Mes bien chers amis,
Mes bien chers frères,
Devant votre magnifique assemblée nous serions tenté de reprendre les paroles de l’Apocalypse, de l’ange disant au vieillard, mais qui sont ces hommes vêtus de blanc et d’où viennent-ils ?
Mais l’ange dit au vieillard : « Mais vous le savez Seigneur. Ce sont ceux qui ont lavé leurs vêtements dans le sang de l’Agneau et qui ont servi les autels du Seigneur ». Je pense qu’en effet, cette parole s’applique bien à vous, mes chers amis. Vous avez au cours de vos années de préparation dans le séminaire, en particulier dans vos monastères, vous avez préparé vos âmes, vous les avez lavées dans le sang de l’Agneau. Et vous voici maintenant prêts à servir toujours mieux et toujours davantage les autels du Seigneur.
Par le sous-diaconat, par le diaconat, mes chers amis, vous qui allez recevoir ces ordres dans quelques instants, vous allez participer d’une manière plus efficace, d’une manière plus profonde au grand mystère de Dieu. Dispensatores mysterium Dei : Dispensateurs des mystères de Dieu.
C’est en effet un grand mystère que le mystère de l’autel, que le mystère de ce sacrement de l’Eucharistie auquel vous allez participer davantage.
Pour vous, chers futurs Sous-Diacres, vous allez vous entendre dire par l’Église que vous aurez à vous occuper particulièrement de l’autel. L’évêque se faisant l’interprète de la voix de l’Église, va vous expliquer ce que sont à la fois les linges qui entourent l’autel et l’autel lui-même.
L’autel c’est le Christ. Les linges sont les fidèles qui entourent le Christ et qui sont ses membres, membres du Corps mystique. Ainsi, par ce symbolisme, vous qui allez vous occuper d’une manière particulière de la propreté de l’autel, de la vénération avec laquelle il faut traiter les choses qui touchent à l’autel, de même vous allez aussi, par vos vertus, par votre exemple, par les lectures, vous allez édifier le peuple fidèle et le préparer à être plus disposé à recevoir les grâces qui descendent et qui découlent de l’Eucharistie.
Jamais l’on n’aura une estime suffisante de ces mystères. Ces mystères, c’est vraiment le mystère de Dieu, le mystère de notre foi Mysterium fidei. C’est le grand mystère de notre foi. Et pour le comprendre, pour le pénétrer davantage, pour l’estimer davantage, l’évêque va – dans ses prières – appeler sur vous, chers futurs Sous-Diacres, tous les dons du Saint-Esprit.
Il va énumérer tous les dons du Saint-Esprit, afin que vous soyez vraiment remplis de cet esprit de Lumière, de cet esprit de force, de cet esprit de sagesse, dont vous avez besoin pour mieux comprendre le grand mystère de la foi, le grand mystère du Seigneur.
Nous sommes là, en plein dans la vie surnaturelle, dans les mystères d’ordre surnaturel, que le Bon Dieu a voulu de toute éternité et qu’il a réalisés dans le temps. L’homme a été créé pour la vie surnaturelle, avec la grâce du Bon Dieu. Non seulement dans sa nature, mais la nature est le support de cette vie surnaturelle, de cette vie qui fait entrer l’homme dans le mystère de Dieu et dans la très Sainte Trinité, dans son intimité. Par sa volonté, ainsi Dieu a préparé les hommes et vous, particulièrement, ministres de l’autel, vous devez être conscients de ce mystère et en remercier Dieu, chanter les louanges de Dieu.
Et l’Église insiste aussi, pour vous mes chers futurs Sous-Diacres, insiste pour que vous ayez cet esprit de foi. C’est peut-être sur cette note caractéristique qu’elle conclut sa prière ; qu’elle conclut sa monition. Et elle dit cette parole extraordinaire, l’Église dit cette parole, reprenant les paroles des Pères de l’Église : Omne quod non est ex fide, peccatum est : Tout ce qui n’est pas selon la foi, est péché. Qu’est-ce que veut dire par là l’évêque quand il vous dit ces paroles ?
Parce que tout ce qui est dans le monde, attire au péché. Seule la foi donne la lumière qui sauve ; seule la foi donne la grâce qui lave dans le sang du Christ et redonne la vie éternelle, par le sacrement du baptême et par les sacrements.
Tout ce qui n’est pas relié à la foi, tout cela en définitive, sert pour le péché, même s’il y a des lumières naturelles qui sont bonnes encore en soi. Mais si elles ne sont pas ordonnées à la foi ; si elles ne sont pas purifiées par la grâce, elles sont inutiles ; elles ne servent qu’au péché ; elles ne servent qu’à la damnation.
Alors gardez la foi, répandez la foi, soyons missionnaires afin d’appeler toutes les âmes qui ne sont pas illuminées par la foi, à l’être un jour, au moins par le baptême de désir, afin qu’elles puissent se sauver. Voilà ce que l’Église vous demande, mes bien chers futurs Sous-Diacres, comme disposition pour recevoir la grâce que vous allez recevoir dans quelques instants.
Et par ce sacrement que vous recevez ; vous allez vous engager à garder la chasteté. Chasteté dont nous avons des exemples dans la Sainte Écriture. Tous ceux qui ont approché Dieu d’une manière particulière ont été vierges. Et vous qui allez approcher Dieu, d’une manière tout à fait particulière, il convient aussi que vous soyez vierges.
La Vierge Marie, saint Joseph, saint Jean, créatures choisies pour entourer Notre Seigneur, entourer le Dieu vivant ici-bas ont été vierges. Et vous aussi, vous allez vous joindre à la Vierge Marie, à saint Joseph et à saint Jean, pour servir le Seigneur.
Alors gardez fidèlement cette chasteté. Ce privilège que le Bon Dieu vous demande, qui vous fait déjà en quelque sorte, entrer dans le Ciel, dans l’éternité bienheureuse.
Et l’Église vous demande également, non seulement de garder la chasteté, mais aussi d’être des priants, des priants de l’Église. Vous allez réciter désormais votre bréviaire qui est la prière de l’Église, prière officielle, qui va faire de vous les priants officiels pour attirer les grâces de Dieu, chanter les louanges de Dieu, pour remercier Dieu de tous les bienfaits qu’il nous donne et pour demander les grâces dont le monde a besoin pour se sauver, pour sa conversion, pour s’unir à Dieu.
Quel rôle magnifique. Faites-le avec dévotion, avec attention, avec esprit de religion et tout cela vous sanctifiera et sanctifiera les autres et sanctifiera votre prochain.
Quant à vous, bien chers futurs Diacres, le ton des prières de l’Église à votre propos, change et ressemble à un cri de combat. Vous entrez dans le combat. C’est ce que dit l’évêque à propos de vous ; à propos du diaconat. Vous entrez dans ce combat, dans lequel l’Église est engagée. Et par votre prédication, par votre exemple, vous allez vous présenter au monde au nom de Dieu, au nom de Notre Seigneur Jésus-Christ et vous allez prêcher la vérité, la foi, par votre exemple. Vous allez montrer l’exemple des vertus aussi de la chasteté, de la pureté et vous avez besoin pour cela de force, du don de force de l’Esprit Saint.
L’évêque en étendant sa main sur votre tête va prononcer cette prière, demandant à l’Esprit Saint de vous donner le don de force, contre les tentations, contre l’esprit du monde, contre l’esprit du péché qui est celui du monde.
Et alors, comme le dira aussi le prêtre, citant les paroles de saint Paul : Vous ne luttez pas contre les éléments matériels, vous luttez contre ces esprits qui sont partout dans le monde, des esprits mauvais qui s’efforcent de lutter contre l’Église, contre Dieu et alors vous allez entrer dans ce combat. Et pour entrer dans ce combat ; vous avez besoin de grâces abondantes. C’est pourquoi l’évêque va prier, va chanter cette magnifique préface qui demande que vous soyez remplis aussi de l’Esprit Saint. Mais que vous ayez particulièrement ce don de force. L’évêque va évoquer l’image de saint Étienne. Saint Étienne choisi par les apôtres pour être le premier parmi les diacres, l’exemple des autres diacres. Et il aura ce don de force ; il l’aura jusqu’à un point extraordinaire. À sa mort, il verra, il verra Dieu. Il aura des lumières particulières et c’est éclairé par cet Esprit divin que saint Étienne exhalera son dernier soupir priant pour ses persécuteurs. Dans ce monde mauvais, dans lequel vous allez devoir bientôt prêcher l’Évangile, vous serez aussi en butte à des contradictions.
Si vous serez soutenu par les fidèles qui, eux aussi, sont remplis de la grâce du Seigneur, vous trouverez devant vous, des gens pénétrés de l’esprit du diable et du démon, qui vous persécuteront, qui s’opposeront à vous, qui essayeront de vous diviser, de vous éloigner de l’Église, de vous entraîner dans le péché, dans le schisme. Eh bien, par la grâce du Seigneur, vous résisterez. Vous ne tomberez pas dans l’hérésie, ni dans le schisme et vous demeurerez catholiques, fidèles à la foi de toujours, fidèles à l’Église, fidèles aux principes qui vous ont été enseignés ici dans ce séminaire. Et remplis de la grâce du Seigneur, remplis des dons du Saint-Esprit, vous prêcherez cet Évangile avec force, comme les apôtres, qui eux aussi, comme lorsqu’ils ont commencé à prêcher l’Évangile se sont affrontés aux contradictions du monde, ont été emprisonnés. On leur a dit : « Ne prêchez plus au nom de Jésus » et eux ont dit : Non possumus non loqui. Nous ne pouvons pas ne pas parler, nous devons parler, c’est notre devoir et nous continuerons à prêcher Jésus-Christ.
Eh bien, vous ferez la même chose, bien chers futurs Diacres, vous prêcherez Notre Seigneur Jésus-Christ et le Bon Dieu vous remplira de ses grâces, face aux contradicteurs.
Et soit que vous ayez la grâce du sous-diaconat, soit que vous ayez la grâce du diaconat, prenez comme modèle la très Sainte Vierge Marie. Elle aussi est dans le combat ; elle ne l’abandonne pas. Étant au Ciel, elle continue encore, elle continue sur terre à mener le combat.
Elle l’a mené, depuis sa prédestination ; elle devait écraser la tête du serpent ; elle l’a fait et elle continue toujours de le faire. Elle est avec vous ; elle est comme une armée rangée en bataille. Alors jetez vos regards sur votre Mère du Ciel ; demandez-lui d’avoir son courage, d’avoir sa foi et ainsi, aidés par la très Sainte Vierge Marie, bénis par elle, vous accomplirez le rôle que vous devez remplir aujourd’hui à cette époque, à l’époque où nous vivons. Époque à la fois désastreuse et en même temps époque extraordinaire pour ceux qui veulent demeurer fidèles à l’Église. Époque des héros, époque des saints, époque des martyrs.
Vous êtes de cette époque et vous aurez à être des héros, des saints, des martyrs. Martyrs, c’est-à-dire témoins de la foi, de la foi catholique. On vous en voudra de toutes parts. Mais appuyés sur l’exemple de tous ceux qui ont donné leur vie et leur sang pour leur foi, appuyés par l’exemple de la très Sainte Vierge Marie et par son secours, vous accomplirez cette œuvre pour votre sanctification et la sanctification des âmes.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.