Lettre sur les vocations n° 28 : « Imitez-moi »

Le mot du Supérieur du District de France

« Imitez-​moi », répé­tait le grand Apôtre saint Paul. Cette imi­ta­tion ne sau­rait évi­dem­ment être celle d’Apôtre, car c’est sa grâce par­ti­cu­lière. Il a dit lui-​même aux Corinthiens : « Certains reçoivent des dons par­ti­cu­liers. » Après sa conver­sion extra­or­di­naire, saint Paul se rend à Jérusalem pour être recon­nu comme tel par saint Pierre, le chef des Apôtres. Il n’est pas éton­nant que tous aient tenu d’abord en sus­pi­cion cet ancien per­sé­cu­teur. C’est Barnabé qui l’a aidé à vaincre ce doute et l’a conduit à Pierre et à Jacques. Et il est bien recon­nu comme tel.

Mais saint Paul n’a pas seule­ment été appe­lé comme les autres Apôtres, il a été conver­ti. Il est le pre­mier grand conver­ti choi­si pour por­ter au loin la doc­trine du Christ ; sa mis­sion doc­tri­nale est le rayon­ne­ment pro­di­gieux de cet ins­tant plus pro­di­gieux de sa conver­sion inté­rieure. Converti sur le che­min de Damas alors qu’il allait per­sé­cu­ter les chré­tiens, Jésus lui appa­raît : « C’est moi que vous per­sé­cu­tez – Seigneur que voulez-​vous que je fasse ». Dès lors son zèle est intré­pide. Et il importe de connaître sa vie et ses voyages apos­to­liques pour décou­vrir la puis­sance de la grâce divine. Qui pour­rait res­ter indif­fé­rent à la lec­ture de sa vie et sur­tout de ses écrits ! C’est vrai qu’il est quel­que­fois un peu dif­fi­cile, saint Pierre lui-​même l’avoue. Mais mal­gré tout, quel enthou­siasme, quelle flamme, quelle cha­leur, quelle ardeur, quelle fougue, quelle pas­sion et quelle allé­gresse, quelle joie, quel engoue­ment, quel trans­port dans toutes ses lettres. Rien ne peut plus arrê­ter cet Apôtre, rien comme il le dit lui-​même : ni la mort ni la vie ni les anges ni les choses pré­sentes ni les futures ni la vio­lence ne pour­ra l’arrêter. Et pour­quoi ? Parce que la cha­ri­té le brûle et ce n’est pas un vain mot. La cha­ri­té, c’est Jésus-​Christ en per­sonne qui l’a sai­si une fois pour toutes. « Imitez-​moi », dit saint Paul. Il nous invite, comme son très cher dis­ciple Timothée, à prê­cher Jésus-Christ.

Aujourd’hui le brouillard de l’erreur et du men­songe obs­cur­cit tout sous un nuage épais. Comment ne pas entendre les accents de cet Apôtre et ne pas vou­loir faire comme lui : éclai­rer les intel­li­gences de la vraie lumière, Jésus. Cette lumière qui l’a ébloui, lui le pre­mier. Il a prê­ché par­tout, à temps et à contre­temps, devant des consuls, des sages d’Athènes et de Rome, dans les tri­bu­naux, aux maîtres et aux esclaves, aux femmes et aux hommes. Partout il a annon­cé la Bonne Nouvelle sans aucun res­pect humain : « Pourvu que Jésus-​Christ soit annon­cé en quelque manière que ce soit je m’en réjouis et m’en réjoui­rai tou­jours ». Cet Apôtre intré­pide va même jusqu’à dire : « Jésus-​Christ ne m’a pas envoyé bap­ti­ser, mais pour prê­cher l’Evangile et le prê­cher sans employer la sagesse de la parole ». Il a donc bien rai­son de dire « imitez-​moi ». N’est-ce pas l’injonction même du Maître : « Allez ensei­gner toutes les nations ». Et le Maître appelle des mois­son­neurs à sa mois­son. Rien ne sert d’être maître en science pro­fane si l’on n’a pas la sagesse du Christ. Tout savoir et ne pas savoir Jésus-​Christ, c’est ne rien savoir, mais savoir Jésus-​Christ, c’est tout savoir.

« Imitez-​moi » dit saint Paul, car sa pré­di­ca­tion a la sim­pli­ci­té de la ver­tu divine. Sa sim­pli­ci­té est même moquée. Et pour­tant. Elle révèle la Sagesse divine : « Nous vous prê­chons une sagesse qui est cachée, que les princes de ce monde n’ont pas recon­nue. » C’est Jésus-​Christ lui-​même qui n’a nul­le­ment besoin de notre élo­quence. Il est la lumière éter­nelle dont le monde a tant besoin. La sagesse de Paul n’est pas la sagesse du monde. Ce n’est pas la sagesse qui s’acquiert par les forces natu­relles de la rai­son, mais celle qui est don­née d’en Haut. « Personne ne peut poser un autre fon­de­ment que celui qui a été posé, qui est Jésus-​Christ ».

Mais d’où vient donc cette flamme de l’Apôtre ? Il l’a sans cesse répé­té. C’est la folie de la Croix. Voilà le grand cri de saint Paul et qu’il faut redire sans cesse. « Imitez-​moi ». Les émou­vants accents de l’épître aux Philippiens mani­festent cet amour fou. « Tout me semble une perte au prix de cette haute connais­sance de Jésus-​Christ mon Seigneur, pour l’amour duquel je me suis pri­vé de toutes choses, les regar­dant comme des ordures afin de gagner le Christ et d’être trou­vé en lui. » « Jésus-​Christ est ma vie. » On connaît aus­si ce cri du cœur aux Galates : « Je vis ou plu­tôt ce n’est plus moi qui vis, mais c’est Jésus- Christ qui vit en moi et si je vis main­te­nant dans ce corps mor­tel, j’y vis en la foi du Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est livré lui-​même à la mort pour moi. » Tout est dit. Mais Jésus s’est livréaus­si pour cha­cun d’entre nous ; il est bon alors de vou­loir suivre l’Apôtre et de l’imiter.

Il est vrai que « les jours sont mau­vais » comme dit encore saint Paul aux Ephésiens, mais rai­son de plus pour suivre l’Apôtre. « Imitez-​moi » dit-​il, et pour­tant il sait les dif­fi­cul­tés de l’entreprise. Il connaît mieux qu’un autre quelle est la car­rière d’un dis­ciple du Christ. Il dit aux Corinthiens : « Quand je devrais pas­ser pour impru­dent, j’ose dire que je le suis encore plus que les autres. J’ai plus souf­fert de tra­vaux, plus reçu de coups, plus endu­ré de pri­sons. Je me suis sou­vent vu tout près de la mort. » C’est dans cette épître que saint Paul trace le célèbre tableau de la vie apos­to­lique où sa parole déborde d’amour et de contem­pla­tion de Jésus qu’il a per­sé­cu­té : « L’amour de Jésus nous presse, per­sua­dés comme nous sommes, qu’un seul est mort pour tous. »

Il est bien pos­sible que « la sot­tise, l’er­reur, le péché, la lésine, occupent nos esprits et tra­vaillent nos corps, et que nous ali­men­tions nos aimables remords, comme les men­diants nour­rissent leur ver­mine », mais il est temps d’ouvrir les yeux et de lais­ser dila­ter son cœur pour entendre peut-​être l’appel de Jésus. « Mes frères, vous savez qu’il est déjà l’heure de vous réveiller du som­meil… revêtons-​nous des armes de lumière. »

Il nous reste à écou­ter saint Paul pour nous déta­cher des biens de ce monde et suivre le Maître, le Sacré-​Cœur. « Approchons-​nous donc avec assu­rance du trône de la grâce afin d’obtenir misé­ri­corde et de trou­ver grâce pour être secou­ru en temps oppor­tun ».

Abbé Benoît de Jorna † , Supérieur du District de France de la Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie X 

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FSSPX Supérieur du District de France

L’abbé Benoît de Jorna est l’ac­tuel supé­rieur du District de France de la Fraternité Saint Pie X. Il a été aupa­ra­vant le direc­teur du Séminaire Saint Pie X d’Écône.