Abbé Régis de Cacqueray,
Supérieur du District de France
Paris, le 8 décembre 2011
L’aboutissement de notre procession de l’Immaculée Conception en face du théâtre du Rond-Point, où se trouve jouée la pièce « Golgotha picnic » de Rodrigo Garcia, constitue un point d’orgue. Le point d’orgue de cette très forte mobilisation et de cette montée en puissance de la réaction catholique française contre les spectacles blasphématoires qui n’ont pas cessé de se succéder en France depuis le piss Christ d’Avignon, au printemps dernier, jusqu’aux actuelles pièces de Castelluci et de Rodrigo Garcia.
Procession et confrontation.
La procession de ce soir symbolise, de la façon la plus saisissante qui soit, la véritable confrontation que nous sommes en train de vivre, au niveau le plus profond où elle se situe. Nous ne nous trouvons pas dans une lutte humaine pour une recherche de pouvoir ou d’influence. Les agents d’opinions qui recherchent des explications partisanes ou politiciennes à cette réaction se trompent lourdement car il ne s’agit vraiment pas de cela.
Bien que nous n’en ayons qu’une très faible perception, nous nous trouvons, en réalité, tous engagés dans le seul vrai combat qui soit, celui qui domine et qui transcende toute l’histoire des siècles. Ce combat, on peut le résumer ainsi : pour ou contre Notre Seigneur Jésus-Christ. C’est vraiment Lui et Lui seul, comme l’avait si bien prophétisé le vieillard Siméon au temple de Jérusalem, qui est l’unique signe de contradiction sur cette terre.
Ne croyons donc pas qu’il existe trois camps. Il n’en existe que deux, celui de Jésus-Christ et de la sainte Eglise Catholique d’une part ; celui du diable qui cherche à dévorer les âmes, comme un lion rugissant, pour les faire tomber dans le péché, les y maintenir et les précipiter en enfer, d’autre part. D’un côté, il y a l’amour infini de Dieu qui veut sauver les hommes par les mérites et le sang de son Fils Jésus-Christ, et ceux-ci leur sont communiqués par la médiation universelle de la très sainte Vierge Marie. De l’autre, il y a la haine, la haine de tout ce qui est vrai, de tout ce qui est bien et de tout ce qui est beau, l’apologie du vice et du péché, du mensonge, du meurtre et du suicide. Le camp de la neutralité n’a jamais existé et il n’existera jamais. Chaque acte libre de l’homme l’engage dans un sens ou dans un autre, mais toujours dans un positionnement qui se fait par rapport au Christ, soit pour se rapprocher de Lui, soit pour s’en éloigner.
La seule chose que l’on puisse encore ajouter au rappel de ce fond de scène de toute l’histoire de l’humanité, c’est que les hommes, tant qu’ils sont sur la terre, demeurent libres, libres jusqu’au dernier instant ou de se convertir à Jésus-Christ ou de le rejeter. Ils peuvent passer d’un camp à l’autre, du bon vers le mauvais comme du mauvais vers le bon. Ils peuvent brutalement verser de l’un à l’autre mais, souvent, leur cheminement se fait plutôt par petites touches presque insensibles.
Rien n’est donc jamais perdu mais rien n’est également gagné tant que nous sommes ici-bas. Aussi, nul ne doit jamais tomber dans le désespoir puisque Dieu est infiniment miséricordieux. Mais nul ne doit se montrer présomptueux car celui qui compte sur ses seules forces se laissera certainement emporter par le vent des tentations. Judas, d’ami de Notre Seigneur, est ainsi devenu son ennemi. Quant au bon larron, de bandit de grand chemin qu’il était, il a demandé pardon de ses fautes et le Seigneur les lui a remises sur l’instant.
Demande de prières :
Cette incroyable liberté, qui est l’apanage sur cette terre des membres de la race humaine, doit cependant nous placer en garde contre nous-mêmes et nous maintenir dans l’humilité car nous sommes bien faibles et nous restons de pauvres pécheurs. Par ailleurs, elle nous fait un devoir de prier pour tous ceux qui nous entourent car chacun d’entre les hommes possède en lui-même une âme chérie de Jésus-Christ et une conscience qui lui permet de discerner le bien du mal, une liberté pour pouvoir avancer sur les sentiers de la vertu et se garder du péché.
Nous n’oublierons donc pas de prier pour tous ceux qui sont ici présents sur cette place ce soir, à commencer par les membres des forces de police. Je crois qu’ils savent bien qu’ils n’ont rien à craindre de nous. Ce n’est pas nous qui apprenons à nos enfants à tirer des grenades sur un innocent ou à caillasser son visage. Cette scène indigne, où l’on instrumentalise des enfants de dix ans pour leur faire tirer des grenades factices sur un innocent, c’est dans l’œuvre de Castelluci qu’on la trouve. Membres des forces de police, les lendemains qui déchantent, les policiers agressés et les banlieues ensanglantées sont concoctés par cette contre-culture contemporaine qui méprise tout ordre et récuse toute finalité.
Ce n’est pourtant pas pour cela que nous refuserons de prier pour le directeur de cette salle de spectacle lui-même et pour les acteurs qui se trouvent sur la scène, dans le théâtre, ainsi que pour nos contre-manifestants. Le Christ a versé son sang pour chacun d’eux. Il veut qu’ils se convertissent et Il veut que nous Lui demandions leur conversion. Nous recommandons en particulier aux acteurs qui jouent cette pièce de théâtre la lecture de la vie de saint Genès. C’était un comédien païen qui jouait le rôle d’un baptisé pour se moquer des chrétiens. Au moment de son faux baptême, Genès eut une vision du Christ et il crut. Ayant alors confessé la Foi, il fut torturé et décapité en 303. Il est aujourd’hui le patron des comédiens. Nous prions pour que cet exemple fasse des émules parmi eux. C’est avec joie que nous les confesserons et que nous les baptiserons.
Derrière la liberté de penser, le satanisme :
Une fois que l’on s’est remémoré les vérités de l’histoire de notre Salut, il est aisé de comprendre que ces différents spectacles contre lesquels nous protestons depuis plusieurs mois n’ont pas été conçus par hasard, que la concentration du mépris, de la dérision et de la haine sur la seule personne du Christ n’est pas anodine. Ces spectacles n’ont pas pour seul objectif de faire tourner en bourriques les catholiques, de faire monter leur colère et d’attendre qu’ils finissent pas s’épuiser sous la multiplication des outrages qui sont portés.
Leurs auteurs, les directeurs de théâtre, les acteurs de ces spectacles, ceux qui vont y assister se rengorgent d’être des hommes à l’esprit indépendant, affranchis de toutes les vieilles lunes de la religion, capables de parler librement de toutes choses. Ils affirment haut et fort qu’ils veulent pouvoir parler librement de n’importe quel sujet, y compris du Christ et de la religion sans avoir à demander l’autorisation de qui que ce soit pour le faire. Ils se disent fiers de leur libre-pensée.
Mais, je pose la question : est-ce bien la réalité ? La liberté de créativité et d’expression qu’ils disent défendre est-elle vraiment l’ultime principe qui les guide ? Nous ne le croyons pas ; nous ne le croyons plus si nous l’avons jamais cru. Mais peut-être que ces hommes, eux, se croient persuadés d’être des hommes libres ?
Nous leur disons, quant à nous que, de la même manière qu’ils nous estiment abrutis par les dogmes du Catholicisme, nous pensons qu’ils sont des ilotes et des serviteurs, avec plus ou moins de conscience, non pas de la libre pensée, mais du satanisme. Ils s’en défendront peut-être et ils se récrieront.
Mais s’ils s’en défendent et qu’ils se récrient, ils se trouvent alors dans la nécessité de devoir se justifier des spectacles qu’ils proposent dans leurs salles car nous n’allons pas avoir trop de mal à démontrer que c’est bien une religion, dont le nom est « le satanisme » qui se trouve l’inspiratrice de ces spectacles. La libre-pensée, cette libre-pensée dont ils se prévalent, loin d’en faire des hommes libres, en fait les hommes liges de l’enfer. On devrait appeler cette pensée la « pensée-lige », la « servile-pensée », non pas la libre-pensée.
Nous irons vite. Nous allons donner des signes, des exemples et des preuves de cette dimension religieuse radicalement inversée qui est la véritable source d’inspiration de l’anti-art contemporain. Sur vos scènes, c’est le culte du diable que vous célébrez, vous y cultivez un satanisme réel, un satanisme qui a été publiquement avoué. Ce soir, nous voulons arracher le masque de cette libre-pensée que vous affichez pour dénoncer la présence de ce satanisme subventionné qui se tient dans vos théâtres devenus, pour l’occasion, des temples sataniques.
En effet, derrière la façade parfaitement hypocrite des propos de Serrano, de Castelluci qui seraient des chrétiens en recherche, ou de Garcia qui serait un chrétien déçu, il y a tout autre chose qui se trouve présent. Ils protestent les uns et les autres n’avoir pas voulu offenser les chrétiens et ils se lamentent sur la nullité du niveau intellectuel et artistique des catholiques espagnols ou français, et bientôt des belges, bornés, qui resteraient hermétiques devant leur œuvres. (Ce sont ces catholiques que le cardinal Vingt-Trois, avec l’aménité bien connue qu’on lui sait, a appelé « les idiots sympathiques ») – La vérité est tout autre. Reprenons quelques faits ou quelques propos.
Eu égard aux nombreux enfants qui sont présents, je n’entrerai pas dans les explications du choix que Serrano a fait d’emprisonner et d’immerger le Christ dans le flacon de son urine. Il suffit d’avoir rappelé le fait. Croyez-vous que ce qu’aucun homme n’admettrait pour lui-même ou n’admettrait pour un autre, aurait été réservé au seul Christ par le plus grand des hasards ?
Je passerai également vite sur les scènes d’une violence insoutenable de la pièce de Castelluci où l’on a instrumentalisé des enfants de dix ans pour leur faire jeter ces grenades factices contre le visage du Christ avant que ce même visage ne soit recouvert d’excréments. Croyez-vous qu’un tel acharnement contre la face du Christ, un acharnement que l’on n’a jamais vu contre aucun autre visage, soit seulement sorti du cœur de l’homme ? Pourquoi cette haine ? D’où vient cette rage ? Telles sont les vraies questions ! Croyez-vous que cette détestation que l’on cherche à instiller dans le cœur des enfants dès leurs plus jeunes années contre le seul Jésus-Christ soit seulement de cette terre ?
Castelluci, à plusieurs reprises, a d’ailleurs très ouvertement évoqué ses sources d’inspiration. Son esprit est infesté par une lecture à rebours de la Genèse, lecture qu’il n’a d’ailleurs pas inventée. Cette lecture, inspirée de la Gnose, de la Kabbale et des rose-croix considère tout simplement, dans la scène de la chute de nos premiers parents, que le Dieu Créateur est en réalité le diable et que c’est au contraire le diable qui est Dieu. Celui qui opprime nos premiers parents en leur défendant de prendre du fruit de l’arbre du bien et du mal, c’est celui-là qui serait le méchant et le diable.
Tandis que le serpent qui rassure Adam et Eve pour qu’ils passent par-dessus l’interdiction et qu’ils mangent de ce fruit, c’est celui-là qui est Dieu. C’est lui qui vient libérer nos premiers parents de cette défense (incompatible avec la dignité de l’homme) qui leur est faite de manger de ce fruit. Voilà les idées qui se trouvent dans l’esprit de Castelluci. Cet auteur, n’aura donc aucun mal pour déclarer, à propos de sa pièce sur la Genèse, que celui qui l’inspire, c’est Lucifer : « L’ange de l’art, c’est Lucifer. » Au moins, les choses sont clairement dites !
Quant à la pièce de Garcia ‑celle qui est jouée ce soir dans ce théâtre- son inspiration luciférienne est omniprésente à travers son spectacle. Le thème central de cette pièce est celui de la chute : « Jouissez de la chute et ne laissez personne vous déranger. » On y voit une femme se précipiter d’un avion dans le vide. Sur sa poitrine, il y a comme inscription : « ange déchu ». On entend un acteur dire : « Imitez-moi dans la chute, faites comme moi ». Puis s’affichent en grosses lettres la phrase « foi en chaque péché ». Le thème de la chute est précisément celui de l’incitation au péché comme le prouve, quelques instants plus tard, l’écran qui grésille avec la parole : « Foi en le suicide ». Garcia affirme aussi : « Voici les mots de l’ange déchu : heureux ceux qui s’écrasent contre le bitume, ceux qui finissent sous la roue d’un tramway. » Outre cette incitation au suicide, cette apologie de la chute et du péché, les paroles et les attitudes qui se succèdent contre le Christ en croix sont tellement atroces qu’elles ne peuvent franchir mes lèvres ! Nous pourrons bientôt montrer comment cette pièce s’inspire en réalité de rituels lucifériens !
Voilà quelle est la réalité. Entendez d’ailleurs les slogans des contre-manifestants. Après avoir crié « Liberté d’expression », que scandent-ils ? Il crient : « Néron, reviens, il y a encore des chrétiens ! » Voilà donc leur fameuse liberté de penser ? Que disent-ils encore ? « Trois clous, deux planches, voilà la solution ! » Quel exemple de tolérance, de neutralité et de non-violence ! Et, nous ne citons que les slogans les plus bénins qui sont sur leurs lèvres ! Comprenez donc : cette liberté d’expression n’est qu’un leurre. Elle est un faux principe et ses ténors se dissimulent derrière ce sophisme pour distiller un message littéralement infernal.
L’anti-christianisme
Cet anti-christianisme subventionné par l’argent public vient donc de l’enfer ; il fabrique l’enfer sur terre où il ne cesse de promouvoir davantage, au nom de la liberté et de la libération, l’émancipation de toute autorité et de tout principe, le mensonge, la violence, la haine et le meurtre sous toutes ses formes, du meurtre des enfants avant leur naissance au meurtre des vieillards, au meurtre des handicapés et de tous ceux qui sont faibles et de tous ceux qui sont sous défense.
Sur les scène du théâtre contemporain, voilà désormais l’appel à la violence, à la lapidation et à la mise à mort du Christ et des chrétiens. Non seulement, l’anti-christianisme transforme la société en un enfer sur la terre mais il mène en enfer. La neutralité de l’état, la laïcité positive, l’égalité de traitement des religions apparaissent au grand jour pour ce qu’ils sont : des devantures et des leurres. La religion subventionnée par l’état, la voilà connue !
L’attitude de l’épiscopat
Lorsque tout cela se trouve présent à notre esprit, comment alors comprendre la réaction de ces prêtres et de ces évêques qui ont pris le parti de Castelluci ? Comment leur est-il possible de condamner plus sévèrement les chrétiens qui descendent pour dire leur désarroi et leur indignation dans la rue que les instigateurs de tels spectacles ? Comment est-il possible qu’un père de La Morandais, ancien porte-parole de l’épiscopat, se trouve aux côtés du directeur de ce théâtre, non pas pour condamner la pièce mais pour fulminer contre les jeunes catholiques qui venaient témoigner de leur foi ?
Chez les prêtres et chez les évêques français, ces spectacles ont également révélé les cœurs. Il y a eu ceux dont l’âme s’est indignée contre ces sacrilèges et qui sont sortis de leur mutisme pour protester. Ils ont fait leur devoir. Nous les souhaiterions dans la rue à nos côtés. Mais, nous ne connaissons encore que le nom de quatre évêques qui, si leurs occupations ne les avaient pas contraints ailleurs, seraient présents. Nous vous laissons deviner leurs noms. A côté de cette poignée d’évêques courageux, il y a malheureusement tous les évêques qui ont préféré recevoir les compliments du monde pour leur esprit d’ouverture et de conciliation et qui finalement ont cautionné l’anti-christianisme et le diable et pactisé avec eux. Alors qu’il est bien clair que si les évêques, d’une seule voix et d’une seule crosse, s’étaient vigoureusement opposés à ces infamies, leur unanime opposition aurait fait reculer ces blasphèmes !
Forte comme une armée rangée en bataille
En face de ce monde ‑une intéressante anagramme du mot démon !- pour lequel Notre Seigneur n’a pas prié et en face du démon, nous serions bien impuissants, désarmés et déjà vaincus si nous étions seuls. Mais nous ne sommes pas seuls et nous ne sommes pas venus tout seuls sur cette place des trois points. Notre chef de bataille est autrement plus puissant que le diable et que tous les diables du monde.
Notre chef de bataille, c’est la sainte Vierge Marie, cette jeune fille dont nous célébrons la conception immaculée aujourd’hui. Elle se trouve toujours représentée avec le démon qu’elle foule sous ses pieds. Lucifer se trouve vaincu par cette Vierge innocente et toute pure ! S’il était vaincu directement par Dieu, il pourrait s’enorgueillir en pensant qu’il aura quand même fallu Dieu Lui-même pour le vaincre. Mais il est vaincu par une femme de cette race humaine, si inférieure en elle-même à sa nature angélique. Il a essayé en vain de la mordre au talon mais il n’a jamais pu y parvenir. C’est elle qui l’écrase.
Et nous, nous sommes invincibles, nos âmes sont invincibles lorsqu’elles se trouvent sous la si douce et sous la si sainte emprise de notre mère, lorsque nous la prions, que nous méditons ses mystères et que nous chantons ses louanges ! Marie, c’est tout notre bonheur et c’est vers Elle que nous désirons que tous les cœurs se tournent ce soir pour qu’Elle soit consolée par la ferveur et l’enthousiasme des âmes chrétiennes qui restent encore en France et qui veulent lui faire un triomphe ! C’est notre mère et personne ne pourra nous l’enlever ! Nous voudrions tant que tous les hommes découvrent son cœur et qu’ils aient le bonheur d’y habiter ! Que de tristesses seraient supprimées, que de consolations surviendraient si les hommes connaissaient la maison du cœur de Marie ! C’est une léproserie où sont accueillis, non pas les purs, mais les pauvres pécheurs, c’est déjà notre Ciel sur la terre ! C’est « notre refuge et notre chemin » !
Supplique, promesses et exorcisme :
Très sainte Vierge Marie, nous voulons vous dédommager de ces spectacles lamentables et diaboliques qui vous ont tant fait souffrir lorsque vous vous trouviez au pied de la croix. Nous vous supplions de bien vouloir sortir de leur aveuglement et de leur endurcissement tous ces pauvres gens qui se trouvent emprisonnés et empoisonnés par ces messages de l’enfer.
Très sainte Mère, nous voulons aussi vous recommander ce soir tous ceux qui sont là et, plus spécialement, tous ceux qui se sont exposés pour l’honneur de votre Fils, qui ont été arrêtés, raflés et menottés à cause de l’amour qu’ils avaient pour Lui ! Soutenez-les, protégez-les dans les procès qui ont été enclenchés contre eux.
Mais, notre Mère, vous qui êtes toute-puissante, venez au secours de vos enfants et de cette France que vous avez si souvent honorée de vos apparitions. Ecoutez nos prières, ô très sainte Vierge Marie, pour que disparaissent ces turpitudes et ces infamies. Vous pouvez tout sur le cœur de votre Fils. Vous avez pouvoir sur son cœur pour que cessent ces blasphèmes. Nous nous faisons insistants, ô Mère souveraine et très aimée, pour que vous mettiez un terme à ces sacrilèges exécrables. Nous vous en supplions, très sainte Vierge Marie, intervenez ; ne laissez pas l’honneur de votre Fils plus longtemps bafoué !
Nous voulons faire tout ce que Dieu attend de nous. Guidez-nous pour que nous soyons ces soldats courageux, ni pusillanimes, ni présomptueux, que vous voulez de nous. Chers fidèles, que nos âmes s’ouvrent dans un grand élan intérieur de générosité, que nous nous déclarions disposés et volontiers prêts à accomplir tous les sacrifices que le Bon Dieu nous demande pour obtenir de Lui la grâce de la cessation de ces spectacles. Nous promettons de reprendre avec ferveur notre grande croisade du rosaire en ne laissant pas passer une journée sans avoir récité notre chapelet.
Nous allons maintenant, très sainte Vierge Marie, avec toute la Foi et toute la confiance que des enfants placent en leur Mère qu’ils savent toute-puissante, invoquer votre saint nom, le nom de Marie, votre nom saint et immaculé. Nous nous adressons à vous, vous qui êtes forte comme une armée rangée en bataille et qui êtes la terreur des démons.
Nous allons prononcer une prière d’exorcisme pour intimer aux démons qui se trouvent dans ce théâtre d’en sortir et pour demander la grâce à la très Sainte Vierge Marie que cesse, si le Bon Dieu le veut, la pièce de Rodrigo Garcia. Nous invitons tous nos fidèles ici présents à demander, en eux-mêmes, pardon de leurs péchés et de promettre, s’ils sont en état de péché grave, d’aller se confesser au plus vite. Ainsi, ils pourront se joindre intérieurement, avec humilité et avec foi, à notre prière.
En outre, nous invitons tous ceux qui entendront ce soir cette supplique, soit ici même, soit par les différents moyens de communication, à promettre d’aller suivre une retraite spirituelle en action de grâces à la très sainte Vierge Marie. Nous croyons que rien ne lui sera plus agréable.
Nous empruntons la formule d’exorcisme révélée au vénérable père Cestac et qui fut indulgenciée par saint Pie X :
« Auguste Reine des cieux, souveraine Maîtresse des anges, vous qui, dès le commencement, avez reçu de Dieu le pouvoir et la mission d’écraser la tête de Satan, nous vous le demandons humblement, envoyez vos légions saintes, pour que, sous vos ordres, et par votre puissance, elles poursuivent les démons, les combattent partout, répriment leur audace et les refoulent dans l’abîme. Ainsi soit-il. »
Ainsi soit-il. »
Abbé Régis de Cacqueray