Au nom d’Allah

Dans le train, un prêtre en sou­tane occupe son temps en lec­tures pieuses. Il s’est mis un peu à l’é­cart pour pou­voir mieux se recueillir. Mais voi­là qu’un homme s’ap­proche et s’as­sied à côté de lui. La conver­sa­tion s’en­gage tout de suite :

- Etes-​vous catholique ?

- En effet, je suis prêtre.

- Je suis heu­reux de ren­con­trer un croyant car je suis musul­man et, après tout, nous ado­rons le même Dieu, n’est-​ce pas ?

- Ah bon ? Je ne savais pas que vous ado­riez Jésus-Christ…

Le musul­man se leva avec une gri­mace, et retour­na s’as­seoir à sa place.

Jésus nous a dit : « Je suis la Voie, la Vérité et la Vie. Nul ne va au Père s’il ne passe par moi » (Jean, 14, 6). Quelle est l’o­pi­nion des musul­mans sur la per­sonne de Jésus ?

Mohamed, le soi-​disant pro­phète du Coran, dit qu’il y a un seul Dieu, créa­teur de toutes choses, qu’il n’a pas été engen­dré et qu’il n’a pas engen­dré. Selon ses paroles, le Christ est le Verbe de Dieu et son Esprit, mais il est créé et il est un ser­vi­teur ; il est né de la Vierge Marie, la soeur de Moïse et d’Aaron. En effet, dit-​il, le Verbe et l’Esprit de Dieu sont entrés en Marie et ont engen­dré Jésus, qui fut un pro­phète et un ser­vi­teur de Dieu. Et, selon lui, les juifs, au mépris de la Loi, vou­lurent le mettre en croix et, après s’être empa­rés de lui, ils n’ont cru­ci­fié que son ombre. Le Christ lui-​même, dit-​il, ne subit ni la croix ni la mort. En effet, Dieu l’a pris près de lui dans le ciel parce qu’il l’ai­mait. Et il dit éga­le­ment qu’une fois le Christ mon­té aux cieux, Dieu l’a inter­ro­gé en disant : « Jésus ! As-​tu dit : Je suis le fils de Dieu et Dieu ? » Jésus, d’a­près lui, a répon­du : « Sois misé­ri­cor­dieux envers moi, Seigneur ! Tu sais que je n’ai pas dit cela et que je ne dédaigne pas d’être ton ser­vi­teur. Mais les hommes mau­vais ont écrit que j’a­vais fait cette décla­ra­tion ; ils ont men­ti à mon égard, et ils sont dans l’er­reur ». Dieu, dit-​il, lui a répon­du : « Je sais que tu n’as pas fait cette déclaration ».

En niant la divi­ni­té de Jésus-​Christ, les musul­mans s’at­taquent direc­te­ment au dogme fon­da­men­tal de la Sainte Trinité, et ils rejettent le rôle essen­tiel de Médiateur, et donc de Sauveur, tenu par l’Homme-​Dieu entre le Ciel et la terre. Tous les pro­phètes, depuis Moïse, ont tour à tour annon­cé que le Christ vien­dra, que le Christ est Dieu et que le Fils de Dieu arri­ve­ra en pre­nant chair, sera cru­ci­fié, qu’il mour­ra et res­sus­ci­te­ra, et que c’est lui qui juge­ra les vivants et les morts.

On voit bien l’in­com­pa­ti­bi­li­té du mes­sage de l’Evangile et l’en­sei­gne­ment du Coran, le livre sacré de l’Islam. On com­prend dès lors le zèle des papes, mais aus­si des princes chré­tiens, à conver­tir les musul­mans et leurs chefs pen­dant des siècles, et même à s’op­po­ser par la force à l’in­va­sion de l’Europe par les troupes fana­ti­sées qui, selon l’ex­pres­sion du pape Léon XIII, « étaient à la veille d’im­po­ser le joug de la super­sti­tion et de la bar­ba­rie à presque toute l’Europe ».

Abbé Antoine Claret, prêtre de la Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie X

Source : La Foi de tou­jours n° 186 – Janvier 2016/​La Porte Latine