Mgr Roche annonce un document sur la formation liturgique des séminaristes

Mgr Arthur Roche

Le pré­fet de la Congrégation du culte divin et de la dis­ci­pline des sacre­ments, Mgr Arthur Roche, s’inquiète de la promp­ti­tude avec laquelle les nou­veaux prêtres, à peine sor­tis du sémi­naire, s’empressent de célé­brer avec le mis­sel romain de 1962.

Dans une inter­view accor­dée au maga­zine bri­tan­nique The Tablet le 24 février 2022, le pré­fet de la Congrégation, l’archevêque Arthur Roche, a décla­ré que le pape François se pré­oc­cu­pait de la for­ma­tion litur­gique des can­di­dats à la prêtrise.

D’après lui, il n’est pas rare que des prêtres nou­vel­le­ment ordon­nés com­mencent « presque immé­dia­te­ment » à célé­brer la litur­gie pré­con­ci­liaire. Lors des sémi­naires, la Congrégation s’efforce d’enseigner « la richesse de la réforme litur­gique », comme l’a deman­dé le Concile Vatican II. Mgr Roche n’a pas don­né plus de détails sur le docu­ment prévu.

Il y a deux ans, la Congrégation aurait lan­cé des dis­cus­sions entre ses membres pour débattre de cette pro­blé­ma­tique. « Tout le monde était d’avis que la for­ma­tion dans les sémi­naires en géné­ral et dans la vie de l’Eglise était assez insuf­fi­sante », a décla­ré le pré­fet de la liturgie.

C’est dans ce contexte que s’inscrit la consigne selon laquelle les évêques dio­cé­sains doivent consul­ter le Saint-​Siège avant d’autoriser les prêtres nou­vel­le­ment ordon­nés à célé­brer selon le mis­sel en vigueur avant la réforme litur­gique. Cette exi­gence a été intro­duite l’été der­nier par Traditionis Custodes, qui a net­te­ment limi­té la célé­bra­tion de la litur­gie traditionnelle.

La Constitution sur la liturgie, magna charta de la Congrégation pour le culte divin

Mgr Roche a sou­li­gné qu’il consi­dé­rait que la tâche de sa congré­ga­tion consis­tait à pour­suivre la mise en œuvre de la consti­tu­tion sur la litur­gie du concile Vatican II Sacrosanctum Concilium. Cette consti­tu­tion est la magna char­ta de la Congrégation pour le culte divin.

L’objectif du pape est de veiller à l’unité dans l’Eglise. Cela implique de mettre fin à l’impression de deux Eglises avec deux litur­gies dif­fé­rentes. « Bien sûr, le pape François, comme ses pré­dé­ces­seurs, se sou­cie de ceux pour qui cela est dif­fi­cile ». C’est pour­quoi la pos­si­bi­li­té d’utiliser le mis­sel de 1962 existe tou­jours. « Mais ce n’est pas la norme. Il s’agit sim­ple­ment d’une conces­sion pastorale. »

D’après The Tablet, l’entretien a été réa­li­sé avant l’annonce du décret par lequel le pape auto­rise la Fraternité Saint-​Pierre à célé­brer la litur­gie tra­di­tion­nelle sans les res­tric­tions impo­sées par Traditionis Custodes.

Mgr Roche a en revanche sou­li­gné que la majo­ri­té des évêques sou­te­nait la res­tric­tion de la messe ancienne. Les dur­cis­se­ments des dis­po­si­tions du motu pro­prio, que la Congrégation avait publiés en décembre sous la forme de Responsa ad dubia – réponses à des demandes – fai­saient suite à des ques­tions concrètes d’évêques a‑t-​il encore expliqué.

Cet inté­res­sant entre­tien montre une nou­velle fois – si c’était néces­saire – com­bien le nou­veau pré­fet de la Congrégation pour le culte divin est un enne­mi achar­né de la litur­gie tra­di­tion­nelle. Mais il révèle aus­si que le mou­ve­ment qui porte les prêtres récem­ment ordon­nés vers cette litur­gie doit être suf­fi­sam­ment impor­tant pour que le Saint-​Siège se voit contraint à des mesures aus­si draconiennes.

Sources : The Tablet/InfoCatolica/katholisch.de – FSSPX.Actualités