Les formules de foi catholiques, musulmanes et juives expriment des dogmes irréconciliables.
Il n’y a qu’un catholique conciliaire pour affirmer que tous, musulmans, juifs et chrétiens croient au même Dieu. Demandez à un musulman ou à un juif s’il croit à la Sainte Trinité, la réponse sera claire : bien sûr que non, il n’y croit pas ! De bonnes âmes ne manqueront pas d’expliquer que je pose mal le sujet ; qu’il faut se contenter d’évoquer un « Dieu créateur et rémunérateur », formule assez vague pour mettre tout le monde d’accord. Je ne puis m’y résoudre. Le Dieu des catholiques est bien plus que cette esquisse froide d’une puissance supérieure. Il nous a révélé sa nature intime comme Sainte Trinité et nous lui manquerions de respect à n’en vouloir présenter qu’une caricature indigne en écartant ce dogme. La Bible nous invite à confesser[1] le Seigneur : « Confessez le Seigneur, enfants d’Israël, et louez-le devant les nations qui l’ignorent, afin que vous racontiez ses merveilles, et que vous leur fassiez connaître qu’il n’y a pas d’autre Dieu que lui seul » (Tob. 13,3).
Approfondissons le sujet en nous intéressant à la conception que chaque religion se fait de son Dieu. Chacune de ces trois religions a une prière succincte qui résume l’essentiel de sa foi en son Dieu. Elle est dite sur les nouveaux-nés à leur naissance, récitée plusieurs fois par jour par le croyant et prononcée au chevet du mourant. C’est le signe de croix pour les catholiques, la shahada pour les musulmans et le Chéma pour les juifs. Elles sont contradictoires et absolument irréconciliables.
Le signe de croix des catholiques
Il proclame les deux plus grand mystères de la foi catholique : la Sainte Trinité par la récitation successive des noms des trois personnes divines : au nom (au singulier) du Père, et du Fils, et du Saint Esprit ; et la Rédemption par le tracement d’une croix sur le corps.
Le mystère de la Sainte Trinité affirme que, bien qu’il y ait trois personnes distinctes en Dieu, toutes trois partagent la même nature divine et les mêmes attributs.
La Shahada des musulmans
Il est important de la réciter en arabe au point que le croyant qui ne connaît pas cette langue l’apprend en phonétique. Une traduction mot-à-mot donne :
J’atteste qu’il n’y a pas de divinité sauf Dieu ; et que Mahomet est son envoyé.
Mais dans un souci de clarté, certains imams proposent la traduction littérale suivante : « J’atteste qu’il n’y a de divinité qu’Allah seul et sans associé, et j’atteste que Mohamed est Son serviteur et Son Messager. »
Quoi qu’il en soit de la traduction, la signification est sans aucun doute la même. L’emphase est mise sur l’unicité d’Allah qui n’a aucun associé. L’expression « sans associé » signifie le rejet de la Sainte Trinité, car on ne doit pas dire qu’il y a trois en Dieu ; ce serait lui associer d’autres dieux.
Les musulmans appellent Notre Seigneur Jésus-Christ Issa et le considère comme un grand prophète mais pas comme Dieu.
Le Chéma des juifs
« Ecoute, Israël, l‘Eternel est notre Dieu, l’Eternel est un. »
Les juifs, par respect pour Dieu, considèrent son nom comme indicible. La Torah ne nous en donne que le tétragramme, à savoir quatre consonnes hébraïques, qui sont traduites par Jéhovah, Adonaï, Hachem, etc…
Ici aussi l’emphase est mise sur l’unicité de Dieu, car Dieu n’est pas trois.
Les juifs ne croient pas en la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ qu’ils ont fait crucifier pour s’être proclamé Dieu. Il n’est pas le messie qu’ils attendent encore.
Conclusion
Ces trois religions ont en commun de croire qu’il y a un Dieu créateur et rémunérateur – ce qui finalement peut se démontrer par la raison. Mais là s’arrête le rapprochement. Dès que l’on veut pousser plus loin la comparaison, on se trouve confronté à des affirmations contradictoires et irréconciliables. Le Christianisme croit en un seul Dieu en trois personnes : le dogme essentiel de la sainte Trinité. L’Islam considère ce dogme comme le pire des blasphèmes car il associe des « dieux » à Allah. Le judaïsme insiste lui aussi sur l’unicité de Dieu et rejette comme blasphématoire la proclamation de la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Comment dire, alors, que nous adorons le même Dieu ? C’est là est un mensonge éhonté par lequel on veut nous faire croire en l’existence d’une croyance commune dans les grandes lignes (le plus petit dénominateur commun) sur laquelle pourrait se fonder une unité universelle. Mais pour que cette unité soit réelle, elle ne peut que reposer sur une vraie communauté de foi et non sur un faux-semblant trompeur.
Image : capture d’écran You Tube
- Dans son 68e sermon sur le royaume de Dieu révélé aux petits (Mat, 11, 25–27), saint Augustin donne au verbe confesser un sens autre que celui de l’aveu de ses péchés. En effet, saint Matthieu nous rapporte que Notre-Seigneur prie ainsi : Je te confesse (souvent traduit par « je te bénis »), Père, Seigneur du ciel et de la terre … » « Confesser » est ici à prendre dans le sens de louer, bénir.[↩]