À l’occasion de l’élection du Pape François, réaffirmons notre fidélité à l’Église catholique romaine.
L” Apôtre saint Pierre fonda à Jérusalem la première église. Il évangélisa la Judée, la Samarie et gagna Antioche : c’est là que les fidèles prirent le nom de chrétiens. Il y demeura sept ans. Revenu à Jérusalem, Hérode Agrippa le fit jeter en prison. Tous les chrétiens de Jérusalem prièrent pour lui et un ange le délivra. Ensuite, saint Pierre se mit en marche avec quelques disciples et se rendit à Césarée, Tyr, Sidon puis à Antioche de Syrie, guérissant partout des malades, multipliant les conversions et nommant des évêques. Par voie de mer, il gagna l’Italie et Rome, en l’an 42. C’est à Rome qu’il décida de s’établir : il est l’évêque de Rome et, depuis ce temps, Rome est la capitale de l’Église. Sa prédication, appuyée par ses miracles, pénétrait les cœurs et bientôt, le nombre des convertis fut véritablement imposant. Au cours de la persécution de Néron, saint Pierre et saint Paul furent jetés dans la prison Mamertine et, neuf mois plus tard, ils furent martyrisés le 29 juin 67.
Notre-Seigneur avait dit à saint Pierre : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle ». L’Église catholique romaine, dirigée par le pape, a les promesses de la vie éternelle ; elle demeurera toujours, malgré ses ennemis qui ne manquent pas.
Il y eut d’abord trois siècles de persécutions (64 à 313) ; ensuite, l’Église eut à se défendre contre beaucoup d’hérésies, d’erreurs doctrinales. Puis se fit un long travail d’évangélisation des peuples barbares, avec la naissance des premiers ordres religieux.
Au VIIe siècle, naquit l’Islam qui combattit les chrétiens et s’empara de Jérusalem : ce fut la raison des croisades. Le Moyen Âge vit la christianisation et la civilisation des peuples s’étendre. Au XIe siècle, c’est le grand schisme d’Orient qui perdure jusqu’à aujourd’hui.
La Réforme protestante, au XVIe siècle, constitue la grande hérésie des temps modernes ; elle fut la source d’une multitude de sectes qui égarent les âmes, et l’origine des guerres de religion. C’est vraiment l’œuvre du démon, révolte contre l’autorité de Dieu et de l’Église.
Une secte naquit en Angleterre en 1717, la franc-maçonnerie, grande ennemie de l’Église, société secrète qui est devenue une organisation mondiale. Elle contribua à la Révolution française anticatholique.
Au XIXe siècle, il y eut une grande restauration de l’Église par de nombreuses œuvres catholiques. Et Notre-Dame apparut à la rue du Bac, à la Salette, à Lourdes, à Pontmain… Mais naquit aussi la grande hérésie du libéralisme condamnée par Pie IX, puis le modernisme condamné par saint Pie X, qui sont les deux sources des erreurs graves qui ont pénétré en force dans l’Église au concile Vatican II (1962–1965) : la liberté religieuse, l’oecuménisme, la collégialité… qui établissent une rupture avec le Magistère constant.
Les papes Jean XXIII et Paul VI ont laissé inoculer le venin de l’oecuménisme qui est le découronnement du Christ-Roi et la mise sur un pied d’égalité de l’Église catholique et des autres religions.
Le pape Jean-Paul II a développé considérablement l’oecuménisme et le dialogue interreligieux, tout en défendant la morale naturelle, au moins dans ses conclusions.
Benoît XVI a continué dans la ligne de son prédécesseur et a toujours professé que le concile Vatican II était dans la ligne de la Tradition. Il a eu le courage de déclarer que la messe dite de saint Pie V n’avait jamais été abrogée et de lever le décret d’excommunication des quatre évêques sacrés par Mgr Lefebvre.
Que fera le pape François, nous ne le savons pas ! Nous prions pour lui et pour l’Église catholique romaine. Comme l’a dit Mgr Fellay à Cotignac, le 9 mars, nous ne pourrons aller plus loin dans les relations que si se réalise la « conversion de Rome ».
En attendant, nous restons fidèles à la Rome catholique et à la charte, toujours actuelle, de Mgr Lefebvre du 21 novembre 1974 :
« Nous adhérons de tout cœur, de toute notre âme à la Rome catholique, gardienne de la foi catholique et des traditions nécessaires au maintien de cette foi, à la Rome éternelle, maîtresse de sagesse et de vérité. Nous refusons par contre et avons toujours refusé de suivre la Rome de tendance néomoderniste et néoprotestante qui s’est manifestée clairement dans le concile Vatican II et après le concile dans toutes les réformes qui en sont issues.
« Toutes ces réformes, en effet, ont contribué et contribuent encore à la démolition de l’Église, à la ruine du sacerdoce, à l’anéantissement du Sacrifice et des sacrements, à la disparition de la vie religieuse, à un enseignement naturaliste et teilhardien dans les universités, les séminaires, la catéchèse, enseignement issu du libéralisme et du protestantisme condamnés maintes fois par le magistère solennel de l’Église.
« Aucune autorité, même la plus élevée dans la hiérarchie, ne peut nous contraindre à abandonner ou à diminuer notre foi catholique clairement exprimée et professée par le magistère de l’Église depuis dix-neuf siècles.
« S’il arrivait, dit saint Paul, que nousmême ou un Ange venu du ciel vous enseigne autre chose que ce que je vous ai enseigné, qu’il soit anathème. (Gal. 1, 8.)
« N’est-ce pas ce que nous répète le Saint Père aujourd’hui ? Et si une certaine contradiction se manifestait dans ses paroles et ses actes ainsi que dans les actes des dicastères, alors nous choisissons ce qui a toujours été enseigné et nous faisons la sourde oreille aux nouveautés destructrices de l’Église.
« On ne peut modifier profondément la lex orandi sans modifier la lex credendi. À messe nouvelle correspond catéchisme nouveau, sacerdoce nouveau, séminaires nouveaux, universités nouvelles, Église charismatique, pentecôtiste, toutes choses opposées à l’orthodoxie et au magistère de toujours.
« Cette Réforme étant issue du libéralisme, du modernisme, est tout entière empoisonnée ; elle sort de l’hérésie et aboutit à l’hérésie, même si tous ses actes ne sont pas formellement hérétiques. Il est donc impossible à tout catholique conscient et fidèle d’adopter cette Réforme et de s’y soumettre de quelque manière que ce soit. « La seule attitude de fidélité à l’Église et à la doctrine catholique, pour notre salut, est le refus catégorique d’acceptation de la Réforme.
« C’est pourquoi sans aucune rébellion, aucune amertume, aucun ressentiment nous poursuivons notre œuvre de formation sacerdotale sous l’étoile du magistère de toujours, persuadés que nous ne pouvons rendre un service plus grand à la Sainte Église Catholique, au Souverain Pontife et aux générations futures.
« C’est pourquoi nous nous en tenons fermement à tout ce qui a été cru et pratiqué dans la foi, les moeurs, le culte, l’enseignement du catéchisme, la formation du prêtre, l’institution de l’Église, par l’Église de toujours et codifié dans les livres parus avant l’influence moderniste du concile en attendant que la vraie lumière de la Tradition dissipe les ténèbres qui obscurcissent le ciel de la Rome éternelle.
« Ce faisant, avec la grâce de Dieu, le secours de la Vierge Marie, de saint Joseph, de saint Pie X, nous sommes convaincus de demeurer fidèles à l’Église Catholique et Romaine, à tous les successeurs de Pierre, et d’être les fideles dispensatores mysteriorum Domini Nostri Jesu Christi in Spiritu Sancto. » Amen.
Abbé Michel Rebourgeon