Macron et l’IVG : “in cauda venenum”

Le pro­jet de loi allon­geant le délai pour avor­ter a été défi­ni­ti­ve­ment adop­tée le 23 février 2022. Le quin­quen­nat du chef de l’Etat fran­çais s’achève ain­si sur une ultime trans­gres­sion du droit à la vie.

Le bilan du quin­quen­nat d’Emmanuel Macron quant au pro­grès de la culture de mort est lar­ge­ment posi­tif : après l’extension de la pro­créa­tion médi­ca­le­ment assis­tée aux femmes seules et aux couples de femmes, la conser­va­tion d’ovocytes à fins de recherche, l’autorisation des embryons chi­mères homme-​animal, et désor­mais l’élargissement du délai à l’avortement lar­ge­ment adopté.

Pour adop­ter le texte « ren­for­çant le droit à l’avortement », il conve­nait d’aller vite. De pas­ser en force diront cer­tains, car la ses­sion par­le­men­taire – élec­tion pré­si­den­tielle oblige – doit s’achever le 28 février prochain.

« Le Royaume-​Uni va jusqu’à 24 semaines, la Suède jusqu’à 18, l’Espagne 14 semaines. Donc en France, on n’est pas vrai­ment en avance », ful­mine Albane Gaillot, dépu­tée LREM qui porte le pro­jet depuis plu­sieurs mois.

Sans sur­prise, le texte a été adop­té par les dépu­tés, sur le fil, après une navette par­le­men­taire de trois lec­tures, et un rejet sys­té­ma­tique du texte par le Sénat. La nou­velle loi adop­tée par la majo­ri­té pré­si­den­tielle pré­voit désormais :

– l’allongement des délais d’accès à l’avortement de douze à qua­torze semaines de gros­sesse ;
– l’autorisation don­née aux sage-​femmes de pra­ti­quer des IVG ins­tru­men­tales ;
– la créa­tion d’un réper­toire des pro­fes­sion­nels et des struc­tures pra­ti­quant les IVG.

L’association Alliance Vita, dénonce une « loi votée au for­cing ». « Il est indigne que l’avortement se trans­forme en variable d’ajustement du gou­ver­ne­ment en toute fin de mandat.

« Le pré­sident de la République s’était lui-​même pro­non­cé à plu­sieurs reprises contre l’allongement des délais disant mesu­rer “le trau­ma­tisme que c’est d’avorter” avant que le gou­ver­ne­ment ne reprenne par sur­prise, sans étude d’impact, cette loi à son compte en décembre der­nier », dénonce l’association dans un communiqué.

Le ren­for­ce­ment d’un pré­ten­du droit à l’avortement est-​il d’ailleurs une prio­ri­té pour ce que les dépu­tés sont cen­sés repré­sen­ter ? Pas vrai­ment, si l’on regarde un son­dage IFOP réa­li­sé en octobre 2020, selon lequel 92% des Français estiment que « l’avortement laisse des traces psy­cho­lo­giques dif­fi­ciles à vivre pour les femmes » et près de trois quart (73%) d’entre eux jugent éga­le­ment que « la socié­té devrait davan­tage aider les femmes à évi­ter le recours à l’Interruption de grossesse ».

D’aucuns voient, dans le feu vert don­né au pro­jet par le chef de l’Etat fran­çais, un appel du pied à la gauche et aux pro­gres­sistes de façon plus géné­rale, à quelques semaines d’un scru­tin qui peut réser­ver des sur­prises : une ana­lyse que tem­père Frédéric Dani, direc­teur géné­ral de l’Ifop, qui doute que l’extension du délai d’avortement ou de la PMA soit un « mar­queur assez dis­tinc­tif » pour ras­sem­bler der­rière lui l’aile gauche de son électorat.

Quoi qu’il en soit, aucun can­di­dat décla­ré à l’élection pré­si­den­tielle n’a sou­hai­té reve­nir sur le droit à l’avortement… Pour infor­ma­tion, en 2020, 222 000 IVG ont été enre­gis­trées en France, dont 16 % durant les deux der­nières semaines d’un délai légal désor­mais ral­lon­gé de deux semaines. Ce qui ajou­te­ra 2000 avor­te­ments par an selon les esti­ma­tions : 2000 assas­si­nats d’enfants inno­cents, un crime qui crie ven­geance contre le Ciel.

Sources : Alliance Vita/​La Croix – FSSPX.Actualités