Le pape François règle ses comptes : une véritable chasse aux sorcières à la Curie ! – 11 novembre 2014


Note de la rédac­tion de La Porte Latine :
il est bien enten­du que les com­men­taires repris dans la presse exté­rieure à la FSSPX
ne sont en aucun cas une quel­conque adhé­sion à ce qui y est écrit par ailleurs.

À la suite du synode sur la famille, les pré­lats conser­va­teurs sont limo­gés de la curie les uns après les autres. Une véri­table chasse aux sor­cières ! De notre cor­res­pon­dant à Rome, Dominique Dunglas

Au Vatican, la ven­geance est un plat qui se mange… chaud. Moins d’un mois après la clô­ture du synode sur la famille, le pape François a limo­gé le car­di­nal Raymond Leo Burke (1) , chef de file des conser­va­teurs, de ses fonc­tions de pré­fet du Tribunal suprême de la Signature apos­to­lique, la cour de cas­sa­tion du Vatican. 

Sa nomi­na­tion au poste de car­di­nal patron de l’ordre sou­ve­rain de Malte ne trompe per­sonne, puis­qu’il s’a­git d’un titre hono­ri­fique qui le met tota­le­ment à l’é­cart de la curie romaine.

Âgé de 66 ans – la force de l’âge pour un car­di­nal -, nom­mé arche­vêque de Saint-​Louis du Missouri par Jean-​Paul II, Raymond Leo Burke est consi­dé­ré comme un proche de Joseph Ratzinger et il est très popu­laire par­mi les tra­di­tio­na­listes. Ardent défen­seur de la messe tri­den­tine, il col­lec­tionne les « gale­ro », le cha­peau car­di­na­lice rouge abo­li par le concile Vatican II. 

Durant le synode, le car­di­nal amé­ri­cain s’é­tait oppo­sé à toute évo­lu­tion de la morale sexuelle de l’Église. Mais au-​delà de ses opi­nions, par­ta­gées par de nom­breux autres pré­lats, il n’a­vait pas craint de s’en prendre direc­te­ment au pape François. 

« Le pape a fait beau­coup de mal au synode en ne disant pas ouver­te­ment quelle est sa posi­tion. Comme pas­teur uni­ver­sel, il doit ser­vir la véri­té. Le pape n’est pas libre de chan­ger la doc­trine sur l’im­mo­ra­li­té des actes homo­sexuels, l’in­dis­so­lu­bi­li­té du mariage ou toute autre doc­trine de la foi. » Évoquant « une Église sans gou­ver­nail », il n’a­vait pas écar­té un risque de schisme « si le synode allait contre l’en­sei­gne­ment de l’Église ». 

Un com­bat dont il connais­sait les dan­gers. Il avait d’ailleurs lui-​même évo­qué le risque de son limo­geage. Raymond Leo Burke a été rem­pla­cé par l’é­vêque fran­çais Dominique Mamberti (2).

La purge n’est pas terminée

S’il est le plus en vue, Raymond Leo Burke n’est pas le pre­mier pré­lat conser­va­teur limo­gé par l’é­vêque de Rome après le synode. Le 5 novembre der­nier, les deux secré­taires de la Congrégation du culte divin, Anthony Ward et Juan-​Miguel Ferrer Grenesche, ont été remer­ciés. Et la purge n’est pas terminée. 

Pourtant nom­mé par le pape François pré­fet du secré­ta­riat pour l’Économie et membre du Conseil de la Couronne – les neuf car­di­naux char­gés d’é­tu­dier la réforme de la curie -, le car­di­nal George Pell est tom­bé en dis­grâce pour des choix litur­giques pré­con­ci­liaires et pour s’être pro­non­cé contre la com­mu­nion aux divor­cés rema­riés.

Le maro­quin du ministre de l’Économie du Vatican est mena­cé. Désormais, l’ul­time repré­sen­tant des conser­va­teurs dans les hautes sphères de la hié­rar­chie vati­cane est le car­di­nal Gerhard Ludwig Müller, pré­fet de la Congrégation de la foi. 

Si sa voix est iso­lée, elle est néan­moins capi­tale, car c’est en « gar­dien du dogme » que le patron de l’an­cien Saint-​Office s’est pro­non­cé contre les ouver­tures en faveur des homo­sexuels ou de la com­mu­nion des divor­cés rema­riés.

Dominique Dunglas in Le Point​.fr

Sources : Le Point/CorseNetInfos.fr/Vatican Insider/​Riposte Catholique/​Il Bollettino/​LPL

Notes de LPL

(1) « Rinunce e nomine » – Il Bollettino du 8 novembre 2014
(2) Jusqu’ici secré­taire pour les rela­tions avec les Etats (ministre des Affaires étran­gères) Mgr Mamberti est diplô­mé d’é­tudes poli­tiques et de droit public. Il a été ordon­né prêtre pour le dio­cèse d’Ajaccio le 20 sep­tembre 1981. Dès 1986, il a fait son entrée au ser­vice diplo­ma­tique du Saint-​Siège. Il a suc­ces­si­ve­ment nonce en Algérie, au Chili, au Liban et aux Nations unies. Le 3 juillet 2002, il a été consa­cré évêque en la basi­lique Saint-​Pierre de Rome par le secré­taire d’État du Saint Siège. Le Pape lui a attri­bué le titre d’ar­che­vêque in par­ti­bus de Sagone, évê­ché aujourd’­hui dis­pa­ru, qui se situait dans la région d’o­ri­gine de Dominique-​François Mamberti. De 2002 à 2006, le nou­veau pré­fet du Tribunal suprême de la Signature apos­to­lique, a été nonce apos­to­lique au Soudan, en Érythrée et en Somalie avant d’être nom­mé secré­taire pour les rela­tions avec les États de la Secrétairerie d’État le 15 sep­tembre 2006.