Editorial de janvier 2012 : les voeux du Supérieur de District pour 2012

Chers Amis et Bienfaiteurs,

C’est parce que la foi catho­lique nous l’enseigne que nous croyons à l’existence de Satan, de ses légions de démons et de leur acti­vi­té inces­sante pour nous faire tom­ber dans le péché et nous pré­ci­pi­ter en enfer.

Nous n’avons jamais vu le diable mais nous n’avons pas besoin de le voir pour croire qu’il existe. Il nous suf­fit de savoir que Dieu ne nous ment pas.

Or Dieu a révé­lé l’existence du diable et de son action malé­fique sur la terre. Voilà pour­quoi nous y croyons et pour­quoi nous vou­drions rap­pe­ler cette véri­té ain­si que la pro­gres­sion de l’emprise de Satan sur le monde moderne.

Mais, en face de lui, inex­pug­nable, se trouve l’Immaculée Conception et c’est en son cœur que nous vous pro­po­se­rons de prendre sérieu­se­ment l’engagement de vivre. Contre les mor­sures de l’ennemi du genre humain, ceux qui ont fixé leur demeure dans le Cœur de Marie n’ont rien à redouter.

L’existence de Satan

Nous savons bien que le rap­pel de cette ter­rible réa­li­té de l’enfer et des pha­langes dia­bo­liques ne fait plai­sir à per­sonne. C’est sans doute l’un des motifs pour les­quels les clercs de cette époque, en mal de popu­la­ri­té, l’ont presque entiè­re­ment rayé de leurs pré­di­ca­tions. Cependant, une telle omis­sion est d’une immense gra­vi­té. C’est le salut éter­nel lui-​même des hommes, oublieux de l’existence de ce cruel adver­saire, qui risque de s’en trou­ver com­pro­mis. De plus, le monde moderne devient chaque jour plus incom­pré­hen­sible si l’on ignore cette pré­gnance du diable. C’est pour­quoi les prêtres se doivent de prê­cher ces véri­tés afin que les catho­liques prennent garde d’oublier l’opiniâtreté de celui qui « rôde autour d’eux comme un lion rugis­sant cher­chant qui dévo­rer ».

Chacun doit, de fait, se sou­ve­nir que, comme Baudelaire l’a si jus­te­ment écrit, « La plus grande ruse du démon, c’est de nous per­sua­der qu’il n’existe pas. » Si, en effet, le démon se mon­trait comme il est en réa­li­té, sa simple vue pro­vo­que­rait chez les hommes un tel sen­ti­ment de sai­sis­se­ment et de rejet qu’ils pas­se­raient sans doute le res­tant de leur exis­tence à tout faire pour ne pas tom­ber entre ses fourches. Voilà pour­quoi le démon se cache. Habituellement, il porte un masque. En ce monde d’ici-bas, dont il est le prince, il dis­tille le venin de la révolte dans le cœur de l’homme sous le cou­vert de l’exaltation de sa liber­té. Il attise l’orgueil des peuples et les pousse à s’affranchir des lois divines qu’il stig­ma­tise comme étant d’injustes oppres­sions. Il laisse accroire aux hommes que leur bon­heur culmi­ne­ra à l’instant où ils se seront libé­rés de toutes les lois, celles de l’ordre sur­na­tu­rel comme celles de l’ordre naturel.

Sur la terre, cet esprit répan­du par le démon se nomme l’esprit du monde. Il s’oppose d’une manière irré­duc­tible à l’esprit de Notre-​Seigneur Jésus-​Christ. Aucun ter­rain de conci­lia­tion n’est envi­sa­geable entre eux deux. Notre-​Seigneur en a plu­sieurs fois expri­mé l’impossibilité et Il a éga­le­ment pré­ve­nu ses dis­ciples qu’ils ne seraient pas mieux trai­tés que Lui : « Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous…S’ils m’ont per­sé­cu­té, ils vous per­sé­cu­te­ront aus­si. » Jean XV, 18 et 20. En fran­çais, la curieuse ana­gramme qui per­met de pas­ser du mot de « démon » à celui de « monde » est fort expres­sive de cette conni­vence qui existe entre l’esprit du démon et celui du monde comme de cette domi­na­tion, dis­si­mu­lée en même temps que très puis­sante, de Satan sur le monde.

Cependant, le démon, bien que nous ne puis­sions le voir, tombe par­fois son masque, ou, selon l’expression com­mune, montre le bout de sa queue, comme s’il était pous­sé à se dévoi­ler dans cer­taines circonstances.

On pense aux vexa­tions ter­ribles que cer­tains saints, Job, dans l’Ancien Testament, Benoîte Rancurel, la voyante du Laus, le saint Curé d’Ars et bien d’autres encore, durent sup­por­ter de la part du démon. Rappelons-​nous que Notre-​Seigneur, au désert, fut Lui-​même, à trois reprises, ten­té par le diable. Lorsqu’il se trouve en face de ces saints qui lui sont des adver­saires redou­tables, il cesse de se dis­si­mu­ler. Les moyens ordi­naires par les­quels il obtient la chute des autres hommes ne suf­fisent plus avec eux. Il uti­lise alors des pro­cé­dés plus redou­tables. Il est éga­le­ment pos­sible que sa fureur redou­blée l’amène à vou­loir se ven­ger ouver­te­ment de ces per­sonnes très pures, qui lui ravissent tant d’âmes qu’il espé­rait empor­ter avec lui en enfer, et contre les­quelles il demeure impuissant.

Mais on constate, a contra­rio, qu’il tra­hit aus­si sa pré­sence lorsqu’il pense se trou­ver en ter­rain conquis. Lorsque quelques per­sonnes se livrent à lui et qu’il les pos­sède, il signi­fie par­fois sa vic­toire du moment par des signes pré­ter­na­tu­rels. Depuis les exemples qui nous ont été lais­sés par l’Evangile et tout au long des siècles jusqu’à aujourd’hui, nous connais­sons de célèbres récits de ces batailles que l’Eglise dut mener, à la suite du divin Maître, grâce au pou­voir d’exorcisme que le Christ lui a lais­sé, pour obte­nir la déli­vrance de cer­taines per­sonnes pos­sé­dées. Ce sont de très sévères com­bats dont le but est lit­té­ra­le­ment d’arracher des âmes à l’esclavage diabolique.

Le Diable à visage découvert

Aujourd’hui, il semble que le démon se mani­feste d’une manière tou­jours plus osten­sible, au cœur de nos socié­tés, comme s’il les pos­sé­dait tout entières. Il ne se cache plus, comme s’il en était jus­te­ment le maître, comme si les états lui appar­te­naient, comme si la terre n’était plus qu’un immense par­vis de l’enfer. Les signes de l’adulation et de l’adoration que lui portent les hommes se mul­ti­plient, de toutes sortes et de toutes parts.

Les enfants, comme les adultes, lisent les romans d’Harry Potter qui les plongent, le plus natu­rel­le­ment du monde, dans l’univers des démons. Lorsqu’ils écoutent les musiques d’aujourd’hui, innom­brables sont les chants qui exaltent, comme un nou­vel idéal, qu’on se livre à Satan. Aux petits enfants, on pro­pose, pour la fête d’Halloween, qui a rem­pla­cé celle de la Toussaint, de se gri­mer et de se dégui­ser en démons. Si les grandes per­sonnes refusent de don­ner des bon­bons aux enfants qui viennent son­ner aux portes pour leur en deman­der, gare à elles ! Les enfants dis­posent alors de « sorts » qu’ils peuvent leur jeter des­sus. Aux plus grands, il est pro­po­sé depuis plu­sieurs années, à Clisson, un « fes­ti­val de l’enfer » qui porte bien son nom. Tous les vices, toutes les débauches y règnent et ils sont accom­pa­gnés par des pra­tiques de magie et par un culte luci­fé­rien. Que l’on s’étonne ensuite de voir com­ment se bana­lise la pro­fa­na­tion des tombes et des cime­tières chré­tiens où reposent nos pères ! Nous pour­rions mul­ti­plier les exemples de cette entrée mas­sive et visible du sata­nisme dans notre mal­heu­reux pays. La France, fille aînée de l’Eglise, n’a pas été fidèle aux pro­messes de son bap­tême. C’est au diable qu’elle semble aujourd’hui être livrée.

C’est dans cette ambiance qu’une « œuvre d’art » a été expo­sée dans un musée d’Avignon et que deux « pièces de théâtre » se sont suc­cé­dé pour être jouées dans dif­fé­rentes villes de France. L’œuvre d’art consis­tait dans la pho­to­gra­phie d’un cru­ci­fix immer­gé par un artiste dans le fla­con de son urine. Puis, dans la pre­mière pièce de théâtre, la sainte Face de Notre Seigneur était pré­sen­tée sur scène pour y être vio­lem­ment bom­bar­dée de gre­nades fac­tices expé­diées par des enfants de dix ans, spé­cia­le­ment requis pour pro­cé­der à ce « caillas­sage » en règle. Le visage de Notre Seigneur se convulse et se révulse sur lui-​même avant d’être ensuite entiè­re­ment recou­vert d’une matière fécale tan­dis que les odeurs cor­res­pon­dantes se répandent dans la salle. Enfin, une der­nière pièce de théâtre, encore plus ouver­te­ment sata­nique, entre­prend une véri­table apo­lo­gie de la chute morale et du péché et mul­ti­plie les incan­ta­tions démo­niaques et les inci­ta­tions à suivre l’exemple des anges déchus.

Or cette œuvre d’art et ces pièces de théâtre se trouvent offi­ciel­le­ment sub­ven­tion­nées par le minis­tère de la culture, donc par l’argent public. On peut certes se deman­der si ceux qui décident les sub­ven­tions de tels spec­tacles savent réel­le­ment quel est leur conte­nu. Nous pen­sons, en réa­li­té, qu’ils le connais­saient par­fai­te­ment et dès le début. Mais, si l’on tient à leur accor­der le béné­fice du doute, il est cer­tain qu’ils en ont été lar­ge­ment infor­més par la suite. Ils l’ont appris et par l’ampleur de la pro­tes­ta­tion des catho­liques fran­çais et par la très forte média­ti­sa­tion qu’a sus­ci­tée cette réac­tion. Or, au nom de « la liber­té d’expression », aucune mesure n’a été prise pour la sup­pres­sion de ces abo­mi­nables spec­tacles. C’est le sata­nisme qui se trouve sub­ven­tion­né par l’état.

Ce qu’est véritablement « la liberté d’expression »

Etant don­né que cet argu­ment de la « liber­té d’expression » est le leit­mo­tiv tou­jours invo­qué pour jus­ti­fier l’injustifiable, il est néces­saire de trai­ter main­te­nant de cette réfé­rence constam­ment bran­die. C’est en effet cette « liber­té d’expression » qui se trouve tou­jours exci­pée pour tout lais­ser faire quand la reli­gion catho­lique est insul­tée. Elle est l’une des armes les plus ter­ribles uti­li­sées par le monde moderne. Elle érige en fon­de­ment, au motif de la liber­té de l’homme, le droit pour cha­cun d’émettre n’importe quelle opi­nion sans qu’il soit pos­sible de le lui interdire.

Que l’on ne se console pas en se disant que les insultes peuvent être diri­gées impu­né­ment contre n’importe qui et que le catho­li­cisme ne serait donc pas le seul visé et l’unique vic­time de ce prin­cipe d’une liber­té insen­sée. Cette conclu­sion, qui sem­ble­rait logique, est contre­dite par les faits. Il existe de très nom­breux domaines où la moindre remarque suf­fit déjà à consti­tuer un grave délit qui sera sévè­re­ment puni par les auto­ri­tés poli­tiques. Pourquoi cela ? Parce que « la liber­té d’expression » s’avère sou­mise, si l’on creuse un tant soit peu, à des pou­voirs occultes qui sont les véri­tables déci­deurs de ses limites.

Ces der­niers se servent d’elle pour atteindre une fin qui n’est rien d’autre que la des­truc­tion de l’Eglise. C’est ce qu’avait bien com­pris saint Pie X : « Ils veulent sup­pri­mer jusqu’à la notion même de chris­tia­nisme, et sous pré­texte de se sous­traire à l’autorité dog­ma­tique et morale de l’Eglise, ils en réclament une autre, aus­si abso­lue qu’illégitime, à savoir la supré­ma­tie de l’Etat, arbitre de la reli­gion, oracle suprême de la doc­trine et du droit. » ( allo­cu­tion du 18 novembre 1909). Mais, de toute façon, quand bien même il exis­te­rait une stricte éga­li­té de trai­te­ment entre le catho­li­cisme et les autres reli­gions, il n’en demeu­re­rait pas moins qu’il s’agirait d’une grave injus­tice à l’égard de la seule reli­gion vraie qui se trou­ve­rait relé­guée sur le même pied que tous les faux cultes.

C’est la rai­son pour laquelle il est néces­saire de com­prendre, et cette fois-​ci au niveau le plus pro­fond, quelle est la malice pro­fonde de cette liber­té d’expression. Elle s’origine dans une concep­tion extrê­me­ment per­verse de la liber­té. Au lieu de consi­dé­rer cet admi­rable apa­nage de l’homme comme l’aptitude qui lui est don­née de tou­jours choi­sir ce qui est bien, la liber­té est seule­ment défi­nie comme un pou­voir que l’homme a de faire ce qu’il veut. On ne regarde plus si les moyens qu’il veut mettre en œuvre sont bons et encore moins si la fin qu’il recherche est juste. Tout le regard phi­lo­so­phique que l’on porte sur l’agir humain se réduit à décla­rer que ce qui est vou­lu par l’homme est bon et légi­time, du moment qu’il le veut et qu’il n’empiète pas sur le domaine de la liber­té de ses voi­sins. C’est donc au nom du res­pect de sa digni­té d’homme qu’il faut le lais­ser s’adonner à tous les ins­tincts et à tous les caprices de son moi divinisé.

Cette der­nière expli­ca­tion ayant été don­née, il n’est désor­mais plus dif­fi­cile de mon­trer pour­quoi le monde moderne s’effondre si rapi­de­ment et en arrive à se livrer com­plè­te­ment au diable. Si cha­cun se per­suade qu’il peut s’abandonner libre­ment à toutes ses pas­sions, qu’il peut dis­po­ser de son corps comme il l’entend et qu’il n’a fina­le­ment de compte à rendre à per­sonne, ne pen­sons pas que ce soit le règne de l’homme qui se trouve ain­si inauguré !

Si l’homme, sous le cou­vert fal­la­cieux de la liber­té, s’enfonce tou­jours davan­tage dans le cercle vicieux de ces habi­tudes de péchés, il ne tarde pas à faire l’expérience amère et sou­vent fatale que cette appa­rence de liber­té le conduit au plus affreux des escla­vages. Il se retrouve asser­vi à ses pas­sions débri­dées, deve­nu presque impuis­sant à se déga­ger de cet escla­vage qu’il a pour­tant volon­tai­re­ment choi­si. Son égoïsme qu’il n’a ces­sé de flat­ter l’a ame­né ou à se sépa­rer des autres ou à ce que les autres s’éloignent de lui. Il se retrouve dés­illu­sion­né des créa­tures mais vic­time de son enfer­me­ment sur lui-​même dont il ne sait plus com­ment sor­tir. C’est alors que les idées sui­ci­daires se pré­sentent sou­vent à lui, souf­flées par le diable, qui dès lors n’attend plus que ce der­nier péché pour s’emparer de sa proie.

Mais, aujourd’hui, puisque cette concep­tion per­ver­tie de la liber­té est ins­til­lée dans les consciences dès le plus jeune âge, c’est l’immense majo­ri­té des hommes de nos géné­ra­tions qui se trouvent pous­sés à vivre dans le débri­de­ment le plus com­plet d’eux-mêmes, sans plus aucune réfé­rence. Ce sont des peuples entiers qui ne connaissent plus rien que cet esprit. Les lois votées défilent les unes après les autres pour prendre tou­jours davan­tage le contre-​pied de la loi natu­relle, jusque contre ses fon­de­ments les plus inébranlables.

C’est bien cela que l’on nomme le règne du diable. Il est l’inspirateur de nos socié­tés qui ont renié Jésus-​Christ et qui se sont détour­nées d’un maître pour aller à un autre. Le vice se trouve codi­fié dans la loi en place de la ver­tu. L’art, éter­nel miroir des socié­tés, cultive la lai­deur. Les sciences sont uni­que­ment pré­oc­cu­pées d’une recréa­tion arti­fi­cielle d’un monde façon­né par l’homme moderne. La vraie phi­lo­so­phie, comme recherche de la sagesse, est décon­si­dé­rée et mépri­sée. Jésus-​Christ est haï. S’Il redes­cen­dait sur la terre, les hommes n’attendraient certes pas trente-​trois ans pour le cru­ci­fier de nou­veau. Satan triomphe.

Les hommes d’Eglise et le pape lui-​même se sont fourvoyés

Malheureusement, depuis le Concile, les hommes d’Eglise, et jusqu’aux der­niers papes eux-​mêmes, ont recher­ché le pacte impos­sible, cette conci­lia­tion entre l’esprit de l’Evangile et celui du monde. L’Eglise s’en trouve incroya­ble­ment dévas­tée. L’esprit du monde a désor­mais péné­tré jusque dans les sanc­tuaires et les âmes chré­tiennes ont été dis­per­sées et éga­rées par la faute de leurs pas­teurs. La répé­ti­tion du der­nier scan­dale d’Assise, où ont été de nou­veau réunies toutes les reli­gions, suf­fit à nous mon­trer à quel point per­dure le mal. C’est, hélas, le vicaire du Christ lui-​même, Benoît XVI, qui a invi­té à fêter le jubi­lé d’argent de la pre­mière réunion d’Assise, pro­vo­quant un nou­veau scan­dale incal­cu­lable et flat­tant le rela­ti­visme ain­si que l’indifférentisme religieux.

Le Bon Dieu per­met cette épreuve longue et ter­rible pour un bien encore plus grand que nous ne connais­sons pas. Ce dont nous sommes cer­tains, c’est que l’Eglise, même si elle peut se trou­ver affai­blie à l’extrême, ne péri­ra jamais et que nous ne devons pas dou­ter de sa per­ma­nence jusqu’à la fin du monde. Cependant, il nous faut aujourd’hui nous oppo­ser à tous ceux qui s’acharnent à son auto démo­li­tion et avoir bien conscience que jamais nous ne pour­rons nous asso­cier à ceux qui la démo­lissent de l’extérieur comme de l’intérieur.

Restons catholiques !

Quant à nous, catho­liques, si nous ne devons pas nous leur­rer sur le véri­table état des socié­tés dans les­quelles nous vivons, nous ne devons pas nous lais­ser aller pour autant au décou­ra­ge­ment. Jamais le Bon Dieu n’abandonnera ses enfants. Il est pos­sible qu’Il nous demande encore beau­coup plus dans les années, ou même dans les mois à venir. Nous ne le savons pas. Mais, ce dont nous sommes cer­tains, c’est que la grâce ne nous man­que­ra jamais. Toujours, jusqu’à notre der­nier ins­tant, Il sera là pour nous com­bler de ses grâces et de son amour tou­jours si conso­lant. Nous devons donc demeu­rer dans une inal­té­rable séré­ni­té, même si nous avions à connaître de véri­tables per­sé­cu­tions, car nous ne sommes pas seuls. L’année du sixième cen­te­naire de la nais­sance de sainte Jeanne d’Arc vient à point pour nous rap­pe­ler que le Saint-​Esprit ne nous aban­donne jamais et qu’Il est bien pré­sent pour nous éclai­rer et nous pro­té­ger dans les dangers.

Nous expri­mons toute notre joie d’avoir vu les catho­liques fran­çais et ceux qui sont venus les secon­der de l’étranger, et tout spé­cia­le­ment notre jeu­nesse, réagir si cou­ra­geu­se­ment au cours de ces der­niers mois contre les spec­tacles blas­phé­ma­toires. L’expression : « Le Bon Dieu tire un bien du mal » s’en est trou­vée magni­fi­que­ment illus­trée. Le mal de ces blas­phèmes est immense mais la pro­fon­deur et la vigueur de la réac­tion catho­lique ont peut-​être per­mis un réveil de la Foi, des témoi­gnages de l’amour de Notre Seigneur, des répa­ra­tions faites à son hon­neur outra­gé et des ascen­sions spi­ri­tuelles dans l’intime des âmes qui font que le bien qui s’est pro­duit en réac­tion a été encore plus grand.

Vivons dans notre maison qui est le Cœur de Marie

Nous vou­drions vous recom­man­der, pour ter­mi­ner, de vous tour­ner géné­reu­se­ment vers la dévo­tion au Cœur Douloureux et Immaculé de Marie. Il est cer­tain que cette dévo­tion est celle qui nous a été spé­cia­le­ment recom­man­dée pour les temps trou­blés dans les­quels nous nous trouvons.

Ne la consi­dé­rons pas de loin et sans nous sen­tir concer­nés car nous ris­que­rions de pas­ser à côté d’un tré­sor sans prix pour le res­tant de notre exis­tence. Notre Dame nous pro­pose bien réel­le­ment de venir habi­ter dans son cœur pour que ce cœur nous serve de mai­son, de rem­part, de lépro­se­rie, de lieu de notre réfec­tion, de « refuge et de che­min ». Il s’agit de s’habituer à vivre dans la pré­sence constante de la très sainte Vierge Marie, de s’habituer à d’abord peser nos pen­sées, nos paroles, nos atti­tudes, nos actions en elle et avec elle pour les éva­luer dans leur confor­mi­té avec ses dési­rs, pour les choi­sir dans la volon­té de lui faire tou­jours plaisir.

Si la vie des hommes, dans un monde révol­té contre Dieu, est par­fois bien éprou­vante, puissent-​ils vivre dans le cœur de leur Mère pour qu’elle leur apporte une dou­ceur, une vaillance et un récon­fort que l’on sou­haite à tous.

Je vous pré­sente tous mes vœux de bon­heur et de sanc­ti­fi­ca­tion pour cette nou­velle année. Retrouvons-​nous tous les jours dans notre grande croi­sade du Rosaire deman­dée par notre Supérieur Général.

Abbé Régis de Cacqueray, Supérieur du District de France

Extrait de la LAB n° 79 du 28 décembre 2011

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