Sermon de Mgr Lefebvre – Octave de l’Epiphanie – 11 janvier 1976

Mes bien chers amis
Mes bien chers frères,

Aux deuxièmes vêpres de la fête de l’Épiphanie, l’antienne de Magnificat nous rap­pelle qu’aujourd’hui nous fêtons trois miracles : Tribus mira­cu­lis orna­tum diem sanc­tum coli­mus. C’est ce que nous chan­te­rons ce soir : trois miracles. Quels sont ces trois miracles ?

Le miracle de l’étoile condui­sant les Mages à la crèche. Le miracle du bap­tême de Notre Seigneur Jésus-​Christ près du Jourdain. Et le troi­sième miracle : l’eau trans­for­mée en vin à Cana.

Pourquoi ce rap­pro­che­ment par la Sainte Église, par la litur­gie, de ces trois faits ? Parce que dans l’Église, au cours de l’histoire de l’Église, la fête de l’Épiphanie a pris une impor­tance consi­dé­rable. Toujours l’Église a vou­lu que la fête de l’Épiphanie soit le signe de la réa­li­sa­tion du but de l’Incarnation : Qui prop­ter nos homines et prop­ter nos­tram salu­tem des­cen­dit de cœlis : « C’est pour nous hommes, et pour notre salut, que Notre Seigneur Jésus-​Christ s’est incar­né, qu’il est des­cen­du du Ciel. »

Si donc c’est pour notre salut, pour notre salut éter­nel, pour notre vie éter­nelle, que Notre Seigneur Jésus-​Christ est des­cen­du du Ciel et s’est incar­né, c’est pré­ci­sé­ment au moment de l’Épiphanie, que Notre Seigneur a com­men­cé son œuvre auprès des Gentils. Jusqu’alors il sem­blait que le salut était réser­vé au peuple d’Israël. Mais ce peuple d’Israël n’était qu’un moyen, un moyen par lequel Dieu dans sa Providence a vou­lu que nous soit don­né le salut pour le monde, pour le monde entier, pour toute l’humanité.

Et c’est pré­ci­sé­ment, à la fête de l’Épiphanie que nous médi­tons sur cette grande réa­li­té : Notre Seigneur Jésus-​Christ venu por­ter le salut au monde. Et les pre­miers Gentils – comme on les appe­lait alors – qui ont été appe­lés auprès de Notre Seigneur par un phé­no­mène extra­or­di­naire, par cette étoile, étoile qui n’est autre dans sa signi­fi­ca­tion réelle que la grâce, la grâce actuelle, la grâce qui nous a appe­lés, tous, auprès de Notre Seigneur Jésus-​Christ, grâce qui nous a atti­rés vers Notre Seigneur, vers notre salut.

Mais comme le dit l’Évangile, les Mages sont pas­sés par Jérusalem. Pourquoi par Jérusalem ? Pourquoi l’étoile a‑t-​elle dis­pa­ru pen­dant quelque temps ? Parce qu’il fal­lait que les Mages aillent à l’Église, à l’institution fon­dée par Notre Seigneur Jésus-​Christ, qui elle doit nous conduire par la main, à Notre Seigneur Jésus-Christ.

Et c’est pour­quoi il a fal­lu que les Mages se rendent à Jérusalem pour deman­der à ceux qui pos­sé­daient la loi, à ceux qui pos­sé­daient l’Écriture, de leur dire où devait naître le Messie ; où se trou­vait Notre Seigneur Jésus-​Christ, où le ren­con­trer. Nous aus­si, lorsque nous rece­vons la grâce du bap­tême, nous devons aller à l’Église pour deman­der où est Notre Seigneur Jésus-​Christ. Comment le pos­sé­der dans nos cœurs, com­ment le ren­con­trer, com­ment pro­fi­ter des grâces de Notre Seigneur Jésus-​Christ. C’est l’Église qui doit nous répondre. Même si les hommes d’Église ne sont pas dignes de leur fonc­tion ; même si les hommes d’Église ne sont pas exem­plaires comme ils devraient l’être, ils pos­sèdent cepen­dant la loi de l’Évangile. Ils pos­sèdent l’Écriture sainte. Et par consé­quent ce sont eux qui doivent nous la trans­mettre et eux qui doivent nous l’enseigner.

Et c’est ce qu’ont fait les Mages. Les Mages sont allés à Jérusalem, parce que l’étoile a dis­pa­ru. Il leur fal­lait donc trou­ver le che­min de Bethléem. Et ils se sont réjouis, lorsque quit­tant Jérusalem pour se rendre à Bethléem, l’étoile est appa­rue de nou­veau. Cela signi­fiait que Dieu bénis­sait et confir­mait les dires des Princes des prêtres à Jérusalem qui avaient dit aux Mages : Rendez vous à Bethléem, c’est là que doit naître le Roi d’Israël. Premier miracle extra­or­di­naire, ce pre­mier contact de Jésus-​Christ avec les Gentils, avec nous en défi­ni­tive, que repré­sen­taient les Mages. Avec tous ceux qui après les Mages, n’étant pas juifs, n’étant pas le peuple d’Israël, n’étant pas le peuple choi­si, deve­naient membres du peuple choi­si, deve­naient membres du peuple choi­si par adop­tion de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Deuxième miracle ; le bap­tême de Notre Seigneur Jésus-​Christ. Et ce bap­tême a été, en effet, accom­pa­gné de très grands miracles. Quels furent-ils ?

Le Saint-​Esprit, sous la forme d’une colombe est des­cen­du sur Notre Seigneur, mani­fes­tant ain­si que Notre Seigneur était Celui qui bap­ti­se­rait par l’Esprit.

Certes Notre Seigneur ne pou­vait pas rece­voir l’Esprit plus qu’il ne l’avait. Il était Dieu. Comment pouvait-​Il encore rece­voir le Saint-​Esprit dans son huma­ni­té ? Mais par la grâce de l’union, par la grâce de l’union hypo­sta­tique. Notre Seigneur était rem­pli du Saint-​Esprit. Mais cela était un signe pour mon­trer qu’il était le Messie ; signi­fiant qu’il avait l’Esprit ; qu’il pos­sé­dait l’Esprit dans toute sa plé­ni­tude et que c’est par Lui que nous le rece­vrions ; que Lui bap­ti­se­rait dans l’Esprit Saint.

Et une voix du Ciel est venue : « Ici est mon Fils Bien-​Aimé, écoutez-​Le ». Ainsi toute la Trinité se mani­fes­tait par Notre Seigneur Jésus-​Christ, dans la pré­sence de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Mais qu’est-ce donc que l’appel que Notre Seigneur Jésus-​Christ nous a fait, sinon pour nous bap­ti­ser, pour que nous soyons bap­ti­sés dans la Sainte Trinité ; que nous rece­vions cette Eau sainte au nom du Père et du Fils et du Saint-​Esprit et que nous soyons rem­plis de la Trinité sainte. Miracle extra­or­di­naire ! Désormais tous ceux qui vou­dront être atta­chés à Notre Seigneur Jésus-​Christ, trou­ver le salut par Notre Seigneur Jésus-​Christ, devront être baptisés.

Nisi quis rena­tus ex aqua, et Spirito Sancto, non potest introire in regnum Dei (Jn 3,5).

Nous devons donc tous être bap­ti­sés si nous vou­lons ren­trer dans le royaume des Cieux. Baptême de l’eau, bap­tême du désir, sans doute, mais en tout cas bap­tême. Nous ne pou­vons être sau­vés, aucun homme ne peut être sau­vé sans le bap­tême de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Troisième miracle : l’eau aux noces de Cana est chan­gée en vin. Que signi­fie ce miracle sinon que notre nature est repré­sen­tée par l’eau et que la grâce est repré­sen­tée par le vin ?

Désormais Notre Seigneur trans­forme cette nature dans l’esprit sur­na­tu­rel, dans la vie sur­na­tu­relle. Notre Seigneur vent nous appor­ter la vie sur­na­tu­relle qui est riche d’une vie de ver­tu, d’une vie d’adoration, de contem­pla­tion de Dieu, d’union à Dieu. C’est cela la vie du chré­tien, de ceux qui seront bap­ti­sés. Désormais, leur cœur sera chan­gé, trans­for­mé ; ils seront don­nés à Dieu tout entiers. Et le vin repré­sente éga­le­ment la Sainte Eucharistie. C’est dans la Sainte Eucharistie que les chré­tiens trou­ve­ront la nour­ri­ture, l’aliment de leur vie sur­na­tu­relle, de leur vie spi­ri­tuelle, de l’union de leur vie à Notre Seigneur Jésus-Christ.

Voyez comme cette fête de l’Épiphanie par ces trois miracles, nous mani­feste d’une manière abso­lu­ment – je dirai – tan­gible et sen­sible la trans­for­ma­tion que Notre Seigneur Jésus-​Christ est venu appor­ter dans nos âmes, la résur­rec­tion de nos âmes, la résur­rec­tion de la vie que nous avons per­due par le péché ori­gi­nel. Voilà ce que Notre Seigneur Jésus-​Christ est venu appor­ter au monde.

Et si l’on consi­dère pra­ti­que­ment, concrè­te­ment, his­to­ri­que­ment ; ce qu’ont signi­fié ces miracles et ce qu’a signi­fié ce contact de Notre Seigneur Jésus-​Christ avec toutes les popu­la­tions du monde, certes, il y en a qui ont été pri­vi­lé­giés, et les nôtres ont été pri­vi­lé­giées. Lorsque nous cir­cu­lons dans nos cam­pagnes, par­tout nous voyons des signes de la pré­sence de Notre Seigneur Jésus-​Christ, des signes de cette venue de Notre Seigneur Jésus-​Christ par­mi nous, dans nos popu­la­tions. Et l’on remonte aux pre­miers siècles bien­tôt, ici par­ti­cu­liè­re­ment, dans ces régions lorsque l’on tra­verse des villes comme Sion, comme Aoste et ces pays où déjà dès les pre­miers siècles, l’Évangile a été por­té. Et dans bien des endroits de l’Europe l’on s’aperçoit que déjà dès les pre­miers siècles l’Évangile a été annon­cé dans nos contrées.

Bienheureux sommes-​nous qui avons reçu l’annonce de Notre Seigneur Jésus-​Christ. Bienheureux sommes-​nous qui avons déjà des géné­ra­tions et des géné­ra­tions de parents qui ont été bap­ti­sés en Notre Seigneur Jésus-​Christ ; qui ont reçu la grâce de Notre Seigneur Jésus-​Christ en eux ; dont l’âme a été trans­for­mée, comme l’eau a été trans­for­mée en vin ; qui ont vrai­ment reçu toutes les ver­tus surnaturelles.

Et toute cette his­toire de nos ancêtres, nous montre l’attachement qu’avaient nos parents, qu’avaient nos ancêtres à Notre Seigneur Jésus-​Christ. Par tous les signes qu’ils ont lais­sés der­rière eux, par ces cathé­drales, par tous ces monu­ments qui ont été éle­vés, monu­ments qui montrent leur foi en Notre Seigneur Jésus-Christ.

Et si l’on songe au nombre de voca­tions, au nombre de prêtres, au nombre de reli­gieux, au nombre de reli­gieuses, au nombre de saintes familles chré­tiennes qui ont fait ger­mer ces voca­tions, qui ont per­mis à ces voca­tions de ger­mer, dans le sein des familles chré­tiennes, alors com­bien la grâce de Notre Seigneur Jésus-​Christ a été effi­cace, a été fruc­tueuse dans toutes ces régions !

Mais peut-​être que nous l’oublions trop. Si c’est un avan­tage d’être membre d’une contrée ou d’une région où l’Évangile a été por­té depuis de nom­breux siècles, c’est peut-​être aus­si, à cause de nous, par notre faute, par notre négli­gence, par notre oubli, un désa­van­tage, en ce sens qu’il nous semble tout natu­rel d’être chré­tien, tout natu­rel d’être bap­ti­sé en Notre Seigneur Jésus-​Christ, tout natu­rel que nos âmes soient trans­for­mées par la grâce de Notre Seigneur.

Et alors nous oublions d’en pro­fi­ter ; nous oublions d’ouvrir nos âmes à cette grâce de Notre Seigneur Jésus-​Christ. Il nous semble qu’il s’agit là d’un phé­no­mène tout simple qui ne nous apporte rien de plus que ce que nos parents ont eu.

Tandis que comme j’ai pu moi-​même le consta­ter, dans des régions où la reli­gion catho­lique a été appor­tée depuis seule­ment deux géné­ra­tions, ou quel­que­fois une géné­ra­tion, alors on s’aperçoit de la richesse et du prix de la grâce de Notre Seigneur Jésus-​Christ. Alors on la touche du doigt, on se rend compte de ce que Notre Seigneur Jésus-​Christ nous a appor­té. Quand on voit com­bien la grâce de Notre Seigneur Jésus-​Christ par le bap­tême peut trans­for­mer des familles, des familles qui étaient païennes, des familles qui avaient des habi­tudes vicieuses, des familles qui vivaient d’une manière presque ani­male, les voir trans­for­mées par la grâce, rayon­nantes, rem­plies des ver­tus chré­tiennes, dès la pre­mière géné­ra­tion, la grâce de Notre Seigneur Jésus-​Christ trans­forme ces âmes littéralement.

Et non seule­ment les âmes, mais le corps. On pour­rait dési­gner les chré­tiens, rien qu’à voir les visages, par la séré­ni­té, par la paix, par la joie qui rayon­nait sur ces visages, au lieu de visages concen­trés, par­fois des cœurs qui sont tra­vaillés par la haine et par le désir de faire le mal. Les âmes étaient com­plè­te­ment chan­gées. Et même dans l’habitation, dans la manière de se tenir, dans leurs atti­tudes, dans la manière de tenir le foyer, tout cela était trans­for­mé par la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Parmi ces gens il y avait même des héros, comme furent les pre­miers chré­tiens. Des caté­chistes, capables de quit­ter leur région lorsqu’on leur deman­dait de par­tir, qu’ils soient mariés ou ne soient pas mariés, de par­tir, de quit­ter leur vil­lage pour aller évan­gé­li­ser d’autres vil­lages, sachant par­fai­te­ment qu’ils ris­quaient leur vie. Des caté­chistes sont morts empoi­son­nés. J’en ai connu qui sont morts empoi­son­nés à cause de leur esprit mis­sion­naire, à cause de l’Évangile qu’ils por­taient dans des régions païennes. Parce que les païens voyaient pré­ci­sé­ment tous leurs pou­voirs dis­pa­raître lorsqu’un caté­chiste venait. Parce que leurs pou­voirs étaient faits du pou­voir du diable. Et dans la mesure où le démon dis­pa­rais­sait des vil­lages, le pou­voir de ces gens dimi­nuait éga­le­ment. Alors ils en vou­laient à ces caté­chistes et ils les ont empoisonnés.

Ces caté­chistes le savaient par­fai­te­ment. Ils savaient par­fai­te­ment qu’ils ris­quaient la mort. Ils par­taient cepen­dant, rem­plis d’esprit mis­sion­naire. C’est cela l’Église. Il faut que nous ayons conscience de ce que Notre Seigneur Jésus-​Christ nous a appor­té. Il est dif­fi­cile pour nous, qui avons vécu dans un milieu tou­jours chré­tien, dans un milieu catho­lique, il nous est dif­fi­cile de nous rendre compte de la richesse de la grâce que Notre Seigneur Jésus-​Christ nous a faite.

Alors nous devons en prendre conscience. Il faut réflé­chir à ce que Notre Seigneur nous a appor­té par notre bap­tême, par la Sainte Eucharistie, par toutes les ver­tus que Notre Seigneur Jésus-​Christ a fait fleu­rir dans les foyers, dans nos âmes, dans nos cœurs. Et nous devons ouvrir nos cœurs à la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Comme il est pénible de sen­tir que beau­coup de chré­tiens sont limi­tés, ont le cœur – dirai-​je – étroit, rétré­ci. C’est ce que saint Paul disait à ces chrétiens.

Os nos­trum patet ad vos o CorinthIl, cor nos­trumm dila­tum est. Non angus­tia­mi­ni in nobis : augus­tia­ni­mi in autem in vis­ce­ri­bus ves­tris (2 Co 6, 11–13) :

« Notre bouche s’est ouverte pour vous, ô Corinthiens, notre cœur s’est élar­gi. Vous n’êtes point à l’étroit dans nos entrailles, mais les vôtres se sont rétré­cies. Rendez-​nous la pareille (…) vous aus­si élar­gis­sez vos cœurs ».

Dilamiti cor ves­trum. Que vos cœurs s’élargissent, qu’ils ne soient pas étroits. Je veux bien jusque-​là me don­ner à Notre Seigneur Jésus-​Christ, mais pas tout entier ; je veux bien me don­ner un peu à Notre Seigneur Jésus-​Christ, mais pas tout entier, que ce soit dans la famille, que ce soit dans la voca­tion, qu’importé, tout chré­tien doit se don­ner à Notre Seigneur Jésus-​Christ tout entier.

Alors Notre Seigneur Jésus-​Christ est exi­geant, son amour est exi­geant. Il nous veut com­plè­te­ment. Et nous aurons peut-​être à sacri­fier cer­taines choses aux­quelles nous sommes atta­chés. Quelquefois de toutes petites choses aux­quelles nous sommes atta­chés, mais dont nous ne vou­lons pas nous sépa­rer, parce que nous n’aimons pas suf­fi­sam­ment Notre Seigneur Jésus-​Christ. Nos cœurs sont étroits, nos cœurs sont limités.

Alors, il nous était vrai­ment conso­lant de voir que dans des peu­plades païennes, trans­for­mées par la grâce ; les cœurs étaient dila­tés. Ces gens se don­naient com­plè­te­ment à la reli­gion. Ils étaient capables de faire des jour­nées entières de marche, pour aller com­mu­nier, pour venir à la mis­sion. Ils n’hésitaient pas à se sacri­fier, à se don­ner tota­le­ment. Ils n’hésitaient pas devant le don de leurs enfants pour la mis­sion, le don de leurs enfants pour les voca­tions. On voyait là le fruit de la grâce de Notre Seigneur.

Alors, pour vous, mes bien chers amis aus­si, vous qui aspi­rez à deve­nir prêtres, que vos cœurs soient des cœurs déta­chés. Ne soyez pas atta­chés à des choses insi­gni­fiantes, à des choses mépri­sables, donnez-​vous tout entier, ne soyez pas limi­tés. Que la grâce de Notre Seigneur Jésus-​Christ fruc­ti­fie véri­ta­ble­ment dans votre âme, afin que vous soyez vrai­ment des modèles, des exemples ; que le monde puisse dire : Voilà des chré­tiens, voi­là des prêtres, voi­là ce que fait la grâce de Notre Seigneur Jésus-​Christ dans les âmes qui sont don­nées com­plè­te­ment à Lui. Ne restrei­gnez jamais vos cœurs, ne limi­tez pas votre amour pour Notre Seigneur Jésus-​Christ. Aimez-​Le de toute votre âme, de tout votre cœur, dussiez-​vous don­ner votre vie, don­ner tout ce que vous avez, tout ce que vous pos­sé­dez. Tout ce à quoi vous êtes atta­chés, vos familles, vos régions, tout ce que vous aimez. Pour Notre Seigneur Jésus-​Christ soyez prêts à le don­ner. Ainsi vrai­ment vous aurez aus­si dans vos cœurs, la joie d’aimer Notre Seigneur Jésus-​Christ, car plus Notre Seigneur Jésus-​Christ est pré­sent en nous, plus nous sommes heu­reux. Plus Notre Seigneur Jésus-​Christ apporte avec Lui, la paix, la joie, la séré­ni­té et la fer­me­té et le bon­heur, en atten­dant le bon­heur éter­nel qu’il nous réserve.

Demandons à la très Sainte Vierge Marie qui était pré­sente à Cana et pré­sente lorsque les Rois Mages sont venus, de faire en sorte que notre esprit mis­sion­naire soit tou­jours vivant, soit tou­jours fervent, que nous ayons ce désir d’aller por­ter aux âmes la grâce de Notre Seigneur Jésus-​Christ. Que ce soit là notre sou­hait, que ce soit là notre désir avec la grâce du Bon Dieu.

Au nom du Père et du Fils et du Saint-​Esprit. Ainsi soit-il.

Fondateur de la FSSPX

Mgr Marcel Lefebvre (1905–1991) a occu­pé des postes majeurs dans l’Église en tant que Délégué apos­to­lique pour l’Afrique fran­co­phone puis Supérieur géné­ral de la Congrégation du Saint-​Esprit. Défenseur de la Tradition catho­lique lors du concile Vatican II, il fonde en 1970 la Fraternité Saint-​Pie X et le sémi­naire d’Écône. Il sacre pour la Fraternité quatre évêques en 1988 avant de rendre son âme à Dieu trois ans plus tard. Voir sa bio­gra­phie.