L’espoir ici-bas comporte plusieurs étapes :
- L’espoir d’un homme, le plus longtemps possible, porte sur le bien-être : on travaille, on construit une maison, on augmente ses biens, on s’installe comme si l’existence sur terre devait être sans fin.
- Ensuite, l’espoir de l’homme qui prend de l’âge porte sur la santé : on forme des vœux pour avoir toujours bon pied, bon œil, pour jouir d’une bonne retraite et pouvoir enfin se reposer.
- La troisième étape de l’espoir est dramatique. Nulle envie pour l’instant d’un éternel repos. Se maintenir en vie… Voilà à quoi se réduit l’espoir. La famille entoure le malade, le réconforte, le soutient jusqu’au moment où les proches chuchotent « il n’y a plus d’espoir… »
C’est précisément le moment où l’espérance chrétienne devrait prendre le relais de l’espoir défaillant. Car l’espérance chrétienne ne se réduit pas à l’espoir d’une vieillesse interminable, d’une sécurité sociale inépuisable, d’une terre toujours plus riche, plus juste, plus fraternelle, plus heureuse, environnée de roses sans épines, peuplée d’êtres sans péchés (bien que sans foi ni loi !).
L’apôtre saint Paul disait :
Si nous avons mis notre espoir dans le Christ pour cette vie seulement, nous sommes bien à plaindre.
Première lettre aux Corinthiens, chapitre 15, verset 19
Et le Christ dans les béatitudes tient un discours qui contredit absolument les espoirs du monde mis dans la richesse ou la réussite :
Bienheureux les pauvres,
Bienheureux ceux qui pleurent,
Bienheureux ceux qui sont persécutés,
Car leur récompense sera grande dans les cieux.
Matthieu, V, 12
Abbé Philippe Sulmont