Mes bien chers amis,
Mes bien chers frères,
Cette fête liturgique du 2 février est une fête qui marque d’une manière toute particulière la vie de notre cher séminaire d’Écône. Non seulement c’est une fête radieuse par l’expression et la signification de cette belle liturgie de la Purification de la très Sainte Vierge Marie, toute radieuse de la Lumière qu’apporté Notre Seigneur Jésus-Christ au monde, entrant dans son Temple, le Temple de Jérusalem ; mais il y a – me semble-t-il – une affinité particulière entre la signification de cette fête admirable et la prise – le revêtement de la soutane – que nous allons donner dans quelques instants à ceux qui veulent se consacrer à Notre Seigneur dans le sacerdoce.
Il y a une relation aussi intime entre cette cérémonie qui va se dérouler dans quelques instants, le revêtement de la soutane, la tonsure, le revêtement du surplis, la remise d’un cierge. Tout cela a une grande signification, une profonde signification. Et il me semble que l’on ne peut pas envisager cette cérémonie sans penser à celle du baptême.
Le baptême, mes bien chers amis, mes bien chers frères, nous a fait entrer dans la société de ceux qui ont été élus d’une manière tout à fait gratuite, par Dieu, par Notre Seigneur Jésus-Christ, pour être membre de son Corps mystique. Pour être inondé de cette lumière que nous fêtons aujourd’hui. Car Jésus Lui-même s’est défini la Lumière, Lumière de la Lumière : Ego sum Lux mundi. Et dans notre Credo nous chantons : Lumen de Lumine : Lumière de la Lumière. Oui, Notre Seigneur est vraiment la Lumière spirituelle. C’est le Ciel, la Lumière du Ciel qui est descendue sur la terre, auprès de laquelle la lumière du soleil, la lumière du jour n’est rien. Il illumine nos âmes dans la foi, dans l’espérance, dans la charité. Lumière qui non seulement illumine, mais porte une ardeur et une chaleur qui consument nos âmes et nos cœurs, dans la charité de Notre Seigneur, dans la charité de l’Esprit Saint.
Voilà ce que Notre Seigneur a fait de nous au jour de notre baptême. Mes chers amis, beaucoup d’entre vous ont été baptisés enfant et par conséquent n’ont pas eu conscience de cette cérémonie du baptême qui a été accomplie à votre égard. Il est bon de vous la rappeler aujourd’hui, d’une manière toute particulière.
Revêtant la soutane, étant tonsuré, c’est en définitive toute la première partie de la cérémonie du baptême que vous accomplissez. Oui, la soutane est comme un exorcisme ; elle vous sépare du démon ; elle vous sépare du monde ; elle chasse les esprits mauvais.
Et de même la tonsure marque votre séparation du monde, votre abandon des choses d’ici-bas, des vanités du monde. Et de même qu’il a été demandé à vos parrain et marraine : « Renoncez-vous à Satan, à ses scandales, à son esprit », vos parrain et marraine ont répondu : « Oui, nous renonçons ».
Ils ont répondu cela pour vous. Mais aujourd’hui, c’est vous-même qui de toute votre âme, de tout votre cœur, de toute votre foi, dites oui, je renonce à Satan ; je renonce à ses scandales ; je renonce à l’esprit du monde, afin d’être chrétien, vraiment chrétien, attaché à Notre Seigneur Jésus-Christ. Oui je m’attache à Jésus-Christ pour toujours.
Voilà ce que sont les chrétiens, pas seulement ceux qui se destinent au sacerdoce. Mais vous aussi, mes bien chers frères, rappelez-vous votre baptême. Nous devons nous le rappeler tous les jours. Car nous sommes soumis à des pressions incroyables, aujourd’hui plus que jamais, par l’esprit du monde, les scandales du monde. Alors nous avons besoin de nous rappeler que nous avons fait cette promesse, pris cet engagement devant Dieu, devant l’Église : Je renonce à Satan ; je renonce à ses scandales ; je renonce à l’esprit du monde, aux mauvais principes, principes de péché, principes qui, si nous les suivions, nous entraîneraient en enfer avec le démon.
Nous voulons être chrétiens ; vous voulez être chrétiens, mes chers amis. Et puis après cette renonciation dont le revêtement de la soutane est l’image et le symbole, voici que vous êtes revêtus, revêtus du surplis – plein de lumière – vous êtes revêtus de Notre Seigneur Jésus-Christ : Induat te Dominus. Oui, le Seigneur vous revêt de cette sainteté et de cette lumière de la Vérité.
Voici ce que dit l’évêque en vous donnant le surplis : « Que vous soyez revêtu de cette sainteté de Notre Seigneur Jésus-Christ ».
Et c’est aussi ce qui s’est passé au moment du baptême. Après que le baptême ait eu lieu, lorsque l’eau sainte a coulé sur votre front et que vous avez été rempli du caractère du baptême et de la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ, le prêtre vous a imposé un vêtement blanc.
Accipe vestem immaculatam, accipe vestem candidum. Reçois ce vêtement blanc, puisses-tu le porter sans tache jusqu’au tribunal de Notre Seigneur Jésus-Christ. Reçois ce vêtement blanc et immaculatum in peferas ante tribunal Christi. Que vous le gardiez immaculé jusqu’au moment du jugement de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Alors, vous allez revêtir de nouveau un vêtement blanc, comme enfant vous l’avez reçu, et vous prendrez aussi cette résolution de garder ce vêtement immaculé jusqu’au moment du jugement de Notre Seigneur Jésus-Christ, afin que vous puissiez obtenir la vie éternelle.
Et on a mis aussi un cierge : Accipe lampanem ardentem : « Reçois ce cierge ardent », a dit le prêtre à vos parrain et marraine. Recevez cette lumière ardente qui est le symbole de la lumière de notre foi ; encore une fois de l’espérance et de la charité, des vertus que les chrétiens doivent avoir et qui sont une effusion de l’Esprit Saint dans nos âmes. Voilà ce qu’est le baptême et voilà ce que sera aujourd’hui le revêtement de votre soutane, le revêtement du surplis.
Et la signification de cette belle journée du 2 février, où la Lumière est venue dans le Temple de Jérusalem et s’est répandue à travers ce Temple pour le monde : Lumen ad revelationem gentium, a dit le vieillard Siméon : Lumen ad revelationem gentium. Oui vraiment la Lumière s’est répandue dans le monde, pour toutes les nations ; pas seulement pour Israël : Gloriam plebis tuæ Israël, sans doute la gloire d’Israël, mais avant tout la révélation de Notre Seigneur Jésus-Christ pour le monde, pour toutes les nations, dont nous sommes et dont nous faisons partie.
Alors quelle action de grâces nous devons avoir aujourd’hui pour toutes ces magnifiques cérémonies que l’Église nous donne et nous lègue et qui ont une signification ineffable, admirable, qui nous viennent du Ciel et qui nous transportent au Ciel.
Chers amis, vous serez les témoins, témoins de Notre Seigneur Jésus-Christ, témoins de cette Lumière dont les ténèbres ne veulent pas. Ne l’oubliez pas. Les ténèbres ne veulent pas la Lumière ; le monde, l’esprit du monde, ne voudra pas de votre esprit qui est un esprit de foi, qui est un esprit de vertu ; un esprit de la doctrine que l’Église a toujours enseignée. Cette lumière que Notre Seigneur nous a apportée par son Évangile, par toute la doctrine de l’Église, le monde ne veut pas de ces principes. Le monde les refuse, parce qu’il est inspiré par l’esprit de Satan, par les principes de la désobéissance à Dieu. Il ne veut donc pas de cette obéissance que vous prêcherez, que votre soutane prêche, que votre surplis prêche, que la lumière que vous portez dans la main prêche. Le monde n’en veut pas. Il vous sera opposé. Et c’est Notre Seigneur Jésus-Christ Lui-même qui l’a dit : « De même que le monde m’a haï, le monde vous haïra ».
Alors nous n’avons pas le droit de pactiser avec ce monde. Nous n’avons le droit de donner l’impression à ce monde que nous l’acceptons. Nous devons être en garde contre ce monde et nous devons lui apporter la lumière ; nous devons chasser les ténèbres. Nous devons ainsi être missionnaires : porter la lumière de l’Évangile qui dissipe les ténèbres, qui attire les âmes à Notre Seigneur Jésus-Christ et qui les entraîne dans la gloire éternelle. Voilà ce que sera l’objet de votre vie.
Voyez-vous, cette cérémonie, aujourd’hui, pour vous est un programme, programme que vous vous êtes donné à votre baptême, que vos parrain et marraine ont promis pour vous. Aujourd’hui, vous le promettez devant Dieu, devant l’Église.
Oui, je renonce à Satan, à ses scandales, à l’esprit du monde et je m’attache à Jésus-Christ pour toujours et je prêcherai Jésus-Christ. toute ma vie sera au service de Notre Seigneur Jésus-Christ.
De même que Notre Seigneur Jésus-Christ venant sur la terre, a sanctifié les âmes qui L’ont vu, qui L’ont rencontré, la très Sainte Vierge Marie, sa cousine Élisabeth, saint Jean-Baptiste, tous ceux qui ont rencontré Notre Seigneur, les bergers, les Mages, le vieillard Siméon, tous on été transformés par la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Si vous voulez, vous aussi, recevoir les grâces de Jésus dans vos âmes, allez à Notre Seigneur, venez à Notre Seigneur, Il est ici. Il est désormais à demeure dans son Temple. Il n’y vient pas seulement une seule fois, comme Il est allé à Jérusalem. Il y est à demeure maintenant avec nous, au milieu de nous.
Alors que votre vie au séminaire soit cette approche, cette connaissance, cet amour de Notre Seigneur Jésus-Christ toujours plus grand, toujours plus fort, toujours plus illuminé afin que vous soyez vraiment des prêtres qui apportent la lumière au monde.
Vos estis Lux mundi. Vous aussi, vous êtes la lumière du monde, a dit Notre Seigneur : vos estis lux mundi. Et l’on ne met pas lumière sous le boisseau. Même si vous devez être persécutés, même si vous devez en souffrir, vous penserez que cette lumière convertit les âmes, attire les âmes. Qu’il y a dans les âmes un besoin de cette Lumière ; qu’il y a dans le monde un besoin de cette Lumière.
Alors, nous demanderons tous ici présents, au cours de cette cérémonie, à la Bienheureuse Vierge Marie qui a porté cette Lumière dans le Temple de Dieu ; nous demanderons au vieillard Siméon, de nous donner aussi cette Lumière à laquelle il a participé et qui l’a préparé à recevoir la vie éternelle.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.