Les oraisons de la nouvelle messe et l’esprit de la réforme liturgique

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Le com­mun de la nou­velle messe a fait l’ob­jet de nom­breux articles. La pré­sente étude de Dom Guillou[1], com­man­dée par Mgr Lefebvre, porte cette fois sur le propre des messes de l’an­née. On y voit un aper­çu – loin d’être loin d’être exhaus­tif – des nom­breuses modi­fi­ca­tions inten­tion­nelles qui révèlent l’es­prit des arti­sans de la nou­velle messe, et insi­nue insen­si­ble­ment un nou­vel état d’es­prit chez les fidèles.

La Porte Latine

1979 – « Quelques notes pour Mgr Lefebvre »

Une chose n’est plus à prou­ver, d’abord, c’est l’écart entre le mis­sale roma­num et le mis­sel romain » ; il va quel­que­fois jusqu’à la traduction-​trahison : pour l’orate fratres et le Suscipiat, seul le texte latin nou­veau main­tient la dis­tinc­tion du sacer­doce du prêtre et du sacer­doce des fidèles [2], Or les gens, même quand la nou­velle messe est dite en latin, ne la com­prennent que par la tra­duc­tion obli­ga­toire, fau­tive et approu­vée. Cela devrait suf­fire à condam­ner le nou­vel Ordo et le nou­veau missel.

Mais la men­ta­li­té des tra­duc­teurs se trouve bel et bien inau­gu­rée par le « mis­sale roma­num » nou­veau latin. Qu’il s’agisse de la dis­tinc­tion du sacer­doce des prêtres et de celui des fidèles, car on est allé jusqu’à faus­ser le sens de la prière d’Hippolyte (seconde Prex eucha­ris­ti­ca) en fai­sant au nom de tous ce qui, dans le texte, était dit de la digni­té propre du prêtre. – Qu’il s’agisse de la prière consé­cra­toire, qui tend à deve­nir un simple récit de l’institution, car les paroles pro­pre­ment consé­cra­toires ne se dégagent pas, ni par la musique, ni par les carac­tères d’imprimerie, de celles qui, pro­non­cées aus­si en ce lieu, ne sont pas pro­pre­ment consé­cra­toires : le accipe et man­du­cate… acci­pite et bibite et le hoc facite…

Enfin, à ces graves orien­ta­tions, ou plu­tôt déso­rien­ta­tions, s’ajoutent toute une série de choses qui expriment une nou­velle orien­ta­tion de toute la litur­gie, si bien que se véri­fie la parole d’Annibale Bugnini, déjà en 1967 : « L’image de la litur­gie don­née par le Concile est tota­le­ment dif­fé­rente de ce qu’elle était aupa­ra­vant » [3]. C’est une « nou­velle créa­tion », dixit encore Bugnini.

Ceci est sug­gé­ré par les pré­ci­sions qui suivent : concer­nant le paci­fisme irréa­liste des nom­breux textes, leur faux œcu­mé­nisme, leur nou­velle ascèse, leur aller­gie aux miracles et à l’extraordinaire voire à la poé­sie elle-​même et aux images consa­crées par la tra­di­tion, leur sou­ci d’éviter cer­tains mots pré­cis et néces­saires, enfin la trans­for­ma­tion carac­té­ris­tique de la messe et de l’office du Christ-Roi.

Les exemples suivent.

1. Plus de lutte

Plus de païens

Supprimée, l’oraison contre les païens (pro Ecclesiæ defen­sione).

« …Ut gentes paga­no­rum, quæ in sua feri­tate confi­dunt, dex­teræ tuæ poten­tia conterantur. »

« … afin que les nations des païens, qui se confient en leur cruau­té, soient écra­sées par la puis­sance de votre droite. »

– Oraison sup­pri­mée tout entière.

Plus de persécuteurs

• Supprimée, l’oraison contre les per­sé­cu­teurs (contra per­se­cu­tores et male agentes), deve­nue sous Jean XXIII pro defen­sione ab hos­ti­bus (pour la défense contre les ennemis) :

« Hostium nos­tro­rum… elide super­biam : et eorum contu­ma­ciam dex­teræ tuæ vir­tute prosterne. »

« De nos enne­mis… bri­sez la superbe ; et par la ver­tu de votre droite abat­tez leur opiniâtreté. »

– Oraison sup­pri­mée tout entière.

Plus d’ennemis

• Édulcorées, les orai­sons de la fête de saint Irénée (28 juin), secrète :

« … Ut pax a tua pie­tate conces­sa, chris­tia­no­rum fines ab omni hoste faciat esse securos. »

« … afin que la paix que nous concède votre pié­té rende les fron­tières des chré­tiens sûres contre tout ennemi. »

– Remplacée par une autre. 

Postcommunion de la fête :

« … Ut qui in defen­sione tua confi­di­mus, bea­ti Irenæi Martyris tui atque Pontificis inter­ces­sione, nul­lius hos­ti­li­ta­tis arma timeamus. »

« … afin que nous qui avons confiance en votre pro­tec­tion n’ayons à redou­ter les armes d’aucune hostilité. »

Plus de lutte et de triomphe sur les ennemis

• Collecte de saint Jean de Capistran (28 mai) :

« … de cru­cis inimi­cis trium­phare fecis­ti, præs­ta quæ­su­mus ut spi­ri­tua­lium hos­tium ejus inter­ces­sione super­a­tis insidiis… »

« … vous qui nous avez fait triom­pher des enne­mis de la croix, faites qu’ayant par son inter­ces­sion sur­mon­té les embûches des enne­mis spirituels… »

– Remplacée par une autre.

• Collecte de saint Pie V (5 mai) :

« Deus qui ad conte­ren­dos Ecclesiæ tuæ hostes…, ut omnium hos­tium super­a­tis insi­diis, per­pé­tua pace lætemur. »

« Dieu qui, pour ter­ras­ser les enne­mis de votre Église… avez dai­gné choi­sir le bien­heu­reux pon­tife Pie…, afin qu’ayant triom­phé des embûches de tous les enne­mis, nous jouis­sions d’une paix perpétuelle. »

– Expurgée de ces passages.

• Collecte de saint Grégoire VII (25 mai) :

« … pro tuen­da Ecclesiæ liber­tate…, omnia adver­san­tia for­ti­ter superare. »

« … indomp­table fer­me­té pour la défense de la liber­té de l’Église…, accordez-​nous de triom­pher éner­gi­que­ment de toutes les adversités. »

– Transformée aus­si pour évi­ter ces expressions.

• Communion de l’Exaltation de la sainte Croix (14 septembre) :

« Per signum Crucis de inimi­cis nos­tris libe­ra nos, Deus nos­ter…»

« Par le signe de la Croix, délivrez-​nous de nos enne­mis, ô notre Dieu. »

– Remplacée par :

« Et moi, quand j’aurai été exal­té de terre, j’attirerai tout à moi. »

À rap­pro­cher de la réforme paral­lèle de l’office divin, notam­ment :

Plus de psaumes imprécatoires :

Suppression des psaumes d’imprécations : PS. 37, 77, 82, 104, 105, 108 : six.

Psaumes ampu­tés de ver­sets jugés inad­mis­sibles : PS. 5, 20, 27, 30, 34, 39, 53, 54, 55, 136, 138, 139, 142 : treize. Sans comp­ter les cou­pures, aus­si, dans les can­tiques bibliques. Or la rai­son de telles impré­ca­tions, c’est pour­tant la haine de Dieu chez ses enne­mis [4].

Pas d’Église militante

• Fête de saint Ignace de Loyola (31 juillet) :

L’« Ecclesiam mili­tan­tem » de la col­lecte a dis­pa­ru : « per bea­tum Ignatium..militantem Ecclesiam robo­ras­ti » (vous qui avez for­ti­fié l’Église mili­tante par le bien­heu­reux Ignace)

Mais reste par miracle le : « concede ut ejus auxi­lio et imi­ta­tione cer­tantes in ter­ris, coro­na­ri cum ipso merea­mur in cœlis » – « faites que com­bat­tant sur terre par son aide et à son exemple, nous méri­tions d’être cou­ron­nés avec lui dans le ciel. »

• Fête du Christ-​Roi, post­com­mu­nion (der­nier dimanche d’octobre, trans­por­té au der­nier dimanche de l’année litur­gique pour éli­der le règne du Christ sur les choses même temporelles) :

« … Ut qui sub Christi Regis vexil­lis mili­tare glo­ria­mur… »

« … afin que nous qui nous glo­ri­fions de mili­ter sous les éten­dards du Christ Roi… »

– Devient :

« … Ut qui Christi Regis uni­ver­so­rum glo­ria­mur obœ­dire man­da­tis. »

« … afin que nous qui nous glo­ri­fions d’obéir aux com­man­de­ments du Christ, Roi de toutes choses… »

Plus de démon ni de contagion diabolique à éviter, plus d’enfer ni de condamnation à craindre

• De la prière d’Hippolyte (Prex secun­da, deuxième prière eucha­ris­tique), on a rayé la men­tion du Christ mort « pour rompre la chaîne des démons, fou­ler aux pieds l’enfer. »

• La col­lecte du XVIIe dimanche après la Pentecôte ne se retrouve plus, à ma connais­sance, dans la valse des orai­sons des « dimanches ordi­naires », elle disait :

« Da quæ­su­mus. Domine, popu­lo tuo dia­bo­li­ca vitare conta­gia et te solum Deum pura mente sec­ta­ri. »

« Donnez à votre peuple, Seigneur, d’éviter la conta­gion du diable et de s’attacher d’un cœur pur à vous, le seul Dieu. »

• De même, dans la prière (sup­pri­mée tota­le­ment) pour les héré­tiques et les schis­ma­tiques, le Vendredi saint, se trou­vaient les « ani­mas dia­bo­li­ca fraude decep­tas » « les âmes trom­pées par la fraude dia­bo­lique », qui sont donc éliminées.

• Suppression de la séquence « Dies iræ » « jour de colère » de la messe des défunts, qui nous fai­sait dire entre autres :

« Quantus tre­mor est futu­rus Quando judex est ven­tu­rus Cuncta stricte dis­cus­su­rus. »

« Confutatis male­dic­tis Flammis acri­bus addic­tis Voca me cum bene­dic­tis. »

« Ah ! quelle ter­reur régne­ra, Lorsque le Juge appa­raî­tra Pour tout tran­cher avec rigueur. »

« Les mau­dits par vous confon­dus, Aux âpres flammes condam­nés, Mandez-​moi par­mi les élus. »

• La col­lecte de saint Nicolas (6 décembre)

« … Ut ejus men­tis et pre­ci­bus a gehennæ incen­diis liberemur. »

« … afin que par ses mérites et ses prières nous soyons libé­rés des flammes de l’enfer. »

– Devient :

« nos in omni­bus cus­to­di per­icu­lis, et via salu­tis nobis pateat expe­di­ta. »

« Gardez-​nous en tous périls et que nous soit libre­ment ouverte la voie du salut. »

Plus d’agonie ou de combat à l’heure de la mort

Collecte de saint Camille de Lellis (18 juillet)

« Deus qui sanc­tum Camillum ad ani­ma­rum in extre­mo agone luc­tan­tium sub­si­dium,… ut in hora exi­tus nos­tri hos­tem vin­cere… merea­mur. »

« … déco­ré saint Camille d’une pré­ro­ga­tive sin­gu­lière de cha­ri­té pour sou­te­nir les âmes dans la lutte suprême de l’agonie… afin que nous méri­tions à l’heure de la mort de vaincre l’ennemi… »

– Est devenue :

« Dieu, qui avez déco­ré saint Camille de la grâce sin­gu­lière de cha­ri­té envers les infirmes, par ses mérites infu­sez en nous l’esprit de dilec­tion, afin que vous ser­vant en nos frères, nous puis­sions à l’heure de notre décès pas­ser à vous en sécurité. »

Disparue, de même, la secrète où il était encore men­tion de l’ago­nie ; et la post­com­mu­nion où il était ques­tion du récon­fort des sacre­ments à l’heure de la mort.

2. Plus d’hérétiques – Plus d’errants

Faux œcuménisme

« Dans le cli­mat œcu­mé­nique du I concile œcu­mé­nique du Vatican, on a fait remar­quer de divers côtés que cer­taines expres­sions des ora­tiones solen­nelles du Vendredi saint sonnent assez mal aux oreilles d’aujourd’hui. C’est pour­quoi on a deman­dé avec insis­tance s’il n’était pas pos­sible au moins d’atténuer cer­taines phrases. Il est tou­jours dur de devoir tou­cher à des textes véné­rables qui pen­dant des siècles ont ali­men­té la men­ta­li­té chré­tienne avec tant d’efficacité et ont encore aujourd’hui le par­fum des temps héroïques de l’Église pri­mi­tive. On a mal­gré tout consi­dé­ré qu’il était néces­saire d’affronter ce tra­vail afin que la prière de l’Église ne soit un motif de malaise spi­ri­tuel pour per­sonne » (Annibale Bugnini, DC. 1445, 4 avril 1965, col 603–604).

• Saint Pierre Canisius (27 avril), collecte :

« … errantes ad salu­tem resi­pis­cant, et fideles in veri­ta­tis confes­sione per­se­verent. »

« … que ceux qui sont dans l’erreur [les errants] se repentent et que les fidèles per­sé­vèrent dans la confes­sion de la vérité. »

Devenue :

« … Ut qui veri­ta­tem quæ­runt, te Deum gau­dentes inve­niant et in tua confes­sione popu­lus cre­den­tium per­se­ve­rat. »

« … que ceux qui cherchent la véri­té vous trouvent, ô Dieu, avec joie, et que le peuple des fidèles per­sé­vère dans votre confession. »

Saint Robert Bellarmin (13 mai), collecte :

« Deus qui ad erro­rum insi­dias repel­len­das et Apostolicæ Sedis jura pro­pu­gnan­da, ut nos in veri­ta­tis amore cres­ca­mus et erran­tium cor­da ad Ecclesiæ tuæ redeant uni­ta­tem… »

« Dieu qui, pour repous­ser les pièges des erreurs et défendre les droits du Siège Apostolique… que nous crois­sions en l’amour de la véri­té et que les cœurs des errants reviennent à l’unité de votre Église. »

– Devenue :

« Deus qui ad tuæ fidem Ecclesiæ vin­di­can­dam bea­tum Robertum… ut popu­lus tuus ejus­dem fidei sem­per inte­gri­tate læte­tur. »

« Dieu qui, pour défendre la foi de votre Église… afin que votre peuple se réjouisse tou­jours de l’intégrité de la même foi. »

Saint Augustin de Cantorbéry (28 mai), collecte :

« … Veræ fidei luce illus­trare digna­tus es,… erran­tium cor­da ad veri­ta­tis tuæ redeant uni­ta­tem,… »

« … vous avez dai­gné éclai­rer de la vraie foi [les peuples de l’Angleterre], que les cœurs des errants reviennent à l’unité de votre vérité… ».

– Complètement chan­gée ; il n’est plus ques­tion que de ce que :

… les « Anglorum gentes… in Ecclesia tua per­en­ni fecun­di­tate per­sis­tant. »

« … les peuples d’Angleterre… per­sistent dans votre Église en une fécon­di­té permanente. »

Saint lré­née (28 juin), collecte :

« … bea­to Irenæo… tri­buis­ti ut et veri­tate doc­trinæ expu­gna­ret hæreses… »

« … vous avez don­né au bien­heu­reux lré­née d’être vic­to­rieux des héré­sies par la véri­té de la doctrine… »

– Transformée : plus d’hérésie nom­mé­ment parlant.

Vendredi saint, les grandes orai­sons, « pour l’unité de l’Église » (le titre de cette orai­son a été ajou­té sous Pie XII)

« Oremus et pro hære­ti­cis, et schis­ma­ti­cis : ut Deus et Dominus nos­ter eruat eos ab erro­ri­bus uni­ver­sis ; et ad sanc­tam matrem Ecclesiam Catholicam, atque Apostolicam revo­care digne­tur. »

« Prions aus­si pour les héré­tiques et les schis­ma­tiques : afin que Dieu notre Seigneur les arrache à toutes leurs erreurs et daigne les rame­ner à notre sainte mère l’Église catho­lique et apostolique. »

– Devenue :

« pour l’unité des chré­tiens » : « Oremus et pro uni­ver­sis fra­tri­bus in Christum cre­den­ti­bus ; ut Deus et Dominus nos­ter, eos, veri­ta­tem facientes, in una Ecclesia sua congre­gare et cus­to­dire digne­tur. »

« Prions aus­si pour tous les frères qui croient en le Christ ; afin que fai­sant la véri­té, ils soient ras­sem­blés et gar­dés par la misé­ri­corde de Dieu Notre Seigneur, dans son Église une. »

De même :

« pour l’unité des chré­tiens » : « Oremus et pro uni­ver­sis fra­tri­bus in Christum cre­den­ti­bus ; ut Deus et Dominus nos­ter, eos, veri­ta­tem facientes, in una Ecclesia sua congre­gare et cus­to­dire digne­tur. »

« Dieu tout-​puissant et éter­nel, qui sau­vez tous les hommes et vou­lez que nul ne se perde, jetez un regard sur les âmes trom­pées par la fraude dia­bo­lique, afin que, dépo­sant la per­ver­si­té héré­tique, les cœurs des errants se repentent et fassent retour à l’unité de votre vérité. »

Devenue :

« Omnipotens sem­pi­terne Deus, qui dis­per­sa congre­gas et congre­ga­ta conser­vas, ad gre­gem Filii tui pla­ca­tus intende, ut quos unum bap­tis­ma sacra­vit, eos et fidei jun­gat inte­gri­tas et vin­cu­lum sociat cari­ta­tis. »

« Dieu tout-​puissant et éter­nel, qui ras­sem­blez ce qui est dis­per­sé et conser­vez ce qui est ras­sem­blé, regar­dez avec com­plai­sance le trou­peau de votre Fils, afin que ceux qu’un seul bap­tême a sanc­ti­fiés soient unis par l’intégrité de la foi et assem­blés par le lien de la charité. »

Épiclèse (ajou­tée) à la prière d’Hippolyte (2e Prex eucha­ris­ti­ca) : l’unité y appa­raît comme une inter­com­mu­nion eucha­ris­tique si elle est dite (et elle est dite) par les pro­tes­tants comme par les catholiques :

« Et sup­plices depre­ca­mur ut Corporis et Sanguinis Christi par­ti­cipes a Spiritu Sancto congre­ge­mur in unam. »

« Et nous deman­dons en sup­pliant, qu’ayant part au Corps et au Sang du Christ, nous soyons réunis par l’Esprit Saint en un seul corps. »

• De la prière d’Hippolyte, on a rayé : AD CONFIRMATIONEM FIDEI. Pourquoi ?

3. Nouvelle « ascèse »

À par­tir du Concile s’est pro­pa­gée dans l’Église une onde de séré­ni­té et d’optimisme, un chris­tia­nisme sti­mu­lant et posi­tif, ami de la vie, des valeurs ter­restres… Une inten­tion de rendre le chris­tia­nisme accep­table et aimable, indul­gent et ouvert, débar­ras­sé de tout rigo­risme moyen­âgeux, de toute inter­pré­ta­tion pes­si­miste des hommes, de leurs mœurs.

Documentation catho­lique, 20 octobre 1969, n° 1538, col 1372

Plus de vices, plus de culpabilité et donc plus de mépris des choses terrestres, plus de pénitence, de satisfaction, de conversion.

Du propre des saints, tout d’abord.

Saint Raymond de Pegnafort (23 jan­vier), collecte :

« …dignos pœni­ten­tiæ fruc­tus facere… »

« … faire de dignes fruits de pénitence. »

Changée : nou­velle oraison.

Saint Curé d’Ars (saint Jean-​Marie Vianney, 8 août) collecte :

«…sanc­tum Joannem Mariam pas­to­ra­li stu­dio et jugi ora­tio­nis ac pœni­ten­tiæ ardore mira­bi­lem effecisti… »

« … Vous avez fait de saint Jean-​Marie un admi­rable exemple de constante ardeur pour la prière et la pénitence… »

deve­nue simplement :

« pas­to­ra­li stu­dio mira­bi­lem effe­cis­ti… »

« … Vous avez fait de saint Jean-​Marie un exemple admi­rable de zèle pastoral… »

Saint Laurent (10 août), collecte :

« Da nobis quæ­su­mus omni­po­tens Deus : vitio­rum nos­tro­rum flam­mas exs­tin­guere ; qui bea­to Laurentio tri­buis­ti tor­men­to­rum suo­rum incen­dia super­are. »

« Donnez-​nous… d’éteindre les flammes de nos vices, vous qui avez don­né au bien­heu­reux Laurent de sur­mon­ter les flammes de son supplice. »

– Autre orai­son [il est ques­tion du « fidèle ser­vi­teur embra­sé de cha­ri­té » et de son « glo­rieux martyre »].

Saint François d’Assise (4 octobre), collecte :

« …ter­re­na des­pi­cere, et cœles­tium dono­rum sem­per par­ti­ci­pa­tione gau­dere. »

« … mépri­ser les choses ter­restres et jouir tou­jours de la par­ti­ci­pa­tion aux dons célestes. »

– Autre oraison :

«…Filium tuum sequi et tibi conjun­gi læta valea­mus cari­tate. »

« … suivre votre Fils et vous être uni par une joyeuse charité. »

Du propre du temps :

Ier dimanche de l’Avent, Postcommunion :

« … doceas nos ter­re­na des­pi­cere et amare cœles­tia. »

« … nous apprendre à mépri­ser les choses ter­restres et à aimer les célestes. »

– Oraison inten­tion­nel­le­ment for­mu­lée autrement :

« … doceas nos ter­re­na sapien­ter per­pen­dere et cæles­ti­bus inhæ­rere. »

« … nous apprendre à éva­luer sage­ment les choses ter­restres et adhé­rer aux célestes. »

Jeudi après les Cendres, col­lecte :

« Deus qui culpa offen­de­ris, pæni­ten­tia pla­ca­ris… fla­gel­la tuæ ira­cun­diæ, quæ pro pec­ca­tis nos­tris mere­mur, averte. »

« Dieu, qui êtes offen­sé par la faute et apai­sé par la péni­tence… détour­nez les fléaux de votre colère, que nous méri­tons pour nos péchés. »

– Remplacée par une autre oraison.

Ier dimanche après Pâques, col­lecte :

« Deus, qui in Filii tui humi­li­tate jacen­tem mun­dum erexis­ti… »

« Dieu qui par l’abaissement de votre Fils avez rele­vé le monde abattu… »

– Remplacée par une autre oraison.

• IIIe dimanche après Pâques, col­lecte :

« Deus, qui erran­ti­bus, ut in viam pos­sint redire jus­ti­tiæ… »

« Dieu qui mon­trez aux éga­rés la lumière de notre véri­té pour qu’ils puissent ren­trer dans la voie de la justice… »

– Remplacée par une autre oraison.

• Même dimanche, secrète :

« …ter­re­na desi­de­ria miti­gantes, disca­mus amare cæles­tia. »

« … apai­sant en nous les dési­rs ter­restres, nous appre­nions à aimer les choses célestes. »

– Remplacée par une autre oraison.

Fête-​Dieu, antienne de communion :

« Quotiescumque… itaque qui­cumque man­du­ca­ve­rit panem, vel bibe­rit cali­cem Domini indigne, reus erit Corporis et Sanguinis Domini, alle­luia. »

« … Chaque fois que… c’est pour­quoi qui­conque man­ge­ra le pain ou boi­ra le calice du Seigneur indi­gne­ment, sera cou­pable du Corps et du Sang du Seigneur, alléluia. »

– Remplacée par une autre antienne.

De même, ce jour-​là, on se contente de la fin de la Prose de saint Thomas d’Aquin, et le « Mors est malis, vita bonis : Il est une mort pour le mau­vais, une vie pour les bons » passe au bleu.

Fête du Sacré-​Cœur, col­lecte :

« … in Corde Filii lui nos­tris vul­ne­ra­to pec­ca­tis… dignæ quoque satis­fac­tio­nis exhi­bea­mus offi­ciant. »

« … le Cœur de votre Fils, bles­sé par nos péchés… nous lui offrions nos devoirs de juste satis­fac­tion (ou réparation). »

– Oraison nou­velle [pas de men­tion de la satis­fac­tion jus­te­ment vou­lue par Pie XI dans cet office].

4. Allergie aux miracles et à l’extraordinaire, voire à la poésie et aux images

L’image de la litur­gie don­née par le Concile est tota­le­ment dif­fé­rente de ce qu’elle était auparavant.

Annibale Bugnini, D.C. n° 1493, 7 mai 1967, col. 829.

Saint Nicolas (6 décembre), collecte :

« Deus qui bea­tum Nicolaum innu­me­ris mira­cu­lis decorasti… »

« Dieu qui avez hono­ré le bien­heu­reux Nicolas d’innombrables miracles… »

– Oraison autre. Et plus de miracles !

Saint François Xavier (3 décembre)

« Deus, qui Indiarum gentes bea­ti Francisci præ­di­ca­tione et mira­cu­lis Ecclesiæ tuæ aggre­gare voluis­ti… »

« Dieu qui avez vou­lu réunir à votre Église les nations des Indes par la pré­di­ca­tion et les miracles du bien­heu­reux Xavier… »

– Nouvelle orai­son : plus de miracles ni d’agrégation des Indiens à l’Église :

« Deus qui bea­ti Francisci pre­di­ca­tione mul­tos tibi popu­los acqui­sis­ti… »

« Dieu qui vous êtes acquis de nom­breux peuples par la pré­di­ca­tion du bien­heu­reux François… »

Saint Raymond de Pegnafort (23 jan­vier), collecte :

«…per maris undas mira­bi­li­ter tra­duxis­ti »

« … lui avez fait mira­cu­leu­se­ment tra­ver­ser la mer. »

– Oraison com­plè­te­ment chan­gée. Légende !

Sainte Scholastique (10 février), collecte :

« Deus qui ani­mam beatæ Scholasticæ… in columbæ spe­cie cælum pene­trare fecis­ti… »

« Dieu qui… avez fait péné­trer au ciel l’âme de la bien­heu­reuse Scholastique sous la forme d’une colombe… »

– Nouvelle orai­son d’où la colombe s’est envo­lée. Légende !

Apparition de la Bienheureuse Vierge Marie Immaculée (11 février) (Notre-​Dame de Lourdes), collecte :

« … ut ejus­dem Virginis Apparitionem cele­brantes »

« … célé­brant l’apparition de cette même Vierge… »

– Plus ques­tion de l’« appa­ri­tion » dans l’oraison, ni d’ailleurs dans le titre de la fête.

Chaire de saint Pierre (22 février), collecte :

« … col­la­tis cla­vi­bus regni cæles­tis… »

« Dieu qui en remet­tant au bien­heu­reux Pierre Apôtre les clefs du royaume des cieux lui avez don­né le pou­voir de lier et de délier… »

– Changé : plus de clefs ! Malgré l’expression évangélique.

Saint Jean de Dieu (8 mars), collecte :

«…inter flam­mas innoxium ince­dere fecisti. »

« Dieu qui avez don­né au bien­heu­reux Jean de s’avancer indemne à tra­vers les flammes… »

– Oraison com­plè­te­ment chan­gée. Légende !

Sainte Françoise Romaine (9 mars), collecte :

« … fami­lia­ri Angeli consue­tu­dine deco­ras­ti »

« Dieu qui… avez hono­ré la bien­heu­reuse Françoise… de la fami­lière pré­sence de son Ange gardien… »

– Oraison com­plè­te­ment chan­gée. Légende !

Transfiguration du Seigneur (6 août), collecte :

«… voce delap­sa in nube luci­da »

« Dieu qui… avez annon­cé mira­cu­leu­se­ment l’adoption par­faite du Fils par la voix tom­bée de la nuée lumineuse… »

– Oraison cor­ri­gée et ampu­tée notam­ment de la voix tom­bée de la nuée lumi­neuse, trait pour­tant évangélique.

Notre-​Dame des Sept-​Douleurs (15 sep­tembre), collecte :

« … dolo­ris gla­dius per­tran­si­vit… »

« Dieu dont la Passion a plon­gé dans l’âme si tendre de la glo­rieuse Vierge Marie, votre mère, le glaive de douleurs… »

– Nouvelle orai­son. Plus de glaive, image pour­tant évangélique.

Sainte Marguerite-​Marie (17 octobre), collecte :

« … inves­ti­ga­biles divi­tias Cordis tui beatæ Margaritæ Mariæ Virgini mira­bi­li­ter reve­las­ti… »

« … qui avez admi­ra­ble­ment révé­lé à la bien­heu­reuse Marguerite Marie les richesses inson­dables de votre Cœur… »

– Oraison autre. Plus de richesses inson­dables du Sacré-​Cœur de Jésus, ni de révé­la­tion admi­rable de celles-ci.

Saint Sylvestre, abbé (26 novembre), collecte :

«…sæcu­li vani­ta­tem in aper­to tumu­lo pie medi­tan­tem… »

« Dieu très clé­ment, qui après avoir atti­ré au désert le saint abbé Sylvestre, médi­tant pieu­se­ment devant un tom­beau ouvert… »

– Oraison nou­velle. Est-​ce que le fait est légen­daire ? Etc.

N.B. Ils n’ont pas eu à chan­ger l’oraison de la messe octave de saint Pierre [elle n’existe plus]. Sans doute le « cujus dex­te­ra bea­tum Petrum ambu­lan­tem in fluc­ti­bus » [« dont la droite a sai­si le bien­heu­reux Pierre mar­chant sur les eaux »] ne leur eût pas plu.

5. Quelques autres allergies du nouveau missel

La Très Sainte Trinité

Allergie au mot « Trinitas » : les deux prières de l’Ordo Missæ « Suscipe Sancta Trinitas » et « Placeat tibi Sancta Trinitas » ont dis­pa­ru, ain­si que la pré­face de la Sainte Trinité, conser­vée seule­ment pour le jour de la fête de la Sainte Trinité.

Les saints Anges

Des nou­velles pré­faces, ont été éli­mi­nés com­plè­te­ment les « chérubins. »

La très sainte Vierge Marie

Le « sem­per Virgo » [tou­jours vierge] main­te­nu dans le « ideo pre­cor bea­tam Mariam sem­per vir­gi­nem » du confi­teor latin a dis­pa­ru dans la tra­duc­tion fran­çaise. « C’est pour­quoi je sup­plie la Vierge Marie… » [tra­duc­tion, trahison].

L’Église catho­lique

Pas une seule fois il n’est fait men­tion de « Ecclesia catho­li­ca » pro­pre­ment dite [sauf dans le Credo].

Supprimée, la men­tion des « saints apôtres Pierre et Paul » [ils sont noyés par­mi les autres apôtres] des preces eucha­ris­ticæ, du Confiteor, et les orai­sons de l’ordinaire de la messe ancienne qui com­por­taient leurs noms ont disparu.

Rayée aus­si, l’expression « Souverain Pontife », comme d’ailleurs le propre des Souverains Pontifes.

Le péché ori­gi­nel

Le péché ori­gi­nel dis­pa­raît presque jusque dans les expres­sions aus­si dis­crètes que le « mira­bi­lius refor­mas­ti » de l’offertoire qui par­lait de la digni­té de l’humaine sub­stance « mer­veilleu­se­ment réfor­mée », et dans l’oraison col­lecte du Christ Roi qui par­lait des nations « pec­ca­ti vul­nere dis­gre­gatæ », « désa­gré­gées » ou « déchi­rées par la bles­sure du péché. »

Le saint Sacrifice de la Messe

Le mot « pro­pi­tia­bile » pour le sacri­fice dis­pa­raît avec l’oraison « Placeat » qui expri­mait le sacri­fice « pro­pi­tia­toire », c’est-à-dire l’expiation des péchés et notre récon­ci­lia­tion avec Dieu, qui nous rede­vient « propice. »

La dis­tinc­tion du sacer­doce du prêtre et de celui des fidèles est exté­nuée, sauf dans « Orate fratres » et le « Suscipiat », mais la traduction-​trahison se charge encore ici du tra­vail… et c’est dans l’esprit du reste.

Les fins der­nières

Disparition de ce qui est consi­dé­ré comme trau­ma­ti­sant, par exemple le « Libéra me » des morts, et bien sûr le « Dies iræ. »

On peut dire qu’en latin même [pour les rares per­sonnes qui le connaissent], le nou­veau mis­sel inau­gure une pente glis­sante dans le même sens que les tra­duc­tions, qui ont d’ailleurs été approu­vées. Certes, il reste ici et là, sur­tout en ce qui a été conser­vé, ce qu’il faut pour contre­dire tout mécon­tent, mais c’est le cas de dire avec Dom Guéranger : les nova­teurs prennent soin de conser­ver des phrases et des mots « à pro­duire en cas d’attaques. » Ils aiment « mieux pro­fi­ter d’une expres­sion vague qui n’exprime point clai­re­ment le dogme, que le tra­duire dans un style pré­cis et sur­tout catholique. »

6. Le Christ-Roi

La fête du Christ-​Roi mani­feste les chan­ge­ments les plus carac­té­ris­tiques de la réforme, dans le propre de la messe et l’office divin, cor­res­pon­dants à la liber­té reli­gieuse intro­duite par le Concile.

Oraison collecte

Plus de « ut cunctæ fami­liæ gen­tium pec­ca­ti vul­nere dis­gre­gatæ, ejus sua­vis­si­mo sub­dan­tur impe­rio. »

[« afin que toutes les familles des nations divi­sées par la bles­sure du péché, se sou­mettent à votre très doux empire »].

– Elle est corrigée :

« ut tota crea­tu­ra, a ser­vi­tute libe­ra­ta, tuæ majes­ta­ti deser­viat ac te sine fine col­lau­det. »

[« pour que toute la créa­tion, libé­rée de la ser­vi­tude, serve votre majes­té et vous loue sans fin »].

Les termes vagues de « ser­vi­tude », « créa­tion », « deser­viat » sont ain­si sub­sti­tués aux expres­sions claires et sur­tout catho­liques : bles­sure du péché, nations divi­sées, leur sou­mis­sion sociale à l’empire du règne de Jésus-Christ.

Postcommunion

Elle claque au vent comme le Vexilla régis » :

« … ut qui sub Christi Regis vexil­lis militare glo­ria­mur ; cum ipso in cæles­ti sede, jugi­ter regnare pos­si­mus. »

[« … afin que fiers de com­battre sous l’étendard du Christ-​Roi, nous puis­sions régner à jamais avec lui dans le ciel »].

Corrigée comme suit :

« … ut qui Christi Regis uni­ver­so­rum glo­ria­mur obœ­dire man­da­tis, cum ipso in cæles­ti regno sine fine vivere valea­mus. »

[« … afin que fiers d’obéir aux com­man­de­ments du Christ, Roi de toutes choses, nous puis­sions avec lui sans fin vivre dans le royaume céleste »].

On ne veut plus « d’Église mili­tante », comme nous l’avons déjà noté.

Hymne des Vêpres

Strophes sup­pri­mées ou ampu­tées ou trafiquées :

* 2e strophe : « Scelesta tur­ba cla­mi­tat Regnare Christum nolu­mus, Te nos ovantes omnium Regem supre­mum dici­mus. »

« Une foule scé­lé­rate voci­fère : Du règne du Christ ne vou­lons, Mais nos ova­tions te disent Souverain Roi de tous. » 

– cor­ri­gée en :

« … Quem prô­na ado­rant agmi­na lau­dant cœli­tum, te nos ovantes.… etc. »

« Les armées célestes t’adorent pros­ter­nées et te louent les habi­tants des cieux, Mais nos ova­tions te disent… »

* 6e strophe : « Te natio­num præ­sides Honore tol­lant publi­co, Colant magis­tri, judices, Leges et artes expri­mant. »

« Qu’à Toi les chefs des nations Apportent public hom­mage, Que T’honorent maîtres et juges Que lois et arts te manifestent ! »

– Strophe sim­ple­ment supprimée.

* 7e strophe : « Submissa regum ful­geant Tibi dica­ta insi­gnia : Mitique scep­tro patriam Domosque subde civium. » – Strophe sim­ple­ment supprimée.

« Que brillent par leur sou­mis­sion Des rois les éten­dards à toi consa­crés, Et qu’à ton doux sceptre se sou­mettent Des citoyens la patrie et les foyers. »

– Strophe sim­ple­ment supprimée.

* Doxologie : « Jesu tibi sit glo­ria Qui scep­tra mun­di tem­pe­ras, Cum Patre… »

« À Toi Jésus, soit la gloire, Qui règles les sceptres du monde… »

Corrigée en :

« Jesu tibi sit glo­ria Qui cunc­ta amore tem­pe­ras Cum Patre… »

« À Toi Jésus, soit la gloire, Qui refiles tout par ton amour… »

D’une manière géné­rale, le Christ-​Roi est consi­dé­ré plu­tôt comme le pas­teur, ou le roi des indi­vi­dus, ou le sou­ve­rain de toutes choses, non comme le Roi et le légis­la­teur des nations. Le dépla­ce­ment de la fête au der­nier dimanche de l’année litur­gique, ain­si que la leçon de Matines tirée de l’Apocalypse (Vision du Fils de l’homme dans sa majes­té) évoquent le règne escha­to­lo­gique du Christ reve­nant en juge à la fin des temps. Le com­men­taire d’Origène sur “adve­niat regnum tuum : que votre règne arrive” expose le règne de Dieu en nous. Donc tout tend à éli­der l’idée du règne social et actuel du Christ qui doit être pour­tant l’objet de notre pro­cla­ma­tion, de notre com­bat et d’abord de notre prière liturgique.

Notes de bas de page
  1. Notice bio­gra­phique en fin d’ar­ticle[]
  2. cf. P. Renié, Missale roma­num et Missel romain, édit. de la Pensée Catholique[]
  3. DC n° 1493, 7 mai 1967, col. 829.[]
  4. cf. Le Courrier de Rome, 25 février 1977[]

Père Bénédictin (1911-† 1991)

Moine béné­dic­tin à l’abbaye Sainte-​Marie, dite abbaye de la Source (congré­ga­tion de Solesmes), à Paris. Durant le Concile, il anime de sa plume éru­dite et argu­men­tée l’hebdomadaire Nouvelles de Chrétienté. Il quit­te­ra ensuite son abbaye pour col­la­bo­rer avec la Fraternité Saint-​Pie X jusqu’à sa mort. Il res­tau­ra notam­ment la cha­pelle de la visi­ta­tion à Nice.