Né vers 430 en Avignon, et mort en 510 à Barjols.
Saint Marcel, naquit en Avignon, fils d’un sénateur de cette cité. Il suivit son frère aîné, saint Pétrone, au monastère de Lérins. Pétrone étant devenu évêque de Die [1] vers 450, Marcel suivit son frère pour lui prêter son concours.
Pétrone décéda le 10 janvier 463, quelques jours après avoir ordonné diacre son frère Marcel. La majorité du clergé et du peuple de Die choisit Marcel pour succéder à son frère, tandis qu’une minorité du clergé et de l’aristocratie locale s’était prononcée pour un prêtre arien [2] intrigant et soutenu par Gondioc [3], roi arien des Burgondes, qui vient d’étendre sa puissance jusqu’à la Drôme. Cette faction faisait valoir qu’il s’agissait encore d’un moine provençal qui, de surcroît, succédait à son frère. Cependant le saint diacre s’enfuit par humilité dans une montagne sur l’autre rive de la Drôme, mais une forte expédition le retrouva au bout de douze jours de recherche, et l’escorta jusqu’à Die le protégeant de la faction adverse qui se réduisit à lui lancer des pierres lors de la traversée de la Drôme, faute de pouvoir s’emparer de lui. Saint Mamert, archevêque métropolitain de Vienne depuis 461, voulut empêcher l’essor de l’arianisme et vint confirmer l’élection de Marcel et l’ordonna prêtre et évêque de Die. Au cours du sacre, une colombe apparut et voltigea autour de la tête du nouveau prélat et l’accompagna jusqu’à la chaire épiscopale. Ce sacre fut reproché pour avoir lésé la prérogative de l’archevêque métropolitain d’Arles. Sur la dénonciation du roi Gondioc, le pape saint Hilaire 1er envoya une lettre de blâme à saint Mamert, et une autre, du 10 octobre, à l’archevêque d’Arles demandant qu’un concile fît une enquête. Le 24 février 464, le pape déclare vouloir user d’indulgence, ne contestant point que Marcel pût être méritant, car Mamert et Marcel auraient dû être déposés.
Néanmoins, la faction réfractaire réussit à se saisir de saint Marcel et à l’enfermer dans un cachot. Puis, Gondioc le libéra du cachot pour l’exiler. Le fils du roi eut alors une violente maladie ; or saint Marcel, sans jamais réduire sa miséricorde, pria et obtint sa guérison. Confondu, Gondioc reconnut ses fautes, et rétablit Marcel à Die.
En 477, Marcel fut intercepté par les Wisigoths qui venaient d’envahir la Provence où Marcel pouvait se trouver pérégriner non loin de Die. Ils le menèrent captif à Arles [4], puis dans le pays de Couserans dans les Pyrénées d’où il ne semble libéré qu’en 484, à la mort d’Euric, roi des Wisigoths.
Sur ses vieux jours, il voulut faire un pèlerinage à Rome ; au retour, il tomba malade au monastère St-Maurice, près de Barjols, où il décéda le 10 avril 509, ayant été évêque de Die quarante-six ans. Saint Grégoire de Tours le nomme au sein de sa Gloire des confesseurs en une simple citation : Marcel, évêque de Die. L’huile de la lampe allumée sur son tombeau sert de remède aux malades. Le Martyrologe Romain le cite en ces termes : A Die, en Dauphiné, saint Marcel, évêque, que ses miracles ont rendu célèbre.
La cathédrale de Die reçut une partie des reliques de l’église collégiale de Barjols, laquelle avait pris pour nom titulaire St-Marcel. Barjols fut envahie en 1562 par les calvinistes qui brûlèrent les reliques de saint Marcel et jetèrent ses cendres au vent. Pie IV, pour consoler Barjols de ce sacrilège, accorda une indulgence plénière aux pèlerins pénitents qui prieraient dans la collégiale le premier dimanche après Pâques. L’autel sur lequel saint Pétrone, et par conséquent saint Marcel, célébraient la Messe était conservé dans l’église cathédrale de Die jusqu’en 1567 lorsque les calvinistes incendièrent et les reliques, et la cathédrale.
Le pape Pie IX approuva le culte envers saint Marcel dans les diocèses de Valence et de Fréjus.
Sant Marceu, Sant Marceu,
Lou beu jour qu’es nosta festo,
Sant Marceu, Sant Marceu,
O Barjols rén de tant beu !
Lei tripeto vendran lein.
Abbé L. Serres-Ponthieu