Mes bien chers amis,
« Tota pulchra es Maria, et macula originalis non est in te »
C’est par ces paroles que nous venons de chanter, que l’Église nous demande de croire, de croire à l’Immaculée Conception de la très Sainte Vierge Marie.
Et il nous faut nous demander pourquoi Notre Seigneur, pourquoi Dieu a‑t-il voulu choisir une créature qui fut immaculée dans sa conception. Est-ce uniquement par les propres mérites de la très Sainte Vierge Marie ? Est-ce que, parce que cette créature a plu d’une manière particulière à Dieu, que Dieu a voulu l’exempter de toute faute originelle et que Marie a été ainsi immaculée dans sa conception et qu’elle n’a pas connu la domination du démon ?
Ce serait inexact et ce serait mal comprendre les desseins de Dieu, les desseins de la Providence, que de limiter à ce privilège personnel à la très Sainte Vierge Marie, le fait de l’immaculée conception. Car en effet, l’Immaculée Conception s’inscrit dans l’histoire de l’humanité comme un des faits les plus importants, les plus fondamentaux de l’histoire de toute l’humanité.
Et l’Église prend soin de remettre sous les yeux des prêtres qui lisent leur bréviaire, les leçons du bréviaire, elle prend soin de rappeler que le moment où l’Immaculée Conception a été annoncée au monde, n’est pas celui qui est lorsque l’ange est venu annoncer à la Vierge Marie qu’elle serait la mère du Sauveur et qu’elle était remplie de grâce, mais c’est bien dans les paroles qui ont été dites à Satan lui-même après le péché de nos premiers parents, lorsque Dieu a dit à Satan : « Je mettrai entre toi et la femme une inimitié et entre ta descendance et la sienne, et elle t’écrasera la tête et tu la mordras au talon » .
Voilà, c’est à ce moment-là que déjà. Dieu avait résolu de susciter cette créature admirable qu’est la Sainte Vierge et de la rendre immaculée dans sa conception.
« Je mettrai une inimitié entre toi, Satan, qui a trompé Ève et qui l’a entraînée avec Adam dans le péché, et entre sa descendance ».
Dieu ainsi prévoyait toute l’histoire de l’humanité. Il y aurait désormais la famille de Marie et la famille de Satan. Entre toi, Satan et la femme.
Inter te et mulierem.
Désormais Dieu aperçoit à travers l’histoire du monde, tous ceux qui se rattacheront à Satan, tous ceux qui suivront Satan et ses principes et ses suggestions, qui se soumettront à lui, et tous ceux qui seront dans la famille de la Vierge Marie.
Sans doute, quand Dieu a prononcé ce terme semen illius (Gen 3,15) « cette descendance », c’est Jésus-Christ, qui, certes, était le premier descendant de la Vierge, le Fils de la Vierge, dans lequel nous devions devenir tous fils de Dieu, par Jésus, mais Il est bien le fils de la Vierge Marie et, par conséquent, c’est bien dans la famille de la Vierge Marie que nous devons être inscrits, dont nous devons faire partie, si nous voulons nous opposer à la famille de Satan et ne pas tomber sous l’influence de Satan.
C’est pourquoi, cette fête de l’Immaculée Conception a une importance primordiale dans la théologie, dans l’histoire de l’Église, dans la liturgie. C’est en prévision de la naissance de Notre Seigneur Jésus-Christ qui devait naître de Marie, que la Vierge a été l’Immaculée dans sa Conception.
Ainsi commençait une famille qui ne serait pas sous l’influence de Satan. La première personne qui a été exempte de la domination de Satan, ce fut la Vierge Marie.
Certes, nous, nous n’avons pas ce privilège et nous naissons dominés par Satan. Mais précisément par la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ, par la grâce que nous transmet la très Sainte Vierge Marie dans le baptême, par toutes les grâces que nous recevons, nous devons conquérir notre titre de fils de Dieu.
Et hélas, il faut bien le dire, ces deux familles ne sont pas encore séparées définitivement. Elles sont, au cours de cette épreuve qui nous est donnée, elles sont mélangées.
Les membres de la famille de la Vierge Marie, les membres de la famille de Satan, se trouvent dans les mêmes maisons, dans les mêmes établissements, dans les mêmes pays, dans les mêmes régions. On se croise ; dans les rues on se rencontre ; on se parle.
Alors qui restera dans la famille de la Vierge Marie ? Saurons-nous protéger notre caractère de fils de Dieu au milieu de ce monde dépravé ?
C’est pourquoi l’Église, dont Marie est la Mère, l’Église a toujours voulu, dans le cours de son histoire, par la volonté de Notre Seigneur Jésus-Christ, afin de suivre l’exemple de Notre Seigneur Jésus-Christ, afin de participer davantage à la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ, a voulu qu’il y ait une lignée, une lignée particulière, lignée de prêtres, lignée de religieux et de religieuses, de personnes consacrées à Dieu, qui manifesteraient par leur vie, par leurs promesses, par leurs engagements, par leur fidélité à la vertu de Notre Seigneur Jésus-Christ, montreraient au monde qu’il y a une famille de la Vierge Marie. Que cette famille est puissante ; que cette famille est vivante. Et ce serait un exemple qui entraînerait les fidèles, qui entraînerait les chrétiens, qui les maintiendrait dans leur titre de filiation de Dieu.
Et cela a toujours été, au cours de l’histoire de l’Église une constatation consolante, encourageante, magnifique, de voir qu’au cours des siècles, se sont levées des légions de religieux, de religieuses, de prêtres, qui se sont consacrés à Dieu ; qui ont donné toute leur vie à Dieu et qui ont donc résolu de manifester au monde qu’ils voulaient suivre Notre Seigneur Jésus-Christ, porter sa Croix avec Lui, être des vrais fils de Marie ; être des phalanges qui sont les premières à manifester les vertus de Marie et les vertus de Jésus, afin de sauver le monde.
Et c’est pourquoi notre Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, qu’il a plu au Bon Dieu de faire naître en ces temps difficiles, veut et promet d’être de la lignée de ces familles religieuses.
Il faut, mes chers amis, que nous soyons fidèles à nos engagements. Il faut que nous les prenions de toute notre âme, de tout notre cœur, pour que continue cette force, cette vertu de la grâce qui vient de la très Sainte Vierge Marie, qui vient de Notre Seigneur, à travers toute l’Église, à travers toute l’histoire de l’Église.
Que vous soyez semblables à ceux qui vous ont précédés dans ces engagements d’une vie plus parfaite. Qu’il s’agisse de vœux pour nos religieux, pour nos religieuses ; qu’il s’agisse d’engagements pour vous, pour nos oblates. Il ne s’agit pas de savoir si canoniquement ou théoriquement ; nous sommes dans une voie qui est plus ou moins parfaite ; il s’agit de savoir, si par nos engagements, nous voulons suivre Notre Seigneur Jésus-Christ ; nous voulons manifester toutes les vertus que Jésus et la très Sainte Vierge Marie nous ont enseignées.
Nous le devons. Nous le devons pour l’honneur de l’Église ; nous le devons pour le salut des âmes ; nous le devons pour continuer ce que Jésus et Marie sont venus apporter ici-bas. Nous n’avons pas le droit d’être des médiocres. Nous n’avons pas le droit d’écouter tantôt les sirènes de Satan et de nous affirmer membres de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X. Nous devons être entièrement, complètement donnés au Bon Dieu, donnés à notre apostolat sans réserve.
C’est à ce titre et c’est à cette condition que nous ferons du bien autour de nous. Or nous constatons aujourd’hui malheureusement, que des hommes d’Église – nous sommes bien obligé de le dire ; nous sommes bien obligé de le constater – des hommes d’Église écoutent le Serpent, comme Ève l’a fait. Ils continuent à suivre ceux qui au lieu de s’éloigner de ces paroles fallacieuses, de ces mensonges dont Satan est le père, continuent de l’écouter.
Et sous quelle forme l’écoutent-ils ? Mes bien chers amis, je crois que l’on peut résumer tout en un seul mot : Le fruit qui est présenté aujourd’hui aux intelligences et aux âmes par le démon, ce fruit dont Ève disait : « Il m’a paru délectable ; il m’a paru beau ; il m’a paru bon. » Eh bien ce fruit c’est la liberté.
Satan depuis deux siècles trompe l’humanité par ce fruit de la liberté. Et combien de catholiques, combien de prêtres, combien d’évêques aujourd’hui, se laissent séduire par ce mot de liberté, se laissent séduire par Satan ! Qu’il s’agisse de la liberté religieuse ; qu’il s’agisse de la liberté de conscience ; qu’il s’agisse de la liberté de pensée, de la liberté de la presse. Quels sont ceux qui refusent ces fruits empoisonnés ? Quels sont ceux qui restent dans la voie de l’obéissance, dans la voie de la Vérité ? Car la voie de la Vérité, c’est la voie de l’obéissance, de l’obéissance à Dieu.
La Vérité nous apprend à nous servir de notre liberté. La Vérité met des limites à notre liberté. La liberté n’est pas un absolu.
Alors, nous, nous avons choisi de garder la Vérité et de nous servir de notre liberté pour servir la Vérité, pour servir le bien. Et non pas d’être au service d’une liberté qui n’a plus de limites, une liberté qui n’est ni plus ni moins qu’une licence, une liberté de pécher ; la liberté de faire tout ce que l’on veut ; la liberté d’insulter Dieu, de mépriser Notre Seigneur Jésus-Christ. Ce n’est pas autre chose que cette liberté d’aujourd’hui.
Et l’on voudrait, l’on voudrait par obéissance, nous faire manger de ce fruit ! Parce que vous ne voulez pas manger de ce fruit que nous vous proposons, vous serez persécuté, vous serez considéré comme infidèle à l’Église, infidèle à la Vierge Marie, infidèle à Notre Seigneur Jésus-Christ !
Eh bien nous sommes persuadé du contraire. Nous sommes fidèle à Jésus, fidèle à Marie, fidèle à l’Église, fidèle à toute la papauté, fidèle à la Vérité qui nous a été enseignée, en refusant cette liberté trompeuse, cette liberté mensongère qui est en train de faire périr le monde.
Non seulement de faire périr son âme, mais le faire périr dans son corps par toutes ces guerres, toutes ces atrocités que nous vivons tous les jours, qui sont des fruits de cette liberté empoisonnée.
Alors, en prenant nos engagements dans quelques instants, nous les prendrons avec cette conscience que nous voulons servir, que nous voulons être obéissants, obéissants à Jésus, obéissants à Marie, obéissants à sa loi, obéissants à l’Église, à la Sainte Église. Nous voulons l’être et nous voulons continuer cette obéissance et nous voulons la manifester au monde.
Et nous n’avons pas peur, parce que nous suivons tous ceux qui nous ont précédés dans cette ligne.
Ce que nous demandons pour la Fraternité, ce que nous vous demandons par vos engagements, ou par les vœux pour les frères et pour les religieuses, ce que nous vous demandons, c’est ce qui a toujours été demandé par l’Église, de pratiquer les vertus de pauvreté, de chasteté, d’obéissance, de véritable obéissance. Ces vertus que l’on méprise aujourd’hui, dont on ne veut plus entendre parler.
Alors, vous les manifesterez, vous prendrez la résolution d’être pauvre, d’avoir l’esprit de pauvreté, de vivre pauvrement ; de vous détacher des biens de ce monde ; de vous détacher de l’argent et de tout ce que l’argent peut procurer.
Vous prendrez la résolution d’être chaste, d’être pur comme la Vierge Marie, afin que tous ceux qui vous voient vivre aient ce désir de vivre dans la pureté, dans la chasteté, dans le don à Dieu, dans la fidélité aux commandements de Dieu.
Et dans l’obéissance ; vous prendrez la résolution aussi de vivre dans l’obéissance et d’être fidèle à Jésus-Christ, à la très Sainte Vierge Marie et à la Sainte Église.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.