Chers Messieurs les abbés,
Mes bien chers fidèles,
Avant de commencer mon sermon, je voudrais me tourner vers Monsieur l’abbé Morgan, supérieur du district de Grande-Bretagne, qui a bien voulu accepter d’être diacre à cette messe. Je le remercie de son « fair-play » pour être avec nous, aujourd’hui. Je remercie la Sainte Eglise Catholique, seule puissance capable d’éteindre les querelles dans les cœurs des hommes et de pouvoir les réunir malgré les dissensions politiques du passé. Je veux également à titre très particulier remercier tout spécialement l’équipe dirigeante du pèlerinage qui, en plus de toute l’activité déployée chaque année pour son organisation habituelle, s’est en plus occupée de prévoir ce grand déplacement jusqu’ici. Il est vrai que nous sommes déçus de ne pouvoir achever notre pèlerinage dans le cœur même de la ville d’Orléans. Mais « Tout est grâce », chers pèlerins. Peut-être qu’en 2031, quand le pèlerinage reviendra pour fêter le sixième centenaire du « dies natalis » de Jeanne, nous serons dans la cathédrale ! Consolons-nous d’ailleurs de nous trouver en cet endroit car notre chère Jeanne est venue ici et c’est même de ce lieu qu’elle s’est hâtée pour reprendre les premières bastilles anglaises, à commencer par celle de saint-Jean-le-Blanc, avant d’entreprendre le siège victorieux de la bastille des Tourelles. Positionnons-nous, tout comme elle, au cours de cette messe de clôture de notre pèlerinage, pour nous remplir de l’esprit de notre sainte et pour nous élancer courageusement sur les voies de la sanctification chrétienne.
I) Toute la vie de Jeanne s’explique d’abord par sa foi à l’égard de ceux qui furent envoyés du ciel vers elle :
Mais d’où viennent justement, cette grandeur, cette beauté, cette pureté que l’on admire dans la vie de sainte Jeanne d’Arc, et qui nous attirent tellement que nous nous sommes retrouvés ici, si nombreux, pour la célébrer ?
C’était certes une enfant privilégiée, douée d’un ensemble de qualités naturelles peu communes. Elle se distinguait parmi ses compagnes par cette même piété que l’on remarquait chez sa mère. Son intelligence, son équilibre, sa et sa modestie se révélaient et l’on sentait, avec les années qui venaient, ces qualités qui s’épanouissaient vigoureusement et laissaient augurer l’apparition de l’une de ces personnalités féminines si belles et si pures qui ont toujours fait honneur à la chrétienté, qui sont le bonheur des familles et des sociétés catholiques.
Cependant nous comprenons bien que toutes ces vertus, aussi admirables qu’elles soient, ne suffisent pas à expliquer ce qui élève notre chère Jeanne au-dessus de toutes les autres femmes de France.
A l’origine de cette existence, se trouve en réalité une enfant qui a été mystérieusement élue par Dieu, entre toutes, pour être l’instrument du salut de son pays. De son éternité bienheureuse, Dieu l’a choisie et Il lui a envoyé des anges et des saints du Ciel, et trois d’entre eux plus spécialement, pour lui enseigner la mission à laquelle Il la destine, l’instruire de son grand dessein sur elle. Et voilà que cette adolescente écoute ces secrets divins et cette stupéfiante mission que Dieu, de toute éternité, a décidé de lui confier.
En face de ces envoyés qui lui viennent du Ciel, notre chère Jeanne ressemble tant à la très sainte Vierge Marie, lorsque, âgée de quinze ans, cette dernière reçut la visite de l’ange Gabriel ! Tant de similitudes de l’une à l’autre pour accueillir dans le secret de leur intérieur, dans la piété de leur âme et dans la vive générosité de leur cœur, les plans cachés de la sagesse divine ! Ce qu’elles ont d’abord en commun, toutes les deux, c’est d’avoir cru à la parole qui leur venait du Ciel.
Notre chère Jeanne a cru à la vérité que Dieu venait lui dire par l’intermédiaire de ses anges et de ses saints. Elle a cru que la grande pitié dans laquelle se trouvait le royaume de France n’était certes pas indifférente à Dieu. Sans doute, nous ne pouvons le voir tant que nous sommes sur la terre, mais, de son éternelle demeure, Il regarde et se trouve parfaitement attentif à tout ce qui se passe ici-bas et jusqu’au plus profond de chaque conscience. Notre chère Jeanne a donc cru qu’il y avait une terrible injustice en ce que le dauphin de France ne règne pas sur la France et que Dieu voulait que ce dauphin cessât de douter de sa filiation et de sa légitimité et fût sacré à Reims. C’était à lui et à personne d’autre qu’il appartenait de régner sur la France. Elle le crut, tout simplement, dans l’humilité de son âme. Malgré toute l’adversité et tous les renoncements qu’elle pressentit, elle n’hésita pas à prononcer son « fiat » et à vouer les années de son existence qui allait être si brève à accomplir la volonté que Dieu lui avait fait connaître pour le salut de sa patrie.
II) Imitons notre sainte Jeanne dans l’amour de la vérité poussé jusqu’à l’oubli de nous-mêmes :
C’est pourquoi, je voudrais donc exalter, de notre chère Jeanne, au-delà de la délivrance d’Orléans et de ses plus magnifiques chevauchées, au-delà même du sacre de Reims et de la reconquête de notre patrie, et par opposition à toute l’incrédulité moderne, c’est son amour de la vérité, c’est cette ferme croyance aux voix qu’elle avait entendues. Et ces voix étaient vraies et ces voix lui venaient de Dieu. Seul cet attachement radical à la vérité procure la grande lumière pour saisir ce que fut son existence. Il se passa quelque chose dans son enfance qu’elle n’avait ni souhaité ni jamais imaginé et à laquelle elle n’aurait jamais pensé. Ce sont ces anges et ces saints qui vinrent la trouver et lui parler pour l’instruire et lui dire ce que le Roi du Ciel attendait d’elle. Ce sont ces voix qui lui dirent la grande et unique mission qu’elle aurait à accomplir. Notre chère Jeanne n’avait rien demandé mais elle ne se crut pas en droit de refuser à Dieu ce que Dieu lui demandait par l’entremise de l’archange et des saintes.
« Mais Jeanne ! Te rends-tu compte de ce qui t’attends si tu leur dis « oui » ? Mais si je leur dis « non » ; n’est-ce pas à Dieu que je désobéis ? »
La fillette se laissa éduquer par les anges et par les saints à cette mission redoutable. Dans le silence de son cœur d’enfant, elle se laissa former à l’école de l’archange saint Michel, de sainte Marguerite et de sainte Catherine. Elle aurait certes préféré demeurer auprès de sa mère plutôt que de partir sur la route avec des soldats, filer doucement la laine plutôt que de conquérir des citadelles mais elle croyait à ses voix. Qu’y pouvait-elle ? Elle savait que se voix ne l’avaient pas trompée et la volonté de Dieu s’imposait à elle. Elle partit sur les routes de France pour mener à bien son auguste mission.
Elle reçut ces vérités que le Bon Dieu lui a demandé de faire triompher et elle s’élança sans regarder en arrière. Le service de ces vérités lui demandait de supporter d’immenses sacrifices, de mener une vie errante au milieu de troupes de soldats, d’être esquintée dans la guerre par de multiples blessures, d’être ignominieusement insultée, de faire l’objet d’inimitiés et de haines implacables jusqu’à son procès et jusqu’au bûcher du Vieux Marché de Rouen. Tout cela parce qu’elle refusa de renier les voix qui lui avaient parlé de la part de Dieu ; tout cela parce qu’elle voulut, jusqu’à son dernier soupir, servir les vérités qui lui avaient été indiquées.
Regardons-la et essayons de comprendre un peu. Demandons-lui de nous aider à comprendre. Elle aime Dieu, elle aime Notre Seigneur Jésus-Christ par-dessus tout. Quand survient l’heure de la prière, elle se plonge et elle se perd dans une incomparable oraison où toute sa pensée, où toute son âme ou tous ses désirs sont grand ouverts à Dieu, à ses grands mystères, à la Vierge Marie, aux anges et aux saints. Notre chère Jeanne, elle vit littéralement en Dieu et sa vie est inexplicable si l’on ignore comme elle est d’abord emplie de Dieu. Et quand ce n’est pas l’heure de la prière et qu’elle doit s’occuper des grandes batailles qu’elle doit mener, son cœur est encore à Dieu qui sans cesse l’éclaire et la fortifie. Notre chère Jeanne, nous la voyons profondément humaine comme tous les saints du firmament chrétien mais profondément irradiée de la grâce divine qui l’illumine et illumine le monde. Notre chère Jeanne vit de la Foi, son esprit et son cœur se trouvent perpétuellement à nager dans ces vérités qui sont la vie de son âme. Toutes les réalités de la vie terrestre, de la vie du royaume et de son âme sont constamment envisagées selon les grandes vérités de la Révélation.
Notre chère Jeanne, toute remplie de ses vérités, toute attentive à ses voix quittera donc son village de Domrémy pour leur obéir. Elle ira voir le dauphin, elle libèrera Orléans, elle parcourra la route victorieuse qui mène à Reims et au sacre du dauphin parce qu’elle a foi en ces voix qui lui sont venues du Ciel. Et lorsqu’elle sera faite prisonnière, qu’elle sera jugée et qu’elle sera condamnée, jamais elle ne récusera les voix qui lui ont parlé. Et lorsqu’elle montera sur le bûcher, elle y mourra pour être resté fidèle aux voix qu’elle avait entendues.
Il apparaît donc clairement que la grandeur de la vie de notre chère Jeanne, comme celle de Notre- Seigneur, provient de son très grand amour de la vérité. C’est parce qu’elle a cru à ses voix qu’elle a fait tout ce qu’elle a fait. C’est parce qu’elle a cru à ses voix et qu’elle a obéi à tout ce qu’elles lui disaient qu’elle s’est attirée de grandes et terribles haines et qu’elle a été condamnée à mourir à dix-neuf ans.
Si notre chère Jeanne avait été moins attachée à la vérité de ses voix, elle se serait peut-être montrée plus hésitante et plus conciliante et elle aurait peut-être ainsi échappé à son épouvantable procès et à être brûlé vive. Comme Notre-Seigneur, s’Il avait un peu moins défendu la vérité, s’Il avait su habilement ne pas se mettre à dos les princes du Sanhédrin et les principaux des juifs, aurait peut-être pu éviter sa Passion et sa crucifixion. Comme Monseigneur Lefebvre aussi, qui aurait pu éviter l’excommunication et tant de flétrissures apparentes de sa mémoire s’il avait été un peu moins amoureux de la Foi Catholique et de la messe de son ordination.
Mais, si Notre divin Sauveur et ses saints s’étaient faits un peu plus hésitants et un peu plus conciliants, où en serions-nous ? Où serions-nous allés ? S’Il avait esquivé les affrontements avec les juifs pour éviter sa Passion, nous serions tous en train de courir vers l’enfer ! Si notre chère Jeanne n’avait pas été aussi forte, nous serions tous devenus protestants ! Si Monseigneur Lefebvre, mécontent du Concile mais résigné quand même, n’avait fondé sa Fraternité et n’était allé jusqu’au sacres de 1988, que resterait-il de la vérité catholique ? Nous serions tous modernistes !
Nous sentons bien, à l’évocation de l’exemple du Dieu qui s’est incarné pour nous sauver comme à l’évocation de ses saints que notre amour de la vérité est finalement le cœur de toutes les existences et que l’on ne peut transiger avec la vérité.
Car Dieu est vérité. Et celui qui aime Dieu par-dessus tout aime donc la vérité par-dessus tout et, s’il aime la vérité par-dessus tout, il haït l’erreur et l’hérésie et il ne peut supporter que l’on biaise avec la vérité. Le peu de détestation que l’on a de l’erreur n’est en réalité que l’envers du peu d’amour que l’on a de la vérité. Plus l’homme aime Dieu, plus il devient ennemi du mensonge. Il déteste comme la peste les formules qui énoncent mal qui est Dieu et ce que sont les mystères chrétiens sous le prétexte de ne pas vouloir contrister ceux qui ne croient pas car l’honneur de Dieu demande de ne jamais avoir honte de dire Dieu et les mystères divins comme ils le sont. Il déteste ces textes du concile Vatican II qui, sous un motif spécieux, celui de plaire au monde et aux fausses religions, ont gravement falsifié la doctrine de vérité.
Plus la vérité est aimée – et je parle de cette vérité par excellence qui est celle de la foi catholique – plus elle influera toute l’existence de celui qui aime la vérité. Elle se traduira dans toute son existence. L’amour de la vérité – et ses corollaires qui sont la haine de l’erreur, de l’hérésie et du mensonge- se trouvera à l’origine de tout ce qu’il entreprendra et il mettra toute sa conscience à ne pas contredire la vérité qu’il aime par des comportements, par des actes, par des marchandages qui lui sont contraires. Etant donné que cette vérité est celle de Jésus-Christ, il est normal que cet amour de la vérité lui vaille également de terribles inimitiés, des détestations et des haines de la part du monde, acharné à lutter contre les amis de Jésus-Christ. Si le maître a été traité ainsi, comment les vrais disciples du Maître seraient-ils traités différemment ? Il n’est nul besoin de les rechercher ; elles se font d’elles-mêmes. Plus l’amour de Jésus-Christ grandit dans une âme, plus la détestation de l’esprit du monde pour cette âme et de cette âme pour l’esprit du monde s’accroît également. A l’instar de notre divin Sauveur, elle se trouve dans le monde, à son tour, comme un signe de contradiction.
III) Imitons Jeanne par la fidélité à notre Foi, gage de la vérité de notre vie.
En ces temps d’apostasie, permettez à un cœur de prêtre, à un cœur de pasteur, qui aura à rendre compte devant Dieu du troupeau qui lui a été confié de vous exprimez le fond de ses préoccupations pour vous tous. Je vous ai donc dit par-dessus tout qu’il faut aimer la vérité.
Cet amour de la vérité s’oppose au scepticisme, au relativisme, au subjectivisme de notre époque. Ces termes sont relativement équivalents dans la réalité.
Le scepticisme est cette attitude de l’esprit qui affirme l’incapacité de l’homme à atteindre la vérité au-delà des apparences et des phénomènes qui l’entourent. L’homme sceptique considère à l’avance tout effort de recherche du vrai comme stérile et voué à l’échec. Il se réfugie dans cette commode position qui consiste à se placer – il le pense au moins- au-dessus des questionnements les plus fondamentaux qui existent au fond de tout homme, pour ne jamais prendre parti. Il s’estime d’une sagesse raffinée à rester dans son doute permanent et à se moquer de toutes les quêtes de l’esprit, surtout si elles sont d’ordre philosophique et religieuse, pour parvenir à la vérité.
Le sceptique vit le temps qu’il a à passer sur la terre dans une sorte d’hébétude et de démission mentale qui se satisfait des lieux communs et des platitudes, du prêt à penser et des slogans déversés par les communications de masse. Si vous vous essayez à lui faire partager l’une de vos convictions, si vous introduisez quelque argumentation, il vous fait regretter la salive que vous avez dépensée par des formules définitives telles que « c’est ta vie » ou bien « c’est ta vérité » ou encore un « je respecte ». Tels sont quelques-uns des apophtegmes préférés des sceptiques et le plus haut degré de leur sagesse. Il n’est plus pour eux ni vérité ni erreur.
Ils vivent leur vie au gré de ces modes et de ces tendances et le balancement qui fait passer régulièrement notre pays d’un faux tribord à un vrai bâbord constitue l’éventail maximal du déploiement de leurs idées. C’est ainsi que le sceptique fut à un moment contre la contraception mais en faveur du divorce. Puis il fut contre l’avortement mais pour la contraception. Après cela, il devint pour l’avortement mais contre son remboursement par la sécurité sociale. Il accepta ensuite ce remboursement mais trouva quand même un peu exagéré la promotion du péché contre nature. Mais, finalement, il trouva aussi que chacun était libre de faire comme il voulait tout en s’opposant au projet de loi sur l’euthanasie car il commençait à prendre de l’âge. Il avala ensuite l’adoption des enfants par les pédérastes et se résigna à l’euthanasie. Son hésitation sur la question du « gender » ne durera pas, le temps de quelques campagnes médiatiques qui emporteront son adhésion.
Sa vérité, à lui, ce sont quelques formules qu lui plaisent parce qu’elles sont assez bien acceptées par le consensus de ses pairs, parce qu’elle permettent le « vivre ensemble » et qu’elle ne le contraignent pas trop. Mais le saint patron des sceptiques, c’est Ponce Pilate lui-même qui répondit au Fils de Dieu qui lui expliquait qu’Il était venu pour rendre témoignage à la vérité sa terrible question qui n’attendait aucune réponse : « Qu’est-ce que la vérité ? » Et il tourna les talons. Voilà le scepticisme !
J’ai assisté un jour dans un TGV à une scène qui m’est restée à la mémoire, tant elle me semblait révélatrice et significative de la perversion active de ce scepticisme. Des parents s’y trouvaient avec leur petit garçon peut-être âgé de cinq ans qui, un instant, quitta des yeux l’écran de son ordinateur pour admirer l’admirable paysage de la Provence que nous traversions. Et, cet enfant, un frère du « Petit Prince », devant la beauté de ces montagnes et de ce ciel beau, tourna ravi les yeux vers ses parents pour leur demander qui avait bien pu faire le ciel et les montagnes. La belle et légitime question ! Mais les parents de cet enfant étaient des sceptiques. Ils rirent, fort gênés de cette question sonore qui avait retenti dans la voiture avant de s’empêtrer dans une sentencieuse explication sur le big bang. Le petit n’y comprit rien et reprit bien vite l’ordinateur qu’il avait un instant délaissé. Le cœur désolé, je ne pus que réciter un « Je vous salue Marie » pour cette petite âme dont la naturelle interrogation avait été repoussée et bafouée.
Notre Foi, quant à elle, doit devenir une Foi vive, suffisamment forte pour nous presser de placer toute notre vie de chaque jour sous son rayonnement. Ce sont nos prières de chaque jour, notre vie sacramentelle, les retraites que nous prenons le temps d’aller faire. C’est le souci d’éviter les comportements, les loisirs, les tenues du monde. Nous devons exprimer la dignité qui est celle de notre âme et de notre corps, temple du Saint-Esprit, par la manière convenable avec laquelle nous nous vêtons. Nous devons honorer la distinction que Dieu a faite entre les hommes et les femmes en portant des vêtements qui expriment cette distinction. Enfin, nous ne devons pas être des occasions de péchés les uns pour les autres par tes tenues indécentes qui provoquent au péché.
Je ne veux pas dresser maintenant une liste de recommandations. Je voudrais simplement que nous demandions, les uns pour les autres, cet esprit de notre chère Jeanne. Je crois que j’en vois quelques beaux rejetons quelques fois lorsque j’observe la foi qui meut la vie de nos familles chez qui la vie chrétienne, simple, modeste et robuste est entièrement fondée sur le Christ.
Je l’ai vue également ces derniers mois lorsque des centaines de jeunes gens saisis par une sainte indignation n’ont pas accepté, méprisant toute autre considération humaine, de voir l’honneur de Notre Seigneur Jésus-Christ bafoué et ils sont allés jusqu’au bout de tout ce qu’ils pouvaient faire pour que cesse le scandale. Je pense que notre chère Jeanne n’aurait pas été la dernière mais plutôt la première.
Qu’est-ce que vous en pensez ? N’est-ce pas le plus bel esprit français que celui de notre chère Jeanne ? Et n’est-on pas dans le lieu le plus indiqué et en une journée tout indiquée pour demander à notre chère Jeanne de reconstituer son armée et de lui demander d’en reprendre la tête. Imaginez que cet esprit devienne celui de toute la Tradition et que nous soyons les uns et les autres mus par la même passion de servir Dieu que notre chère Jeanne, que nous fassions en Dieu la même confiance qu’elle ? Dieu le veut, Charlemagne le veut, notre chère Jeanne le veut.
C’est ce que nous demandons de tout notre cœur, pour nous tous, au Cœur Douloureux et Immaculé de Marie : qu’elle nous remplisse de l’esprit de notre chère Jeanne !
Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, Ainsi-soit-il.
Abbé Régis de Cacqueray