Jean Madiran : « Le sens chrétien de l’Histoire »

Conférence de Jean Madiran lors du congrès de l’Office inter­na­tio­nal (la Cité catho­lique) à Lausanne en avril 1968.

Jean Madiran (1920–2013)

Parmi les grandes figures de la résis­tance catho­lique à l’aggiornamento du concile Vatican II, le nom de Jean Madiran figure cer­tai­ne­ment par­mi les plus cités et si on réduit la liste aux seuls laïcs fran­çais, rares sont ceux qui peuvent lui dis­pu­ter la pre­mière place. Ce qui est incon­tes­table, c’est qu’il était l’un des der­niers repré­sen­tants de cette géné­ra­tion qui a écrit, qui a contre­dit, qui a bataillé pour mettre en garde les auto­ri­tés de l’Eglise, pour redon­ner cou­rage à ses prêtres fidèles et pour for­mer les géné­ra­tions de demain.

On lui doit la revue Itinéraires qu’il fon­da en 1956, à laquelle col­la­bo­rèrent, entre autres, le P. Calmel, Dom Guillou, Dom Gérard, l’abbé Berto, l’abbé Dulac, Luce Quenette, les frères Charlier, Louis Salleron, Marcel De Corte, Charles De Koninck, Gustave Corçao, Jacques Perret… Après avoir constam­ment sou­te­nu la Fraternité Saint-​Pie X, en par­ti­cu­lier dans un numé­ro hors-​série d’Itinéraires (1976) inti­tu­lé La condam­na­tion sau­vage de Mgr Lefebvre, Jean Madiran prit ses dis­tances à la suite des sacres épis­co­paux du 30 juin 1988. Cependant, inter­ro­gé deux ans avant sa mort dans le film Monseigneur Lefebvre, un évêque dans la tem­pête, il avait tenu à décla­rer : « Si la Fraternité Saint-​Pie X existe encore aujourd’hui, c’est parce que Mgr Lefebvre lui a don­né quatre évêques. Ce qui fait qu’elle a le poids qu’elle a, qu’elle est prise par le pape comme un inter­lo­cu­teur, c’est parce qu’elle a des évêques » Et de pré­ci­ser : « Dans l’Eglise, être des évêques, ça compte. Et donc, là, le fon­da­teur avait bien fait, en tout cas il avait fait une fon­da­tion durable et assu­ré les condi­tions pour que son œuvre dure. »

Il était répu­té pour son style chi­rur­gi­cal. On se sou­vient, en effet, de la dis­sec­tion métho­dique de la « reli­gion de Saint-​Avold », le néo-​modernisme, dans son maître ouvrage L’Hérésie du XXe siècle, paru en 1968 aux Nouvelles Editions Latines. Dans la post­face de la réédi­tion de 1988, il n’hésitait pas à écrire : « S’il me fal­lait ne lais­ser après moi qu’un seul livre, ce serait celui-là ».

Source : La Porte Latine /​Fsspx.Actualités