La chapelle de La Mère de Dieu de Bourg-de-Péage, près de Valence, (Prieuré de Lyon) établie dans la Drôme, fera le samedi 10 septembre 2016 son traditionnel pèlerinage à Notre Dame de l’Osier.
Notre Dame de l’Osier est un lieu de pèlerinage datant de 1649. En mars 1649 un agriculteur protestant taille son osier le jour de l’Annonciation, au mépris de la loi du royaume qui l’interdit et fait extraordinaire, l’osier saigne.
« Pierre Port-Combet est un protestant calviniste de la meilleure espèce : il méprise habituellement les observances chrétiennes de cette France de l’Ancien Régime. Ce jour de l’Annonciation, jeudi 25 mars 1649, jour chômé sous le roi Louis XIV, malgré les injonctions de sa femme, une bonne catholique, Jeanne Pélion, il sort avec sa serpe pour tailler l’osier proche, au lieu-dit les Plantées. Presque aussitôt, il revient précipitamment à la maison, couvert de sang. Épouvante de sa femme. Mais : « Jeanne, viens voir ce miracle ; il sort du sang de cet armarinier que j’ai coupé ! » Incrédule, sa femme se rend sur les lieux du drame, prend l’instrument tranchant pour y couper des branches : rien d’anormal. Son mari l’imite et voilà le sang qui gicle « à grosses gouttes ».
Ainsi débute l’histoire du sanctuaire marial, car elle ne fait que commencer ; en effet, Pierre Port-Combet, quoiqu’effrayé, continue sa vie de huguenot… jusqu’à ce jour de mars 1656, alors qu’il laboure avec ses boeufs à 350 pas de la maison, toujours aux Plantées. Il est midi passé. Une « demoiselle, vêtu de blanc et un manteau bleu », l’y surprend et le force à arrêter l’attelage : « Elle lui dit que le temps de sa fin approche, que s’il ne change de son état, il sera un des plus grands tisons d’enfer qui fut jamais. » Il hausse les épaules, se détourne et reprend son travail.
Cependant un sentiment l’envahit et il se prend à souhaiter la revoir. Surprise ! en un instant, « la plus belle créature qui se puisse voir au monde » s’est transportée à l’autre bout du vallon. Cette fois-ci, il n’hésite plus. Pierre prend ses jambes à son cou et la poursuit dans une folle course à travers champs jusqu’à l’approcher à « une douzaine de pas ».
En vain : elle ne daignera plus le regarder et disparaît. Ce n’est que le 15 août suivant, sur son lit de mort, que Pierre Port-Combet abjure l’hérésie et reçoit in extremis les sacrements du viatique et de l’extrême-onction. Il meurt le 22 août réconcilié avec l’Église.
L’année suivante une basilique s’élève. Les miracles se multiplient. La ferveur est à son comble : dix messes sont célébrées par jour à Notre- Dame-de-l’Osier.
Un séminaire s’y ouvrira même, et bien des religionnaires suivront Port-Combet dans sa conversion…
C’est que la Dame a laissé un message au calviniste : « Qu’il dise au public que leurs prières ne sont pas assez ferventes. Et que s’ils les font plus ferventes, ils recevront beaucoup plus de grâces et de faveurs de Dieu. »
Dans la basilique qui contient le corps du protestant converti et les restes de son arbre miraculeux, les fidèles de la Tradition ont pu, pour la première fois depuis dix ans de pèlerinage, célébrer la messe le 6 septembre 2015 après une marche méritante depuis Serre-Nerpol.
La messe de la Nativité de Notre-Dame – patronne du sanctuaire – fut chantée par l’abbé Louis-Marie Gélineau et les fidèles allèrent se recueillir à la petite « chapelle de la bon-rencontre », où le huguenot avait enfin reconnu sa Mère » [Fideliter n° 230 de mars-avril 2016].