Le pape remplace le cardinal Müller par Mgr Ferrer Ladaria


Le Pape François a rem­pla­cé le car­di­nal Gerhard Müller [Photo ci-​dessus] au terme de son man­dat de pré­fet de la Congrégation pour la doc­trine de la foi. Et il a nom­mé à ce poste Mgr Luis Francisco Ladaria Ferrer [1], un jésuite, de natio­na­li­té espa­gnole, qui était jus­qu’i­ci le secré­taire de la Congrégation dans laquelle il avait été nom­mé par Benoît XVI en 2008.

Le site de la revue des jésuites des Etats-​Unis, America Magazine [2], émet l’hy­po­thèse que ses décla­ra­tions favo­rables à une inter­pré­ta­tion d’Amoris lae­ti­tia selon la doc­trine tra­di­tion­nelle de l’Eglise sont la cause du non-​renouvellement de sa charge de préfet. 

Le car­di­nal Müller, dans un entre­tien avec Raymond Arroyo dif­fu­sé le 12 mai der­nier sur la chaîne catho­lique amé­ri­caine EWTN, avait répé­té que Amoris lae­ti­tia n’ouvre pas la porte à la récep­tion de la com­mu­nion par les catho­liques divor­cés et « rema­riés », peu après que les confé­rences épis­co­pales d’Allemagne, d’Argentine et de Malte eurent publié des direc­tives auto­ri­sant cette récep­tion dans cer­taines situations.

Le car­di­nal Müller a sou­te­nu le droit des quatre car­di­naux – Brandmüller, Burke, Caffarra, Meisner – d’ex­po­ser leurs Dubia au pape mais en affir­mant qu’il n’é­tait pas favo­rable au fait d’a­voir ren­du la démarche publique.

Mgr Ladaria Ferrer se disait en 2008 adepte d’une « voie moyenne » entre les tra­di­tio­na­listes et les pro­gres­sistes. François l’a nom­mé, en août 2016 [3]), à la tête de la com­mis­sion d’étude sur le dia­co­nat fémi­nin.

Il avait par­ti­ci­pé, avec le domi­ni­cain suisse Charles Morerod, le jésuite alle­mand Karl Josef Becker et le vicaire géné­ral de l’Opus Dei, Fernando Ocariz, aux dis­cus­sions doc­tri­nales avec la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X [4] enta­mées en octobre 2009 et closes en juin 2012 sur une impos­si­bi­li­té de s’en­tendre. [5]

Il est à craindre que cette nou­velle du « débar­que­ment » du car­di­nal Müller, consi­dé­ré à tort comme « néo-​conservateur », ne soit un signe de plus du dur­cis­se­ment des libé­raux romains au plus haut niveau de la hié­rar­chie de l’Eglise.

Oremus pro Pontifice nostro.

Sources : press​.vati​can​.va /​America Magazine /​La Croix /​La Porte Latine du 1er juillet 2017

Notes de bas de page
  1. Il Bolletino du 1er juillet 2017 :[]
  2. Remarque à pro­pos d’America Magazine : l’un des édi­to­ria­listes les plus en vue d’America Magazine, le P. James Martin S.J., a été récem­ment nom­mé consul­teur de la Salle de presse du Vatican. Il est l’au­teur d’un livre sur le rap­pro­che­ment de la com­mu­nau­té LGBT avec l’Eglise sous le titre Building a Bridge. []
  3. Le pape François a nom­mé aujourd’­hui une com­mis­sion d’é­tude très atten­due sur les femmes diacres dans l’Eglise catho­lique, a annon­cé le Vatican. Elle sera pré­si­dée par Mgr Luis Francisco Ladaria Ferrer, arche­vêque de Tibica, secré­taire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Composée de 13 membres – pour la plu­part euro­péens ou amé­ri­cains – dont six femmes, elle sera sera char­gée d’exa­mi­ner le rôle des femmes diacres aux « pre­miers temps de l’Eglise » (3), même si cer­tains en attendent aus­si des recom­man­da­tions sur la manière de don­ner plus de res­pon­sa­bi­li­tés aux femmes aujourd’­hui. (02/​08/​2016[]
  4. 26 octobre 2009 in Le Nouvelliste​.ch : Le Vatican entame aujourd’­hui un dia­logue doc­tri­nal avec Ecône – Rome sera pour sa part repré­sen­tée par Mgr Guido Pozzo, secré­taire de la com­mis­sion Ecclesia Dei, créée spé­cia­le­ment pour remé­dier au schisme inté­griste, le secré­taire de la Congrégation pour la doc­trine de la foi, Mgr Luis Ladaria Ferrer, et trois conseillers de cette congré­ga­tion : le domi­ni­cain suisse Charles Morerod, le jésuite alle­mand Karl Josef Becker et le vicaire géné­ral de l’Opus Dei, Fernando Ocariz. []
  5. La Croix du 7 octobre 2012 : « Ces longues négo­cia­tions aux mul­tiples rebon­dis­se­ments, enta­mées depuis la levée des excom­mu­ni­ca­tions des évêques inté­gristes en 2009, auront eu un mérite : mon­trer que la rup­ture n’est pas seule­ment une ques­tion de litur­gie et de messe en latin, en obli­geant la Fraternité Saint- Pie X à se pro­non­cer sur les fon­de­ments de la foi. Les inté­gristes ont été ame­né à dire clai­re­ment ce sur quoi ils n’étaient pas d’accord : l’œcuménisme, le dia­logue inter­re­li­gieux, la liber­té reli­gieuse, et au fond, une cer­taine concep­tion de la véri­té telle qu’elle appa­raît à tra­vers les textes conci­liaires. » []