Communiqué du Supérieur du district de France

Après la confé­rence du supé­rieur de l’union apos­to­lique Saint-​Jean-​Marie-​Vianney, Monseigneur Fernando Rifan, à Bordeaux, ce dimanche 19 février 2006, qui ose­ra faire encore accroire aux catho­liques de la Tradition en France que l’évêque bré­si­lien n’a pas rom­pu avec l’héritage de Monseigneur de Castro-​Mayer ?

Aux côtés de Monsieur l’abbé Aulagnier et en pré­sence des prêtres de l’église Saint-​Eloi, il a clai­re­ment ren­du publique sa nou­velle orien­ta­tion, tout au long de son dis­cours, et en par­ti­cu­lier à pro­pos de la nou­velle messe.

Non seule­ment l’évêque bré­si­lien ne sous­crit plus au mani­feste de Campos qui énu­mé­rait les rai­sons graves pour les­quelles la nou­velle messe est équi­voque, favo­rise l’hérésie et ne peut plaire à Dieu, mais il réprouve publi­que­ment l’attitude d’un de ses sémi­na­ristes qui s’était abs­te­nu d’aller à la messe plu­tôt que de se rendre à la nou­velle. Hier, il dési­gnait le Novus Ordo Missae sous le nom de « messe de Luther », il affirme aujourd’hui que cette messe est catholique.

Je ne pense pas que les prêtres de Saint-​Eloi, qui ont invi­té Monseigneur Rifan à pro­non­cer cette confé­rence devant leurs fidèles (cf. le Mascaret de février 2006), ont le droit de s’étonner des pro­pos de Monseigneur Rifan. Ils savent bien que le 8 sep­tembre 2004, à l’occasion du cen­te­naire du cou­ron­ne­ment de Nossa Senhora Apparecida, l’administrateur de l’union apos­to­lique Saint-​Jean-​Marie-​Vianney était pré­sent par­mi les évêques qui concé­lé­braient. Les pho­to­gra­phies nom­breuses et même la cas­sette vidéo de cette céré­mo­nie le montrent appli­qué à pro­non­cer les paroles et à accom­plir les gestes de la concé­lé­bra­tion jusqu’à la com­mu­nion qui se fai­sait, pour les évêques, par intinc­tion de l’hostie dans le calice.

La défense scan­da­leuse de l’évêque de Campos a consis­té à dire qu’il avait simu­lé le rite. Outre le carac­tère odieux d’une telle dupli­ci­té, pour­quoi s’obstiner à ne pas concé­lé­brer le nou­veau rite si son ortho­doxie a été admise ?

De tous les prêtres, anciens membres de la Fraternité Saint-​Pie X, qui se trou­vaient pré­sents à cette confé­rence, aucun ne pen­se­ra à dire qu’il s’agit là de ques­tions secon­daires, de dis­putes pué­riles sur les mots. Ils ont tous posé des choix vigou­reux pour ne célé­brer que l’ancienne messe, reje­tant caté­go­ri­que­ment l’hypothèse de célé­brer la nou­velle, et tous ont tou­jours tenu jusqu’ici que mieux vaut dire à la mai­son les prières de la messe de saint Pie V, lorsqu’on ne peut assis­ter à celle-​ci à proxi­mi­té, plu­tôt que de se rendre à la nouvelle.

Je puis moi-​même témoi­gner qu’eux, comme tous les prêtres de la Fraternité Saint-​Pie X, consi­dé­raient la ques­tion comme vitale dans la crise.

Pourquoi lui ont-​ils alors don­né la parole ? Pourquoi le Centre Saint-​Paul s’apprête-t-il à la lui redon­ner ce mar­di 21 février à Paris ? Pourquoi aucun prêtre pré­sent à Bordeaux n’a‑t-il expri­mé son désac­cord sur un point aus­si fon­da­men­tal du com­bat ? L’on me dira qu’ils ne pou­vaient s’opposer publi­que­ment à l’évêque de Campos… Mais je ne reçois pas l’objection. Monseigneur Lefebvre n’a pas craint d’accuser le Concile à la face de deux mille évêques. Ils avaient le devoir de mar­quer leur oppo­si­tion immé­diate, nette, franche ! Et puisqu’ils ne l’ont pas fait, ce devoir se pré­sente plus impé­rieu­se­ment encore à leur conscience pour que la confu­sion ne s’installe pas aus­si sur ce point-​là dans les esprits de ceux qui étaient présents.

Sinon, la ritour­nelle trop tris­te­ment connue comp­te­ra un cou­plet de plus avec le dépor­te­ment d’une nou­velle por­tion de catho­liques vers le biri­tua­lisme. La Fraternité Saint-​Pie X serait pour­tant tel­le­ment plus forte dans ses demandes si ceux qui pro­fitent de la piste qu’elle a tra­cée ne mon­traient une telle pro­pen­sion, les uns après les autres, à oublier les rai­sons du com­bat. Le modèle de Campos ? C’est un leurre, nous n’en vou­lons pas.

Abbé Régis de Cacqueray †
Supérieur du District de France

Lundi 20 février 2006

Capucin de Morgon

Le Père Joseph fut ancien­ne­ment l’ab­bé Régis de Cacqueray-​Valménier, FSSPX. Il a été ordon­né dans la FSSPX en 1992 et a exer­cé la charge de Supérieur du District de France durant deux fois six années de 2002 à 2014. Il quitte son poste avec l’ac­cord de ses supé­rieurs le 15 août 2014 pour prendre le che­min du cloître au Couvent Saint François de Morgon.