Mes bien chers frères,
Il me semble que conférer des ordinations en ce jour de la Pentecôte est un signe de l’Esprit Saint qui est donné d’une manière toute particulière à ceux qui vont recevoir les grâces des ordres mineurs et ordre du diaconat : il ne peut – me semble-t-il – y avoir de jour meilleur pour recevoir ces grâces dont ils ont besoin et dont ils feront profiter tous ceux qui seront plus tard l’objet de leur ministère.
Qu’est-ce donc que cet Esprit qui leur est donné aujourd’hui et qui nous a été donné à tous, le jour de notre baptême ? Car nous ne devons pas oublier que nous avons été baptisés de l’Esprit Saint.
L’Évangile nous dit que les apôtres allèrent baptiser dans l’Esprit Saint ceux qui n’avaient été baptisés que dans le baptême de Jean. Ils leur conférèrent l’Esprit Saint et, des manifestations – même extérieures –, se produisaient lorsque ces néophytes recevaient le baptême de l’Esprit.
Nous ne devons pas oublier que nous aussi chrétiens, nous avons été baptisés dans l’Esprit Saint.
Qu’a donné l’Esprit Saint aux apôtres qui l’ont reçu le jour de la Pentecôte ? Il leur a donné une foi vive, une foi profonde, résultat de leur adoption divine, car c’est cela que l’Esprit Saint donne par la grâce du baptême, le baptême de l’Esprit. C’est que nous devenons enfants de Dieu ; nous devenons des fils adoptifs de Dieu, en Notre Seigneur Jésus-Christ.
C’est alors que par cette grâce de l’Esprit Saint, les apôtres ont cru en la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ et dans ses attributs qui sont d’être Roi, d’être Prêtre, d’être juge. Désormais pour eux il n’y avait plus aucun doute, aucune hésitation. Ils étaient vraiment remplis de l’Esprit de Notre Seigneur Jésus-Christ. Et cet Esprit que Notre Seigneur Jésus-Christ Lui-même leur avait promis : « Je vous enverrai mon Esprit », qui a reçu de moi, de meo accipit : « Il a reçu de moi. Parce que tout ce que le Père a m’appartient ; tout ce que le Saint-Esprit vous donnera, viendra de moi ». Voilà ce qu’a dit Notre Seigneur. C’est l’Esprit de Vérité « Vous comprendrez alors, pourquoi je suis venu ici-bas ».
Et en effet, les apôtres se mirent à prêcher : et cœperunt loqui (Ac 2,4) : « Et ils ont commencé à parler ». Qu’ont-ils dit ? Ils ont chanté les louanges de Dieu : loquentes magnalia Dei (Ac 2,11), la gloire de Dieu. Ils ont désormais compris qu’il n’y avait d’autre chose, ici-bas, de beau, de grand, de vrai pour nous, que d’aimer Dieu, de chanter ses louanges, de Le remercier, de chanter des actions de grâces.
Parce que Dieu nous a créés ; parce que Dieu nous a rachetés ; parce que Dieu nous a envoyé son Fils ici-bas. Parce que Notre Seigneur Jésus-Christ a été crucifié pour nous et a donné tout son Sang pour nous et nous a rachetés et nous a faits enfants de Dieu.
Alors ils ont chanté les louanges de Dieu, dans toutes les langues, ou du moins dans ces langues qu’ils parlaient, ils étaient compris par tous ceux qui étaient venus de tous les horizons du monde.
Voilà ce que les apôtres ont reçu : une foi profonde en la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Alors que, peu de temps auparavant, ils demandaient encore à Notre Seigneur : « Quand donc restituerez-vous le règne d’Israël ? » Ils avaient encore une idée tout à fait grossière de la personne de Notre Seigneur Jésus-Christ. Ils le voyaient roi d’Israël, roi temporel, roi qui aurait donné la suprématie à Israël dans le monde entier. Voilà quelle était encore l’idée des apôtres peu de temps avant que Notre Seigneur monte au Ciel, après sa Résurrection, après qu’il eut passé quarante jours avec eux, pour leur enseigner ce qu’était le règne de Dieu. Ils n’avaient pas encore compris.
Mais par le Saint-Esprit, alors ils ont compris qu’il ne s’agissait plus d’un règne temporel, mais qu’il s’agissait d’un règne sur les âmes, sur les cœurs, sur les volontés, sur les intelligences, de leur volonté par le Saint-Esprit, par son Esprit.
Et alors, ils se sont mis à parler, à parler de la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ. Saint Pierre a dit tout de suite à tous ces juifs qui l’entouraient : « Vous avez crucifié le Fils de Dieu, le juste. Celui qui était venu pour vous racheter, vous l’avez crucifié. »
Alors les juifs ont demandé : « Mais que devons-nous faire ? Nous nous rendons compte de notre erreur. Que devons-nous faire ? »
Soyez baptisés ; regrettez vos péchés ; faites pénitence et vous recevrez l’Esprit Saint. Et alors, trois mille parmi eux ont reçu le baptême de l’Esprit et tous furent transformés également et leur esprit était complètement soumis à Notre Seigneur Jésus-Christ.
Voilà ce que le Saint-Esprit doit mettre aussi dans vos cœurs et ce que nous devons nous rappeler toujours : la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ. Jésus-Christ est Fils de Dieu. Il était homme, mais Il était Dieu. Et par conséquent, nous devons L’adorer. Nous devons Le reconnaître comme notre Roi, l’unique Roi, l’unique Seigneur, l’unique Dieu que nous avons à adorer.
Il est Roi et Il est Prêtre, l’unique Prêtre. Il n’y a pas d’autre prêtre. Il est Prêtre par nature, par son essence même. Et Il sera notre juge. Tout jugement lui a été remis dans les mains. Il l’a dit Lui-même. C’est Lui qui jugera tous les hommes, quels qu’ils soient. Voilà ce qu’est Notre Seigneur Jésus-Christ. Nous n’avons pas le droit d’hésiter un instant sur ces vérités fondamentales de notre sainte religion.
Et c’est cela qui fait le cœur de notre âme, de notre esprit, de notre volonté. Nous devons soumettre nos intelligences, soumettre nos volontés à Notre Seigneur Jésus-Christ qui est notre Roi et notre Dieu.
Et parce que Notre Seigneur Jésus-Christ est présent dans la Sainte Eucharistie, que nous avons la foi, une foi profonde, dans la Santé Eucharistie et dans le Saint Sacrifice de la messe qui, par les paroles de la Consécration que prononce le prêtre, se trouve présent sur nos autels, nous adorons Notre Seigneur Jésus-Christ dans la Sainte Eucharistie.
Et nous le ferons dans quelques jours, d’une manière publique et solennelle, dans les processions du Saint-Sacrement. Nous reconnaîtrons que l’Eucharistie contient le Corps et le Sang de Notre Seigneur Jésus-Christ, son Âme, sa Divinité, sa personne divine et par conséquent nous adorerons la très Sainte Eucharistie. Nous devons aimer cette adoration. Elle doit être essentielle à la vie de nos âmes, à la vie de nos foyers, à la vie de nos enfants. Il faut leur apprendre à adorer la Sainte Eucharistie. Car de même que Notre Seigneur Jésus-Christ homme représentait un véritable mystère pour ceux qui l’entouraient – comment cet homme qui est comme nous, qui mange comme nous, qui voyage comme nous, qui est fatigué comme nous, qui se nourrit comme nous – comment est-il possible que cet homme soit Dieu ? Que ce soit le Créateur de l’univers ; que ce soit Lui qui a lancé les astres dans le monde ; qui ait tout créé ; qu’il nous tienne dans ses mains tous et chacun d’entre nous. Est-ce possible, un homme comme nous ?
Eh oui, il n’y a aucun doute, nous ne pouvons pas douter. Cet homme qui est né de la Vierge Marie, qui a grandi à Nazareth, qui a circulé sur les routes de Palestine, qui a accompli des miracles parmi les hommes de sa nation. Il était Dieu.
Et de même qu’en Palestine, de même qu’après la prédication de saint Pierre, de même qu’après la Pentecôte, le monde a nié Notre Seigneur Jésus-Christ ; le monde a rejeté Notre Seigneur Jésus-Christ. Car, comme le dit l’Évangile, le monde ne peut pas comprendre Notre Seigneur ; il ne peut pas l’accepter ; il est contre Notre Seigneur, parce que le monde veut être libre, libre de faire ce qu’il veut. Or, Notre Seigneur Jésus-Christ nous apporte une loi, la loi d’amour, la loi de la charité, la loi de l’amour de Dieu et de l’amour du prochain.
Et en vertu de cette loi, nous avons des exigences à remplir qui sont pénibles. Et c’est cette loi que le monde refuse. Nolumus hunc regnare super nos (Lc 19,14) : « Nous ne voulons pas qu’il règne sur nous ». C’est ce qu’ont dit les juifs lorsqu’ils L’ont crucifié.
Et que de gens ont répété ces paroles à travers les générations, à travers l’histoire de l’humanité ! Et aujourd’hui encore que de personnes dans le monde disent : Nous ne voulons pas que Notre Seigneur Jésus-Christ règne sur nous. Nous voulons la liberté. Laissez-nous libres ! Que personne ne nous commande ; que personne ne nous donne une loi ; que personne ne nous oblige à adorer Dieu. Nous devons être libres de l’adorer ou de ne pas l’adorer. Cela nous regarde. Nous devons être libres d’avoir la morale que nous désirons. Nous voulons être libres de croire ce que nous voulons ; de parler comme nous le voulons ; de faire ce que nous voulons. Laissez-nous libres. Nous ne voulons pas que Notre Seigneur Jésus-Christ règne sur nous.
Ah bien, nous ne pouvons pas accepter cela. Nous chrétiens, nous professons que Notre Seigneur Jésus-Christ est notre Roi, que nous L’adorons, que nous voulons obéir à ses commandements, obéir à sa volonté, soumettre nos intelligences et nos cœurs à son doux règne.
Et par conséquent, nous devons nous soumettre et aimer la Sainte Eucharistie, adorer la très Sainte Eucharistie. Car de même que Notre Seigneur était un mystère pour les juifs lorsqu’il circulait en Palestine et lorsqu’ils Le rencontraient, de même la Sainte Eucharistie pour nous est un mystère aussi.
Adorer cette apparence de pain. Est-ce possible que la substance de ce pain ait disparu et laissé place à la substance du Corps, du Sang, de Notre Seigneur Jésus-Christ ? Est-ce possible ? Mystère incroyable. Oh oui, mystère extraordinaire : mysterium fidei : mystère de notre foi. Et c’est là que l’on jugera les chrétiens et les non-chrétiens. Ceux qui adorent l’Eucharistie et ceux qui refusent d’adorer la Sainte Eucharistie ; et ceux qui ricanent devant la très Sainte Eucharistie ; et ceux qui se moquent des chrétiens parce qu’ils adorent la très Sainte Eucharistie.
Voilà comment seront jugés ceux qui aiment Notre Seigneur, qui ont la foi en Notre Seigneur et ceux qui Le rejettent. Nous devons avoir une vénération profonde pour la très Sainte Eucharistie. Et c’est pourquoi nous sommes attachés à notre Sainte Messe, parce que nous sommes certains que notre Sainte Messe, met Notre Seigneur Jésus-Christ sur nos autels. Nous ne pouvons pas en douter.
Cette messe qui a été dite pendant des siècles, qui a sanctifié les saints, qui a été dite par les saints Pontifes, qui a été dite par des générations de prêtres qui se sont sanctifiés par cette messe, nous ne pouvons pas croire que cette messe aujourd’hui soit réprouvée. Et nous sommes certains que cette messe est vraiment la messe catholique puisqu’elle a été dite pendant deux mille ans et que nous sommes certains qu’elle nous donne Notre Seigneur Jésus-Christ en Personne.
Et nous avons besoin de Notre Seigneur Jésus-Christ. Nous ne pouvons pas nous trouver dans une chapelle où nous ne savons pas si Notre Seigneur est présent ou non dans la Sainte Eucharistie. Ce n’est vas possible pour nous de venir dans une église et de nous demander si réellement Notre Seigneur est présent dans la Sainte Eucharistie.
Alors nous ne savons plus si nous devons adorer ou ne pas adorer. C’est le droit de tout chrétien de savoir. S’il adore l’Eucharistie, c’est parce que Notre Seigneur Jésus-Christ s’y trouve présent réellement, son Dieu.
Ainsi nous devons conclure que si nous voulons vraiment accomplir ce que le Saint-Esprit nous inspire par le baptême que nous avons reçu et non par cette imposition des mains pentecôtiste ou charismatique qui n’a rien à voir avec le baptême que nous avons reçu, qui n’est certainement pas véritable, qui n’est pas un sacrement. Il n’y a pas huit sacrements, il n’y en a que sept. Et c’est par ces sacrements que Notre Seigneur Jésus-Christ a institués que nous recevons la vie de Notre Seigneur Jésus-Christ, que nous recevons vraiment Notre Seigneur Jésus-Christ en nous.
Prenons garde de ne pas nous laisser attirer par ces fausses religions, par ces faux dieux que Notre Seigneur Jésus-Christ a Lui-même annoncés : « Un jour, on vous dira le Christ est dans le désert ; le Christ est dans la montagne ; le Christ est dans la plaine ; n’y allez pas, n’y croyez pas ! », a dit Notre Seigneur Jésus-Christ.
Est-ce que nous ne sommes pas aujourd’hui dans ces temps où partout on voit le Christ. On nous attire à droite, à gauche. Nous n’avons qu’un Dieu, nous n’avons que Notre Seigneur Jésus-Christ comme Dieu et nous savons qu’il est présent dans la Sainte Eucharistie.
Là nous sommes certains de pouvoir L’adorer, lorsque par un vrai Saint Sacrifice de la messe. Notre Seigneur s’y trouve présent. Aimons à adorer Jésus, à L’aimer, à soumettre nos cœurs, nos intelligences et nos foyers et nos cités à Notre Seigneur Jésus-Christ. Prions Dieu que le règne de Notre Seigneur Jésus-Christ arrive dans nos familles et dans nos cités.
Et demandons particulièrement au cours de cette cérémonie, demandons à la très Sainte Vierge Marie qui était présente au moment où les apôtres ont reçu l’Esprit Saint alors qu’elle était déjà elle-même remplie de l’Esprit Saint – elle n’a pas eu besoin de la Pentecôte pour être remplie de l’Esprit Saint ; si elle était présente, c’est bien ce qu’ont affirmé les Souverains Pontifes, c’est ce qu’affirmé l’Église, c’est parce par la très Sainte Vierge Marie que les apôtres ont reçu l’Esprit Saint. C’est grâce à la présence de la très Sainte Vierge Marie que Notre Seigneur a voulu remettre toutes ses grâces dans les mains de la très Sainte Vierge, les a fait passer par les mains de Marie pour qu’elles arrivent à ses apôtres.
Demandons donc à la très Sainte Vierge Marie, remplie de l’Esprit Saint, qui est comme le cou de l’Église par lequel passe toutes les grâces de Jésus, demandons à la très Sainte Vierge Marie qu’elle accorde ses grâces en abondance à ceux qui vont être ordonnés dans quelques instants et à tous ceux que nous portons dans nos cœurs et à nous-mêmes qui avons tant besoin de ses grâces.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.