Savoir se confesser

Le retour du fils prodigue (1667/1670), Bartolomé Esteban Murillo (Espagne, 1617 - 1682), huile sur toile

I – La confession

a) Définition

La confes­sion est l’accusation des péchés faite au prêtre confes­seur pour en rece­voir l’absolution.

b) Matière

Nous sommes obli­gés de nous confes­ser de tous les péchés mor­tels non encore confes­sés ou mal confes­sés, mais il est bon de confes­ser aus­si les péchés véniels.

Donc on doit accu­ser chaque péché mor­tel non encore remis par la confes­sion et ce, sans excep­tion. En revanche on est libre d’accuser les péchés véniels. C’est cepen­dant une louable habitude.

Nous devons accu­ser les péchés mor­tels inté­gra­le­ment, sans en cacher aucun par une fausse honte, en décla­rant l’espèce, le nombre ain­si que les cir­cons­tances qui ajou­te­raient une nou­velle malice grave.

Exemple de cir­cons­tances à accu­ser : quelqu’un qui a volé un calice doit pré­ci­ser (vol et sacrilège).

Dans l’examen de conscience, nous devons aus­si recher­cher avec soin le nombre des péchés mortels.

Celui qui ne se rap­pelle pas le nombre pré­cis des péchés mor­tels, doit en indi­quer le nombre qui lui semble le plus proche de la vérité.

NB : Le secret de la confession

Nous ne devons pas nous lais­ser vaincre par la honte qui nous por­te­rait à cacher quelque péché mor­tel, parce que nous nous confes­sons à Jésus-​Christ dans la per­sonne du confes­seur qui ne peut révé­ler aucun péché, au prix même de sa vie ; et parce que, autre­ment, pri­vés du par­don, nous serons cou­verts de honte devant tous, au juge­ment universel.

c) Confession sacrilège

Celui qui, par honte ou pour un autre motif injuste, tai­rait un péché mor­tel, ne ferait pas une bonne confes­sion, mais com­met­trait un sacrilège.

Celui qui sait ne s’être pas bien confes­sé, doit refaire les confes­sions mal faites et s’accuser des sacri­lèges commis.

Celui qui, sans sa faute, a omis ou oublié un péché mor­tel, a fait une bonne confes­sion, mais il lui reste l’obligation de s’en accu­ser par la suite.

II – La satisfaction

a) Définition

Vient de satis facere (= faire assez).

La satis­fac­tion ou péni­tence sacra­men­telle est l’œuvre bonne impo­sée par le confes­seur pour punir et cor­ri­ger le pécheur et pour expier la peine tem­po­relle méri­tée par le péché.

Il convient de faire la péni­tence sacra­men­telle le plus tôt pos­sible, si le confes­seur n’en a pas fixé le temps.

III – Comment se confesser ?

Pour bien se confes­ser, il faut :

  • Le regret de ses péchés (contri­tion) qui com­porte la réso­lu­tion sin­cère de les évi­ter à l’avenir.
  • L’accusation des péchés, au moins les péchés graves, à un prêtre approu­vé, tenant la place de Dieu, d’où la néces­si­té de l’examen de conscience
  • La volon­té d’accomplir la péni­tence a impo­sée par le prêtre en guise de répa­ra­tion pour que l’absolution don­née par lui au nom de Jésus-​Christ soit valide.

Prière pré­pa­ra­toire :

Mon Dieu, je vous sup­plie, par l’intercession de la Vierge Marie, de m’accorder la grâce de bien connaître tous les péchés dont je suis cou­pable. Faites qu’ensuite je m’en accuse avec un sin­cère regret de les avoir com­mis, et une ferme volon­té de les évi­ter à l’avenir, et qu’ainsi j’en obtienne le par­don de votre misé­ri­corde infi­nie. Ainsi soit-il.

Examen sur les commandements de Dieu 

1er Commandement : « Tu ado­re­ras Dieu seul et l’aimeras plus que tout… »

  • Omission de la prière (en par­ti­cu­lier le matin et le soir), de la fré­quen­ta­tion des sacre­ments de Pénitence et de l’Eucharistie…
  • Communions ou confes­sions sacri­lèges… Manque de res­pect des sacre­ments… Manque au jeûne avant la com­mu­nion (une heure au moins)… 
  • Doutes volon­taires contre la foi… Mise en péril de la foi par la lec­ture de jour­naux impies, par des fré­quen­ta­tions dangereuses… 
  • Respect humain (avoir eu peur de se mon­trer chré­tien)… Manque de confiance en Dieu ou confiance pré­somp­tueuse en ses propres forces… 
  • Indifférence à l’égard de Dieu… Manque de sou­mis­sion à la volon­té de Dieu… Pratiques super­sti­tieuses, spiritisme… 
  • Critiques de la reli­gion… Adhésion à des mou­ve­ments incom­pa­tibles avec la foi catho­lique… Négligence dans sa for­ma­tion chrétienne…

2ème Commandement : « Tu ne pro­non­ce­ras le nom de Dieu qu’avec respect… »

  • Emploi inutile du nom de Dieu… Blasphèmes, impré­ca­tions, jurons… Serments faux ou inutiles… Irrespect à l’égard des per­sonnes et des choses consa­crées à Dieu… Souhaits néfastes à l’égard de soi-​même ou d’autrui… Non-​accomplissement des vœux émis…

3ème Commandement : « Tu sanc­ti­fie­ras le jour du Seigneur… »

  • Omission volon­taire ou sans motif de l’assistance à la Messe domi­ni­cale ou des fêtes d’obligation… Retard volon­taire ou dis­si­pa­tion durant ces Messes… Travail fait ou ordon­né sans néces­si­té ou per­mis­sion… Recherches de dis­trac­tions contraires à la sanc­ti­fi­ca­tion du dimanche…

4ème Commandement : « Tu hono­re­ras ton père et ta mère… »

  • Manque d’amour, d’affection, de res­pect, d’obéissance, d’assistance à l’égard des parents durant leur vie et de prière à leur inten­tion après leur mort… Peine cau­sée… Souhaits de mal… Disputes d’intérêt en famille… Manque de défé­rence et de sou­mis­sion à l’égard des supérieurs…
  • Pour les parents à l’égard de leurs enfants : négli­gence dans leur édu­ca­tion chré­tienne ou leur pra­tique reli­gieuse, mau­vais exemples don­nés, manque de sur­veillance, de soins, de dis­po­ni­bi­li­té, de conseils ou de cor­rec­tions néces­saire… Dureté, injus­tice, sévé­ri­té excessive…

5ème Commandement : « Tu ne tue­ras point… »

  • Meurtre, ten­ta­tive de sui­cide, eutha­na­sie… Avortements, stérilisations…
  • Souhait de mort ou de mal­heur à l’égard d’autrui… Vengeance, coups, bles­sures, torts cau­sés à la san­té, drogues, alcool, muti­la­tions… Insultes, injures, mépris, faux rap­ports, haine, vio­lences, refus de par­don­ner, ven­geances… Indifférence à la peine d’autrui… Scandales par mau­vais exemples, par conseils ou appro­ba­tion silencieuse…

6ème et 9éme Commandements : « Tu ne feras pas d’impureté… » et « Tu n’auras pas de désir impur volontaire… »

  • Pensées ou dési­rs impurs pro­vo­qués en soi ou chez les autres… Conversations, chan­sons, lec­tures, spec­tacles immo­raux (TV, Internet…) Flirts… Familiarités cou­pables… Danses las­cives… Touchers indé­cents… Actions contraires à la chas­te­té, seul ou avec d’autres : mas­tur­ba­tion, rela­tions char­nelles en dehors du mariage, homo­sexua­li­té… Tenues ou atti­tudes provocantes…
  • Pour les fian­cés : Légèretés, ten­dresses exces­si­ve­ment sen­suelles… Relations avant le mariage… Cohabitation…
  • Pour les époux : Atteintes cou­pables à la fécon­di­té du mariage, contra­cep­tion per­ma­nente ou tem­po­raire… Limitation de l’usage du mariage aux jours infé­conds sans cause sérieuse… Adultère (pen­sées, dési­rs, actions)… Liaisons… Divorce… Remariage civil… Refus injuste du droit du conjoint…

7ème et 10émeCommandements : « Tu ne vole­ras pas… » et « Tu ne dési­re­ras pas injus­te­ment le bien d’autrui… »

  • Vol (quoi ? com­bien ? cir­cons­tances ?), recel, objets trou­vés ou emprun­tés et non rendus… 
  • Dommages injustes cau­sés au pro­chain dans ses biens… Fraudes, manœuvres déloyales dans le tra­vail, les affaires, le com­merce, les contrats… Pots-​de-​vin… Coopération à des injus­tices… Recel d’objets volés… 
  • Négligence dans le paie­ment des dettes… Salaires insuf­fi­sants… Exploitation des faibles… Dommages aux biens col­lec­tifs… Désirs de vol ou d’injustices… Non-​réparation de dom­mages cau­sés… Non-​restitution… Gaspillage… Travail bâclé…

8ème Commandement : « Tu ne men­ti­ras pas… »

  • Mensonges avec ou sans pré­ju­dice pour autrui… Médisances ou calom­nies, faites ou approu­vées… Faux témoi­gnages en jus­tice… Accusations injustes… 
  • Jugements témé­raires… Rapports injustes nuisibles… 
  • Violation du secret, confié ou pro­fes­sion­nel, des correspondances… 
  • Dissimulation, hypo­cri­sie… Tricheries… Promesses non tenues… Refus de rec­ti­fier la vérité…

Examen sur les commandements de l’Eglise

  • Tu sanc­ti­fie­ras les fêtes d’obligation (En France : Noël, Ascension, Assomption, Toussaint).
  • Tu assis­te­ras à la Messe les dimanches et fêtes d’obligation. Tu te confes­se­ras au moins une fois l’an.
  • Tu com­mu­nie­ras chaque année au Temps pascal.
  • Tu jeû­ne­ras les jours fixés par l’Église (Mercredi des Cendres et Vendredi Saint). Tu ne man­ge­ras pas de viande les jours fixés par l’Église (c’est-à-dire, les jours de jeûne et les ven­dre­dis de Carême). Pour les autres ven­dre­dis de l’année, cette abs­ti­nence peut être rem­pla­cée par une autre forme de péni­tence (qu’il faut alors accom­plir sous peine de péché).

Examen sur les péchés capitaux

  • Orgueil : Amour-​propre. Entêtement. Susceptibilité. Vanité, coquet­te­rie. Attitude hau­taine, mépri­sante. Recherche des louanges, des honneurs.
  • Avarice (voir 7e et 10e com­man­de­ments de Dieu) : trop atta­ché à l’argent. Pas d’aumône selon ses moyens. Ne pas avoir payé le denier du culte.
  • Luxure : voir 6e et 9e com­man­de­ments de Dieu.
  • Envie : Avoir entre­te­nu des pen­sées de jalou­sie du bon­heur du bien ou du suc­cès des autres. Chercher à nuire aux autres par envie. S’être réjoui du mal ou attris­té du bien d’autrui.
  • Gourmandise : Excès dans le man­ger ou le boire. Ivresse (perte de la raison).
  • Colère (voir 5e com­man­de­ment de Dieu) : gros­siè­re­té. Mauvaise humeur. Emportements.
  • Paresse : Au lever. Dans le devoir d’état, reli­gieux. Oisiveté. Pertes de temps en futi­li­tés. Indolence.

En entrant dans le confessionnal :

Je me mets à genoux à côté du prêtre, et je com­mence ainsi :

Bénissez-​moi, mon Père, parce que j’ai péché

Il me répond en me bénissant : 

Que Dieu soit dans votre cœur et sur vos lèvres afin que vous confes­siez bien tous vos péchés.

Je peux alors réci­ter le début du Confiteor que je ter­mi­ne­rai après l’ac­cu­sa­tion (s’il y a affluence à la confes­sion, il est pré­fé­rable de le réci­ter en entier avant d’en­trer dans le confessionnal) :

Je confesse à Dieu tout-​puissant, à la bien­heu­reuse Marie tou­jours Vierge, à saint Michel Archange, à saint Jean Baptiste, aux saints Apôtres Pierre et Paul, à tous les saints, et à vous, mon Père, que j’ai beau­coup péché, par pen­sées, par paroles et par actions. C’est ma faute, c’est ma faute, c’est ma très grande faute.

Je pour­suis :

Je ne me suis pas confes­sé depuis…

et si je n’ai pas fait la péni­tence qui m’avait été deman­dée au cours de cette der­nière confes­sion, je le signale au prêtre. Je fais ensuite mon accusation :

Mon Père, je m’accuse de…

A la fin de l’accusation de mes péchés, j’ajoute :

Je m’accuse encore de tous les péchés que j’ai pu oublier, et de tous ceux de ma vie pas­sée. J’en demande par­don à Dieu, et à vous, mon Père, péni­tence et abso­lu­tion, si vous m’en jugez digne.

Puis je ter­mine le Confiteor :

C’est ma faute, c’est ma faute, c’est ma très grande faute. C’est pour­quoi je sup­plie la bien­heu­reuse Marie, tou­jours Vierge, saint Michel Archange, saint Jean Baptiste, les saints Apôtres Pierre et Paul, tous les saints, et vous, mon Père, de prier pour moi le Seigneur notre Dieu.

Le prêtre, après m’avoir écou­té, m’adresse quelques conseils et m’aide à prendre conscience de ce qu’est la misé­ri­corde de Dieu à mon égard. Il ter­mine sou­vent en disant :

« Comme péni­tence… » ou « En répa­ra­tion… », et m’indique une prière ou une bonne action que je devrai faire. Si ce qu’il me demande est pour moi trop dif­fi­cile ou impos­sible (prière que je ne connais pas), je dois lui dire tout de suite !

Je regrette alors à nou­veau mes péchés et je récite mon acte de contri­tion :

Mon Dieu, j’ai un très grand regret de vous avoir offen­sé, parce que vous êtes infi­ni­ment bon, infi­ni­ment aimable, et que le péché vous déplaît ; je prends la ferme réso­lu­tion, avec le secours de votre sainte grâce, de ne plus vous offen­ser, et de faire pénitence.

Le prêtre me donne l’absolution, en fai­sant un signe de croix de la main ; je fais un signe de croix sur moi, pour mar­quer que j’accueille le par­don de Dieu. Le prêtre me ren­voie en disant : « Allez bien en paix ! »

J’accomplis alors la péni­tence que le prêtre m’a don­née, et je repars ensuite vivre en enfant béni et pardonné !

b) Explication

Les péchés une fois remis par l’absolution, la peine éter­nelle méri­tée par le péché mor­tel est remise, mais si l’on n’a pas une contri­tion très par­faite, il reste ordi­nai­re­ment à expier, en cette vie ou en l’autre, une peine temporelle.

La péni­tence sacra­men­telle ne suf­fit pas ordi­nai­re­ment à nous libé­rer de toute la peine tem­po­relle méri­tée par le péché, et c’est pour­quoi il convient d’y sup­pléer par d’autres œuvres de péni­tence et de pié­té, et parles indulgences.

Les œuvres de péni­tence et de pié­té sont : les jeûnes, les mor­ti­fi­ca­tions, les actes de misé­ri­corde spi­ri­tuelle et cor­po­relle, les prières et l’usage pieux des sacramentaux.

c) Les sacramentaux

Les sacra­men­taux sont des objets bénits ou des céré­mo­nies saintes, comme l’eau bénite et les diverses bénédictions.

d) Les indulgences

L’indulgence est une rémis­sion de la peine tem­po­relle due aux péchés, que l’Église concède sous cer­taines condi­tions à ceux qui sont en état de grâce, en leur appli­quant les mérites et les satis­fac­tions sur­abon­dantes de Jésus-​Christ, de la très sainte Vierge et des Saints.
Ces mérites et ces satis­fac­tions consti­tuent le tré­sor de l’Église.

Il y a deux sortes d’indulgences : l’indulgence plé­nière et l’indulgence partielle

  • L’indulgence plé­nière est celle qui remet toute la peine tem­po­relle due aux péchés.
  • L’indulgence par­tielle est celle qui remet seule­ment une par­tie de la peine tem­po­relle due aux péchés.

Par indul­gence de qua­rante ou de cent jours, de sept ans, et autres sem­blables, on enten­dait la rémis­sion de la peine tem­po­relle équi­va­lente à celle que l’on aurait expiée par qua­rante, cent jours ou sept ans de la péni­tence ancien­ne­ment éta­blie par l’Église.

Pour gagner les indul­gences, il faut être en état de grâce et accom­plir exac­te­ment les œuvres prescrites.

IV – Pour bien se confesser

Pour faire une bonne confes­sion, cinq choses :

  1. l’examen de conscience ; 
  2. la dou­leur des péchés ; 
  3. le ferme pro­pos de ne plus en commettre 
  4. la confes­sion ;
  5. la satis­fac­tion ou pénitence.

On fait l’examen de conscience en se rap­pe­lant les péchés qui, depuis la der­nière confes­sion bien faite, ont été com­mis par pen­sées, par paroles, par actions et par omis­sions, contre les com­man­de­ments de Dieu, les pré­ceptes de l’Église, et les devoirs de son état.

Il est recom­man­dé de s’aider d’une liste comme on en trouve dans les caté­chismes, les mis­sels ou le Livre Bleu. Après l’examen, il faut prendre le temps de regret­ter ses péchés. La confes­sion demande donc une pré­pa­ra­tion sérieuse pen­dant quelques minutes.