Les efforts du catéchiste sont anéantis en quelques instants par la sacrosainte télé.
Tous les péchés capitaux y passent en exercices pratiques.
L’orgueil ? Ce sont les politiciens qui s’en chargent dont les discours se résument par ceci : « Il n’y a que moi qui soit capable ; les autres sont vraiment débiles. »
L’avarice ? L’argent est partout à la télé. On vous y explique la manière d’en gagner, de ne pas en perdre, d’en dépenser beaucoup et d’en avoir toujours, la peur d’en manquer, l’habileté admirable de ceux qui en volent.
La luxure ? L’ampleur des déshabillés est comparable à celle de la crise des textiles.
L’envie et les revendications constituent un chapitre quotidien.
La gourmandise ? Péché mignon, exploité par les réclames de produits alimentaires. L’audio-visuel nous montre des yeux humides de plaisir et nous fait entendre des bruits de déglutition. La vue d’un plat de nouilles devient une occasion prochaine de péché.
La colère accompagnée de violence est l’assaisonnement obligé de la plupart des films.
Quand à la paresse, elle se trouve non pas tant sur l’écran que dans le fauteuil où le téléspectateur est vautré.
Faut-il encore enseigner qu’il y a sept péchés capitaux ?
Ou bien enseigner qu’il n’y en a plus qu’un seul : celui de regarder la télé ?
Abbé Philippe Sulmont
Cet article est tiré du Bulletin paroissial de Domqueur, dans la Somme (80).