Sermon de Mgr Lefebvre – 15e dimanche après la Pentecôte – 19 septembre 1976

Mes chers amis,
Mes bien chers frères,

Ce dimanche est le pre­mier de cette année sco­laire qui s’ouvre pour nos chers sémi­na­ristes. C’est pour­quoi je vou­drais aujourd’hui leur adres­ser la parole d’une manière plus particulière.

Mes chers amis, le Bon Dieu nous a fait des dons extra­or­di­naires, s’est pen­ché sur nous avec amour, avec sol­li­ci­tude et nous a don­né des dons inef­fables, des dons dont nous n’étions pas dignes. Il nous a don­né son propre Fils, Notre Seigneur Jésus-​Christ, par­ti­cu­liè­re­ment dans le Saint Sacrifice de la messe et la Sainte Eucharistie. Il nous a don­né éga­le­ment la très Sainte Vierge Marie, sa propre mère et Il nous a don­né enfin Pierre et les suc­ces­seurs de Pierre.

Trois dons extra­or­di­naires, trois dons par les­quels le Bon Dieu a vou­lu nous mettre sur la voie du salut, a vou­lu nous don­ner tous les biens et tous les moyens qui nous sont néces­saires pour arri­ver à la vie éternelle.

Qu’est-ce donc que votre sémi­naire, mes chers amis ? Pourquoi venez-​vous ici ? Pourquoi lorsque venant sur la route de Martigny à Sion, vous com­men­cez à aper­ce­voir les murs de ce sémi­naire d’Écône, je pense que votre cœur est ému et que vous vous réjouis­sez à la pen­sée de retrou­ver ces murs, cette cha­pelle, votre cel­lule, les salles de com­mu­nau­té, vos salles de classe, vos amis, vos pro­fes­seurs, vous retrou­vez une ambiance qui vous élève, qui vous fait du bien. Pourquoi cela ? Parce que le sémi­naire n’est pas autre chose que Notre Seigneur Jésus-​Christ, connu, aimé, sui­vi, assi­mi­lé, répan­du autour de vous. Voilà ce qu’est le séminaire.

Tout à l’heure, dans l’Épître, saint Paul nous disait : « Si quelqu’un pense qu’il est quelque chose, bien qu’il ne soit rien, il se fait illu­sion » (Ga 6,3).

Et, c’est pré­ci­sé­ment pour enle­ver de vos esprits toute illu­sion que vous venez ici, pour apprendre que vous n’êtes rien, que Dieu est tout ; que Notre Seigneur Jésus-​Christ est tout, tout pour vous, tout en vous et que vous trou­ve­rez tout en vous assi­mi­lant à Lui. Et c’est pour cela que vous devez n’être rien, afin que la place en vous soit com­plète, totale, pour rece­voir Notre Seigneur Jésus-​Christ. Car c’est un fait que Dieu a vou­lu venir par­mi nous sur la terre. Il a vou­lu s’incarner. Et tout a chan­gé pour nous, dès ce moment.

Nous ne pou­vons plus vivre comme si Notre Seigneur Jésus-​Christ ne s’était pas incar­né. Dès lors que Dieu a vou­lu venir par­mi nous… et Il est là ; Jésus est là : Magister ad est : « Le Maître est là ». Il est là au milieu de nous.

Nous ne pou­vons plus vivre comme si Notre Seigneur n’était pas là. Ce n’est pas possible.

De même que les plantes recherchent la lumière, que les tour­ne­sols se tournent vers la lumière, pour res­pi­rer la lumière, pour fleu­rir, pour gran­dir, nous sommes obli­gés, nous, créa­tures de Dieu, créa­tures de Jésus qui est ici pré­sent, créa­tures Il nous a faits, nous ne pou­vons plus vivre comme si Notre Seigneur Jésus-​Christ n’était pas là.

Nous sommes obli­gés de nous tour­ner vers Lui. C’est Lui qui est notre vie ; c’est Lui qui est notre salut ; c’est Lui qui est la lumière de nos intel­li­gences, la force de nos volon­tés ; c’est Lui qui nous redonne la vie, qui nous gué­rit, qui apporte le remède à nos âmes : c’est Lui qui est la grâce de notre âme. Tout est en Lui : tout est avec Lui. Et c’est cela qui fait notre joie et c’est cela que vous devez venir cher­cher ici : cher­cher Notre Seigneur Jésus-​Christ ; connaître Notre Seigneur Jésus-Christ.

Venite exsul­te­mus Domine, vous le chan­tez le matin pen­dant que vous réci­tez vos Matines : Venite ado­re­mus Dominum : « Venez ado­rer le Seigneur ».

Vous le dites dans l’heure de Prime que vous réci­tez tous les matins : Régi autem sæcu­lo­rumm immor­ta­li et invi­si­bi­li, soli Deo honor et glo­ria (1 Tim 1,17) : « Au Roi des siècles, immor­tel et invi­sible, au Dieu unique, hon­neur et gloire dans les siècles des siècles ». C’est cela que vous dites tous les matins. Et cela vous le dites à Notre Seigneur Jésus-​Christ. Vous dites qu’il est votre Roi. Vous lui deman­dez d’être Celui qui ins­pire toutes vos actions.

Respice in ser­vos tuos, Domine, et in opé­ra tua et dirige filios eorum : « Jetez les yeux. Seigneur, sur vos ser­vi­teurs et vos œuvres, et diri­gez leurs fils » (prime).

Toutes nos œuvres du jour, que le Bon Dieu les ins­pire ; que le Bon Dieu les régisse ; que le Bon Dieu les conduise.

C’est cela la vie des chré­tiens, à plus forte rai­son la vie des futurs prêtres, la vie des sémi­na­ristes. Et que faites-​vous lorsque vous êtes dans vos cel­lules, pen­chés sur vos livres ? Que faites-​vous quand vous êtes dans les salles de cours, dans l’étude ; lorsque vous écou­tez vos pro­fes­seurs ; que vous atten­dez d’eux de rece­voir la lumière de la Vérité ? C’est encore Notre Seigneur Jésus-​Christ que vous appre­nez, car Il est, Lui, l’auteur de toutes choses.

Et donc lorsque par la phi­lo­so­phie, vous essayez de péné­trer la réa­li­té des choses qui vous entourent, lorsque dans la méta­phy­sique, la psy­cho­lo­gie, la cos­mo­lo­gie, la théo­di­cée et toutes les par­ties de la phi­lo­so­phie que vous faites, vous y décou­vrez les œuvres de Notre Seigneur Jésus-​Christ, la gloire (de Notre Seigneur Jésus-Christ).

De même que vous décou­vrez les plus belles œuvres de Notre Seigneur, autour de vous, dans ce magni­fique pays qui nous entoure, eh bien ces œuvres vous les décou­vrez aus­si dans la phi­lo­so­phie. Dans cette phi­lo­so­phie qui nous raconte les louanges de Dieu et ce que Dieu a fait dans la nature, ce qu’il a fait dans les choses. Et vous appre­nez par l’éthique, par la théo­lo­gie morale, vous appre­nez com­ment vous conduire, en confor­mi­té avec les pré­ceptes de Notre Seigneur Jésus-​Christ, en confor­mi­té avec sa loi, avec la loi d’amour.

Aimer Dieu ; aimer le pro­chain. C’est cela que vous appre­nez dans votre théo­lo­gie morale. Et puis dans votre théo­lo­gie, vous appre­nez toutes les mer­veilles que Dieu a faites pour nous : son Incarnation, la Rédemption, la très Sainte Trinité, toute la Révélation, l’Église que le Bon Dieu a faite et qu’il nous a don­née ; le trai­té de la très Sainte Vierge Marie, notre Sainte Mère.

Tout cela doit vous réjouir. Tout cela doit vous mettre dans le Paradis : Ubi est Christum, ibi est para­di­sum : « Où est Jésus-​Christ, là est le Paradis ».

Alors, dans la mesure où vous serez vrai­ment avec Notre Seigneur ; dans la mesure où vous Le connaî­trez ; dans la mesure où vous L’assimilerez ; dans la mesure où vous Le répan­drez autour de vous, votre sémi­naire sera un paradis.

Et Dieu sait, si ici venant tous les matins, vous unir à Notre Seigneur Jésus-​Christ dans la sainte Communion, vous êtes les uns sem­blables aux autres. Il n’y a plus de dif­fé­rence ; vous n’êtes plus d’une natio­na­li­té, ou d’un pays ou d’un autre, vous n’êtes plus d’une famille riche ou pauvre ; vous n’êtes plus moins savant ou plus savant, vous êtes tous unis à Notre Seigneur Jésus-​Christ. Quelle uni­té, quelle pro­fonde cha­ri­té entre vous que de vous sen­tir unis à Notre Seigneur.

Il faut que cette cha­pelle soit comme le centre de votre cœur. Que même lorsque vous n’êtes pas dans la cha­pelle, vous vous sen­tiez comme atti­rés vers Notre Seigneur Jésus-​Christ. C’est Lui le centre de votre sémi­naire. C’est du taber­nacle que doit rayon­ner toute votre science, toute votre cha­ri­té. Et à la pen­sée qu’un jour vous mon­te­rez à l’autel et vous serez les ministres des saints Mystères, vous deman­de­rez donc en ce jour, d’une manière toute par­ti­cu­lière, de com­prendre cette réa­li­té extra­or­di­naire que par le fait que le Verbe de Dieu s’est incar­né, toute votre vie a changé.

Et c’est nor­mal. Tout le monde a chan­gé ; l’humanité a chan­gé, par le fait que Jésus est venu sur terre ; que Dieu s’est incar­né ; nous ne pou­vons pas ne pas en tenir compte. Et c’est pour­quoi vous êtes prêtres, parce que Jésus est Prêtre et qu’il veut faire de vous des prêtres et qu’Il veut que conti­nue son Sacrifice ici-​bas et que toutes les âmes puissent s’alimenter à sa Chair et à son Sang.

Et ce sera votre joie plus tard, d’aller là où vous serez envoyé, por­ter Jésus-​Christ. Par vos paroles, par votre vie, par votre atti­tude, par vos prières et sur­tout par le Saint Sacrifice de la messe et les sacrements.

Les âmes ont soif de Jésus-​Christ. Il n’y a pas d’autre solu­tion ici-​bas, en dehors de Notre Seigneur Jésus-​Christ. Aucune solu­tion. Aucune. Il ne peut pas y en avoir.

Parce que si Dieu a vou­lu que son Fils vienne ici-​bas au milieu de nous et se donne en nour­ri­ture à nous, c’est bien jus­te­ment pour solu­tion­ner tous nos pro­blèmes. Pour répa­rer tout ce qu’il y a en nous de mal, de désor­don­né, afin que vrai­ment nous ren­trions dans l’ordre. Cet ordre qui est que nous sommes tous faits pour Dieu ; que nous devons aimer Dieu et aimer notre prochain.

Il n’y a pas de pos­si­bi­li­té de solu­tion dans tous les pro­blèmes des indi­vi­dus, des familles, de la socié­té civile, de l’humanité tout entière, il n’y a pas de solu­tion en dehors de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Les hommes la cherchent indé­fi­ni­ment cette solu­tion, solu­tion à tous leurs pro­blèmes et, hélas bien sou­vent ils vont en dehors des voies, en dehors de la loi de Notre Seigneur Jésus-​Christ et ils se détruisent eux-​mêmes et ils se sui­cident. Alors qu’ils sui­vraient Notre Seigneur, ils croî­traient ; la paix revien­drait dans le monde, la paix, la cha­ri­té, la jus­tice, toutes les ver­tus chré­tiennes fleu­ri­raient dans le monde. L’Eucharistie est la source de toute la civi­li­sa­tion chré­tienne, la civi­li­sa­tion chré­tienne qui a une influence sur toute l’humanité.

La plus belle chose que nous puis­sions faire, c’est de faire de vrais, de saints Prêtres, pour le bon­heur de l’humanité, le bon­heur ici-​bas et le bon­heur éternel.

Et puis, vous avez un autre don, mes bien chers amis, c’est celui de la très Sainte Vierge Marie.

Oh certes, on ne peut pas la com­pa­rer à Notre Seigneur qui est Dieu, mais tout de même, si Notre Seigneur et Dieu ont vou­lu que Notre Seigneur venant ici-​bas, ait une mère. Il aurait pu faire autre­ment. Il aurait pu venir sans pas­ser par la très Sainte Vierge Marie. Il ne l’a pas vou­lu. Il a vou­lu avoir une mère. Et cette mère. Il nous l’a don­née. Il nous l’a don­née lorsqu’il était sur la Croix, lorsqu’il a dit à Jean : « Voici votre Mère ».

Vous avez donc une Mère qui vous aime, qui vous suit, qui veut faire de vous de vrais et saints Prêtres. Ayez donc le culte de la très Sainte Vierge Marie. Aimez-​la. Invoquez-​la. Qu’elle vous aide dans vos études, dans votre trans­for­ma­tion spi­ri­tuelle. Aimez, lorsque vous pas­sez près des sta­tues de la très Sainte Vierge qui ornent notre mai­son, aimez la saluer, aimez la prier.

Demandez aus­si à tous les saints du Ciel qui sont ici dans cette mai­son : le saint Curé d’Ars, sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, saint Joseph, demandez-​leur de vous aider dans votre assi­mi­la­tion à Notre Seigneur Jésus-​Christ, dans votre marche vers Notre Seigneur Jésus-Christ.

Et enfin, le Bon Dieu nous a don­né le pape, nous a don­né le suc­ces­seur de Pierre et c’est ce que vous étu­diez dans vos études, depuis les apôtres, à tra­vers les Pères de l’Église, à tra­vers tous les Actes qu’ont fait les papes, les Souverains Pontifes, vous appre­nez la doc­trine de l’Église, la doc­trine de Notre Seigneur Jésus-​Christ, la Révélation que Notre Seigneur Jésus-​Christ nous a faite.

Et vous aimez vous pen­cher sur tous les textes des Souverains Pontifes et vous appre­nez ain­si à connaître la pen­sée de l’Esprit Saint à tra­vers tous les textes des papes, des conciles qu’ils ont pré­si­dés, qu’ils ont confir­més. Et pré­ci­sé­ment, c’est ce qui fait le drame de nos jours. C’est que connais­sant et vous pen­chant sur ces livres que vous avez à la biblio­thèque et qui vous apprennent la doc­trine des Souverains Pontifes qui est d’une uni­té mer­veilleuse, d’une conti­nui­té par­faite, d’une immu­ta­bi­li­té, si je puis dire, dans le fond et dans la forme, mais qui s’épanouit en quelque sorte. Car si le dépôt de la foi était ter­mi­né après le der­nier des apôtres, les papes ont la charge de nous l’expliquer ce dépôt, de nous dire en quoi consiste ce dépôt.

Ils l’ont fait dans des défi­ni­tions solen­nelles, dans le Credo. Et une fois que ces défi­ni­tions solen­nelles sont don­nées, elles le sont pour tou­jours. Elles deviennent irréformables.

Et c’est pré­ci­sé­ment ce qui fait le drame de nos jours. C’est que connais­sant toute cette doc­trine des papes, s’étant pen­ché sur ces livres, sur ces textes magni­fiques de toute la doc­trine de l’Église, les papes se repor­tant les uns sur les autres, en quelque sorte pour se rat­ta­cher tou­jours à la Tradition. Disant tou­jours : Comme nos pré­dé­ces­seurs l’ont dit ; comme les pères de l’Église l’ont dit ; comme l’Église l’a tou­jours cru ; comme l’Église l’a tou­jours dit dans sa litur­gie ; comme l’Église l’a tou­jours fait… Ils se reportent tou­jours sur la Tradition, sur ce que l’on a tou­jours fait, afin de confir­mer, d’affirmer ce qu’ils disent.

Et voi­ci qu’en notre temps, la confu­sion géné­rale règne. C’est un grand mys­tère. Un mys­tère de la Providence. Le Bon Dieu a per­mis cette épreuve incroyable pour l’Église, une espèce de nuage entoure Rome et le Souverain Pontife ; le doute vient dans toutes les âmes, dans toutes les consciences, les erreurs de toutes sortes sur­gissent par­tout, même venant de la bouche des évêques, venant de la bouche des com­mis­sions épis­co­pales, venant par les actes qui sont accom­plis par­tout ; des choses qui sont abso­lu­ment contraires, pré­ci­sé­ment, à tout ce que vous avez appris, que tous les papes ont fait et que tous les papes ont condamné.

Voici que main­te­nant, il sem­ble­rait que ces choses qui ont été condam­nées par les papes, deviennent des choses admis­sibles. Il faut donc choi­sir, choi­sir entre ce que l’on ensei­gne­rait main­te­nant dans les caté­chismes et dans la pra­tique de l’Église actuelle, entre cela et ce que les papes ont tou­jours enseigné.

C’est ce que j’ai dit au très Saint-​Père, lorsque j’ai eu l’occasion de le voir récem­ment. Je lui ai dit : Très Saint-​Père, nous sommes écar­te­lés. Nous vou­drions être à vos genoux et rece­voir toutes vos paroles et être entiè­re­ment sou­mis. Nous n’avons qu’un désir, c’est de rece­voir vos paroles et de les admettre, mais mal­heu­reu­se­ment nous sommes obli­gé de consta­ter que l’orientation que prend l’Église actuel­le­ment, se trouve en contra­dic­tion avec ce que vos pré­dé­ces­seurs ont dit. Et nous voi­là obli­gé de choi­sir. C’est un drame pour nous. Choisir entre l’Église d’aujourd’hui, l’orientation de l’Église d’aujourd’hui et ce que l’Église a ensei­gné pen­dant deux mille ans.

Que pouvons-​nous faire ? Nous ne pou­vons que nous rap­por­ter à deux mille ans de Tradition. Ce n’est pas pos­sible de nous déta­cher de l’Église. Ce serait faire un schisme. Nous déta­cher de l’Église de deux mille ans ! Voilà quels sont les schismatiques.

Voilà le drame que nous vivons actuel­le­ment. Et pour nous, je dirai, même sans juger les per­sonnes, en lais­sant cela dans le mys­tère, dans le mys­tère de Dieu, de la Providence de Dieu qui juge­ra toutes choses ; plus tard on juge­ra cette époque. Eh bien nous voyons les erreurs qui sont ensei­gnées actuel­le­ment, les pra­tiques contraires à la tra­di­tion de l’Église de tou­jours ; des choses qui sont contraires à notre foi.

Nous devons dire : non. Nous ne pou­vons pas accep­ter ce qui va à l’encontre de notre foi. Qui que ce soit qui nous l’enseigne. Même si c’est un ange venu du Ciel, disait saint Paul, nous ne pou­vons pas aban­don­ner notre foi. Et c’est pour­quoi nous nous atta­chons à la tra­di­tion de l’Église. Parce que (en res­tant fidèle à ce que) l’Église a tou­jours ensei­gné pen­dant deux mille ans, nous sommes sûr et cer­tain de ne pas nous tromper.

Laissons à Dieu le juge­ment des hommes et des choses de notre temps. Le Bon Dieu (juge­ra, déci­de­ra ?).… Il ne peut pas ne pas solu­tion­ner un jour cette épreuve de l’Église. Nous devons prier. Et je pense que ces jours-​ci nous devons prier d’une manière particulière.

Demandons à la très Sainte Vierge Marie, deman­dons à tous les papes, à tous les saints Papes en par­ti­cu­lier, deman­dons sur­tout à notre saint Pie X, d’éclairer le Saint-​Père. Qu’il lui donne la force, qu’il lui donne le cou­rage de prendre une réso­lu­tion ferme, à l’encontre peut-​être de tous ses conseillers, à l’encontre peut-​être de tous ceux qui lui diront de ne pas faire ce geste, de retour­ner d’une cer­taine manière à la tra­di­tion, en nous lais­sant pré­ci­sé­ment, conti­nuer notre tra­di­tion ; qu’il nous laisse faire cette tra­di­tion ; conti­nuer cette tra­di­tion de l’Église. Ce serait le salut de l’Église.

Alors deman­dons au Bon Dieu qu’il lui donne ce cou­rage et cette force de faire cet acte, afin que l’Église puisse conti­nuer et que lui-​même se réjouisse ensuite des fruits de cette tradition.

Cette tra­di­tion ne peut que por­ter de bons fruits et non pas de mau­vais fruits, alors que tous ces chan­ge­ments n’ont por­té que de mau­vais fruits.

Demandons-​le pour le salut des âmes ; demandons-​le pour le salut de l’Église, pour la gloire de Dieu.

Au nom du Père et du Fils et du Saint-​Esprit. Ainsi soit-il.

Fondateur de la FSSPX

Mgr Marcel Lefebvre (1905–1991) a occu­pé des postes majeurs dans l’Église en tant que Délégué apos­to­lique pour l’Afrique fran­co­phone puis Supérieur géné­ral de la Congrégation du Saint-​Esprit. Défenseur de la Tradition catho­lique lors du concile Vatican II, il fonde en 1970 la Fraternité Saint-​Pie X et le sémi­naire d’Écône. Il sacre pour la Fraternité quatre évêques en 1988 avant de rendre son âme à Dieu trois ans plus tard. Voir sa bio­gra­phie.