Né vers 496 près d’Autun, et mort le 28 mai 576 à Paris.
Saint Germain est né près d’Autun vers l’an 496, d’Eleuthère et Eusébie, riches et catholiques, quoiqu’Eusébie ait essayé de le perdre en prenant des « remèdes » pour ne pas avoir trop d’enfants. Elle le maltraitera par la suite. Une sienne grand’mère alla jusqu’à tenter de l’empoisonner… Son cousin prêtre, Scapilion, l’éduqua chrétiennement à Luzy. Habitant à une demi-lieue de l’église, Germain ne manquait pas à matines et à la Messe.
Saint Agrippin, évêque d’Autun, l’incorpora dans le clergé, l’ordonna diacre puis, trois ans après, prêtre. St Nectaire le nomma abbé du monastère de St-Symphorien près d’Autun. Lorsque les cénobites se reposaient, il passait une partie de la nuit en prières. Libéral envers les pauvres, les cénobites s’en plaignaient, quoique Germain, par sa prière, obtenait chaque fois un approvisionnement providentiel ; toutefois ils amenèrent l’évêque à l’emprisonner, mais les portes de la prison se rouvrirent et il attendit la bénédiction de l’évêque pour en sortir. Un jour, le monastère menaçait de s’embraser quand il jette de l’eau bénite en signe de croix en chantant Alleluia sur le feu qui s’éteignit net.
Il alla à Châlons exhorter le roi Thibert à se préparer à la mort qui arriva en 548.
Germain portait continuellement sur lui une image de la Sainte Vierge. Il racheta un esclave et convertit son maître. Le démon s’acharna souvent sur Germain en raison de sa sainteté.
Appelé par Childebert à Paris, il en devint évêque en 555. Il était en prières de neuf heures du soir jusqu’à matines. Il recevait des pauvres à sa table et y faisait lire quelque livre pieux. Il réforma les mœurs des parisiens jusqu’à celles du roi Childebert. Il alla à Celles auprès du roi Childebert, malade, passa la nuit en prières puis au matin imposa les mains au roi aussitôt guéri. Les habitants de Meudon guérirent d’une contagion en mangeant du pain que Germain avait béni. Un religieux guérit en baisant une lettre du saint. Une aveugle, Gertrude, recouvra la vue en l’invoquant. Il ressuscita le corps d’Attila, favori du roi, en lui jetant de l’eau bénite, et, de façon similaire, un enfant. Un prêtre que Dieu avait puni de paralysie pour avoir travaillé le dimanche, fut inspiré de se confesser à Germain qui le guérit en l’oignant d’huile sainte. Il bénit un champ qui avait été ravagé par des ours ; le lendemain, tous ces ours furent trouvés morts. Lorsqu’il trouvait une église fermée, il arrivait qu’un signe de croix suffît à l’ouvrir.
Germain obtint de Childebert un édit qui acheva de renverser les idoles du royaume et proscrivit les danses et autres divertissements qui profanaient les jours de dimanche et de fêtes.
En 558, Childebert donna à Germain les terres de la vallée qui aujourd’hui est celle de Camps-la-Source[1].
Eusébie ira mourir dans les bras de son fils.
Le roi Clotaire héritant de Childebert, vint s’installer à Paris où il dédaigna Germain de sorte que le roi, puni de maladie, convoqua Germain pour appliquer le manteau du saint aux membres endoloris, ce qui aussitôt le guérit.
Allant en 560 au sacre de Félix, évêque de Bourges, Germain convertit un juif, exorcisa sa femme et la convertit ensuite.
Germain participa au concile de Tours du 17 novembre 565, lequel interdit à tout évêque qui avait été marié d’approcher sa femme, interdit l’entrée d’une femme dans un monastère masculin, stipule que la Réserve eucharistique devait être placée sous la Croix d’autel, et que le sanctuaire devait être interdit aux laïcs, excepté pour communier ou prier.
Germain dut excommunier le roi Caribert et sa concubine, religieuse, pour adultère, lesquels moururent peu après en 567.
Le roi Chilpéric provoqua son frère Sigebert au combat et fut vaincu. Sur les conseils de sa femme Brunehaut, Sigebert voulut poursuivre son frère pour l’anéantir. Germain écrivit en vain à Brunehaut pour l’en dissuader ; aussi avertit-il le roi Sigebert : « Si vous pardonnez à votre frère, vous reviendrez vainqueur ; si, au contraire, vous méditez de lui ôter la vie, la justice divine vous frappera, et la mort vous empêchera d’exécuter votre projet. » En effet, le premier février 575, deux sicaires dépêchés par Frédégonde, épouse de Chilpéric, tuèrent, à Vitry, Sigebert, parti en guerre.
Germain composa un livre intitulé « Explication de la liturgie » qui développe la liturgie gallicane (originaire d’Orient et proche de la liturgie romaine).
Germain fut prévenu du jour de son décès qui survint le 28 mai 576. Selon son désir, son corps reposa à la chapelle St-Symphorien au bas de l’église St-Vincent ; au transport de son corps, au passage d’une prison, le poids du cercueil devenait insupportable tant que les prisonniers n’étaient pas libérés ; à son tombeau, des aveugles recouvrèrent la vue et des sourds l’ouïe. Son corps fut transféré à l’église St-Vincent en 754 en présence du roi Pépin et de son fils Charles (Charlemagne), lequel, âgé de sept ans, fut frappé des miracles qui s’y réalisèrent. Ces reliques furent soustraites au pillage des Normands, mais profanées en mars 1793 par les révolutionnaires…
Abbé Laurent Serres-Ponthieu
- Le quartier de cette vallée était « la Source de Landréou », aujourd’hui appelé « la Présidente », habité à l’époque romaine, avant que n’existât le village de Camps. La vallée devint propriété du diocèse de Cavaillon ; de l’abbaye St-Victor en 1017 ; de la famille Bellon de Ste-Marguerite en 1612 ; de Mgr Louis Duchaine en 1653 qui appela le domaine la « Présidente » parce que son père était président du parlement d’Aix ; de la famille Gamerro en 1797. C’est pourquoi le diocèse de Fréjus célèbre saint Germain.[↩]