, du philosophe juif Martin Buber et du dramaturge britannique T.S. Eliot. On relève cependant l’une des expressions favorites du pape François : « Ne nous faisons pas voler l’espérance ».
Tous les journalistes ont souligné la continuité de la pensée théologique entre Benoît XVI et son successeur. « Lumen fidei : l’encyclique écrite à 4 mains, 2 têtes, mais un seul cœur ! Et ce cœur, c’est un cœur aimant ! », déclare le P. Stéphane Lemessin dans La Croix. Selon lui, l’encyclique sur la foi est aussi un texte sur l’amour. « Ce terme apparaît 146 fois dans le texte ! »
Jean-Marie Guénois, dans Le Figaro, remarque que l’encyclique « est d’une facture… propre à Benoît XVI. Tout le trahit dans le texte : style, points d’insistance, références théologiques et littéraires. » Pour lui, l’encyclique « peut être considérée comme la quatrième et dernière du pontificat de Benoît XVI, mais elle demeure la première du pape François, qui entend illustrer par là la complémentarité et la continuité entre les papes. »
Stéphanie Le Bars, dans Le Monde, insiste aussi sur cette continuité. L’encyclique est « l’occasion pour le pape François, que l’on dit ‘en rupture’ avec son prédécesseur, tout au moins sur le style, de s’inscrire dans la droite ligne théologique de Benoît XVI. »
Pour le vaticaniste Ignazio Ingrao, sur le site fait-religieux.com, l’encyclique révèle surtout « le style et la stratégie que Jorge Mario Bergoglio entend adopter pour réformer l’Eglise. Cela signifie que le pape François ne veut pas d’une réforme qui rejette le passé (de son prédécesseur, ndlr) mais qui, au contraire, l’accueille et le transforme selon ses desseins. » Et d’ajouter : « L’action du pape François envers les personnes relève du même style. (…) Il fait venir un à un les cardinaux et les prélats et leur demande s’ils sont prêts à l’aider dans ses projets de réforme. Si la réponse est oui, alors ils restent en place. Autrement, s’ils montrent de la réticence à adhérer aux objectifs du pape, ils seront mis hors jeu ou écartés. »
Sources : vatican.va/Apic/Croix/Figaro/Monde/Fait Religieux/FSSPX – du 19/07/13