Mysterium Fidei n° 65 – Le tertiaire qui veut aller à Dieu tout droit

Octobre-​novembre-​décembre 2011

Mysterium Fidei n° 65 – Le tertiaire qui veut aller à Dieu tout droit

« Ceux qui veulent vivre pieu­se­ment dans le Christ Jésus souf­fri­ront per­sé­cu­tion. » C’est saint Paul qui le dit sous l’ins­pi­ra­tion du Saint-Esprit.

A ses débuts, l’âme natu­rel­le­ment bonne se livre sans arrière-​pensée. Elle pense que tous les hommes sont droits et simples comme elle. Cette illu­sion dure peu. Plus elle fraie avec les hommes, plus elle découvre que la plu­part d’entre eux ont une cer­taine étroi­tesse d’es­prit et de sen­ti­ment. Ces défauts se constatent même chez ceux qui sont ver­tueux. Et le ter­tiaire doit, par expé­rience per­son­nelle, finir par le consta­ter en lui-même.

Ne nous illu­sion­nons pas : le cœur humain est res­ser­ré. La mes­qui­ne­rie et l’é­troi­tesse de vue défi­gurent les meilleures âmes. Souvent ces défauts ne nous sont pas impu­tables, mais ils sont réels et peuvent rendre dif­fi­cile une coha­bi­ta­tion pro­lon­gée entre per­sonnes, même spirituelles.

Le ter­tiaire qui veut aller à Dieu tout droit peut se voir l’ob­jet de sus­pi­cion, d’exa­mens, de cen­sures : le monde ne sup­porte pas qu’on agisse dif­fé­rem­ment de lui, qu’on s’im­pose des heures de prière qu’on s’in­ter­dise cer­taines dis­trac­tions ou qu’on brise les rela­tions qu’on juge néces­saire. L’âme ani­mée d’un grand zèle se voit alors contre­car­rée dans ses des­seins, aban­don­née de ses amis, cri­ti­quée. Cela peut aller jus­qu’à la per­sé­cu­tion dégui­sée ou ouverte.

Que faire ? D’abord ne pas s’é­ton­ner. Dieu per­met ces dés­illu­sions pour qu’en défi­ni­tive nous ne nous atta­chions qu’à lui et ne nous repo­sions qu’en Lui. Une fois qu’on s’est don­né à Dieu, on ne doit plus faire cas de l’es­time des hommes. Le monde n’est puis­sant que contre ceux qui le craignent. Ceux qui l’af­frontent le trouvent impuis­sant. N’abandonnez jamais vos réso­lu­tions de ter­tiaires par crainte du monde.

Remettez à Dieu tous vos sou­cis et réservez-​vous de l’ai­mer et de faire sa volon­té. Confiez-​lui votre défense. Au sein des conso­la­tions et de l’a­bon­dance comme au sein des déso­la­tions et de la per­sé­cu­tion, n’ayez qu’un acte : le don inté­gral de vous à Jésus.

Votre aumô­nier vous sou­haite un saint mois du Rosaire et un saint trimestre.

Abbé François Fernandez_Faya †