Communiqué de l’ACIM du 16 octobre 2010 – Les grandes manœuvres du renouvellement des lois de bioéthique

L’enjeu majeur du renou­vel­le­ment des lois de bioé­thique qui doit inter­ve­nir ce mois, est de savoir si l’usage des cel­lules souches embryon­naires sera péren­ni­sé et dans quelles condi­tions. La culture de mort média­tique a fait grand tapage sur la pre­mière auto­ri­sa­tion don­née en Amérique par Obama ; elle vise à ten­ter de régé­né­rer les lésions des moelles épi­nières prin­ci­pa­le­ment entraî­nées par les acci­dents cor­po­rels –para­plé­gies, tétraplégies.

Bien sûr Peschanski payé tant par l’Europe que l’INSERM et Istem (rétri­bué par le Téléthon) pour faire des recherches sur les cel­lules souches embryon­naires est mon­té au cré­neau pour clai­ron­ner cet hypo­thé­tique suc­cès. Il a bien évi­dem­ment oublié de dire que ses propres expé­riences implan­tant ce type de cel­lules dans le cer­veau avaient tour­né en désastre par can­cé­ri­sa­tion (glio­blas­tomes). Il a aus­si omis de dire que les essais de l’Américain Geron ne por­taient que sur la gaine des nerfs ; ce qui ne pré­ju­geait en rien de la répa­ra­tion de la sub­stance ner­veuse elle-​même. Et qu’enfin il s’agissait d’un essai en phase I concer­nant uni­que­ment la tolé­rance et non les effets thérapeutiques. 

On peut s’étonner qu’un savant de ce niveau ignore qu’à Clermont Ferrand, le Professeur Chazal (CHU de neu­ro­chi­rur­gie) en est déjà au stade II et III. L’objectif de ce neu­ro­chi­rur­gien est de soi­gner pré­ci­sé­ment les lésions de la moelle épi­nière. Mais uti­lise des cel­lules souches pro­ve­nant de la moelle osseuse des 120 patients ayant accep­té le pro­to­cole per­met­tant de les soi­gner et non d’embryons. Il ne s’agit donc plus de tes­ter la tolé­rance d’un trai­te­ment mais véri­ta­ble­ment de s’en ser­vir afin de régé­né­rer la sub­stance ner­veuse. Il ne sau­rait y avoir de rejet car les cel­lules souches pro­viennent du patient lui-​même ; et les essais préa­lables n’ont pas mis en évi­dence de can­cé­ri­sa­tion. Les essais vont com­men­cer en octobre sur des patients entre 18 et 50 ans (Info La Montagne du 14 sep­tembre 2010). 

La tech­nique est simple. Ponction de moelle osseuse, sélec­tion des cel­lules souches, réin­jec­tion par ponc­tion lom­baire. Ces cel­lules sont intel­li­gentes et se dirigent direc­te­ment vers les régions lésées.

Avec un aplomb phé­no­mé­nal Peschanski ose dire que la France a dix ans de retard en matière de régé­né­ra­tion cel­lu­laire par les cel­lules souches pro­ve­nant d’embryons. On croi­ra volon­tiers que c’est lui qui a pris dix ans de retard par rap­port au Professeur Chazal en igno­rant le rôle des cel­lules souches dites adultes. Par ailleurs il serait bien ins­pi­ré de s’occuper prin­ci­pa­le­ment du trai­te­ment des myo­pathes pour lequel il est rému­né­ré par le Téléthon. 

Dr. Jean-​Pierre DICKES, Président de l’ACIMPS

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