Châteaux de sable

« Tout homme donc qui entend ces paroles que je viens de dire, et les met en pra­tique, sera com­pa­ré à un homme sage qui a bâti sa mai­son sur la pierre. La pluie est tom­bée, les tor­rents sont venus, les vents ont souf­flé et se sont déchai­nés contre cette mai­son, et elle n’a pas été ren­ver­sée, car elle était fon­dée sur la pierre. »

Mt 7, 24–26.

L’audace carac­té­ris­tique des enfants et de ceux qui leur res­semblent n’au­ra jamais rai­son de la marée… Mais les falaises d’Etretat repoussent vic­to­rieu­se­ment depuis des mil­lé­naires les assauts des vagues. Les demoi­selles coif­fées mani­festent elles-​aussi que les sols friables ne résistent pas à l’u­sure du temps si ce n’est grâce à un rocher qui fait tenir le tout.

Les thèmes de la recons­truc­tion, d’é­qui­libre et de relaxa­tion sont omni­pré­sents, mais Jésus nous met en garde pour ne pas édi­fier de demeure fata­le­ment vouée à la ruine. L’âme que Dieu nous a don­née ne se satis­fait pas du tran­si­toire et les véri­tés éter­nelles sont essen­tielles. Les aspi­ra­tions maté­ria­listes déçoivent, les dérè­gle­ments des pas­sions durent moins long­temps que les pas­sions elles-mêmes.

En clô­ture de son ser­mon sur la Montagne, Notre-​Seigneur laisse un aver­tis­se­ment solen­nel : si nous n’é­cou­tons pas ses paroles, nous serons jus­te­ment châ­tiés, parce que la demeure de notre âme ne resiste pas aux assauts du péché. Dès ici-​bas, les hommes paient leurs fautes et l’é­ter­ni­té, qui se pré­sente à nous avec la mort – qui arrive comme un voleur – mani­fes­te­ra avec plus de vio­lence encore la des­truc­tion des demeures bâties sur le sable et qui pou­vaient sem­bler impressionnantes.

Notre-​seigneur avait pré­dit qu’il ne res­te­rait pas pierre sur pierre du Temple de Jérusalem : le mes­sia­nisme tem­po­rel de ce peuple a été mani­fes­té par son histoire.

« Si le Seigneur ne bâtit la mai­son, les bâtis­seurs tra­vaillent en vain » (ps. 126)

Mais qui­conque entend ces paroles que je dis, et ne les met pas en pra­tique, sera com­pa­rable à un insen­sé qui a bâti sa mai­son sur le sable. La pluie est tom­bée, les tor­rents sont venus, les vents ont souf­flé et ont bat­tu cette mai­son, et elle a été ren­ver­sée, et grande a été sa ruine.

Mt 7, 26–27.

Source : L’Aigle de Lyon n° 376