Mgr Bonny, évêque d’Anvers, veut « bénir » les homosexuels, les divorcés remariés et les adultères

Mgr Johan Bonny [Photo ci-​dessus], évêque d’Anvers, pro­pose une sorte de béné­dic­tion de l’Eglise pour les couples homo­sexuels, les divor­cés rema­riés et les concu­bins more uxo­rio : il écrit tout cela noir sur blanc dans le livre paru le 11 octobre 2016, livre dont l’heb­do­ma­daire catho­lique des Flandres, Kerk & Leven, a déjà anti­ci­pé des extraits consi­dé­rés comme les plus « contro­ver­sés », c’est-​à- dire, tra­duit de la langue ecclé­siale, ceux expli­ci­te­ment oppo­sés au Catéchisme, au Magistère, à la Tradition.

Déjà en décembre 2014, celui qui était le can­di­dat favo­ri à la suc­ces­sion de Mgr Léonard, plai­dait, dans le jour­nal fla­mand De Morgen (1), pour une recon­nais­sance ecclé­sias­tique des rela­tions bi et homo­sexuelles. Partant du constat qu’il existe aujourd’hui, même par­mi les catho­liques, d’autres types de rela­tions que le mariage entre un homme et une femme il estime qu’ il est dès lors impor­tant que ces autres types de rela­tion puissent béné­fi­cier d’une cer­taine forme de recon­nais­sance dans l’Eglise.

Il rejoint dans ce domaine l’ab­bé Cosimo Scordato , curé de la paroisse San Saverio de Palerme, en Italie, dont le « sou­hait est que l’Église accepte de bénir aus­si ces rela­tions homo­sexuelles », sou­hait expri­mé lors de la « béné­dic­tion » du « mariage » de deux les­biennes dans son église le 7 sep­tembre dernier.

Pour sa part, rap­porte Mauro Faverzani, dans Correspondance Européenne, « Mgr Bonny invoque une « diver­si­té de rituel », en mesure de recon­naître l’« exclu­si­vi­té et la sta­bi­li­té » des rela­tions entre sodo­mites, adul­tères et for­ni­ca­teurs. Malheureusement, il n’est pas le pre­mier à faire de telles affir­ma­tions, effron­té­ment contraires à l’enseignement de l’Eglise, et pro­ba­ble­ment il ne sera pas le der­nier. Cependant, il est impor­tant de remar­quer ce qui a pous­sé le pré­lat à prendre posi­tion. Il indique clai­re­ment la moti­va­tion : ce sont les mots du Pape François. C’est l’éditeur de Kerk & Leven qui l’a expli­qué, spé­ci­fiant que les réflexions de l’évêque d’Anvers repré­sentent expres­sé­ment la réponse à la demande, avan­cée par le Souverain Pontife pen­dant les deux Synodes sur la Famille, afin que l’Eglise ait une vision plus « contem­po­raine » de la société. »

« Le livre fait suite aux conver­sa­tions de Mgr Bonny avec le théo­lo­gien Roger Burgraeve, favo­rable à la recon­nais­sance des couples homo­sexuelles, et avec le jour­na­liste Van Halst. D’après le pré­lat, il ne serait plus pos­sible d’affirmer « qu’il n’existe pas d’autres formes d’amour, en plus du mariage hété­ro­sexuel. Nous ren­con­trons le même amour aus­si entre un homme et une femme concu­bins, ain­si que dans une couple de gays ou les­biennes ». Et il ajoute : « La ques­tion est : devrions-​nous essayer de réunir tout dans un seul et iden­tique modèle ? Ne devrions-​nous pas déve­lop­per une plu­ra­li­té de rituels, dans les­quels recon­naître aus­si la rela­tion entre homo­sexuels, aus­si du point de vue de l’Eglise et de la foi ? ».

Rappelons aus­si que l’hé­té­ro­doxie de Mgr Bonny s’é­tend même aux textes les plus « conser­va­teurs » du funeste Concile Vatican II. C’est ain­si qu’il s’en est pris – lors de la seconde ses­sion du synode sur la famille – à Humanae Vitae, dénon­çant avec force le concept même de loi naturelle.

Pour lui l’en­cy­clique Humanae vitae n’a pas recueilli le « consen­sus » des évêques, rai­son pour laquelle elle a été dès sa publi­ca­tion à l’o­ri­gine de « ten­sions, des conflits et de frac­tures ». Et de regret­ter que l’Eglise ne laisse pas davan­tage de place à la « conscience indi­vi­duelle » des fidèles en ce qui concerne « les méthodes de plan­ning fami­lial et du contrôle des nais­sances » et il espère que le synode sur la famille sau­ra cor­ri­ger tout cela. « Toutes les consti­tu­tions et tous les décrets du Concile Vatican, y com­pris les plus dif­fi­ciles, ont fina­le­ment été accep­tés dans le cadre d’un consen­sus. Il ne res­tait presque rien de cette col­lé­gia­li­té trois ans plus tard, lorsque Humanae vitae a paru. Que le pape ren­drait un juge­ment concer­nant les pro­blèmes de « la popu­la­tion, la famille et les nais­sances », le Concile l’a­vait pré­vu. Mais qu’il allait igno­rer la recherche col­lé­giale du plus large consen­sus pos­sible, le Concile ne l’a pas prévu. »

C’est une « déchi­rure qui ne doit pas durer », conclue-​t-​il. De fac­to, il rejette la « loi natu­relle » comme fon­de­ment de la mora­li­té parce qu’elle consi­dère cer­tains actes comme bons ou mau­vais indé­pen­dam­ment de l’histoire et de la bio­gra­phie per­son­nelle des individus.

Et ain­si, à l’ins­tar du pape François, il pro­meut le rela­ti­visme moral qui mène, len­te­ment mais sur­ement, à la perte de la foi.

Sources : Correspondance Européenne/​La Porte Latine du 13 octobre 2016

Note de La Porte Latine

(1) De Morgen du 27/​12/​2014 : « Bonny wil ker­ke­lijke erken­ning hole­bi’s »