Né en Pannonie, actuellement la Slovénie, et mort vers 525 à Lérins.
Saint Antoine[1] naquit en Pannonie Inférieure, ancienne province romaine correspondant à la partie septentrionale de la Croatie aux confins de la Hongrie. Notre grand saint Martin, au siècle précédent, était originaire de Pannonie.
Saint Antoine était fils d’un notable dénommé Secondin, et avait huit ans lorsque son père décéda. Son oncle paternel était l’évêque de Constance, cité pour lors en royaume burgonde, aux confins de l’Alémanie.
Saint Séverin, qui avait été moine dans l’Empire d’Orient, vint au milieu du cinquième siècle évangéliser le Norique et la Bavière, à l’ouest de la Pannonie, rencontra le petit Antoine, vit en lui les bénédictions du Ciel et prophétisa qu’il deviendrait un grand serviteur de Dieu.
Saint Séverin décéda le 8 janvier 482, avant que toutes ces contrées ne soient dévastées par les Huns qui donneront leur nom à la future Hongrie.
Saint Antoine, quant à lui, gagna, vers 482, la cité de Constance auprès de son oncle. De là, il traversa l’Helvétie pour gagner la Valteline, région italienne à l’est du lac de Côme, où se trouvait Marius, prêtre renommé sous la conduite duquel il crût dans la vertu.
Comme on voulut l’élever aux Ordres sacrés, il s’enfuit de là sur une montagne alpine du Milanais, non loin de Côme, semble-t-il, où se trouvait le tombeau de saint Fidèle, soldat martyr le 28 octobre 304, vénéré par deux ermites qui admirent saint Antoine dans leur ermitage.
Les deux ermites décédèrent et saint Antoine demeura à l’ermitage dans le jeûne, la prière, sans se ménager de repos.
Un jour, un homme habillé en ermite lui demanda et reçut l’hospitalité. Dieu fit voir à saint Antoine qu’il s’agissait d’un scélérat qui fuyait la justice, aussi Antoine le renvoya.
La réputation que saint Antoine eut auprès des visiteurs l’obligea à se retirer encore plusieurs années sous une roche. Là encore il fut découvert, et on accourut de toutes parts…
Il se dirigea alors vers le monastère de Lérins. Grâce à la clôture monastique, les populations ne pouvaient plus le solliciter.
Les cénobites admirèrent en saint Antoine la perfection de sa vie qui manifestement les surpassait. Après deux années passées au monastère de Lérins, Antoine rendit son âme à Dieu un 28 décembre, vers l’année 520[2]. Ce jour étant devenu la fête des saints Innocents, le diocèse de Fréjus fête, selon le rite traditionnel, saint Antoine de Lérins le 30 décembre.
Saint Antoine est nommé au Martyrologe Romain qui mentionne sa célébrité en raison de ses miracles.
Saint Magnus Félix Ennode, évêque de Pavie de 514 jusqu’à son décès le 17 juillet 521, et grand poète, eut le temps d’écrire la vie de saint Antoine de Lérins. Le monastère de Lérins relate aussi dans sa chronique la vie de ce saint cénobite.
Abbé L. Serres-Ponthieu
- Plusieurs saints Antoine illustrèrent l’Histoire : souvenez-vous d’abord du saint prêtre Antoine qui baptisa saint Tropez sous Néron, Etoile de la Mer de mai 2013 ; les plus connus sont saint Antoine d’Egypte, Abbé fêté le 17 janvier, et, saint Antoine de Padoue, né à Lisbonne, fêté le 13 juin. [↩]
- A cette époque, saint Cyprien était évêque de Toulon, et saint Césaire, archevêque d’Arles.[↩]