La fête de Pâques est souvent l’occasion pour les médias de donner quelques chiffres sur la pratique religieuse des français. Aperçu.
L’Église de France
En 2023, 5463 adultes ont reçu le baptême à Pâques, soit une hausse de 28 % par rapport à 2022. Parmi eux, les trois quarts ont moins de 40 ans. En 2010, ils étaient 2903 néophytes[1].
En 2020, la France comptait 10188 prêtres diocésains [2]. Si l’on ajoute à ceux-ci les prêtres religieux, il y avait en France en 2021 un peu moins de 14000 prêtres, contre 29000 en 1995, soit une baisse de moitié en un quart de siècle [3].
L’âge médian des prêtres français est de 75 ans. Il y a donc autant de prêtres de plus de 75 ans que de prêtres en-dessous de cet âge [4].
Dans le diocèse de Paris, qui a ordonné 10 prêtres en juin dernier, ce sont seulement trois jeunes qui sont entrés en première année de séminaire [5].
L’affiliation religieuse des Français
Les chiffres qui suivent viennent d’être publiés par l’INSEE. 29 % des français de 18 à 59 ans se déclarent catholiques. Ils étaient 43 % à se revendiquer tels il y a 10 ans. 10 % affirment appartenir à l’islam, 9 % à une dénomination chrétienne autre que le catholicisme : chiffre qui traduit la forte progression de l’évangélisme, spécialement dans la population immigrée originaire d’Afrique. 53 % des 18–49 ans ne s’identifient à aucune religion, proportion encore plus importante pour ceux qui n’ont « aucune ascendance migratoire » : 62 %.
La transmission religieuse, dans la population immigrée, est aussi beaucoup plus forte dans l’islam : 91% des musulmans déclarent appartenir à la religion de leurs parents, contre 67 % des catholiques. Quant à la pratique religieuse, considérée comme le fait de prier au moins une fois par semaine, elle demeure beaucoup plus forte dans la population immigrée issue de l’islam : elle concerne 58% de ceux qui se déclarent musulmans, 31 % des chrétiens non catholiques, 15 % des catholiques.
Ces chiffres traduisent une réalité visible sur le terrain. Comme le note sobrement le bulletin du diocèse de Lille, « Majorité de population musulmane sur Roubaix : Le dialogue inter-convictionnel est rendu plus difficile actuellement. Les efforts pour le maintenir continuent » [6].
Pour l’Église catholique, ces chiffres printaniers confirment l’avancée dans l’âge de glace plutôt que dans l’âge d’or.