Pèlerinage de Chartres : Présent en parle bien

Pèlerinage de Chartres : Présent en parle bien

Un bel article du quo­ti­dien Présent du same­di 6 juin 2009

De Chartres à Paris : A l’exemple de saint Paul

Cinq mille mar­cheurs – dont 1 500 enfants – et peut-​être le double pour la messe finale qui fut célé­brée cette année place Vauban : le pèle­ri­nage du Sacré-​Cœur, 19e rendez-​vous de Pentecôte de la Fraternité Saint-​Pie X a connu cette année une affluence remar­quable. La levée des excom­mu­ni­ca­tions en jan­vier, un attrait de plus en plus fort exer­cé par la « forme extra­or­di­naire » du rite romain libé­ré par Benoît XVI, et aus­si un esprit de soli­da­ri­té alors que les pèle­rins étaient pri­vés de leur lieu habi­tuel d’arrivée au pied de la basi­lique de Montmartre expliquent sans doute cette affluence. Il y avait assu­ré­ment beau­coup d’habitués au point final de la marche, devant le dôme des Invalides. Mais aus­si des « voi­sins » venus en amis, et même (sou­rire bien­veillant au lèvres) un prêtre d’âge mûr en cler­gy­man, gen­ti­ment accueilli, aux abords des bar­rières pro­té­geant l’accès, par un confrère « tradi ».

Toutes les bles­sures ne sont pas cica­tri­sées, les frac­tures ne sont pas résor­bées, et – point le plus impor­tant – les « dis­cus­sions doc­tri­nales » récla­mées par la Fraternité Saint-​Pie X pour cla­ri­fier des ques­tions essen­tielles ne sont assu­ré­ment pas ache­vées. Il n’empêche que, pour avoir écou­té et vu ce qui se pas­sait, place Vauban, en ce lun­di de Pentecôte, j’ai eu l’impression non seule­ment d’une tran­quille assu­rance mais aus­si d’une volon­té de paix.

Il eût été facile de ton­ner contre la Mairie de Paris qui par sec­ta­risme avait fer­mé l’accès des marches de Montmartre à ces catho­liques qui repré­sen­taient (assurait-​on) une menace pour l’ordre public. La chose fut dite, bien sûr, vigou­reu­se­ment, notam­ment par l’abbé Duverger lors de son « envoi ». Mais l’accent fut prin­ci­pa­le­ment mis sur l’appel per­son­nel du Christ à cha­cun des pèle­rins, invi­tés comme saint Paul sur le che­min de Damas à se conver­tir à lui. A vivre et brû­ler de sa cha­ri­té, à par­ta­ger, grâce au don du Saint-​Esprit, son zèle apos­to­lique. Ne pas se trom­per de prio­ri­té, tel sem­blait être le mes­sage de ce pèle­ri­nage : ne point d’abord dénon­cer ce qui va mal dans le monde (y com­pris chez les plus proches !) mais se tour­ner vers le Bien et en vivre. C’est reposant…

Quant à l’ordre public, dans ce quar­tier où passent bien des mani­fes­ta­tions et, par­fois, les « des­centes » des voyous de ban­lieue, il ne fut pas fran­che­ment trou­blé. Les Invalides en ont vu d’autres, et les ser­vices de voi­rie ont connu des marches plus oublieuses de leurs déchets.

A défaut de dis­po­ser du texte écrit des divers ser­mons, allo­cu­tions, exhor­ta­tions, on peut vivre les moments forts de ce pèle­ri­nage qua­si­ment comme si on y était. Le site de la Fraternité Saint-​Pie X, www​.lapor​te​la​tine​.org, a mis en ligne les enre­gis­tre­ments de la plu­part d’entre eux, accom­pa­gnés de très nom­breuses pho­tos. L’homélie de Mgr Fellay à Villepreux, le dimanche de la Pentecôte, fut par­ti­cu­liè­re­ment remar­quée : lui aus­si par­la de la sanc­ti­fi­ca­tion per­son­nelle : la néces­si­té de consti­tuer des élé­ments de sain­te­té et de sanc­ti­fi­ca­tion dans la socié­té, quelle que soit l’aversion contre Dieu qui peut régner autour de nous.

Il a éga­le­ment mis en garde, rap­porte « La Porte Latine » contre la ten­ta­tion de ne consi­dé­rer la situa­tion de l’Eglise qu’au tra­vers de ses aspects humains. C’est le Saint-​Esprit qui sanctifie…

Comme tous les ans, la jeu­nesse de ce cor­tège cou­ra­geu­se­ment déployé sur les routes de Chartres à Paris était frap­pante. Scouts, guides et autres enfants sages en fai­saient presque autant que ces nom­breux jeunes, étu­diants ou grands lycéens venus de bien loin par­fois, comme en témoi­gnaient les dra­peaux d’autres conti­nents pour suivre le che­min de Marie. C’est la même jeu­nesse que celle qui rem­plit les routes de Chartres à Paris. Ensemble ils témoignent de la jeu­nesse du rite antique et de son attrait vers le haut.

Comme tous les ans… Mais cette année il y eut aus­si beau­coup de médias ; des équipes de télé­vi­sion s’astreignant aux mêmes marches que les pèle­rins, des pho­to­graphes, des jour­na­listes. La presse se révé­la (ceci expli­quant assu­ré­ment cela) plu­tôt bien­veillante. Oubliés, les sobri­quets, ran­gés, les mots qui tuent : « inté­griste », « pas­séiste ». Cela ne lais­se­ra pas d’étonner alors que les médias du monde entier étaient mon­tés au cré­neau contre le Pape et contre la levée de l’excommunication des quatre évêques de la Fraternité Saint-​Pie X à la faveur des décla­ra­tions sur-​exploitées de Mgr Williamson.

Il faut y voir, me semble-​t-​il, un des effets du Motu pro­prio qui pro­duit ses bien­faits « à petits pas bien décidés ».

JEANNE SMITS

Article extrait de PRESENT n° 6855 du Samedi 6 juin 2009

Suite du repor­tage : un article d’Hubert le Roux

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