Sermon et supplique de l’abbé Régis de Cacqueray devant le théâtre du Rond-​Point à Paris le 8 décembre 2011

Abbé Régis de Cacqueray,
Supérieur du District de France

Paris, le 8 décembre 2011 

L’aboutissement de notre pro­ces­sion de l’Immaculée Conception en face du théâtre du Rond-​Point, où se trouve jouée la pièce « Golgotha pic­nic » de Rodrigo Garcia, consti­tue un point d’orgue. Le point d’orgue de cette très forte mobi­li­sa­tion et de cette mon­tée en puis­sance de la réac­tion catho­lique fran­çaise contre les spec­tacles blas­phé­ma­toires qui n’ont pas ces­sé de se suc­cé­der en France depuis le piss Christ d’Avignon, au prin­temps der­nier, jus­qu’aux actuelles pièces de Castelluci et de Rodrigo Garcia.

Procession et confrontation.

La pro­ces­sion de ce soir sym­bo­lise, de la façon la plus sai­sis­sante qui soit, la véri­table confron­ta­tion que nous sommes en train de vivre, au niveau le plus pro­fond où elle se situe. Nous ne nous trou­vons pas dans une lutte humaine pour une recherche de pou­voir ou d’influence. Les agents d’opinions qui recherchent des expli­ca­tions par­ti­sanes ou poli­ti­ciennes à cette réac­tion se trompent lour­de­ment car il ne s’agit vrai­ment pas de cela.

Bien que nous n’en ayons qu’une très faible per­cep­tion, nous nous trou­vons, en réa­li­té, tous enga­gés dans le seul vrai com­bat qui soit, celui qui domine et qui trans­cende toute l’histoire des siècles. Ce com­bat, on peut le résu­mer ain­si : pour ou contre Notre Seigneur Jésus-​Christ. C’est vrai­ment Lui et Lui seul, comme l’avait si bien pro­phé­ti­sé le vieillard Siméon au temple de Jérusalem, qui est l’unique signe de contra­dic­tion sur cette terre.

Ne croyons donc pas qu’il existe trois camps. Il n’en existe que deux, celui de Jésus-​Christ et de la sainte Eglise Catholique d’une part ; celui du diable qui cherche à dévo­rer les âmes, comme un lion rugis­sant, pour les faire tom­ber dans le péché, les y main­te­nir et les pré­ci­pi­ter en enfer, d’autre part. D’un côté, il y a l’amour infi­ni de Dieu qui veut sau­ver les hommes par les mérites et le sang de son Fils Jésus-​Christ, et ceux-​ci leur sont com­mu­ni­qués par la média­tion uni­ver­selle de la très sainte Vierge Marie. De l’autre, il y a la haine, la haine de tout ce qui est vrai, de tout ce qui est bien et de tout ce qui est beau, l’apologie du vice et du péché, du men­songe, du meurtre et du sui­cide. Le camp de la neu­tra­li­té n’a jamais exis­té et il n’existera jamais. Chaque acte libre de l’homme l’engage dans un sens ou dans un autre, mais tou­jours dans un posi­tion­ne­ment qui se fait par rap­port au Christ, soit pour se rap­pro­cher de Lui, soit pour s’en éloigner.

La seule chose que l’on puisse encore ajou­ter au rap­pel de ce fond de scène de toute l’histoire de l’humanité, c’est que les hommes, tant qu’ils sont sur la terre, demeurent libres, libres jusqu’au der­nier ins­tant ou de se conver­tir à Jésus-​Christ ou de le reje­ter. Ils peuvent pas­ser d’un camp à l’autre, du bon vers le mau­vais comme du mau­vais vers le bon. Ils peuvent bru­ta­le­ment ver­ser de l’un à l’autre mais, sou­vent, leur che­mi­ne­ment se fait plu­tôt par petites touches presque insensibles.

Rien n’est donc jamais per­du mais rien n’est éga­le­ment gagné tant que nous sommes ici-​bas. Aussi, nul ne doit jamais tom­ber dans le déses­poir puisque Dieu est infi­ni­ment misé­ri­cor­dieux. Mais nul ne doit se mon­trer pré­somp­tueux car celui qui compte sur ses seules forces se lais­se­ra cer­tai­ne­ment empor­ter par le vent des ten­ta­tions. Judas, d’ami de Notre Seigneur, est ain­si deve­nu son enne­mi. Quant au bon lar­ron, de ban­dit de grand che­min qu’il était, il a deman­dé par­don de ses fautes et le Seigneur les lui a remises sur l’instant.

Demande de prières :

Cette incroyable liber­té, qui est l’apanage sur cette terre des membres de la race humaine, doit cepen­dant nous pla­cer en garde contre nous-​mêmes et nous main­te­nir dans l’humilité car nous sommes bien faibles et nous res­tons de pauvres pécheurs. Par ailleurs, elle nous fait un devoir de prier pour tous ceux qui nous entourent car cha­cun d’entre les hommes pos­sède en lui-​même une âme ché­rie de Jésus-​Christ et une conscience qui lui per­met de dis­cer­ner le bien du mal, une liber­té pour pou­voir avan­cer sur les sen­tiers de la ver­tu et se gar­der du péché.

Nous n’oublierons donc pas de prier pour tous ceux qui sont ici pré­sents sur cette place ce soir, à com­men­cer par les membres des forces de police. Je crois qu’ils savent bien qu’ils n’ont rien à craindre de nous. Ce n’est pas nous qui appre­nons à nos enfants à tirer des gre­nades sur un inno­cent ou à caillas­ser son visage. Cette scène indigne, où l’on ins­tru­men­ta­lise des enfants de dix ans pour leur faire tirer des gre­nades fac­tices sur un inno­cent, c’est dans l’œuvre de Castelluci qu’on la trouve. Membres des forces de police, les len­de­mains qui déchantent, les poli­ciers agres­sés et les ban­lieues ensan­glan­tées sont concoc­tés par cette contre-​culture contem­po­raine qui méprise tout ordre et récuse toute finalité. 

Ce n’est pour­tant pas pour cela que nous refu­se­rons de prier pour le direc­teur de cette salle de spec­tacle lui-​même et pour les acteurs qui se trouvent sur la scène, dans le théâtre, ain­si que pour nos contre-​manifestants. Le Christ a ver­sé son sang pour cha­cun d’eux. Il veut qu’ils se conver­tissent et Il veut que nous Lui deman­dions leur conver­sion. Nous recom­man­dons en par­ti­cu­lier aux acteurs qui jouent cette pièce de théâtre la lec­ture de la vie de saint Genès. C’était un comé­dien païen qui jouait le rôle d’un bap­ti­sé pour se moquer des chré­tiens. Au moment de son faux bap­tême, Genès eut une vision du Christ et il crut. Ayant alors confes­sé la Foi, il fut tor­tu­ré et déca­pi­té en 303. Il est aujourd’hui le patron des comé­diens. Nous prions pour que cet exemple fasse des émules par­mi eux. C’est avec joie que nous les confes­se­rons et que nous les baptiserons. 

Derrière la liberté de penser, le satanisme :

Une fois que l’on s’est remé­mo­ré les véri­tés de l’histoire de notre Salut, il est aisé de com­prendre que ces dif­fé­rents spec­tacles contre les­quels nous pro­tes­tons depuis plu­sieurs mois n’ont pas été conçus par hasard, que la concen­tra­tion du mépris, de la déri­sion et de la haine sur la seule per­sonne du Christ n’est pas ano­dine. Ces spec­tacles n’ont pas pour seul objec­tif de faire tour­ner en bour­riques les catho­liques, de faire mon­ter leur colère et d’attendre qu’ils finissent pas s’épuiser sous la mul­ti­pli­ca­tion des outrages qui sont portés.

Leurs auteurs, les direc­teurs de théâtre, les acteurs de ces spec­tacles, ceux qui vont y assis­ter se ren­gorgent d’être des hommes à l’esprit indé­pen­dant, affran­chis de toutes les vieilles lunes de la reli­gion, capables de par­ler libre­ment de toutes choses. Ils affirment haut et fort qu’ils veulent pou­voir par­ler libre­ment de n’importe quel sujet, y com­pris du Christ et de la reli­gion sans avoir à deman­der l’autorisation de qui que ce soit pour le faire. Ils se disent fiers de leur libre-pensée. 

Mais, je pose la ques­tion : est-​ce bien la réa­li­té ? La liber­té de créa­ti­vi­té et d’expression qu’ils disent défendre est-​elle vrai­ment l’ultime prin­cipe qui les guide ? Nous ne le croyons pas ; nous ne le croyons plus si nous l’avons jamais cru. Mais peut-​être que ces hommes, eux, se croient per­sua­dés d’être des hommes libres ?

Nous leur disons, quant à nous que, de la même manière qu’ils nous estiment abru­tis par les dogmes du Catholicisme, nous pen­sons qu’ils sont des ilotes et des ser­vi­teurs, avec plus ou moins de conscience, non pas de la libre pen­sée, mais du sata­nisme. Ils s’en défen­dront peut-​être et ils se récrieront.

Mais s’ils s’en défendent et qu’ils se récrient, ils se trouvent alors dans la néces­si­té de devoir se jus­ti­fier des spec­tacles qu’ils pro­posent dans leurs salles car nous n’allons pas avoir trop de mal à démon­trer que c’est bien une reli­gion, dont le nom est « le sata­nisme » qui se trouve l’inspiratrice de ces spec­tacles. La libre-​pensée, cette libre-​pensée dont ils se pré­valent, loin d’en faire des hommes libres, en fait les hommes liges de l’enfer. On devrait appe­ler cette pen­sée la « pensée-​lige », la « servile-​pensée », non pas la libre-pensée.

Nous irons vite. Nous allons don­ner des signes, des exemples et des preuves de cette dimen­sion reli­gieuse radi­ca­le­ment inver­sée qui est la véri­table source d’inspiration de l’anti-art contem­po­rain. Sur vos scènes, c’est le culte du diable que vous célé­brez, vous y culti­vez un sata­nisme réel, un sata­nisme qui a été publi­que­ment avoué. Ce soir, nous vou­lons arra­cher le masque de cette libre-​pensée que vous affi­chez pour dénon­cer la pré­sence de ce sata­nisme sub­ven­tion­né qui se tient dans vos théâtres deve­nus, pour l’occasion, des temples sataniques.

En effet, der­rière la façade par­fai­te­ment hypo­crite des pro­pos de Serrano, de Castelluci qui seraient des chré­tiens en recherche, ou de Garcia qui serait un chré­tien déçu, il y a tout autre chose qui se trouve pré­sent. Ils pro­testent les uns et les autres n’avoir pas vou­lu offen­ser les chré­tiens et ils se lamentent sur la nul­li­té du niveau intel­lec­tuel et artis­tique des catho­liques espa­gnols ou fran­çais, et bien­tôt des belges, bor­nés, qui res­te­raient her­mé­tiques devant leur œuvres. (Ce sont ces catho­liques que le car­di­nal Vingt-​Trois, avec l’aménité bien connue qu’on lui sait, a appe­lé « les idiots sym­pa­thiques ») – La véri­té est tout autre. Reprenons quelques faits ou quelques propos. 

Eu égard aux nom­breux enfants qui sont pré­sents, je n’entrerai pas dans les expli­ca­tions du choix que Serrano a fait d’emprisonner et d’immerger le Christ dans le fla­con de son urine. Il suf­fit d’avoir rap­pe­lé le fait. Croyez-​vous que ce qu’aucun homme n’admettrait pour lui-​même ou n’admettrait pour un autre, aurait été réser­vé au seul Christ par le plus grand des hasards ?

Je pas­se­rai éga­le­ment vite sur les scènes d’une vio­lence insou­te­nable de la pièce de Castelluci où l’on a ins­tru­men­ta­li­sé des enfants de dix ans pour leur faire jeter ces gre­nades fac­tices contre le visage du Christ avant que ce même visage ne soit recou­vert d’excréments. Croyez-​vous qu’un tel achar­ne­ment contre la face du Christ, un achar­ne­ment que l’on n’a jamais vu contre aucun autre visage, soit seule­ment sor­ti du cœur de l’homme ? Pourquoi cette haine ? D’où vient cette rage ? Telles sont les vraies ques­tions ! Croyez-​vous que cette détes­ta­tion que l’on cherche à ins­til­ler dans le cœur des enfants dès leurs plus jeunes années contre le seul Jésus-​Christ soit seule­ment de cette terre ? 

Castelluci, à plu­sieurs reprises, a d’ailleurs très ouver­te­ment évo­qué ses sources d’inspiration. Son esprit est infes­té par une lec­ture à rebours de la Genèse, lec­ture qu’il n’a d’ailleurs pas inven­tée. Cette lec­ture, ins­pi­rée de la Gnose, de la Kabbale et des rose-​croix consi­dère tout sim­ple­ment, dans la scène de la chute de nos pre­miers parents, que le Dieu Créateur est en réa­li­té le diable et que c’est au contraire le diable qui est Dieu. Celui qui opprime nos pre­miers parents en leur défen­dant de prendre du fruit de l’arbre du bien et du mal, c’est celui-​là qui serait le méchant et le diable.

Tandis que le ser­pent qui ras­sure Adam et Eve pour qu’ils passent par-​dessus l’interdiction et qu’ils mangent de ce fruit, c’est celui-​là qui est Dieu. C’est lui qui vient libé­rer nos pre­miers parents de cette défense (incom­pa­tible avec la digni­té de l’homme) qui leur est faite de man­ger de ce fruit. Voilà les idées qui se trouvent dans l’esprit de Castelluci. Cet auteur, n’aura donc aucun mal pour décla­rer, à pro­pos de sa pièce sur la Genèse, que celui qui l’inspire, c’est Lucifer : « L’ange de l’art, c’est Lucifer. » Au moins, les choses sont clai­re­ment dites ! 

Quant à la pièce de Garcia ‑celle qui est jouée ce soir dans ce théâtre- son ins­pi­ra­tion luci­fé­rienne est omni­pré­sente à tra­vers son spec­tacle. Le thème cen­tral de cette pièce est celui de la chute : « Jouissez de la chute et ne lais­sez per­sonne vous déran­ger. » On y voit une femme se pré­ci­pi­ter d’un avion dans le vide. Sur sa poi­trine, il y a comme ins­crip­tion : « ange déchu ». On entend un acteur dire : « Imitez-​moi dans la chute, faites comme moi ». Puis s’affichent en grosses lettres la phrase « foi en chaque péché ». Le thème de la chute est pré­ci­sé­ment celui de l’incitation au péché comme le prouve, quelques ins­tants plus tard, l’écran qui gré­sille avec la parole : « Foi en le sui­cide ». Garcia affirme aus­si : « Voici les mots de l’ange déchu : heu­reux ceux qui s’écrasent contre le bitume, ceux qui finissent sous la roue d’un tram­way. » Outre cette inci­ta­tion au sui­cide, cette apo­lo­gie de la chute et du péché, les paroles et les atti­tudes qui se suc­cèdent contre le Christ en croix sont tel­le­ment atroces qu’elles ne peuvent fran­chir mes lèvres ! Nous pour­rons bien­tôt mon­trer com­ment cette pièce s’inspire en réa­li­té de rituels lucifériens !

Voilà quelle est la réa­li­té. Entendez d’ailleurs les slo­gans des contre-​manifestants. Après avoir crié « Liberté d’expression », que scandent-​ils ? Il crient : « Néron, reviens, il y a encore des chré­tiens ! » Voilà donc leur fameuse liber­té de pen­ser ? Que disent-​ils encore ? « Trois clous, deux planches, voi­là la solu­tion ! » Quel exemple de tolé­rance, de neu­tra­li­té et de non-​violence ! Et, nous ne citons que les slo­gans les plus bénins qui sont sur leurs lèvres ! Comprenez donc : cette liber­té d’expression n’est qu’un leurre. Elle est un faux prin­cipe et ses ténors se dis­si­mulent der­rière ce sophisme pour dis­til­ler un mes­sage lit­té­ra­le­ment infernal. 

L’anti-christianisme

Cet anti-​christianisme sub­ven­tion­né par l’argent public vient donc de l’enfer ; il fabrique l’enfer sur terre où il ne cesse de pro­mou­voir davan­tage, au nom de la liber­té et de la libé­ra­tion, l’émancipation de toute auto­ri­té et de tout prin­cipe, le men­songe, la vio­lence, la haine et le meurtre sous toutes ses formes, du meurtre des enfants avant leur nais­sance au meurtre des vieillards, au meurtre des han­di­ca­pés et de tous ceux qui sont faibles et de tous ceux qui sont sous défense. 

Sur les scène du théâtre contem­po­rain, voi­là désor­mais l’appel à la vio­lence, à la lapi­da­tion et à la mise à mort du Christ et des chré­tiens. Non seule­ment, l’anti-christianisme trans­forme la socié­té en un enfer sur la terre mais il mène en enfer. La neu­tra­li­té de l’état, la laï­ci­té posi­tive, l’égalité de trai­te­ment des reli­gions appa­raissent au grand jour pour ce qu’ils sont : des devan­tures et des leurres. La reli­gion sub­ven­tion­née par l’état, la voi­là connue ! 

L’attitude de l’épiscopat

Lorsque tout cela se trouve pré­sent à notre esprit, com­ment alors com­prendre la réac­tion de ces prêtres et de ces évêques qui ont pris le par­ti de Castelluci ? Comment leur est-​il pos­sible de condam­ner plus sévè­re­ment les chré­tiens qui des­cendent pour dire leur désar­roi et leur indi­gna­tion dans la rue que les ins­ti­ga­teurs de tels spec­tacles ? Comment est-​il pos­sible qu’un père de La Morandais, ancien porte-​parole de l’épiscopat, se trouve aux côtés du direc­teur de ce théâtre, non pas pour condam­ner la pièce mais pour ful­mi­ner contre les jeunes catho­liques qui venaient témoi­gner de leur foi ? 

Chez les prêtres et chez les évêques fran­çais, ces spec­tacles ont éga­le­ment révé­lé les cœurs. Il y a eu ceux dont l’âme s’est indi­gnée contre ces sacri­lèges et qui sont sor­tis de leur mutisme pour pro­tes­ter. Ils ont fait leur devoir. Nous les sou­hai­te­rions dans la rue à nos côtés. Mais, nous ne connais­sons encore que le nom de quatre évêques qui, si leurs occu­pa­tions ne les avaient pas contraints ailleurs, seraient pré­sents. Nous vous lais­sons devi­ner leurs noms. A côté de cette poi­gnée d’é­vêques cou­ra­geux, il y a mal­heu­reu­se­ment tous les évêques qui ont pré­fé­ré rece­voir les com­pli­ments du monde pour leur esprit d’ou­ver­ture et de conci­lia­tion et qui fina­le­ment ont cau­tion­né l’anti-​christianisme et le diable et pac­ti­sé avec eux. Alors qu’il est bien clair que si les évêques, d’une seule voix et d’une seule crosse, s’é­taient vigou­reu­se­ment oppo­sés à ces infa­mies, leur una­nime oppo­si­tion aurait fait recu­ler ces blasphèmes ! 

Forte comme une armée rangée en bataille

En face de ce monde ‑une inté­res­sante ana­gramme du mot démon !- pour lequel Notre Seigneur n’a pas prié et en face du démon, nous serions bien impuis­sants, désar­més et déjà vain­cus si nous étions seuls. Mais nous ne sommes pas seuls et nous ne sommes pas venus tout seuls sur cette place des trois points. Notre chef de bataille est autre­ment plus puis­sant que le diable et que tous les diables du monde.

Notre chef de bataille, c’est la sainte Vierge Marie, cette jeune fille dont nous célé­brons la concep­tion imma­cu­lée aujourd’hui. Elle se trouve tou­jours repré­sen­tée avec le démon qu’elle foule sous ses pieds. Lucifer se trouve vain­cu par cette Vierge inno­cente et toute pure ! S’il était vain­cu direc­te­ment par Dieu, il pour­rait s’enorgueillir en pen­sant qu’il aura quand même fal­lu Dieu Lui-​même pour le vaincre. Mais il est vain­cu par une femme de cette race humaine, si infé­rieure en elle-​même à sa nature angé­lique. Il a essayé en vain de la mordre au talon mais il n’a jamais pu y par­ve­nir. C’est elle qui l’écrase.

Et nous, nous sommes invin­cibles, nos âmes sont invin­cibles lorsqu’elles se trouvent sous la si douce et sous la si sainte emprise de notre mère, lorsque nous la prions, que nous médi­tons ses mys­tères et que nous chan­tons ses louanges ! Marie, c’est tout notre bon­heur et c’est vers Elle que nous dési­rons que tous les cœurs se tournent ce soir pour qu’Elle soit conso­lée par la fer­veur et l’enthousiasme des âmes chré­tiennes qui res­tent encore en France et qui veulent lui faire un triomphe ! C’est notre mère et per­sonne ne pour­ra nous l’enlever ! Nous vou­drions tant que tous les hommes découvrent son cœur et qu’ils aient le bon­heur d’y habi­ter ! Que de tris­tesses seraient sup­pri­mées, que de conso­la­tions sur­vien­draient si les hommes connais­saient la mai­son du cœur de Marie ! C’est une lépro­se­rie où sont accueillis, non pas les purs, mais les pauvres pécheurs, c’est déjà notre Ciel sur la terre ! C’est « notre refuge et notre che­min » !

Supplique, promesses et exorcisme :

Très sainte Vierge Marie, nous vou­lons vous dédom­ma­ger de ces spec­tacles lamen­tables et dia­bo­liques qui vous ont tant fait souf­frir lorsque vous vous trou­viez au pied de la croix. Nous vous sup­plions de bien vou­loir sor­tir de leur aveu­gle­ment et de leur endur­cis­se­ment tous ces pauvres gens qui se trouvent empri­son­nés et empoi­son­nés par ces mes­sages de l’enfer.

Très sainte Mère, nous vou­lons aus­si vous recom­man­der ce soir tous ceux qui sont là et, plus spé­cia­le­ment, tous ceux qui se sont expo­sés pour l’honneur de votre Fils, qui ont été arrê­tés, raflés et menot­tés à cause de l’amour qu’ils avaient pour Lui ! Soutenez-​les, protégez-​les dans les pro­cès qui ont été enclen­chés contre eux.

Mais, notre Mère, vous qui êtes toute-​puissante, venez au secours de vos enfants et de cette France que vous avez si sou­vent hono­rée de vos appa­ri­tions. Ecoutez nos prières, ô très sainte Vierge Marie, pour que dis­pa­raissent ces tur­pi­tudes et ces infa­mies. Vous pou­vez tout sur le cœur de votre Fils. Vous avez pou­voir sur son cœur pour que cessent ces blas­phèmes. Nous nous fai­sons insis­tants, ô Mère sou­ve­raine et très aimée, pour que vous met­tiez un terme à ces sacri­lèges exé­crables. Nous vous en sup­plions, très sainte Vierge Marie, inter­ve­nez ; ne lais­sez pas l’honneur de votre Fils plus long­temps bafoué !

Nous vou­lons faire tout ce que Dieu attend de nous. Guidez-​nous pour que nous soyons ces sol­dats cou­ra­geux, ni pusil­la­nimes, ni pré­somp­tueux, que vous vou­lez de nous. Chers fidèles, que nos âmes s’ouvrent dans un grand élan inté­rieur de géné­ro­si­té, que nous nous décla­rions dis­po­sés et volon­tiers prêts à accom­plir tous les sacri­fices que le Bon Dieu nous demande pour obte­nir de Lui la grâce de la ces­sa­tion de ces spec­tacles. Nous pro­met­tons de reprendre avec fer­veur notre grande croi­sade du rosaire en ne lais­sant pas pas­ser une jour­née sans avoir réci­té notre chapelet.

Nous allons main­te­nant, très sainte Vierge Marie, avec toute la Foi et toute la confiance que des enfants placent en leur Mère qu’ils savent toute-​puissante, invo­quer votre saint nom, le nom de Marie, votre nom saint et imma­cu­lé. Nous nous adres­sons à vous, vous qui êtes forte comme une armée ran­gée en bataille et qui êtes la ter­reur des démons.

Nous allons pro­non­cer une prière d’exorcisme pour inti­mer aux démons qui se trouvent dans ce théâtre d’en sor­tir et pour deman­der la grâce à la très Sainte Vierge Marie que cesse, si le Bon Dieu le veut, la pièce de Rodrigo Garcia. Nous invi­tons tous nos fidèles ici pré­sents à deman­der, en eux-​mêmes, par­don de leurs péchés et de pro­mettre, s’ils sont en état de péché grave, d’aller se confes­ser au plus vite. Ainsi, ils pour­ront se joindre inté­rieu­re­ment, avec humi­li­té et avec foi, à notre prière.

En outre, nous invi­tons tous ceux qui enten­dront ce soir cette sup­plique, soit ici même, soit par les dif­fé­rents moyens de com­mu­ni­ca­tion, à pro­mettre d’aller suivre une retraite spi­ri­tuelle en action de grâces à la très sainte Vierge Marie. Nous croyons que rien ne lui sera plus agréable.

Nous emprun­tons la for­mule d’exorcisme révé­lée au véné­rable père Cestac et qui fut indul­gen­ciée par saint Pie X :

« Auguste Reine des cieux, sou­ve­raine Maîtresse des anges, vous qui, dès le com­men­ce­ment, avez reçu de Dieu le pou­voir et la mis­sion d’écraser la tête de Satan, nous vous le deman­dons hum­ble­ment, envoyez vos légions saintes, pour que, sous vos ordres, et par votre puis­sance, elles pour­suivent les démons, les com­battent par­tout, répriment leur audace et les refoulent dans l’abîme. Ainsi soit-​il. »

Ainsi soit-​il. »

Abbé Régis de Cacqueray

Capucin de Morgon

Le Père Joseph fut ancien­ne­ment l’ab­bé Régis de Cacqueray-​Valménier, FSSPX. Il a été ordon­né dans la FSSPX en 1992 et a exer­cé la charge de Supérieur du District de France durant deux fois six années de 2002 à 2014. Il quitte son poste avec l’ac­cord de ses supé­rieurs le 15 août 2014 pour prendre le che­min du cloître au Couvent Saint François de Morgon.