Croyants mais pas pratiquants ; incroyants mais pratiquants le réveillon.
Apologistes de la magie de cette fête ; présents sur les marchés de Noël ; vous qui décorez un sapin en sapin ; peut-être à confectionner une crèche, du moins en défenseurs de cette tradition dans les lieux publics ; à ceux qui se font des présents et réveillonnent en bonne et due forme. Bercés par la musique en cette douce nuit, mais qui ne vivez pas comme l’enseigne cet Enfant. Croyants mais pas pratiquants ; incroyants mais pratiquants le réveillon.
Parmi vous, les meilleurs veulent faire perdurer la civilisation née de l’Évangile : Évangile, bonne nouvelle qu’un Sauveur nous est né et qu’a permis de faire fleurir la charité et avec elle les vertus par la grâce de Dieu. Sauvegarde louable : le roi de grâce mobilise alors vos âmes pour y inscrire une loi nouvelle, il vous inculquera le sens du sacrifice et vous attachera aux réalités immuables.
C’est cela que nous célébrons ! La France ne restera le pays de Notre-Dame de Paris et des clochers dans les villages qu’à condition de vous soumettre à cet Enfant-Roi. Noël est l’incarnation divine : si Jésus vient parmi nous, c’est pour toucher de sa chair nos vies personnelles, familiales et sociales.
À partir de Noël, vous voyez le soleil chasser les ténèbres un peu plus chaque jour : l’incarnation du Fils de Dieu est à cette image. L’attente d’Israël jusqu’à sa venue, le constat universel de la dépravation morale en son absence – hier comme aujourd’hui – sont une invitation à écouter Celui qui dissipe l’ignorance, conséquence du péché de notre premier père.
Cet enfant, né dans des conditions méprisables est la pierre angulaire sans laquelle il n’est pas possible d’édifier une œuvre solide : alors fêtons Noël, et que cette solennité soit une injonction pressante à imiter bergers et mages, premiers disciples de Celui qui est né.
Source : L’Aigle de Lyon n° 376