Sermon de Mgr Lefebvre – 85e anniversaire de Monseigneur – 29 novembre 1990

Mes chers sémi­na­ristes,
Mes bien chers frères,

Permettez que je dise sim­ple­ment quelques mots – je ne vais pas vous faire une longue ins­truc­tion – mais sim­ple­ment pour pré­ci­ser quelles sont nos inten­tions de prières.

Vous êtes venus, mes bien chers frères, très gen­ti­ment vous asso­cier à cette messe d’action de grâces pour mon anni­ver­saire, je vous en remer­cie vivement.

À l’âge que le Bon Dieu me donne, il est bien nor­mal que l’on pense à ses fins der­nières. Il faut y pen­ser au long de sa vie, mais par­ti­cu­liè­re­ment lorsque l’on en approche. Alors je vous remer­cie de bien vou­loir prier pour que – s’il plaît à Dieu au cours de cette année – Il m’accorde une sainte Mort. Le tout est de bien finir, et par consé­quent je vous remer­cie de vou­loir bien prier à cette intention.

Et aus­si je pro­fite de cette occa­sion pour vous deman­der de ne pas oublier dans vos prières, au cours de cette sainte Messe, le cher Monsieur Magnen. Je crois que c’est un devoir de recon­nais­sance pour nous de prier pour le cher M. Magnen qui s’est dévoué au ser­vice du sémi­naire et des sémi­na­ristes pen­dant dix neuf ans, avec une fidé­li­té, un zèle et on peut même dire, une pié­té remar­quable, exem­plaire. Nous lui devons de prier pour lui afin que le Bon Dieu bénisse sa nou­velle entre­prise puisqu’il a déci­dé de prendre un tra­vail qu’il connais­sait bien, puisqu’il le fai­sait déjà avant de venir au sémi­naire. Alors nous lui sou­hai­tons vive­ment que le Bon Dieu bénisse son entre­prise, pour lui, pour sa famille et qu’il trouve dans ce nou­veau tra­vail des grâces par­ti­cu­lières pour lui et pour sa famille. Et s’il n’a plus, évi­dem­ment, le cadre du sémi­naire, ce ne sera plus la même chose, mais que le Bon Dieu lui garde les grâces dont il aura besoin pour gar­der dans sa famille la foi et la fer­veur catho­liques qui sont si pré­cieuses et qu’il a mani­fes­tées tout au long de sa pré­sence ici au séminaire.

Et puis si vous me deman­dez, mes bien chers frères, quelles sont les inten­tions pour les­quelles je sou­hai­te­rais que vous priiez, vous le devi­nez bien sûr : inten­tions qui sont celles de tout prêtre et à plus forte rai­son de tout évêque : l’honneur de Notre Seigneur Jésus-​Christ et l’honneur de la Sainte Église de Dieu.

Et par quoi se réa­lise l’honneur de Notre Seigneur, l’honneur de la Sainte Église ? Par de saintes Vocations, par de saints Prêtres, par de saints Religieux, de saintes Religieuses et de saintes Familles chré­tiennes. C’est cela notre désir, notre but. Nous ne tra­vaillons que pour cela. Et c’est bien le but qu’assigné l’Église à ceux qui sont à son ser­vice. Et nous sommes tous au ser­vice de l’Église. Non seule­ment les évêques, les prêtres, les reli­gieux, les reli­gieuses, mais aus­si les familles chré­tiennes. Nous fai­sons tous par­tie de la même famille. Alors nous devons avoir ce sou­ci du règne de Notre Seigneur Jésus-​Christ et de la dif­fu­sion de la véri­table Église : l’Église dans toute sa richesse, dans toute sa véri­té, dans toute sa cha­ri­té, dans tout son esprit mis­sion­naire. Voilà les grandes inten­tions qui me semblent être celles que nous devons avoir aujourd’hui en par­ti­cu­lier. Je vous en remer­cie vivement.

Mettons cela entre les mains de la très Sainte Vierge Marie. J’ai vou­lu célé­brer la messe de la très Sainte Vierge en action de grâces. Donc met­tons toutes ces inten­tions dans les mains de notre bonne Mère du Ciel et elle fera en sorte qu’elles soient accor­dées largement.

Au nom du Père et du Fils et du Saint-​Esprit. Ainsi soit-il.

Fondateur de la FSSPX

Mgr Marcel Lefebvre (1905–1991) a occu­pé des postes majeurs dans l’Église en tant que Délégué apos­to­lique pour l’Afrique fran­co­phone puis Supérieur géné­ral de la Congrégation du Saint-​Esprit. Défenseur de la Tradition catho­lique lors du concile Vatican II, il fonde en 1970 la Fraternité Saint-​Pie X et le sémi­naire d’Écône. Il sacre pour la Fraternité quatre évêques en 1988 avant de rendre son âme à Dieu trois ans plus tard. Voir sa bio­gra­phie.