26 juillet au 4 août 2010 : Général Santos City
L’équipe « Général Santos » sur le terrain, par Sylvia Fussler
Apprendre aux différentes personnes la méthode de fabrication ‘’d’herbal ointment’’ (une pommade assez efficace)…
Un repas de fête… où le sourire est roi |
Dimanche matin, le 26 juillet, très tôt, après la première messe, « l’équipe de Gen San » composée de Christine, Elisabeth, Victor, Charles et moi (Sylvia) accompagnés par Judith quitte Sampaloc !
Le voyage commence par 4 heures d’attente à l’aéroport en raison d’intempéries : quelle belle vertu ! Puis après un vol de 90 minutes nous atterrissons à General Santos City, au sud du Mindanao.
Toute l’équipe de l’office d’ACIM ASIA est là pour nous accueillir, et un repas typiquement français nous attend ! Les Apôtres de Marie, équivalent à notre MJCF, se partagent les taches : cuisine, vaisselle, chauffeur, mais ils viendront aussi avec nous pour enseigner le catéchisme et pour apprendre aux différentes personnes la méthode de fabrication de lessive, ‘’d’herbal ointment’’ (une pommade assez efficace) et de chapelets en corde. Notre mission sera plus humanitaire que médicale : par ces trois méthodes, nous leur apprenons à se faire un petit revenu.
De lundi à vendredi nous sommes allés dans différents villages, composés de quelques maisons faites de bambous, ou de briques avec des toits en feuilles de palmier et où souvent il n y a qu’une ou deux pièces pour toute une famille. Tout cela est loin de notre confort et on se demande comment ils peuvent vivre comme ça : sans eau courante, sans machine à laver, sans électricité pour certains ! Nous menons nos missions chez des fidèles et/ou des patients de l’Acim (la famille de la petite Jane, le village de Leila, etc.)
L’abbé Ghela qui devait être avec nous ne sera malheureusement pas là les premiers jours suite à des problèmes de santé. Il nous rejoindra seulement jeudi ! Nous aurons à partir de ce jour la messe et le chapelet quotidien, pour renforcer notre esprit de missionnaires. Brothers Mathias et Herbert, de Iloilo nous accompagnent aussi pour tout le côté spirituel de la mission.
Le premier jour nous découvrons avec les gens eux-mêmes toutes ces méthodes : il faut bien un début à tout ! Nous sommes un peu angoissés de ne rien savoir faire mais ils nous regardent patiemment ce qui met tout le monde à l’aise.
On s’organise en petits groupes : un volontaire pour 5 personnes. Chaque volontaire enseignera à ses étudiants les trois méthodes. Les autres personnes du village viennent observer ce que nous faisons. Judith, Patrick et Maricar sont nos interprètes car dans ces villages tout le monde ne parle pas l’anglais.
Pour la pommade, nous devons utiliser des feuilles fraiches d’Akapulco coupées, de l’huile de caisson, des bougies, des spatules en bois, un filtre, un pot-en-terre et du feu. On mélange une mesure d’huile avec une mesure de feuilles, on fait cuire jusqu’à ce que cela devienne « crispy » puis on sépare l’huile des feuilles et on rajoute les deux bougies que l’on laisse fondre dans l’huile. On attend que ça refroidisse un peu pour mettre le tout dans des petits bocaux en plastique. C’est une crème antifongique, contre les piqures d’insectes…
Pour la lessive il faut mélanger différentes poudres ensemble auxquelles on peut rajouter un peu d’essence d’orange ou de citron pour donner une bonne odeur.
Et pour le chapelet on utilise une méthode de nœuds… Les philippins nous en mettent plein la vue : ils arrivent en quelques minutes à en faire un alors que pour nous il faudra plusieurs heures pour réussir à faire correctement les premiers nœuds.
Ils sont tous très intéressés d’apprendre tout cela et s’appliquent à faire tout ce qu’on leur dit. Ils viennent nous voir régulièrement pour nous demander s’ils font juste, et si c’est le cas, on entend de grands « YES » et ils sont très fiers de montrer à leurs amis le résultat de leur travail.
Des leçons de catéchisme sont données par Elisabeth aux enfants. Elle a un vrai don pour ça. Bien timides au départ ils sont récompensés par des bonbons en échange d un signe de croix, puis petit à petit les langues se délient et le résultat est formidable : ils apprennent des prières, des chants et font des petites processions !
Les deux volontaires garçons font aussi des matchs de baskets et leur apprennent à jouer au football. Ils s occupent des enfants avec des jeux, des chants, …
Dans ces petites journées, nous tissons des liens très forts avec tous les Philippins. Ils nous apprennent plus que nous leur apprenons : surtout la patience car nous sommes débutants dans notre rôle de professeurs, et la simplicité car ils nous montrent qu’avec peu de moyens on peut faire beaucoup, et surtout par le sourire à la Vie, car malgré leurs histoires et leurs conditions de vie ils gardent le sourire. Nous n’avons pas vu un seul philippin qui ne souriait pas !
Dans la journée de samedi M. l’abbé Ghela passe le relais à M. l’abbé Couture, et c est maintenant à son tour de bénir les maisons et d’imposer les scapulaires.
Dimanche 1er août, c’est repos, et c’est direction « Le resort de doctora Lagaré » pour aller se détendre et se baigner. Charles apprendra à ses dépends que ce n’est pas donne à tout le monde de réussir grimper à un cocotier !
Lundi 2 août nous allons à l’hôpital pour visiter les malades et leur apprendre à faire des chapelets. Ne vous plaignez pas de nos hôpitaux, ici ils sont jusqu’à 8 par chambre et quelques fois deux par lit, et dans les couloirs ça n’en finit pas.
Pas de matelas, juste une planche de bois ou des bouts de carton!!! Pas de ‘clim’ seulement de vieux ventilateurs bien poussiéreux, et les chats qui s’invitent dans les chambres !
Nous y retrouvons Christopher, un petit garçon de 11 ans, qui en parait 8, que nous avions rencontré dans le village de Jane. Il est très malade et il ne lui reste plus que quelques mois à vivre. M. l’abbé Couture lui donne la bénédiction des enfants malades le matin, et le baptise l’après-midi car sa maman nous explique qu’il a été baptisé dans une secte protestante : c’’était gratuit et donc plus facile ! Denise, la petite fille de notre pharmaciste Honeybee, lui offre quelques-uns de ses jouets : peluches, voitures, chapeau de clown ! Ce petit garçon au regard si triste aura l’espace d’un instant une petite étincelle dans les yeux et un petit sourire, et dira tout doucement deux fois « salamat » à sa petite bienfaitrice de 4 ans !
Pour notre dernier jour nous allons en prison!!! Pas de fouille notre arrivée, nous devons juste laisser nos portables dans la voiture et prendre un seul appareil photo ! Il y a 944 hommes et 100 femmes, et seulement deux caméras pour les surveiller !
Le matin, pendant que l’abbé Couture donne sa conférence sur le Saint Suaire aux infirmière de l’hôpital de la veille, nous restons dans le quartier des hommes. Chacun d’entre nous a un groupe non pas de 5 personnes mais de 20, et quels 20 ! Ça change!!! Ils sont assis sur des bancs comme des enfants à nous regarder faire. Ils n’ont pas le droit de faire eux-mêmes la lessive et la pommade, mais par contre on leur laisse du fil pour fabriquer des chapelets…
Les questions fusent, ils veulent tout savoir ! Une fois les démonstrations terminées, c’est à leur tour de se faire présenter le Saint Suaire par M. l’abbé qui vient juste de nous rejoindre. Les prisonniers, anciens dealeurs et tueurs, l’écoutent attentivement, avec leurs gardiens, tout en continuant à fabriquer leurs chapelets. Nous avons apporté des croix en plastique mais ils nous montrent comment en faire avec la simple ficèle. Un ancien dealer donnera la sienne à Charles ! De son côté, M. l’abbé leur achète des objets de leur propre confection. Ça leur prend une semaine pour découper une bouteille de Pepsi ou de Sprite et monter tout un décor autour de celle ci : feuilles, petites maisons….
La matinée se termine par l’imposition très émouvante des scapulaires,. Nous étions dans la chapelle catholique, en la quittant nous nous retrouvons face à une mosquée (avec appel à la prière) qui se trouve juste à côté d’une église baptiste !
Le panneau de sortie de la prison, que nous n’avons pas été autorisés à prendre en photo nous dit tout simplement « Thank you, come again ».
L’après-midi du côté des femmes on procède dans l’autre sens : conférence sur le St Suaire, puis démonstrations !
Ensuite M. l’ abbé Couture confesse pendant plusieurs heures. Une des femmes vient d’avoir un bébé. Il a une semaine mais pas de prénom car il n est pas baptisé. Sa maman n’a le droit de le garder avec elle qu’un seul mois, ensuite il ira dans sa famille en attendant qu’elle sorte de prison.
Il y a aussi cette vieille dame qui a plus de 80 ans… son mari la battait, lui jetait des pierres… et un jour alors qu’il était en train de le faire elle a eu un accès de folie et l’a tué !
Elle nous dira elle aussi son Salamat avec des larmes dans les yeux après avoir reçu l’imposition du scapulaire. Les dernières personnes à recevoir le scapulaire sont les 3 gardiens ! Les gardiens de prison sont là non pas seulement pour maintenir l’ordre (l’ambiance semble plutôt détendue : videoke, terrain de volley….) , ils sont là pour qu’il y ait une bonne entente entre eux et les prisonniers.
Les apôtres de Marie, pour ne pas tous les citer, nous ont encadrés tout le long de ces jours à Gen San. Très discrets et très efficaces ils ont tout fait pour que notre séjour soit le plus agréable possible et pour que nous en gardions un très bon souvenir !
Sylvia Fussler
Suite et fin des reportages de la mission Acim-Asia 2010
L’opération Rosa Mystica victime de son succès, par le Dr Jean-Pierre Dickès
Photos et textes envoyés par Messieurs les abbés Daniel Couture et François Castel et
tous les volontaires qui saluent bien les lecteurs de La Porte Latine
Pour aider la Mission Acim Asia 2010
Les dons pour ACIM ASIA doivent être envoyés au : Dr Jean-Pierre Dickès Il est rappelé que la totalité des dons est envoyé à la mission sans prélèvement de quelque nature que ce soit. D’autant qu’ACIM France prend en charge intégralement le fonctionnement |