Le Cardinal Burke propose une sorte d” « ultimatum » pour la correction formelle du Pape

Note de la rédac­tion de La Porte Latine :
il est bien enten­du que les com­men­taires repris dans la presse exté­rieure à la FSSPX
ne sont en aucun cas une quel­conque adhé­sion à ce qui y est écrit par ailleurs.

Le Cardinal Burke a décla­ré dans une inter­view à LifeSiteNews « quand vous êtes insul­té pour avoir défen­du la véri­té, cela ren­force votre atta­che­ment à l’Eglise ».

Après l’Epiphanie, si le Pape s’obs­tine à refu­ser de répondre aux dubia des car­di­naux sur l’in­ter­pré­ta­tion d’Amoris Laetitia, le Cardinal Burke cor­ri­ge­ra publi­que­ment le Pape, en uti­li­sant une forme très simple ; une façon de pro­té­ger cette fonc­tion papale et son exer­cice. Tout cela se fait dans le res­pect abso­lu pour la fonc­tion du Successeur de Saint Pierre. 

19 Décembre 2016

Au cours d’un entre­tien avec LifeSiteNews, le Card. Raymond Burke a évo­qué un calen­drier pos­sible pour la « cor­rec­tion for­melle » (1) du Pape François s’il s’obs­ti­nait à refu­ser de répondre aux cinq dubia pré­sen­tés par quatre car­di­naux dans le but d’é­clair­cir les points les plus contro­ver­sés d’Amoris Laetitia.

« Il faut que ces dubia obtiennent une réponse parce qu’ils touchent aux fon­da­tions mêmes de la vie morale et à l’en­sei­gne­ment constant de l’Eglise sur le bien et le mal ain­si que sur plu­sieurs réa­li­tés sacrées comme le mariage, la Sainte Communion, etc. » a décla­ré le Cardinal par téléphone.

« Naturellement nous sommes dans les der­niers jours pré­cé­dant la Nativité solen­nelle de Notre Seigneur, puis il y aura l’Octave de Noël et les célé­bra­tions du début de la nou­velle année – le mys­tère de la nais­sance de Notre Seigneur et son Epiphanie – donc cela aura pro­ba­ble­ment lieu quelque temps après cela. »

Le Cardinal, qui a été nom­mé par le Pape à la tête de l’Ordre de Malte (2) a affir­mé que la forme que pren­drait cette cor­rec­tion serait « très simple ».

« Ce sera direct, même si les dubia le sont déjà. Seulement, dans ce cas, nous ne pose­rons plus de ques­tions mais nous confron­te­rons les affir­ma­tions d’Amoris Laetitia qui sont sources de confu­sion avec l’en­sei­gne­ment et la pra­tique constante de l’Eglise, cor­ri­geant de ce fait Amoris Laetitia. » a‑t-​il déclaré.

L’exhortation Amoris Laetitia a pro­vo­qué une grande confu­sion dans l’Eglise depuis sa publi­ca­tion en avril à cause de son amigüi­té sur plu­sieurs ques­tions morales impor­tantes. Cette confu­sion a mené plu­sieurrs évêques et plu­sieurs confé­rences épis­co­pales à inter­pré­ter le docu­ment de façon par­fois contraires à ce que dit l’Eglise en matière de mariage, de sexua­li­té, de conscience et de récep­tion de la Sainte Communion.

Par exemple, les évêques de Buenos Aires et Mgr McElroy de San Diego ont inter­pré­té le docu­ment comme une auto­ri­sa­tion à per­mettre aux catho­liques divor­cés, civi­le­ment rema­riés et vivant en état d’a­dul­tère à rece­voir la com­mu­nion dans cer­tains cas. Le Pape a lui-​même écrit aux évêques de Buenos Aires pour les féli­ci­ter en affir­mant qu’il « n« y avait pas d’autre inter­pré­ta­tion ».

Le Cardinal Burke ain­si que les Cardinaux Brandmüller, Caffarra et Meisner ont donc ensuite envoyé cinq dubia, des ques­tions deman­dant une réponse claire par oui ou par non en sep­tembre afin de deman­der au Pape d’ap­por­ter la clar­té sur la confor­mi­té de cette exhor­ta­tio­na avec l’en­sei­gne­ment moral de l’Eglise. Comme le Pape n’a­vait tou­jours pas répon­du deux mois plus tard, les car­di­naux ont ren­du leurs ques­tions publiques. Ce n’est qu’en­suite que le Cardinal Burke a dévoi­lé qu’un acte de cor­rec­tion for­melle (3) serait néces­saire au cas où le Pape refu­sait de cla­ri­fier son exhortation.

Même si un tel acte de cor­rec­tion for­melle est rare dans l’his­toire de l’Eglise, il n’est pas sans précédent.

Au XIVe siècle, le Pape Jean XXII avait été publi­que­ment contre­dit par des car­di­naux, des évêques et des théo­lo­giens laïcs après avoir nié la doc­trine affir­mant que les âmes des justes étaient admises à la vision de Dieu tout de suite après leur mort, ensei­gnant au lieu de cela qu’elles devaient attendre la résur­rec­tion à la fin des temps. Le Pape Jean avait ensuite rec­ti­fié sa posi­tion, en par­tie grâce à une lettre com­mune rédi­gée par des théo­lo­giens de l’Université de Paris qui, tout en pro­fes­sant leur obéis­sance totale au Pape, expri­mait clai­re­ment que son ensei­gne­ment contre­di­sait celui de la foi de l’Eglise.

Le Card. Burke avait décla­ré que cette pro­cé­dure de cor­rec­tion de l’er­reur d’un Pape état « une façon de pro­té­ger cette fonc­tion et son exer­cice ». « Tout cela se fait dans le res­pect abso­lu pour la fonc­tion du suc­ces­seur de saint Pierre » a‑t-​il déclaré.

Sources : LifeSiteNews /​Le Suisse romain /​ La Porte Latine du 20 décembre 2016

Notes de La Porte Latine

(1) Cardinal Burke sug­gests time­line for ‘for­mal cor­rec­tion’ of Pope Francis (www​.life​si​te​news​.com)
(2) Il s’a­git plus d’un limogeage- des­ti­tu­tion – qu’une nomi­na­tion… Lire à ce sujet : Le limo­geage d’un grand car­di­nal, par R. de Mattei du 11 novembre 2014 et Mgr Ricca pro­mu, Mgr Burke déchu : dis-​moi qui tu fré­quentes, je te dirai qui tu es… du 23 jan­vier 2015
(3) « It was after this that Cardinal Burke dis­clo­sed that a for­mal act of cor­rec­tion would be neces­sa­ry, if the Pope refu­sed to cla­ri­fy the mea­ning of his exhor­ta­tion »