C’est par vos mains, par vos dons continuels, par votre immense générosité que nous pouvons manifester aux yeux de tous combien notre fidélité à l’Église est source de vie, de beauté et de sainteté.
Dans un diocèse, une église est mise en vente. Un tel évènement n’est pas rare aujourd’hui : s’il n’y a plus de fidèles, l’église est une charge et, en bon gestionnaire, il faut s’en débarrasser.
Cette église conviendrait tout à fait pour remplacer la pauvre chapelle où nous célébrons la messe traditionnelle, chassée depuis plus de 30 ans des églises vendues aujourd’hui. C’est une somme importante qu’il faut débourser, mais l’ensemble en bon état ne nécessite pas de gros travaux de restauration.
Après renseignement, le diocèse met trois conditions à l’acquisition de ce monument : ne pas le transformer en discothèque, ne pas le vendre à une secte, ne pas le céder aux catholiques traditionalistes.
Nous comprenons l’interdiction de transformer l’église en discothèque ou de la vendre à une secte, mais refuser de la rendre à la liturgie traditionnelle pour laquelle elle a été construite, est un drame qui manifeste la désolation de l’Église de France !
Nous sommes contraints alors d’acquérir des locaux commerciaux pour les transformer à grands frais en chapelles dignes de recevoir le Saint Sacrifice de la messe.
Quelquefois des églises au passé glorieux nous sont confiées pour éviter d’être abandonnées ou transformées en amphithéâtre ou en salle d’exposition. Ainsi de la Collégiale Notre-Dame à Thouars, de la petite église des Plats-Saint-Clément proche de Brive, de la chapelle du Férétra à Toulouse qui abrita en son temps les reliques de saint Thomas d’Aquin, ou encore du joyau qu’est la chapelle Notre-Dame-de-Consolation à Paris, majestueux mémorial de l’incendie du Bazar de la Charité à la fin du 19e siècle.
Ces églises, nous les achetons aussi pour les arracher à un usage profane, ainsi des deux chapelles de la Visitation à Besançon et au Puy-en-Velay. Que de soucis pour rendre leur splendeur première à ces sanctuaires au cœur des villes !
Parfois, nous achetons un local pour les fidèles d’une région arrivés plus récemment dans le beau combat de la restauration de la liturgie traditionnelle. Il faut aménager le plus décemment possible ces hangars ou ces magasins en chapelles priantes et recueillies. Les confrères font merveille pour transformer ces locaux qui restent pauvres et humbles de l’extérieur, mais qui brillent à l’intérieur des beautés de la présence réelle.
Enfin, nous construisons des églises. Ce fut le cas à Saint-Joseph-des-Carmes, à La Placelière et à Nantes, ou encore à Guer. La région de Caen voit s’élever une église magnifique grâce au talent de l’architecte, et près de Lyon, à Marlieux, sont lancées les démarches pour obtenir le droit de construire une grande chapelle pour l’école et pour les fidèles des alentours qui se font nombreux.
Avec les églises, les prieurés à la campagne sont nécessaires pour héberger les prêtres, les frères et les religieuses comme le désirait Mgr Lefebvre. A Villepreux près de Versailles, les confrères sont maintenant installés dans un bel endroit qui doit accueillir dans les prochains mois l’école Saint-Bernard de Bailly devenue trop petite. A Reims, après avoir confié école primaire et prieuré attenant aux dominicaines, nous nous sommes installés à quelques kilomètres dans une nouvelle maison qui demande de lourds travaux. En Vendée, le prieuré, la chapelle, tout est trop petit. Bientôt, à quelques kilomètres de l’école primaire, ces locaux exigus seront remplacés par de vastes bâtiments qui deviendront prieuré, chapelle et salles paroissiales pour le plus grand bien spirituel de tous.
Depuis plus de 50 ans, la Providence veille à apporter les moyens de ce développement. Ceux qui président à ces acquisitions, à ces rénovations, à ces aménagements, aux entretiens qui ne cessent pas et peuvent donner le vertige, sont témoins de la générosité inlassable de la Bonté divine et des miracles qu’elle accomplit pour donner en temps et en heure les fonds nécessaires. La Providence exerce la patience ; quelquefois l’inquiétude pourrait poindre à l’horizon. N’avons-nous pas vu trop grand ? Bâtir aujourd’hui des églises alors que tant sont vides, n’est-ce pas présomptueux ? Cet argent dépensé ne serait-il pas plus utile à soulager la misère qui nous entoure ?
Ces inquiétudes sont rapidement balayées parce que la liturgie catholique doit se réaliser dans les lieux les plus splendides. Alors que le Nom de Jésus est blasphémé à tous les coins de rue, il est juste de rendre gloire à Notre-Seigneur dans des temples magnifiques. Il est nécessaire de rappeler au monde qu’au Fils de Dieu est dû tout honneur et toute gloire, et qu’à sa très Sainte Mère, aussi, on doit un culte particulier et remarquable dans des sanctuaires qui lui sont entièrement consacrés.
Parce que la liturgie traditionnelle est bannie des églises qui lui reviennent de droit, il est bon de montrer la vitalité de la Tradition par ces belles constructions. Alors que les églises dépeuplées, souvent abandonnées, nous sont refusées, la puissance divine permet d’en rebâtir de nouvelles, de les remplir d’une foule toujours plus nombreuse de fidèles fuyant la tristesse morbide de la liturgie moderne pour participer aux splendeurs vivifiantes de la Liturgie sainte et éternelle de l’Église Catholique.
Chers fidèles, vous participez depuis de nombreuses années à cette œuvre enthousiasmante de restauration et de reconstruction de la cité Catholique où règne le Christ Sauveur. Nous avons encore et plus que jamais besoin de vous !
Au milieu d’un monde qui travaille à la mort de Dieu, dans son admirable gouvernement, le Dieu Vivant vous fait acteur de cette restauration, de cette résurrection devrait-on dire. C’est par vos mains, par vos dons continuels, par votre immense générosité que nous pouvons manifester aux yeux de tous combien notre fidélité à l’Église est source de vie, de beauté, de magnificence et de sainteté.
Notre cœur doit chanter une hymne inlassable d’action de grâce pour tant de bienfaits. Les épreuves sont nombreuses pour chacun, mais le règne du Christ qui s’établit secrètement dans les cœurs, se manifeste d’une façon très concrète à la vue de tous dans ces aménagements, dans ces restaurations, dans ces constructions. C’est une preuve manifeste que notre combat est béni de Dieu.
Source : Lettre aux amis et bienfaiteurs du District de France n°96