Sermon de Mgr Lefebvre – Pâques – 3 avril 1983

Mes bien chers frères,
Mes bien chers amis,

Permettez qu’en ce dimanche de Pâques, vous sur­tout mes bien chers frères réunis ici, pour la majo­ri­té de nos amis du Valais, vous connais­sez notre mai­son, vous connais­sez notre sémi­naire. Voilà bien des années que vous sui­vez le déve­lop­pe­ment de notre œuvre, avec ami­tié, avec sym­pa­thie, avec géné­ro­si­té. Alors je vou­drais en pre­mier lieu, au cours de ces quelques mots que je vous adresse, vous faire part d’une lettre que j’ai reçue hier, de Rome et qui me demande une réponse pré­cise à une autre lettre par­tie du 23 décembre de Rome et qui me deman­dait en défi­ni­tive ceci : Acceptez la réforme litur­gique de Vatican II et nous vous don­ne­rons la liber­té de conti­nuer à uti­li­ser la litur­gie traditionnelle.

C’est d’ailleurs la même pro­po­si­tion qui a été faite, aux prêtres du dio­cèse de Campos. Et si je vous dis ceci à l’occasion de ces paroles adres­sées en cette fête de Pâques, alors que nous venons de ter­mi­ner ces jour­nées émou­vantes de la Semaine Sainte, c’est qu’il me semble qu’il y a dans cette coïn­ci­dence quelque chose de providentiel.

Pourquoi avons-​nous jusqu’à pré­sent, refu­sé d’utiliser la réforme litur­gique de Vatican II ? Précisément parce qu’elle nous sem­blait non conforme à ce que l’Église a tou­jours ensei­gné et à ce que cette Semaine Sainte enseigne.

En effet, ce n’est pas nous qui le disons, ce sont les auteurs eux-​mêmes de la réforme litur­gique de Vatican II, qui disent que la réforme litur­gique a été faite dans un esprit œcu­mé­nique. Et ils expliquent : cette idée œcu­mé­nique de la réforme signi­fie ceci : Nous devons tout faire pour enle­ver de la litur­gie, des ins­ti­tu­tions de l’Église, des lois de l’Église, tout ce qui déplaît à nos frères séparés.

Voilà l’objet de l’œcuménisme. Sans doute, disent-​ils, sans tou­cher à la doc­trine. Mais com­ment peut-​on, sans tou­cher à la doc­trine, chan­ger de notre litur­gie, dans les ins­ti­tu­tions de l’Église, dans les lois de l’Église, ce qui déplaît aux protestants ?

Qu’est-ce qui déplaît aux pro­tes­tants dans l’Église catho­lique ? Mais c’est la doc­trine ; mais c’est ce qu’elle enseigne. Mais c’est le Saint Sacrifice de la messe qui déplaît sou­ve­rai­ne­ment à Luther, qui a dit que c’était une œuvre du diable.

Pourquoi ? Parce que l’Église catho­lique affirme que le Saint Sacrifice de la messe est le Sacrifice de la Croix renou­ve­lé sur l’autel pour la rédemp­tion de nos péchés. Ce qu’ils refusent et que les pro­tes­tants nient : Les péchés ont tous été remis au moment où Jésus-​Christ a expi­ré sur le Calvaire. Plus rien ne peut être fait, après le Calvaire pour la rémis­sion de nos péchés.

Mais nous, nous affir­mons au contraire, avec l’Église, avec le concile de Trente : Que le Saint Sacrifice de la messe est un Sacrifice pro­pi­tia­toire. C’est-à-dire un Sacrifice qui remet les péchés ; qui applique les mérites de Notre Seigneur Jésus-​Christ à chaque géné­ra­tion, à cha­cun d’entre nous.

Si les mérites de la Croix ne sont pas appli­qués per­son­nel­le­ment, com­ment les recevrions-​nous ? Notre Seigneur a vou­lu jus­te­ment et Il l’a dit lorsqu’il a célé­bré la Pâque le Jeudi Saint : Hoc facite in meam com­me­mo­ra­tio­nem : Refaites ce que j’ai fait en mémoire de moi. Faites. C’est un acte. C’est un Sacrifice. Le Sacrifice que Notre Seigneur venait de réa­li­ser par­mi les apôtres. Notre Seigneur demande que ce Sacrifice soit conti­nué et le concile de Trente dit :

Si quelqu’un dit que ces paroles Hoc facite in meam com­me­mo­ra­tio­nem ne signi­fient pas que Notre Seigneur a ins­ti­tué son sacer­doce, le sacer­doce à ce moment-​là et qu’Il a deman­dé aux apôtres de conti­nuer son Sacrifice, que celui-​là qui dit cela soit anathème.

Par consé­quent Notre Seigneur a bien ins­ti­tué le sacer­doce en la Sainte Cène. C’est ce que nous rap­pe­lait tous ces jours, le Sacrifice de Notre Seigneur. Il l’a fait à la Cène ; Il l’a réa­li­sé sur la Croix et Il nous demande tous les jours, aux prêtres qui avons le carac­tère sacer­do­tal, de répé­ter ses propres paroles :

Hoc est enim Corpus meum Hic est enim Calix Sanguinis mei afin que son Sacrifice conti­nue ici-bas.

Alors com­ment faire une litur­gie qui plaît aux pro­tes­tants eux qui nient que cette messe soit un Sacrifice qui efface nos péchés ? Si bien qu’à force de vou­loir faire plai­sir à nos frères sépa­rés, on a enle­vé de la messe, on a éner­vé en quelque sorte tout ce qui était pro­pre­ment catho­lique de la messe, afin de la rendre accep­table aux pro­tes­tants. La meilleure preuve, c’est qu’ils étaient pré­sents au moment où l’on a fait cette trans­for­ma­tion de la messe. Il y avait six pas­teurs pro­tes­tants qui ont contri­bué à l’élaboration de cette nou­velle litur­gie. Et ils ont sor­ti ce Nouvel Ordo Missæ qui est un Ordo que l’on dit œcu­mé­nique, qui ne signi­fie plus d’une manière pré­cise, que c’est véri­ta­ble­ment un Sacrifice, mais bien plus un repas, un simple repas où tout le monde est convié, un repas fait en mémoire de Notre Seigneur Jésus-​Christ. Ce n’est plus l’acte sacri­fi­ciel réa­li­sé par le prêtre qui réac­tive, qui remet en exis­tence, chaque fois le Sacrifice de la Croix. Et par consé­quent cela énerve aus­si la Présence réelle, telle que l’Église l’entend, c’est-à-dire par Transsubstantiation. La sub­stance du pain est rem­pla­cée par la sub­stance du Corps de Notre Seigneur ; la sub­stance du vin est rem­pla­cée par la sub­stance du Sang de Notre Seigneur.

Ce que les pro­tes­tants nient. Ils disent bien : Il y a une pré­sence réelle, mais ce n’est pas la Présence réelle telle que l’Église l’affirme. Et c’est pour­quoi l’Église a un res­pect infi­ni de la Sainte Eucharistie. Elle ne cesse d’adorer Notre Seigneur pré­sent dans la Sainte Eucharistie.

Et tous les gestes de l’Église sont des gestes d’adoration de Notre Seigneur. Or, vous savez bien, dans la nou­velle litur­gie, où est encore le res­pect de la Sainte Eucharistie ? Où est l’adoration de la Sainte Eucharistie ?

Nous avons pu assis­ter à des céré­mo­nies vrai­ment stu­pé­fiantes, scan­da­leuses par rap­port au res­pect dû à la Sainte Eucharistie.

Ensuite la des­truc­tion du sacer­doce du prêtre et des fidèles. Le prêtre a reçu un carac­tère spé­cial dans le sacre­ment de l’ordre.

Autant de prin­cipes fon­da­men­taux de notre foi dans la Sainte Messe, qui ne sont plus expri­més d’une manière claire. La messe est deve­nue ambi­guë, équi­voque cette nou­velle messe. Alors nous l’avons refu­sée et nous avons conti­nué la Sainte Messe qui est le cœur de l’Église, qui est la source de toutes nos grâces ; qui est le pivot autour duquel tourne tout le salut des âmes, les béné­dic­tions de Dieu. Toutes les grâces des sacre­ments nous viennent par le Calvaire, du cœur de Notre Seigneur Jésus-​Christ. Si nous venons à modi­fier ce qui est la source de toutes nos grâces, nous ris­quons de ne plus les rece­voir, ces grâces. Or, nous en avons besoin pour le salut de nos âmes. C’est d’une impor­tance capi­tale, fondamentale.

Alors il semble qu’actuellement à Rome, on s’aperçoive de cela. Et tout dou­ce­ment on veut reve­nir… Oui, mais reve­nir en nous deman­dant d’accepter cette nou­velle messe.

Mais pour­quoi ne l’avons-nous pas accep­tée depuis le début si elle est accep­table ? Pourquoi ne pas la prendre défi­ni­ti­ve­ment si elle est accep­table ? Si nous l’avons refu­sée, c’est bien parce que nous avons pen­sé qu’elle était dan­ge­reuse et qu’elle ris­quait peu à peu de faire deve­nir pro­tes­tants tous les catho­liques. Et c’est bien ce qui se passe.

L’état d’esprit des fidèles qui assistent habi­tuel­le­ment à ces messes, devient un esprit pro­tes­tant. Ils n’ont plus la notion du Sacrifice de la messe ; ils n’ont plus la notion du péché ; ils n’ont plus la notion du règne de Notre Seigneur Jésus-​Christ ; ils mettent toutes les reli­gions sur le même pied ; ils n’ont plus l’esprit catholique.

Or, s’il y a quelque chose qui est affir­mé au cours de ces magni­fiques jour­nées que nous avons vécues hier, avant-​hier, c’est la royau­té de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Hier, lorsque l’on a béni le cierge pas­cal et que l’on a dit : Christus Principium et Finis : Le Principe et la Fin de toutes choses. Christus Alpha et Oméga qui habet impe­rium uni­ver­sas æter­ni­ta­tis sæcu­la : qui règne pour tous les siècles et dans les siècles des siècles.

Oui qui a tout pou­voir en nous. Par les plaies duquel nous rece­vons les grâces de la vie éter­nelle. Voilà Notre Seigneur Jésus-​Christ. Il n’y a pas deux Notre Seigneur. Il n’y a pas plu­sieurs Dieux qui puissent nous sau­ver. Il n’y a que Notre Seigneur Jésus-​Christ. C’est bien ce que nous avons com­pris au cours de ces jour­nées. Notre salut est dans Notre Seigneur Jésus-Christ.

Alors nous com­pre­nons l’importance de notre Sainte Messe. Et ce pour conti­nuer ce sacer­doce dont vous avez besoin, mes bien chers fidèles qui êtes là pré­sents, vous vou­lez des prêtres qui donnent la grâce qui sauve vos âmes.

Le salut des âmes c’est la chose prin­ci­pale. Alors vous vous réjouis­sez de voir tous ces jeunes qui sont ici et qui viennent pour pré­pa­rer leur sacer­doce, pour rece­voir un véri­table sacer­doce. Car ils croient dans le Saint Sacrifice de la messe. Ils croient dans la Présence réelle de Notre Seigneur dans l’Eucharistie ; ils croient qu’ils vont offrir le Sacrifice de la messe pour la rédemp­tion des péchés, la rédemp­tion des âmes.

Car nous pou­vons nous deman­der, com­bien de prêtres y croient encore. À quoi croient encore les prêtres d’aujourd’hui, on se le demande. Et eux-​mêmes sans soute se le demandent. Ils ne savent plus ce en quoi ils croient. Si l’on en juge d’après les caté­chismes qu’ils donnent aux fidèles, ils n’ont plus la foi catholique.

Voilà ce que je vou­lais vous dire, mes bien chers frères, en ce jour de Pâques, afin que vous com­pre­niez le pour­quoi d’Écône. Ce n’est pas pour nous oppo­ser à Rome ; ce n’est pas pour nous oppo­ser aux évêques. Nous exis­tons pour faire des prêtres ; pour conti­nuer l’Église ; pour conti­nuer le Saint Sacrifice de la messe ; pour don­ner à vos âmes Notre Seigneur Jésus-​Christ Lui-​même, dont vous avez besoin, par Lequel vous êtes sauvés.

Volontiers je vous rap­pel­le­rai les conseils que Notre Seigneur Jésus-​Christ don­nait Lui-​même deux jours avant la Pâque.

Que disait Notre Seigneur Jésus-​Christ ? Quels sont ses conseils ? Écoutons-​Le. Il est à deux jours de la Pâque : Duo dies ante Pascha. C’est donc mar­di avant Pâques. Jésus était au milieu de ses dis­ciples et que leur disait-​Il ? Écoutons-​Le afin que nous sachions quel était en quelque sorte son testament.

Que nous dit-​Il ? Quels sont les conseils qu’il nous donne ?

La vigi­lance : vigi­late. Parce que vous ne savez ni le jour, ni l’heure, ni le jour, ni l’heure à laquelle Jésus vien­dra pour nous chercher.

Il donne des exemples. Il dit : voyez comme Noé a été choi­si, tous les autres ont péri dans le Déluge. Eh bien quand le Fils de l’Homme vien­dra sur les nuées du Ciel, Il pren­dra entre deux femmes qui sont en train de moudre du grain, l’une sera prise, l’autre sera lais­sée entre deux hommes qui sont en train de culti­ver leur champ ; l’un sera pris, l’autre sera laissé.

Qu’est-ce que cela veut dire ? Notre Seigneur choi­si­ra ses élus ; Il connaît les cœurs ; Il connaît ce qu’il y a dans les consciences. Alors, Il se choi­sit ses élus, selon ceux qui sont pour Lui, ou ceux qui sont contre Lui ou qui L’oublient. C’est pour­quoi, dit Notre Seigneur, veillez et priez.

Et puis. Il donne un autre exemple. Un homme avait deux ser­vi­teurs, il leur confie ses mai­sons. L’un, vigi­lant, atten­dant le retour de son Maître s’occupe avec beau­coup de dévoue­ment, beau­coup d’attention à la mai­son de son Maître. Et lorsque le Maître revient, le Maître le loue. Bienheureux ser­vi­teur tu as gar­dé mon bien, tu par­ta­ge­ras aus­si mon bien.

Et l’autre, au contraire, agit comme si le Maître n’allait pas reve­nir ; alors il se donne à l’ébriété, à la volup­té ; il gas­pille l’argent que son Maître lui a lais­sé. Et quand le Maître revien­dra, alors il le jet­te­ra là où il y a des pleurs et des grin­ce­ments de dents.

Et puis Notre Seigneur donne encore un autre exemple : celui des vierges folles et des vierges sages, que tout le monde connaît, que vous connais­sez bien. Ce sont cinq vierges qui n’ont pas le sou­ci d’entretenir leur vie spi­ri­tuelle. C’est cela que cela veut dire ne pas avoir d’huile dans leur lampe. Elles aus­si s’adonnent à toutes les choses de ce temps. Elles ne pensent pas à leur bien spi­ri­tuel. Alors quand la nuit vient le Maître, leur lampe est vide. On se pré­ci­pite ; peut-​être chez le prêtre pour deman­der l’absolution des péchés. Hélas, il est trop tard. Le Maître est venu déjà et Il emmène avec Lui les vierges sages qui avaient gar­dé la grâce dans leur cœur, qui avaient de l’huile dans leur lampe. Celles qui n’avaient pas la grâce sont per­dues. La porte est fer­mée, quand elles reviennent. Notre Seigneur leur dit : « Je ne vous connais pas ». Quelles paroles ter­ribles : Je ne vous connais pas !

Et puis Notre Seigneur donne encore un der­nier exemple : celui des talents. Le Maître s’en va. Il confie des talents à ses ser­vi­teurs afin qu’ils puissent les faire fruc­ti­fier pen­dant son absence, pen­dant son grand voyage. Tout cela signi­fie nous, les fidèles sur la terre. Jésus est par­ti faire son grand voyage. Il revien­dra pour nous chercher.

Alors à l’un, il confie cinq talents ; à l’autre il en confie deux ; au troi­sième il en confie un. Les deux pre­miers font fruc­ti­fier leurs talents, c’est-à-dire, font fruc­ti­fier leur vie spi­ri­tuelle, avancent dans la ver­tu et s’efforcent de faire fruc­ti­fier la grâce en eux. Alors Notre Seigneur revient et les loue : « Bienheureux ser­vi­teurs qui avez bien tra­vaillé, qui m’avez bien ser­vi, venez avec moi par­ta­ger mon bonheur ».

Quant à celui qui n’avait qu’un talent, Notre Seigneur lui reproche : « Pourquoi n’as-tu pas fait fruc­ti­fier ce talent ? » – « J’ai eu peur, parce que vous êtes un homme sévère qui deman­dez des choses … que vous n’avez pas don­nées ». – Notre Seigneur le reprend et lui dit : « Oui, et puisque tu savais que je demande des choses que je n’ai pas don­nées, parce que je veux que la grâce fruc­ti­fie en toi, tu te condamnes toi-​même. Pourquoi n’as-tu pas remis ton argent au ban­quier qui l’aurait fait fruc­ti­fier et tu m’aurais don­né plus que je ne t’ai don­né à toi-même ».

Saint Jérôme a une expres­sion, une expli­ca­tion très curieuse. Le ban­quier ? Il dit que le ban­quier signi­fie le prêtre et que les fidèles remettent leur argent, leur bien, pour faire fruc­ti­fier leur bien, leur aumône au prêtre, pour en tirer des biens spirituels.

De cette manière on com­prend cette para­bole et je pro­fite de cette expli­ca­tion de saint Jérôme pour remer­cier ici, tous ceux qui nous aident. L’un d’entre vous a bien vou­lu me don­ner une somme impor­tante pour les orgues nou­velles que nous avons ici ; Nous le remer­cions vive­ment. Vous savez que si Écône vit – et vous voyez Écône vivre – croyez que nous avons plus de soixante-​dix mai­sons dans le monde et que de par­tout nous viennent des appels d’Amérique du Sud pour le sémi­naire de Buenos Aires.

C’était il y a deux jours, d’Australie, un coup de télé­phone de notre cher Père Hogan, qui me dit : « Monseigneur, une église se pré­sente à nous, en plein cœur de Sydney, est-​ce que vous ne pour­riez pas nous aider pour pou­voir l’acquérir ? »

Et puis, c’est de l’École Sainte-​Marie, au Kansas, là aus­si on nous fait des appels.

Alors, n’ayez pas peur d’être géné­reux et si vous avez des amis que vous connais­sez pou­voir nous venir en aide, n’hésitez pas à leur dire que nous avons de grands besoins pour le bien des âmes.

Oui, nous vou­drions que ces talents soient trans­for­més en biens spi­ri­tuels. Je pense que c’est ce que nous fai­sons. Alors, écou­tons la parole de Notre Seigneur : Veillons et prions.

Peut-​être que par­mi vous, dans quelques jours, il y en a qui par­ti­ront à Montalenghe pour une retraite. D’autres peut-​être sont reve­nus d’une retraite qui a eu lieu au cours de la Semaine Sainte. D’autres par­ti­ront peut-​être à Notre-​Dame du Pointet dans quelques semaines ; je les féli­cite de tout cœur. C’est là que l’on peut veiller au salut de son âme pen­dant quelques jours de réflexion, quelques jours de prières. Penser au salut de son âme. C’est là que se retrouve vrai­ment la vigi­lance. Alors com­bien je sou­haite que vous conti­nuiez dans ces dis­po­si­tions et que ceux qui n’ont pas encore eu le bon­heur de faire ces retraites, en fassent pour le bien de leur âme.

Je pense que notre cher Père Barrielle, du haut du Ciel, s’il était ici, m’encouragerait, vous le savez bien. Il nous a légué un héri­tage extra­or­di­naire par ces retraites et il faut que nous fas­sions fruc­ti­fier cet héri­tage. Je suis heu­reux à la pen­sée que beau­coup de nos jeunes prêtres prêchent ces exer­cices qui font tant de bien.

Que ce soit là nos pen­sées en ce jour de Pâques. Et deman­dons à la Vierge Marie à laquelle cer­tai­ne­ment Notre Seigneur est appa­ru en pre­mier – si dans l’Évangile on ne parle pas de l’apparition de Notre Seigneur après sa résur­rec­tion à sa Mère – nous ne pou­vons pas dou­ter un ins­tant, que la pre­mière qui a reçu la visite de Notre Seigneur c’est la très Sainte Vierge Marie.

Elle a vou­lu res­ter dans l’ombre, dans la dis­cré­tion après la mort de Notre Seigneur. Mais Notre Seigneur, sûre­ment s’est mon­tré à elle et lui a don­né beau­coup de consolations.

Elle avait la foi. Elle n’avait pas besoin de se rendre au tom­beau pour se deman­der si Notre Seigneur était res­sus­ci­té ou pas. Elle croyait à la Résurrection de Notre Seigneur.

Demandons à la très Sainte Vierge Marie de nous don­ner cette foi, cette foi dans le Sacrifice de Notre Seigneur. Pouvons-​nous ima­gi­ner que la très Sainte Vierge Marie puisse pen­ser qu’il y a un autre nom que Celui de son divin Fils, que celui de Jésus pour le salut de nos âmes.

Demandez à la Vierge Marie, deman­dez lui : Connaissez-​vous un autre nom que celui de Notre Seigneur, que celui de votre divin Fils pour notre salut, pour le salut de nos âmes. Que répon­dra la Vierge Marie ?

Non, il n’y a pas d’autre nom ici-​bas. Elle nous dira la parole de saint Pierre après l’Ascension de Notre Seigneur : Il n’y a pas au monde un autre nom dans lequel nous avons le salut que celui de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Demandons à la Vierge Marie de nous don­ner cette grâce de foi.

Au nom du Père et du Fils et du Saint-​Esprit. Ainsi soit-il.

Fondateur de la FSSPX

Mgr Marcel Lefebvre (1905–1991) a occu­pé des postes majeurs dans l’Église en tant que Délégué apos­to­lique pour l’Afrique fran­co­phone puis Supérieur géné­ral de la Congrégation du Saint-​Esprit. Défenseur de la Tradition catho­lique lors du concile Vatican II, il fonde en 1970 la Fraternité Saint-​Pie X et le sémi­naire d’Écône. Il sacre pour la Fraternité quatre évêques en 1988 avant de rendre son âme à Dieu trois ans plus tard. Voir sa bio­gra­phie.