Après le miracle de Cana, Jésus descendit à Capharnaüm avec sa Mère, et ses frères, et ses disciples, et ils y demeurèrent peu de jours.
Jean 2, 12
Au lieu de retourner chez Lui, à Nazareth, Notre Seigneur descendit à Capharnaüm. Il descendit, comme le disaient les Palestiniens lorsqu’ils s’éloignaient de Jérusalem… on descend toujours lorsqu’on s’éloigne de Jérusalem, tellement le Temple est important dans la vie des Juifs. D’ailleurs dans le verset suivant, saint Jean, nous dit qu’Il monta à Jérusalem.
Peu de jours. On était à la fin mars, la Pâque était proche. Jésus n’allait pas à Capharnaüm pour y établir sa résidence habituelle, comme Il le fera par la suite, au cours de ses séjours galiléens. Il ne resta que peu de jours. Il n’avait d’autre but que de s’associer à la caravane de pèlerins qui s’y formait à l’époque des grandes fêtes. Quel évènement ! Il fallait bien quelques jours de retraite avant la première Pâque de la vie publique du Seigneur.
Jean n’utilise qu’un seul verset pour nous parler de ce court séjour à Capharnaüm. Jésus y demeura, avec sa Mère, et ses frères, c’est-à-dire ses parents, et ses disciples. Evidemment, nous nous souvenons du maître, où demeurez-vous ? de saint Jean. A Capharnaüm, en cette fin mars, Jésus demeura quelques jours, et Jean y était, et avec lui, il y avait Marie, sa Mère, et les quelques autres qui l’avaient suivi.
Au bout de quelques jours, Notre Seigneur monta à Jérusalem pour la Pâque des Juifs. Si saint Jean dans sa vieillesse s’exprime ainsi, c’est qu’il veut distinguer les Pâques des Juifs, de cette nature Pâque qu’il connaissait, la seule, la vraie, l’unique. De fait, il y aura quatre Pâques dans la vie du Seigneur qui jalonneront les trois années de son ministère.
Or que nous dit saint Jean ? En arrivant à Jérusalem, Notre Seigneur va tout de suite au Temple pour prier. Jésus aime son Père de tout son esprit. Dieu est le centre autour duquel gravitent toutes ses pensées. La plupart s’intéressent à beaucoup de choses et, par suite, leur attention se dissipe et s’éparpille. Il arrive cependant qu’une forte préoccupation, une émotion violente – comme un deuil – déterminent chez eux la concentration de la pensée… cet état qui chez nous ne se produit que par intermittences, tant que nous n’avons pas chassé ce qui nous disperse, est habituel en Jésus : toutes les puissances de son âme se tournent constamment vers le Père. Seul entre les enfants d’Adam, Jésus aime Dieu comme il convient. Rien n’égale la spontanéité, l’ardeur et la constance de sa piété filiale.
Certains disent que l’enseignement de Jésus est surtout moral ; en ce sens qu’il tourne tout à la pratique et fait peu de place au dogme… lorsque Jésus arrive à Jérusalem, la première Pâque de son ministère, Il va tout de suite au Temple, la Maison de son Père pour prier. Le Père ! L’enseignement de Jésus est un acte religieux, qui se rattache tout entier à ce dogme primordial : le Père nous a donné son Fils unique afin que nous devenions ses enfants adoptifs. Et c’est par ce premier acte de piété publique qu’Il apparaît au monde.
Crédit photo : Droits gérés. Pascal Deloche /Godong.