Le 19 novembre 1989 au Bourget, dans un hangar de métal transformé en nef de lumière, vingt mille personnes sont réunies autour de Mgr Lefebvre qui offre à Dieu les soixante années de sacerdoce qu’il Lui a consacrées. Dans le chœur provisoire, se tiennent les quatre évêques et le Supérieur Général. « Venus de tous les continents et de nombreux pays », peuples et langues, ils entouraient l’autel du sacrifice et l’Agneau immolé », écrira la Lettre aux amis et Bienfaiteurs du 15 février 1990. Vingt ans auparavant, dans la première Lettre aux amis datée de la Toussaint 1971, Mgr Lefebvre écrivait : « Ce que sera cette modeste correspondance dans l’avenir, nous laissons à Dieu de le savoir… Nous n’avons d’autre ambition que de faire de saint prêtres, à la manière dont Notre-Seigneur les a faits. »
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Transcription écrite
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, ainsi-soit-il.
Messeigneurs,
mes biens chers confrères,
chers séminaristes,
biens chères sœurs,
mes bien chers frères,
Profonde action de grâces
Ce n’est pas sans une profonde émotion que je vous vois aujourd’hui réunis si nombreux à l’occasion de cet anniversaire sacerdotal. Vous avez pour beaucoup supporté la fatigue du voyage et certains d’entre vous viennent de continents lointains. Mais je pense que cette fatigue valait bien le déplacement. Car pourquoi sommes nous aujourd’hui réunis, mes biens chers frères ? Pourquoi sommes nous réunis aujourd’hui ? Pour fêter le sacerdoce catholique. Je pense que c’est le motif profond qui vous a déterminé à venir aujourd’hui. Oh oui, nous ne remercierons jamais suffisamment la Trinité Sainte et Notre-Seigneur Jésus-Christ, Dieu fait homme, d’avoir institué le sacerdoce éternel. Oui, Notre-Seigneur est essentiellement le médiateur, LE prêtre. Et Dieu, qui s’est fait prêtre pour nous, pour offrir son sacrifice, un sacrifice digne à son Père, a voulu dans sa sagesse divine, a voulu faire participer à son sacerdoce des hommes choisis par lui. Quel grand mystère de la charité divine, de l’amour de Dieu pour nous ! Comme nous nous sentons indignes de porter cette grâce immense du sacerdoce. Oui, que Dieu soit bénit ! que soit bénit Notre-Seigneur Jésus-Christ ! que soit bénie aussi la Vierge Marie car sans Marie, nous n’aurions pas eu le Grand-Prêtre au sacerdoce duquel nous participons. Marie est mère du prêtre, mère du sacerdoce. Oui elle est bien notre mère à nous, prêtres. Que Dieu soit remercié et bénit pour le sacerdoce qu’il a bien voulu me donner, me conférer ; pour ces années, ces soixante années sacerdotales, ces quarante-deux années d’épiscopat au cours desquels par sa sainte grâce, indigne, j’ai pu donner des consécrations épiscopales, j’ai pu conférer de nombreuses ordinations sacerdotales. Je pense, environ cinq cent. J’ai pu célébrer la sainte messe, le saint sacrifice de la messe quotidiennement. J’ai pu donner Notre-Seigneur Jésus-Christ lui-même aux âmes par les sacrements et particulièrement par le sacrement de l’eucharistie. Par le saint sacrement de l’eucharistie, que de grâces, que de dons ! Et je voudrais ajouter à cet hymne d’action de grâces auquel vous voulez bien vous associer, mes biens chers frères, je voudrais ajouter la traduction de la parole de l’oraison de l’offertoire qui me semble convenir parfaitement à cette circonstance, que le prêtre récite tous les jours :
Recevez, Père très Saint, Dieu Éternel et Tout-Puissant, cette hostie immaculée que je vous offre, bien indigne serviteur à vous mon Dieu vivant et véritables, pour mes innombrables péchés, offenses et négligences pour tous ceux qui sont ici présents, pour les fidèles chrétiens vivants et morts, pour que cette oblation serve à mon salut et au leur pour la vie éternelle, ainsi-soit-il.
Voilà la prière d’oblation de l’hostie que le prêtre récite tous les jours au saint autel. Quelle magnifique prière ! Oui, devant ce mystère sublime du sacerdoce, nous ne pouvons pas ne pas nous sentir bien indignes, bien pauvres.
Susciter des vocations sacerdotales et religieuses
Aux directeurs et professeurs de séminaire
Mes chers confrères dans le sacerdoce, c’est vers vous que je me tourne pendant quelques instants. A vous surtout, biens chers amis, bien chers confrères qui êtes chargés de la formation des futurs prêtres. Oh, oui ! Faites-nous beaucoup de prêtres, beaucoup de saints prêtres, beaucoup de prêtres catholiques ayant une foi profonde, ayant un désir de sainteté et désir d’être missionnaire. C’est ce que vous faites, et je vous en remercie au nom de tous les fidèles qui sont ici présent et qui comprennent si bien la nécessité d’avoir des prêtres vraiment catholique. Vraiment d’autres Christs ! C’est de cela dont vous avez besoin, n’est-ce pas, mes bien chers frères. Alors que le bon Dieu vous donne la grâce mes chers amis, de former beaucoup de prêtre et beaucoup de saints prêtres.
Aux prêtres de prieurés
Je me tourne aussi vers vous mes biens chers confrères qui êtes dans la pastorale. C’est à vous de discerner les germes de vocation dans les cœurs des fidèles qui vous entourent, des jeunes gens qui vous entourent. Vocations aussi pour les sociétés religieuses. A vous par conséquent, que le bon Dieu donne la grâce aussi de vous préoccuper de rechercher les âmes que le bon Dieu s’est choisit pour devenir prêtres et participer aussi d’une manière indirecte au sacerdoce par la vie religieuse.
Aux parents catholiques
Quant à vous mes biens chers frères, vous parents chrétiens, vous êtes le sanctuaire dans lequel se forme les vocations sacerdotales. Vous êtes le sanctuaire dans lequel se forment les vocations religieuses. Sans vous que ferions-nous, où trouverions-nous les vocations de prêtres, les vocations de religieux et de religieuses ? Alors je vous supplie, gardez ce sanctuaire loin, oh oui bien loin de toutes les influences délétères, de toutes les influences mauvaises de ce monde. Ah, ne laissez pas pénétrer le monde dans vos foyers ! Que vos foyers soient vraiment des annexes de vos paroisses, de vos églises ! Que les enfants n’aient devant les yeux que des images édifiantes ! Et non pas des images qui peuvent corrompre leurs âmes pour leur vie, pour toute leur vie. Éloignez de leurs yeux tout ce qui peut corrompre leurs cœurs, afin que dans vos foyers, le bon Dieu se choisisse des âmes d’élite. Rien de plus beau qu’un prêtre dans une famille ! Rien de plus beau qu’une vocation de religieux ou de religieuse dans une famille ! C’est une protection pour toute la famille ! Pour les frères et sœurs, n’en doutez pas. Et c’est pourquoi, au cours de cette sainte messe, nous allons prier tous ensemble, n’est-ce pas, pour que le bon Dieu fasse en sorte que le sacerdoce catholique et que les vocations religieuses continuent, continuent malgré les assauts du monde et de l’enfer contre les bonnes vocations, contre le sacerdoce catholique.
Pas d’Église sans prêtre
Que serait une église sans prêtre ? L’Église qui est peut-être encore une Église catholique n’aura bientôt plus que des ADAP, comme l’on dit maintenant, dans le langage moderne : Assemblée Dominicale dans l’Absence du Prêtre. Que peuvent bien être ces assemblées ? Ce n’est plus le sacrifice de Notre-Seigneur renouvelé sur l’autel auquel vous participez, auquel nous participons tous. Non, l’Église catholique n’est pas une Église d’ADAP ! L’Église catholique est une Église de prêtres catholiques ! Sans prêtre catholique, il n’y a plus l’Église catholique et il ne peut y avoir de prêtres catholique sans évêques catholiques.
État de la crise de l’Église
Nous aurions pu, peut-être, comme vous le savez, avoir, après les conversations romaines, un évêque. Mais quel eu été cet évêque, puisque l’on me demandait qu’il ait le profil désiré par le Vatican ? Qu’est-ce que cela veut dire ? Sinon que cet évêque fût un évêque conciliaire ? Un évêque qui avait l’esprit du Concile, l’esprit de Vatican II. Et c’est précisément pour nous protéger de cet esprit qui n’est pas l’esprit de Dieu, qui n’est pas l’esprit catholique, que nous avons décidé de faire ces chers quatre évêques catholiques afin de transmettre à ceux qui qui viendrons et aux générations de séminaristes, le sacerdoce catholique. Et ainsi vous êtes assurés que les prêtres continueront à vous enseigner, et à enseigner à vos enfants la vraie foi catholique et vous transmettre la grâce par les vrais sacrements et par le vrai saint sacrifice de la messe.
Et à cette occasion, mes biens chers frères, je voudrais vous dire quelques mots de la situation actuelle à l’intérieur de l’Eglise. Si l’on me posait la question : mais comment est-il possible que l’Église catholique du temps de Pie XII, jusqu’à Pie XII, se soit muée en une Église libérale et moderniste ? Comment cela est-il possible ? Eh bien chers frères, vous êtes suffisamment au courant de l’histoire du concile. On vous l’a suffisamment expliqué. Vous avez lu des livres qui parlent de ces sujets. Malheureusement, douloureux, triste pour nos cœurs de catholiques, nous avons senti une rupture, un éloignement du passé, éloignement de la Tradition, un éloignement des prédécesseurs des papes qui ont fait le Concile. Eh bien, parmi les nombreux faits qui ont émaillés l’histoire du Concile, je voudrais seulement relever par une réponse brève le fait suivant : ce qui a pesé sur la désorientation de l’Église car il s’agit bien d’une désorientation, sur le changement complet de l’esprit qui animait l’Église en un esprit libéral. Ce qui a pesé sur l’avant-Concile, le Concile et le post-Concile, c’est le secrétariat de l’unité des chrétiens.
Le secrétariat pour l’unité des chrétiens
Trois livres viennent de paraitre très instructifs à ce sujet.
- La vie de Mgr Bugnini dans un énorme livre fait par lui-même, autobiographie, mais qui a été terminée après sa mort.
- Un livre sur le cardinal Béa. Énorme livre également, montrant toute l’influence du cardinal Béa avant le Concile, pendant le Concile et après le Concile.
- Et enfin, une vie du Cardinal Villot qui, également, montre les orientations du cardinal et les influences qu’il a eu dans le Concile et après le Concile
Et cela nous montre qu’il y a eu une volonté, une volonté ferme de changer l’esprit de l’Église, de faire cet aggiornamento, cette « mise à jour » de l’Église, d’ouvrir les portes de l’Église désormais à tous ceux qui n’ont pas notre foi, de leur donner l’impression qu’il n’y a pas de différence entre eux et nous. C’est un changement radical de la position de l’Église.
Conséquence de la nouvelle doctrine : la perte de l’esprit missionnaire
Avant le Concile – personnellement j’en ai bien l’expérience – nous avons été envoyé en mission au delà des mers. J’ai passé trente ans en Afrique – nos chers gabonais qui sont ici en sont les témoins – trente ans en Afrique, pour quoi faire ? Mais pour convertir les âmes à Notre-Seigneur Jésus-Christ ! Pour convertir les âmes à l’Église. Pour faire rentrer des âmes dans l’Église par le baptême catholique. Qu’a fait saint Pierre après son premier sermon à Jérusalem ? Il a baptisé. Quatre mille personne baptisées ! Parce qu’il savait que par le baptême, il constituait l’Église, et que désormais, tous ceux qui voudraient entrer dans l’Eglise et dans la voie du salut et suivre Notre-Seigneur Jésus-Christ, participer au sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ, au sang rédempteur du divin Sauveur, devaient être baptisé catholiques. C’est ce que l’Église a fait pendant vingt siècles ! Tout à coup, on me dit : non, non ! Il faut dialoguer, il ne faut pas convertir. Il faut respecter l’opinion de chacun. Il ne faut pas leur donner l’impression qu’ils sont dans l’erreur. Alors, où est la mission ? Où est la mission de l’Église ? Et ce changement radical a été obtenu par les pressions de groupes qui particulièrement étaient membres du secrétariat de l’unité des chrétiens.
D’ailleurs si nous réfléchissons quelques instants : pourquoi un secrétariat pour l’unité des chrétiens ? N’était-ce-pas la congrégation de la propagande, c’est-à-dire, de la propagation de la foi, qui était chargé de porter la foi à tous ceux qui ne l’avaient pas ? C’est la congrégation de la propagande de la foi qui était chargé d’envoyer les missionnaires à travers le monde pour convertir toutes les âmes, quelles qu’elles soient : païens, animistes, athées, bouddhistes, musulmans, protestants. La propagation de la foi était chargé d’envoyer les missionnaires pour ramener à l’intérieur de l’Église par le baptême catholique, toutes ces âmes égarées. Pourquoi à côté de la propagation de la foi, instituer comme une nouvelle congrégation qui désormais prendra simplement des contacts, des contacts d’amitié avec toutes les fausses religions et avec toutes les fausses idéologies ? Et c’est cela dont meurt actuellement l’Église. Elle ne mourra pas, évidemment. Vous en êtes les témoins et vous en êtes les acteurs. C’est vous qui êtes l’Église, c’est vous qui serez l’Église, c’est qui continuez l’Église par la foi que vous maintenez et par la sainteté de l’Église que vous continuez. C’est vous ! Mais nous pourrions nous demander où va aller notre sainte Église catholique.
Le cardinal Béa, avant le Concile, a parcouru le monde entier, réuni les épiscopats pour leur demander de faire en sorte que ce Concile soit un concile œcuméniste. Je ne parle de Concile œcuménique, un concile est toujours œcuménique mais œcuméniste, c’est-à-dire qui fasse l’union entre toutes les religions. Ca n’est pas possible ! Cela est contraire à la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ ! Et c’est pourquoi il nous est impossible, dans la situation actuelle, tant que ce secrétariat sera soutenu et encouragé par le souverain pontife, cela montrera que désormais, les membres de ce secrétariat peuvent continuer leur action destructrice de l’Église et destructrice du règne de Notre-Seigneur Jésus-Christ ! Le nom de Mgr Willebrands est suffisamment connu pour savoir que c’est précisément son rôle et de prendre des contacts avec qui que ce soit. Plus personne n’est éloigné de l’idéologie de l’Église, de la foi de l’Église. Mgr de Smedt, secrétaire du secrétariat de l’unité des chrétiens a été celui qui a soutenu, pendant le Concile, la défense du thème de la liberté religieuse. Mgr Bugnini faisait partie du secrétariat de l’unité des chrétiens. Et c’est Mgr Bugnini qui a détruit la liturgie et qui a remplacé la vraie liturgie de la sainte messe et des sacrements par cette nouvelle liturgie dont on ne sait pas où finira l’évolution, toujours, en changement.
Impossible d’accepter le Concile
Alors, devant cette situation, il est bien certain qu’il est impossible pour nous de pouvoir avoir des contacts suivis avec Rome parce que, jusqu’à présent, Rome demande que si nous recevons quoi que ce soit, quelques indult que ce soit, pour la sainte messe, pour la liturgie, pour les séminaires, quoique ce soit, nous devons signer la nouvelle profession de foi qui a été rédigée par le cardinal Ratzinger au mois de février dernier, et cette profession de foi contient explicitement l’acceptation du Concile et de ses conséquences. Alors il faut savoir ce que nous voulons. C’est le Concile et ses conséquences qui ont détruit la sainte messe, qui ont détruit notre foi, qui ont détruit les catéchismes, qui ont détruit le règne social de Notre-Seigneur Jésus-Christ dans les sociétés civiles. Comment pouvons-nous l’accepter ? Voilà mes biens chers frères, la situation actuelle.
Que faire ? Garder la foi
Alors devant cette situation qu’est-ce que nous devons faire ? Garder la foi catholique. Garder la foi catholique. La protéger par tous les moyens.
Garder la foi par les bonnes lectures
Vous avez dans l’inventaire des livres qui sont exposés à la salle de lecture, de vente des livres, vous avez beaucoup de livres désormais qui sont à votre disposition pour que vous approfondissiez le sens de la crise que nous subissons et pour vous aider à garder la foi. De nouveaux livres viennent de paraitre. Le livre du Père Marziac et le livre de Dom Guillou. Le livre de Dom Guillon en particulier est fait sur le canon de la messe, le canon romain de la messe et la différence qu’il y a entre le canon de toujours et le nouveau canon. Livre très précieux, très intéressant et très instructif. Et puis nous avons réédité certains livres très précieux, comme le petit livre de Jésus-Christ, roi des nations par le père Philippe. Non pas le père Philippe dominicain mais le père Philippe rédemptoriste qui vivait au début du siècle et qui a fait ce petit livre admirable dans le style d’un catéchisme sur Jésus-Christ, roi des nations. Un livre que nous avons réédité, tellement ce livre est rempli des extraits des encycliques des papes qui montre quelle était la foi de nos ancêtres, la foi des papes qui ont précédés le Concile, qui est incompatible avec ce qu’on nous enseigne actuellement dans l’Église. La neutralité des États, la laïcité des États, la laïcisation des société civile, chose inadmissible. Notre-Seigneur ne peut plus régner, il ne peut plus régner dans les sociétés, il n’est plus le maître des sociétés ! Depuis quand ? Est-ce que ce n’est pas lui qui en est le créateur ? Il n’a plus le droit de régner ? Alors protéger votre foi, entretenez votre foi par des lectures. Vous savez maintenant, je ne puis pas citer toutes les revues, tout ce qui grâce à Dieu a été suscité par des âmes ferventes et intelligentes qui ont compris la nécessité des fidèles à garder la foi catholique. Vous les connaissez. Je citerai simplement si vous le permettez, Monde et Vie, qui a été ferme dans sa position vis-à-vis des sacres des évêques. Et puis je pense que à travers Radio-Courtoisie, nous pouvons aussi, grâce à Dieu faire passer notre message et faire passer le message de la Tradition. Je pense que ce sont là des moyens précieux, sans compter toutes les éditions. Editions Fideliter, Édition de Chiré en Montreuil, édition de Dismas en Belgique. Enfin, je ne peux pas tout citer, mais désormais vraiment ce sont levées des âmes généreuses qui ont voulu écrire, parler en faveur de la Tradition et défendre notre foi catholique. Alors nous devons profiter de cette prolifération bienheureuse de ceux qui veulent nous aider à demeurer catholiques.
Professer la foi
Et puis ce n’est pas tout, il ne faut pas seulement défendre notre foi. Nous devons la professer. Voici la conclusion du serment antimoderniste de saint pie X – puissions-nous répéter souvent ces paroles – je garde fermement et garderai jusqu’à mon dernier soupir la foi des pères en ce qui concerne le don de la vérité qui est, a été, et sera toujours dans l’épiscopat qui succède aux apôtres non pas dans le sens que la vérité doive s’adapter à la culture de chaque génération, je répète non pas dans le sens que la vérité doive s’adapter à la culture de chaque génération mais que la vérité absolue et immuable – voilà ce que dit le serment antimoderniste de saint Pie X – mais que la vérité absolue et immuable prêchée dès l’origine chez les apôtres ne soit jamais crue ni comprise dans un autre sens. Voilà ce que saint Pie X nous demandait et demandait à tous les prêtres : de prêter comme serment sur l’Évangile afin de garder la foi de toujours, la foi des apôtres ; nous n’en avons pas d’autre. C’est celle que nous professons, c’est celle que vous professez, c’est celle que vous professez dans les petits catéchismes que vous transmettez à vos enfants. Oh, oui gardez bien les anciens catéchismes ! Et si d’aventure, quelque famille se trouvait trop isolée pour être pris en charge par un de nos prêtre, qu’elle s’adresse à nos sœurs de Saint-Michel en Brenne qui font un catéchisme par correspondance et qui peuvent ainsi instruire les familles du vrai catéchisme. Elle ont maintenant huit cents abonnés, j’espère qu’elles en auront toujours davantage pour permettre à la foi de continuer pour ceux qui sont éloignés de nos prêtres.
Garder la sainteté de la grâce
Et enfin nous devons garder la sainteté, la grâce du bon Dieu, et cela nous ne le pouvons pas sans Jésus-Christ. « Sans moi, vous ne pouvez rien faire » (Jn, XV, 5) a dit Notre-Seigneur : rien, rien ! Par conséquent, c’est par son sacrifice, par sa croix, par sa participation à son sang que nous recevons la grâce du bon Dieu dans tous les sacrements, mais particulièrement dans le sacrement de l’eucharistie, évidemment ! Alors, que nous soyons fidèles à la messe de toujours, aux sacrements de toujours, et ainsi nous garderons la grâce dans nos cœurs, et nos âmes seront transformées et prêtres à se rendre au rendez-vous du bon Dieu : prêtes pour l’éternité, prêtes pour la vie éternelle.
Situation internationale
Invasion de l’Islam
Je dirais encore deux mots, je m’excuse d’être un peu long, mais je dirais encore deux mots de la situation internationale. Il me semble qu’il y a là une réflexion à faire pour nous et une conclusion à tirer devant les évènements que nous vivons actuellement. Evènements qui ont vraiment quelque chose d’apocalyptique, vous le savez. Ces évènements : invasion des religions dans nos pays et particulièrement de l’Islam. Invasion non seulement en France. Invasion en Angleterre, invasion en Belgique, invasion en Allemagne. Vous savez qu’il y a deux ans, cent mille turcs ont défilés dans les rues de Munich en poussant des slogans contre l’Allemagne et contre le christianisme. Cent mille turcs ont défilé dans les rues de Munich. Voilà des faits qui sont symptomatiques. C’est cela a quoi nous sommes voués si nos gouvernement ne prennent pas garde, et laissent la chrétienté envahie par l’Islam. Ce n’est pas pour rien que saint Pie V et les autres papes ont voulus arrêter la marée de l’Islam qui aurait déjà fait disparaitre la chrétienté autrefois.
Un gouvernement mondial anti-chrétien
Et puis, autre chose surprenante, c’est tous ces mouvements auxquels nous ne comprenons pas toujours parfaitement : des choses extraordinaires qui se passent derrière le rideau de fer. Nous ne devons pas oublier, à l’occasion de tous ces évènements les prophéties qu’ont faite les sectes maçonniques et qui ont été publiées par le pape Pie IX. Ils ont fait allusion à un gouvernement mondial et à la sujétion de Rome aux idéaux maçonniques. Ils ont fait des allusions claires, il y a de cela plus d’un siècle. Publiées par Pie IX, par l’intermédiaire de M. Crétineau-Joly.
Et puis, nous ne devons pas oublier aussi les prophéties de la très Sainte Vierge. La Très Sainte Vierge nous a averti : si il n’y a pas de conversion de la Russie, si le monde ne se converti par, ne prie pas et ne fait pas pénitence, le communisme envahira le monde. Qu’est-ce que cela veut dire ? Nous savons très bien que le but des sectes secrètes, c’est un gouvernement mondial avec des idéaux maçonniques, c’est-à-dire les droits de l’homme, c’est-à-dire l’égalité et la fraternité et la liberté comprises dans un sens anti-chrétien, contre Notre-Seigneur ; que ces idéaux seraient défendus par ce gouvernement mondial, une espèce de socialisme à l’usage de tous les pays, et ensuite un congrès des religions, ce congrès comprenant toutes les religions – y compris la religion catholique – qui serait au service du gouvernement mondial, comme les orthodoxes Russes sont au service du gouvernement des soviets. Il y aurait deux congrès : le congrès politique universel qui dirigerait le monde et ce congrès des religions qui viendrait au secours de ce gouvernement mondial, qui serait évidemment à la solde de ce gouvernement. Nous risquons d’arriver à ces choses-là. Nous devons nous y préparer. alors devant cela, que faire ? Eh bien ceux qui résistent à cette destruction du royaume de Notre-Seigneur Jésus-Christ, car à cela qu’ils veulent arriver, à ruiner définitivement et totalement – c’est ce que disait Léon XIII dans son encyclique sur les Franc-Maçon : « ils veulent détruire de fond en comble les institutions chrétiennes », voilà leur but. Eh bien ils y arrivent, il y arrivent. Alors nous nous devons les reconstruire.
Se lever contre la destruction
Devant cette destruction, nous devons nous lever et c’est ce que vous faites, et je vous en félicite. Je ne vous en féliciterai jamais assez, je suis sûr de faire l’interprète de Dieu pour vous dire « continuez, continuez à faire ce que vous faites. » Partout s’élèvent des écoles, des prieurés, des paroisses ; se multiplient partout des églises sont acquises pour la Tradition. Il faut reconstruire le règne de Notre-Seigneur Jésus-Christ dans ce monde qui disparait, ce monde chrétien qui disparait. Vous direz « monseigneur, c’est la lutte de David contre Goliath. » Eh oui, je sais bien c’est la lutte de David contre Goliath, mais David a eu la victoire sur Goliath. Et comment a‑t-il eu la victoire sur Goliath ? Par un petit caillou limpide qu’il est allé chercher dans le torrent. Quel est ce caillou que nous avons, nous ? Jésus-Christ. Notre-Seigneur Jésus-Christ. Nous dirons comme nos ancêtres vendéens qui ont versé leur sang pour leur foi : « nous n’avons d’autre honneur que l’honneur de Jésus-Christ ! Nous n’avons qu’une peur au monde, c’est d’offenser Jésus-Christ. » Voilà ce qu’ils ont chanté en allant à la mort pour défendre leur Dieu. Eh bien, nous aussi, chantons cela avec courage avec cœur. Oui, nous n’avons qu’un amour, c’est Notre-Seigneur Jésus-Christ ! Et nous n’avons qu’une peur, c’est de l’offenser.
Et nous demanderons à la Très Sainte Vierge de nous aider dans ce combat. Et pour cela, dans quelques instants après la sainte messe, nous nous réunirons, évêques ici présents, les cinq que nous sommes pour redire la consécration du monde et de la Russie au Cœur Immaculée de la Très Sainte Vierge Marie, persuadés que la Très Sainte Vierge, notre mère, qui elle est toujours à la pointe du combat, c’est elle qui nous encourage, c’est elle qui vient sur la terre nous demander de lutter, de ne pas avoir peur, que Jésus est avec nous, qu’elle est avec nous, alors nous lui demanderons en nous consacrants, nos familles, nos personnes, nos cités, nos pays, nos patries, au Cœur Immaculée de Marie, nous sommes persuadés qu’elle viendra à notre secours et fera en sorte que nous la rejoindrons un jour dans la vie éternelle.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, ainsi-soit-il.