L’enseignement catholique face à l’Etat

Le Ministre de l’Education Nationale, Monsieur de Robien, invi­té de Radio Notre-​Dame en sep­tembre, affir­ma que l’école pri­vée était aus­si « l’école de la République », que cette école était « une chance à por­tée de la main » qu’elle appor­tait « une liber­té de choix » et qu’il fal­lait « don­ner une éga­li­té de moyens à l’enseignement public et pri­vé pour que ce choix puisse s’exercer ».

Immédiatement, ce fut une levée de bou­clier dans le camp des défen­seurs de l’é­cole laïque : « Scandaleux », « inad­mis­sible»… invi­tant le ministre à « faire dans les plus brefs délais toutes les mises au point néces­saires » car sa « prio­ri­té devrait être de se pré­oc­cu­per de l’enseignement public ».

Pour cal­mer cette fureur, Monsieur Paul Malarte, Secrétaire géné­ral de l’Enseignement Catholique est ame­né à pré­ci­ser « le posi­tion­ne­ment ori­gi­nal de l’Enseignement Catholique dans le pay­sage fran­çais : un ensei­gne­ment asso­cié par contrat au ser­vice public qui, à ce titre, par­ti­cipe clai­re­ment à l’école de la République ».

Ces décla­ra­tions entre par­ti­sans du laïc et du pri­vé n’auraient pas lieu d’être rele­vées si elles ne réaf­fir­maient pas une fois de plus qu’il n’est pas ques­tion de voir s’établir dans notre pays une éga­li­té de finan­ce­ment entre l’école laïque et l’école pri­vée et qu’il n’y a plus de dif­fé­rence entre l’enseignement catho­lique et l’enseignement républicain.

En effet dans notre pays, par l’impôt, tous par­ti­cipent à l’Education Nationale : chaque habi­tant a dépen­sé 1 800 € en 2003 pour l’engraisser ce qui repré­sente un bud­get de 6 600 € par élève sco­la­ri­sé. Tout irait bien pour ceux qui se contentent de l’école publique si les résul­tats étaient satis­fai­sants, mais 1 enfant sur 4 entre en sixième sans savoir lire et 1 sur 5 ne sait pas compter.

Devant cette faillite de l’école publique, les parents confient de plus en plus sou­vent leurs enfants à l’école catho­lique sous contrat, à la dis­ci­pline plus rigou­reuse, aux résul­tats sco­laires plus per­for­mants. Une famille sur deux ins­crit un de ses enfants dans l’enseignement catho­lique. Ce serait l’occasion d’affirmer clai­re­ment son iden­ti­té et d’évangéliser toutes ces familles sou­vent d’origine catho­lique qui, dans la crise actuelle, ont per­du toute pra­tique religieuse.

Mais l’Etat laïc et athée n’a rien à craindre. Il n’est pas ques­tion pour l’Enseignement Catholique de pro­fi­ter de cette posi­tion domi­nante pour faire du pro­sé­ly­tisme et trans­mettre la foi catho­lique. Monsieur Malartre l’affirme :

« L’enseignement catho­lique ne se situe pas comme un concur­rent de l’enseignement public, il est un ensei­gne­ment asso­cié au ser­vice public d’éducation, et par­ti­cipe clai­re­ment à l’école de la République, il entend appor­ter sa contri­bu­tion pour rele­ver les défis édu­ca­tifs de la Nation, en par­ti­cu­lier celui de l’éducation à la citoyen­ne­té, par son ouver­ture à tous, par son res­pect de la liber­té de conscience…»

Voilà com­ment se défi­nit aujourd’hui l’Enseignement Catholique.

Comme est loin la défi­ni­tion qu’en donne Pie XI :

« Pour qu’une école soit jugée conforme au droits de l’Eglise, il est néces­saire que tout l’enseignement, toute l’ordonnance de l’école, per­son­nel, pro­grammes et livres en tout genre de dis­ci­pline, soient régis par un esprit vrai­ment chré­tien, sous la direc­tion et la vigi­lance de l’Eglise, de telle façon que la reli­gion soit le fon­de­ment et le cou­ron­ne­ment de tout l’enseignement ».

On com­prend que les parents qui veulent for­mer des chré­tiens fer­vents, fidèles à l’Eglise, recherchent au prix de mille sacri­fices des écoles catho­liques, libres de tout contrat avec l’Etat.

C’est pour les aider dans cette lourde tâche que nous fai­sons appel à votre générosité.

Abbé Loïc Duverger †

P.S : texte extrait du Bulletin de l’ADEC de décembre 2005

FSSPX Assistant du District de France

M. l’ab­bé Loïc Duverger est actuel­le­ment l’Assistant du District de France de la FSSPX. Il a été aupa­ra­vant supé­rieur du District d’Afrique.