Le 9 juin dernier, plus de 650 fidèles d’Anjou et de Vendée ont processionné avec ferveur en l’honneur de Notre-Seigneur.
Pour la 10è édition depuis son renouveau en 2013, le Grand Sacre 2024 était un excellent cru !
Dimanche 9 juin – Les fidèles d’Angers et des paroisses alentours ont répondu présents en nombre à l’appel du Prieuré de Gastines, organisateur du Grand Sacre depuis 2013.
Ce sont plus de 650 fidèles (compte officiel des responsables) qui ont marché avec ferveur en l’honneur de Notre-Seigneur en cet après-midi ensoleillé, soit une nette progression par rapport aux dernières années !
Le Ciel en effet était clément, (peut-être en récompense de notre constance de l’année dernière !) et les deux reposoirs ont pu être installés par les vaillantes équipes présentes depuis le matin, et décorés dans cette ambiance d’agitation joyeuse qui précède les grands événements.
14 heures – dans le parc saint Nicolas, au pied de l’ancienne abbaye éponyme aujourd’hui maison de retraite tenue par la communauté des Sœurs du Bon Pasteur, le jardin est transformé en fourmilière : les unes décorent le sol, certains habillent l’autel, d’autres costument les enfants et les jeunes filles, Sœurs et laïcs se dépensent sans compter pour composer bouquets et entrelacs de lierre…tout sera en place pour l’arrivée du plus grand des Rois ! De l’autre côté, au Tertre saint Laurent, règne la même effervescence. Ne soyons pas avares en sable teint ni en fleurs fraîches, Dieu nous le rendra au centuple ! Angers au départ, Chemillé à l’arrivée, chacun son rôle.
15h45 – Pour son premier Grand Sacre, monsieur l’Abbé Gabard prend la parole, salue les autorités ecclésiastiques, et invite l’assistance à la prière. Notre-Seigneur arrive, la foule s’agenouille ; c’est le temps du silence et de l’adoration. Après les litanies et les cantiques, monsieur l’abbé Ramé, prieur des Fournils et doyen de la région, présente l’ostensoir à la vénération des fidèles, et se place sous le dais.
16h15 – le cortège s’ébranle, respectant un ordre strictement établi, qui participe à la magnificence de la procession : le garde suisse en grande tenue ouvre la marche, guidant l’archange saint Michel et l’Enfant Jésus portant le monde, escortés par les enfants de la Croisade Eucharistique, puis suivent les trois « vertus », les bannières et les drapeaux, et enfin les communiants jetant avec enthousiasme les pétales fournis à profusion par nos chères Sœurs et par les paroissiens. Après cette avant-garde superbe prennent place les enfants de chœur et le clergé, puis le dais couvrant l’ostensoir, porté par monsieur l’Abbé Ramé, accompagné de notre prieur l’abbé Gabard, et de tous les clercs présents en ce grand jour. Immédiatement après Notre-Seigneur s’ébranlent les Sœurs, tout près de leur divin époux, puis la fanfare, qui mène le rythme des chants pendant les deux heures de cette marche solennelle, suivie par les unités scoutes de la paroisse, en ordre et en uniforme. La foule recueillie s’étire ensuite en une longue colonne chantante et priante, entraînée par la magnifique chorale, et soutenue par une sono sans défaillance aucune ! A noter la présence d’une belle délégation du prieuré des Fournils, venue en renfort, s’il en était besoin !
L’itinéraire, légèrement modifié cette année, a emmené le cortège par la cale de la Savatte, devant les terrasses bondées, où les badauds étonnés, parfois goguenards, souvent indifférents – hélas ! – ont fredonné presque malgré eux un instant le « Lauda Jerusalem » résonnant sur les cuivres et les flûtes de la fanfare. Un riverain, conscient de l’importance de ce qui se déroulait sous ses yeux, a emboîté le pas à ses ancêtres et pavoisé sa fenêtre… « confrontation du spectateur avec le mystère religieux » !
L’arrivée au tertre saint Laurent a rappelé comme tous les ans aux fidèles la raison historique de cette traditionnelle procession : la réparation de l’hérésie de Béranger contre la présence réelle du Christ dans la sainte Eucharistie, professée au XIème siècle. Véritable origine ? Difficile à affirmer, mais les angevins aiment à se le dire depuis si longtemps !
Aujourd’hui, comme il y a dix siècles, Notre-Seigneur est là réellement, devant les fidèles rassemblés à ses pieds, priant avec ferveur devant le ciborium abritant l’ostensoir dans un écrin d’or. L’abbé Ramé leur adresse quelques mots, reprenant à son compte le sentiment du saint Curé d’Ars : « j’étais porté par Celui que je portais ! »
Si les corporations de l’Ancien Régime et leurs célèbres « torches » ont disparu, remplacées aujourd’hui par tous les patronages de la paroisse, ainsi que l’a rappelé l’Abbé Gabard, si les autorités civiles et militaires de la ville ne brillent plus désormais que par leur absence, si les « foules immenses » d’après-guerre restent aujourd’hui chez elles, et ne pavoisent plus chaque rue comme autrefois, les catholiques traditionnalistes de l’Anjou et de la Vendée ont néanmoins fait retentir de leurs chants les rues de la cité !
« Nous voulons Dieu, Vierge Marie ; jusqu’à la mort, à Lui nos cœurs ! »