Comme on aime ce qui nous manque !

La messe du jour de Pâques au séminaire d'Ecône (avril 2019)

Pas de conver­sion vers Dieu de la part de notre socié­té en ce temps d’épidémie, pas de pos­si­bi­li­té d’assister à la messe pour beau­coup d’entre nous.

L’année pas­sée, la France catho­lique fut endeuillée tout le temps de la Semaine Sainte à cause de l’incendie de Notre Dame de Paris. Cette année il s’agit plu­tôt d’une pro­fonde soli­tude : d’une cer­taine manière, « nous sommes sans Dieu ».

Certes, comme l’explique le pape Pie XII dans son ency­clique Mediator Dei, le culte public est ren­du à Dieu grâce aux messes quo­ti­diennes célé­brées par les prêtres du monde entier même quand ils sont seuls ; cepen­dant nous ne le voyons pas et cela nous coûte.

Qui d’entre nous suit Notre-Dame ?

Nous voi­là seuls comme lorsqu’on a refer­mé le sépulcre après y avoir dépo­sé Jésus le Vendredi Saint. Certains sont acca­blés comme les saintes femmes, d’autres s’en veulent ter­ri­ble­ment de ne pas avoir gar­dé la grâce alors que tout était plus facile comme saint Pierre, les plus intimes subissent l’événement impuis­sants comme saint Jean, un cer­tain nombre hélas, comme les dis­ciples d’Emmaüs, oublie le Maître deve­nu bien vite un bon sou­ve­nir d’antan… Mais qui d’entre nous suit Notre Dame ? La Très Sainte Vierge Marie pleure quand on roule la pierre du tom­beau, cepen­dant elle garde l’Espérance : bien­tôt Jésus res­sus­ci­te­ra ; au beau milieu des ténèbres jailli­ra bien­tôt la Lumière du Monde. Elle s’y prépare.

Bien chers fidèles, l’épidémie avec toutes les angoisses et les tris­tesses qu’elle occa­sionne ces­se­ra un jour et, au-​delà de cela, le culte public dû à Dieu nous sera de nou­veau visible. Les socié­tés même l’encourageront. A nous de nous y pré­pa­rer. Ne per­dons pas de temps sur inter­net mais redé­cou­vrons notre mis­sel, réflé­chis­sons sur les textes du temps litur­gique. Profitons des beaux offices retrans­mis par la paroisse saint Nicolas du Chardonnet, la pro­fon­deur du chant gré­go­rien, la majes­té des célé­bra­tions litur­giques, le silence fécond de la Sainte Messe. Faisons une fois par jour des com­mu­nions spi­ri­tuelles fer­ventes, soi­gnons notre cha­pe­let en famille.

Approfondir notre vie litur­gique
Telle est la grâce du moment pré­sent.
Ainsi quand la lumière dis­si­pe­ra les ténèbres,
Nous vivrons la litur­gie comme elle se doit d’être vécue
Non pas une émo­tion mais une par­ti­ci­pa­tion à la Vie de la Sainte Trinité.
C’est ce que Dieu attend de nous maintenant.

Père Mavel, prêtre de la FSSPX

Paroles de Monseigneur Lefebvre

Regardons la très Sainte Vierge Marie, parce que, elle aus­si, elle était fidèle à Jésus jusqu’au bout, jusqu’au mar­tyre, jusqu’à avoir le cœur trans­per­cé par un glaive. Elle ne L’a pas aban­don­né. Les apôtres L’ont aban­don­né ; ils sont par­tis – sauf saint Jean – les autres ont quit­té Jésus-​Christ pour se rendre dans le monde. Combien de prêtres hélas quittent Notre Seigneur pour se rendre au monde aussi !

Mais nous, efforçons-​nous de demeu­rer auprès de la Vierge Marie, de Notre-​Dame-​de-​Compassion, de par­ta­ger la Passion de Notre Seigneur Jésus-​Christ, de par­ta­ger la Passion de l’Église. Car c’est bien cela que nous vivons aujourd’hui. L’Église vit sa Passion. Et c’est ce qu’expliqué si bien le Père Emmanuel dans ses lettres magni­fiques, dans les­quelles il montre que la fin des temps sera la Passion de l’Église.

Eh bien je crois que nous sommes dans ce moment : la Passion de l’Église. Alors allons-​nous aban­don­ner notre mère la Sainte Église parce qu’il fau­dra souf­frir la Passion avec elle ?

Mgr Lefebvre, ser­mon du 26 juin 1987

Sources : Apôtres aux Antilles n° 18 de avril 2020 /​La Porte Latine du 8 avril 2020

Voir aus­si : Examen de conscience pour les fidèles confinés