Editorial d’août 2006 Croisade des Vocations 2006 : un appel à la sainteté !

Demandons au Saint-​Esprit de bien vou­loir encore davan­tage éclai­rer toute la socié­té chré­tienne, et les âmes des jeunes gar­çons en par­ti­cu­lier, sur les beau­tés du sacer­doce catho­lique. Quelle plus belle voca­tion que de pou­voir, en effet, emboî­ter le pas à Notre-​Seigneur Jésus-​Christ et quel plus bel élan que de répondre à son appel pour Le suivre dans son ministère ?

En rai­son même de la dégra­da­tion des socié­tés, de l’hu­mi­lia­tion de l’Eglise qui en est venue à une sorte d’au­to­mu­ti­la­tion, de course au sui­cide, la néces­si­té de prêtres vrai­ment catho­liques est deve­nue extrême. N’y a‑t-​il pas, en face de cette pénu­rie, comme un motif plus par­ti­cu­lier que les âmes bien nées doivent recon­naître comme tel, de rejoindre cette poi­gnée d’hommes qui se battent en nombre insuf­fi­sant pour cette guerre des âmes ?

Voulue pour le sacer­doce catho­lique, pour qu’il conti­nue de répandre ses bien­faits sur la terre, la Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie X sait qu’il lui revient d’en mon­trer les traits véri­tables tant dans la pré­di­ca­tion que par l’exemple de ses membres.

Pour ce faire, elle com­mence par redire et par renou­ve­ler sur ses autels le Sacrifice de Notre-​Seigneur Jésus-​Christ. Elle ne peut mieux mani­fes­ter la gran­deur du sacer­doce qu’en appe­lant les prêtres les hommes de la messe, et la messe le cour de toute la vie chré­tienne. Vivre de l’es­prit de l’Eglise, c’est appro­fon­dir ce grand mys­tère de Foi qu’est la sainte messe, avoir pour lui une dévo­tion sans bornes, le pla­cer au centre de nos pen­sées et de toute notre vie intérieure.

Toute la sainte Ecriture est orien­tée vers la croix de Notre Seigneur, vers la vic­time rédemp­trice et rayon­nante de gloire ; toute la vie de l’Eglise est tour­née vers l’Autel du sacri­fice et, par consé­quent, sa prin­ci­pale sol­li­ci­tude ne peut être que la sain­te­té sacer­do­tale. La Fraternité Saint-​Pie X porte en elle cette convic­tion à un tel point qu’elle consacre tous ses efforts à la for­ma­tion de futurs prêtres . Cette pré­oc­cu­pa­tion est celle des prieu­rés, des écoles et sur­tout des séminaires.

Pour les sémi­na­ristes, la décou­verte tou­jours plus éten­due du grand mys­tère auquel ils sont des­ti­nés doit com­mu­ni­quer un carac­tère tout par­ti­cu­lier à leur vie : cap­ti­vés par Notre Seigneur et Son sacri­fice, ils doivent par là-​même renon­cer au monde, à ses vani­tés, à ses futi­li­tés et mani­fes­ter ce déta­che­ment par leur vête­ment, leur atti­tude, l’a­mour du silence et de la retraite, même si l’a­pos­to­lat leur deman­de­ra plus tard d’al­ler aux âmes.

Le prêtre se trouve au cour de cette ouvre divine de renais­sance des âmes, de leur divi­ni­sa­tion pour leur glo­ri­fi­ca­tion future, et devient par son ordi­na­tion un autre Christ. Un prêtre ne doit pas avoir en soi de vie humaine : il ne doit plus agir et se mou­voir en homme, mais l’es­prit de Jésus-​Christ doit être en lui tout mou­ve­ment et toute vie. Toutes ses pen­sées, ses aspi­ra­tions, ses actions doivent être ins­pi­rées de cet esprit de Foi qui est d’a­bord un esprit de contem­pla­tion de Jésus cru­ci­fié et glo­ri­fié. La Foi est la semence de la vision béa­ti­fique qui sera la bien­heu­reuse contem­pla­tion éternelle.

Si l’Eglise insiste sur la prière du prêtre, son bré­viaire, son orai­son quo­ti­dienne, c’est-​à-​dire tout ce qui fait que son âme est toute don­née à Jésus-​Christ, c’est pour réa­li­ser en lui les quatre fins de la prière : louange, action de grâces, demande et pro­pi­tia­tion. Contemplation, obéis­sance, humi­li­té sont les élé­ments d’une même réa­li­té : l’i­mi­ta­tion de Jésus-​Christ et la par­ti­ci­pa­tion à son amour infini.

Cette par­ti­ci­pa­tion à l’ouvre de la Rédemption est une réa­li­té si belle qu’elle dépasse nos pauvres intel­li­gences qui arrivent tout juste à sai­sir leur indi­gni­té au regard d’une telle voca­tion. Cette voca­tion est l’ap­pel à la sain­te­té que Dieu adresse à toute âme et sur­tout aux prêtres, car le prêtre est le ministre pri­vi­lé­gié et choi­si par Dieu pour se don­ner Lui-​même aux hommes. De même que Notre Seigneur a souf­fert et est mort en s’of­frant à Son Père pour l’ex­pia­tion de nos péchés et pour nous rache­ter de l’es­cla­vage de l’en­fer, ain­si le prêtre -alter Christus- se trouve au cour de sa voca­tion lors­qu’il com­prend que chaque ins­tant de son exis­tence lui per­met à son tour de se don­ner à Dieu et aux âmes, de se livrer au bon plai­sir de la Sainte Trinité pour leur salut :

« Et je vis, non ce n’est plus moi, mais c’est le Christ qui vit en moi, et si je vis main­te­nant dans la chair, je vis dans la Foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et s’est livré Lui-​même pour moi » (Gal. II, 20).

Puisque les coups de bou­toir de la socié­té moderne se sont prin­ci­pa­le­ment achar­nés sur la messe et le sacer­doce, toutes les âmes doivent avoir à cour de recons­truire par là une socié­té pro­fon­dé­ment chré­tienne. Et nous vous remer­cions, chers Croisés, de per­sé­vé­rer dans cette croi­sade si belle de la prière en laquelle vous avez choi­si de vous engager.

Abbé Régis de CACQUERAY †

Supérieur du dis­trict de France

(Editorial de La Lettre sur les Vocations n° 14 – Juillet 2006)

Capucin de Morgon

Le Père Joseph fut ancien­ne­ment l’ab­bé Régis de Cacqueray-​Valménier, FSSPX. Il a été ordon­né dans la FSSPX en 1992 et a exer­cé la charge de Supérieur du District de France durant deux fois six années de 2002 à 2014. Il quitte son poste avec l’ac­cord de ses supé­rieurs le 15 août 2014 pour prendre le che­min du cloître au Couvent Saint François de Morgon.