Les cinq premiers postulants entrent à l’automne 1974. En 2020, ils sont 138. Agrégés à la Fraternité Saint-Pie X, les frères sont des religieux qui partagent la vie des prêtres et les aident dans leur ministère.
Agrégés à la Fraternité Saint-Pie X, les frères sont des religieux qui partagent la vie des prêtres et les aident dans leur ministère. Dès les débuts d’Écône, le séminaire a la joie d’accueillir le frère François qui vient des chevaliers de Notre-Dame. Pendant trois ans, il assure la direction de la schola grégorienne. Peu après, le frère Gabriel, qui avait fait un postulat spiritain, arrive à Écône. De la cuisine du séminaire, il verra passer de nombreuses promotions de séminaristes. Les cinq premiers postulants entrent à l’automne 1974. En 2020, ils sont 138. Pour des raisons pratiques, Mgr Lefebvre n’a pas voulu que ses prêtres soient religieux, c’est-à-dire qu’ils prononcent les vœux de religion, vœux d’obéissance, de pauvreté et de chasteté. Son expérience dans la Congrégation des Pères du Saint-Esprit lui avait montré la difficulté de pratiquer les vœux de pauvreté et d’obéissance dans les situations complexes de l’apostolat actuel. Il y aurait trop de permissions à solliciter du supérieur. Mais dès le premier paragraphe des statuts, notre fondateur insiste sur l’esprit d’obéissance parfaite. Il rappellera souvent à ses prêtres l’importance des vertus religieuses. Et il ne voyait aucune difficulté à ce que des frères, pro-nonçant les vœux, s’agrègent aux prêtres de la Fraternité. Chez les Pères du Saint-Esprit, à côté des pères, il y avait des frères qui leur apportaient une aide précieuse. C’est ce qu’a voulu Mgr Lefebvre pour la Fraternité.
Par les vœux de religion, les frères sont consacrés à Dieu. Toute leur activité prend ainsi une dimension religieuse. Suivant les conseils de Notre-Seigneur, et l’exemple de nombreux saints, ils s’engagent à renoncer au monde et à tendre à la perfection par la pratique des vœux. Ils appliquent à la lettre le conseil de Notre-Seigneur au jeune homme riche :
Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes et donne-le aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel. Viens, suis-moi.
(Mt 19, 21)
Leurs statuts insistent sur la dévotion à la sainte messe et tout ce qui touche au saint Sacrifice : la liturgie, les lieux de culte, la sacristie.
Qu’ils pensent, en prenant ces soins, aux saints anges des églises, aux saints qui honorent Notre-Seigneur dans l’Eucharistie et à l’édification des fidèles, qui doivent trouver dans les églises une leçon de foi vivante.
Sans être des cloîtrés, les frères mènent par leurs vœux de religion une vie plus séparée du monde que celle des prêtres. Elle est plus cachée et parfois mystérieuse pour les fidèles. Ce renoncement est la source de nombreuses bénédictions. À cette vie intérieure, s’ajoute pour la plupart des frères, un apostolat plus direct : ils déchargent les prêtres de différentes tâches matérielles (secrétariat, jardinage, cuisine, …), certains enseignent le catéchisme, dirigent la chorale, tiennent des patronages, visitent des malades ou se dévouent au service des enfants dans nos écoles. Là, ils édifient les enfants par leur exemple et sont d’excellents intermédiaires entre les enfants et les prêtres.
Que faut-il pour devenir frère dans la Fraternité ? La vocation s’identifie avec le don de soi. Est appelé celui qui a le désir profond de servir Dieu et qui a la docilité pour se laisser former. À cela s’ajoutent un minimum de dons naturels et une santé suffisante. Pour y voir plus clair, le meilleur moyen est de s’en ouvrir à un prêtre et de faire un petit séjour au séminaire. Un pas-sage au séminaire est souvent dé-terminant pour dissiper certaines illusions ou au contraire confirmer une vocation.
Abbé Vincent Gélineau
Source : Le Saint-Vincent n°27