Les mois qui passent, confirment toujours davantage la première impression du nouveau Supérieur de la Mission Saint-Pie X : être missionnaire en terre de mission consiste d’abord à allez vers, euntes, « Allez baptiser les nations, in nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti ».
L’aventure de Ndambi I, vécue fin décembre dernier et rapportée dans ces colonnes, fut une expérience enrichissante et prometteuse. Mais peut-être n’était-ce qu’un feu de paille ou d’artifice… Enthousiasme éphémère et vite retombé ?
Ndambi II qui vient d’avoir lieu nous rassure sur ces doutes et ces inquiétudes. Le récit de ce dernier voyage est sous presse. Mais est-il nécessaire d’aller à 650 Km, au fond de la forêt gabonaise, pour connaître ces joies conquérantes de l’esprit missionnaire ? Il ne semble pas et la première prise de contact avec le chef d’Ayeme-Bokoue (Voir photo ci-dessus) et quelques habitants du village montre ce qu’il serait possible de réaliser tous les 30 à 50 Km de la Nationale N° 1…
Le Supérieur de la Mission en avait rêvé, il en rêve toujours ! Chaque dimanche un Père de la Fraternité Saint Pie X fait de Libreville le voyage de 150 Km, sur l’ineffable Nationale N° 1, pour célébrer la Sainte Messe à Four-Place.
Il y a deux mois, sur son trajet, le Père Louis-Marie Buchet offre le service de quelques places dans son véhicule et apprend à cette occasion qu’entre Kango et Ekouk, environ 50 Km, il n’y a plus une seule chapelle catholique. Malheureusement, sans bien comprendre les conséquences de ce qu’ils font, les malheureux catholiques de cette région qui veulent pratiquer, se croient obligés de fréquenter les temples protestants et autres sectes qui, elles, n’ont pas disparu.
Le lendemain sur son retour, le Père Louis-Marie qui connaît le rêve du Père Pinaud, s’arrête à Ayeme-Bokoue, un village situé à égale distance entre Ekouk et Kango. Il cherche à rencontrer le chef pour établir un premier contact. Ici le chef, c’est Albertine, « une bonne catholique » affirment les quelques villageois rencontrés sur le pas de leur porte. Mais voilà… Maman-chef est partie à sa plantation et elle ne rentrera au mieux qu’à 13h00 comme d’habitude et il n’est pas encore 11h00… Que faire ? Le plus efficace semble d’aller à la rencontre de Maman Albertine dans sa plantation qui se trouve à plusieurs kilomètres en brousse.
Le Père s’enfonce en forêt avec quelques jeunes qui l’accompagnent. Sur place, ne trouvant personne, tout le monde lancent des cris d’appel, une seule réponse se fait entendre qui ne se répétera pas. Impossible de découvrir Maman Albertine qui avouera à son retour s’être cachée pour ne pas être dérangée et pouvoir continuer son travail ! « Que pouvait-il bien encore se passer au village pour qu’on vienne me chercher ? » se demandait-elle. Le père et ses guides rentrent au village sans succès. Après avoir dégusté quelques bananes plantains qui lui sont offertes, le Père Louis-Marie se plonge dans son Bréviaire pour meubler l’attente à l’écart et se rend compte qu’il se trouve devant le lieu de réunion d’une « église éveillée ». L’attente se prolonge, Maman chef ne réapparaît que vers 14 H 00. C’est une femme marquée par la fatigue quotidienne du travail harassant de la plantation qui enfile rapidement une robe et invite le Père à entrer au « salon ».
Bientôt les rejoignent le fils, les petits fils et quelques villageois. Maman Albertine confirme que le village est en grande majorité catholique mais que tous presque fréquentent les « églises éveillées » faute de mieux. « Nous n’avons rien d’autre pour prier… » Le Père explique le grave danger de perdre sa Foi à prier ainsi dans une secte et il les encourage à se retrouver entre eux pour réciter le chapelet. Il leur propose, selon nos disponibilités de célébrer de temps à autre, la Sainte Messe dans leur village. Le salon s’y prêterait bien. Tous se montrent heureux de la proposition.
La messe du lundi 21 mars : une première !
Avant de partir, le Père Louis-Marie distribue chapelets, médailles miraculeuses et laisse de l’eau bénite. Une photo immortalise cette première rencontre. Maman-chef demande instamment au Père « de ne pas les abandonner ». Le soir même le Père Pinaud est informé de ce nouveau contact et prend les dispositions nécessaires pour organiser une première Messe dans le mois.
Le Père Louis-Marie reprend contact avec Albertine. Tous s’accordent sur la date du lundi 21 mars, ce qui laisse le temps d’avertir les villageois. Malheureusement différents contretemps qui semblent téléguidés par le malin empêchent l’information de circuler et puis il faut aussi noter qu’une Messe le lundi, n’est pas le meilleur jour, car c’est la reprise du travail dans les plantations.
Le jour dit, accompagné de notre jeune séminariste, Fabian et d’un jeune fidèle de la Mission, apprenti catéchiste, le Père Louis-Marie arrive au village vers 10 H 00. Une trentaine de personnes sont là : surtout des anciens heureux de retrouver des Pères comme ils en ont connus autrefois, des plus jeunes de bonne volonté mais qui ont bien peu reçu et des enfants à former. L’autel est préparé dans le salon de Maman-chef. La Messe est suivie avec recueillement.
Après la Messe, imposition de la Médaille miraculeuse, chacun veut la sienne ! Ensuite le repas est partagé entre tous comme il se doit. Mais la journée n’est pas terminée, sur le retour le Père doit encore s’arrêter dans une famille pour une préparation au mariage. Sur le point de partir, Albertine le retient encore, elle se souvient que sa maison n’a jamais été bénite. Ce qui est aussitôt fait ! Enfin Maman-chef, et ce seront ses dernières paroles ce jour-là, confie qu’elle prie chaque jour pour que son village garde la Foi… mais aidez-moi, et ne nous abandonnez pas.
C’est promis Maman Albertine et la prochaine Messe sera un dimanche !
Le Toukan d’Ayeme Bokoue
Comment aider l’apostolat de la FSSPX en Afrique
Pour nous aider à les aider, vous pouvez adresser vos dons par chèque au Père Nicolas Pinaud, Supérieur de la Mission
Mission Saint-Pie X
Quartier La Peyrie – BP 3870
Libreville (Gabon)
Médailles miraculeuses, médailles de Saint Benoît et chapelets sont les bienvenus mais également des médicaments tel que le paracétamol – Doliprane, Efferalgan…
Une mère m’a embrassé parce que je lui donnais, pour son enfant en pleine crise de paludisme, les 6 comprimés de doliprane qui me restaient…
10 tôles pour une chapelle = 75 € ou 110 $ US
100 tôles pour une chapelle = 750 € ou 1100 $ US
Frais de déplacement en voiture 4 x 4 pour un tel voyage missionnaire = 1000 € ou 1450 $ US
Frais de déplacement en train = 350 € ou 500 $ US
Installation d’une pompe manuelle pour puiser l’eau potable dans un village = 2500 € ou 3600 $ US