Les catholiques américains ne croient plus en la présence réelle

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Deux tiers des catho­liques amé­ri­cains ne croient plus en la pré­sence réelle : c’est ce qui res­sort d’une étude publiée par le Pew Research Center le 5 août 2019. Un constat cin­glant qui met en relief la solu­tion de conti­nui­té dans la trans­mis­sion de la foi au cœur d’un Occident sécularisé.

Lorsqu’on les inter­roge sur le dogme de la trans­sub­stan­tia­tion, dogme catho­lique au cœur du sacri­fice de la messe, 69% des catho­liques amé­ri­cains disent ne pas y adhé­rer, voyant davan­tage les saintes espèces après la consé­cra­tion comme des « sym­boles du corps et du sang du Christ ».

Le nombre de catho­liques qui croient en la pré­sence réelle aug­mente certes en pro­por­tion du degré de pra­tique reli­gieuse, mais pas autant qu’on pour­rait s’y attendre : ain­si, par­mi ceux qui assistent au moins une fois par semaine à la messe, 37% d’entre eux n’adhèrent pas à ce dogme fon­da­men­tal de la foi catho­lique, et confessent au contraire une concep­tion pro­tes­tante de l’Eucharistie.

L’étude met enfin le doigt sur l’épineuse ques­tion de la trans­mis­sion de la foi et de la Tradition, puisque plus les per­sonnes inter­ro­gées sont jeunes, moins elles croient que le pain et le vin deviennent, à la messe, le Corps et le Sang du Christ, la vic­time ou hos­tie par­faite offerte en rémis­sion de nos péchés.

Un signal d’alarme pour toute l’Eglise

L’enquête du Pew Research est à prendre au sérieux : près de 11 000 réponses issues d’échantillons repré­sen­ta­tifs de la socié­té amé­ri­caine ont ain­si été trai­tées et pon­dé­rées. Mgr Robert Barron, évêque auxi­liaire de Los Angeles ne s’y est d’ailleurs pas trom­pé. Le pré­lat a réagi dès le 6 août 2019 : « il est dif­fi­cile d’exprimer la colère que je res­sens après avoir lu la der­nière étude du Pew Research (…). C’est un signal d’alarme pour toute l’Eglise ».

Puis, dans un vidéo­gramme, Mgr Barron a com­men­té cette rup­ture dans la trans­mis­sion de la foi par ces mots : « nous sommes tous cou­pables, c’est l’échec de toute l’Eglise à rendre compte de sa propre Tradition ».

Le constat est lucide : puisse-​t-​il abou­tir à un exa­men non moins cou­ra­geux des causes qui ont pro­vo­qué un tel obs­cur­cis­se­ment des véri­tés de foi les plus élé­men­taires : l’Eglise, lorsqu’elle se sécu­la­rise, et que sa litur­gie célèbre davan­tage l’homme que son Créateur et Rédempteur, n’est plus en mesure de trans­mettre le dépôt de la foi, et par consé­quent l’Evangile du Christ. C’est à rai­son que Mgr Marcel Lefebvre dénon­çait la pro­tes­tan­ti­sa­tion à l’œuvre à tra­vers la réforme litur­gique du pape Paul VI, dont la proxi­mi­té avec la « messe de Luther » fait perdre la foi.

Humilité, clair­voyance et conver­sion sont sûre­ment les axes prin­ci­paux pour que l’Eglise se réap­pro­prie plei­ne­ment les richesses de sa Tradition.

Source : FSSPX Actualités du 13 août 2019

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