Où commence la Cité catholique ?

Le Mont-saint-Michel. Crédit photo : Andreas / Pixabay

« Noblesse oblige », dit-​on. Mais à quoi ? A une cohé­rence entre ce que nous disons et ce que nous faisons.

La Cité catho­lique est une socié­té dont les ins­ti­tu­tions ne vont pas contre les pré­ceptes de Dieu, une cité dont la loi n’est pas contre la foi. Familles et écoles, ate­liers et bureaux, hôpi­taux et tri­bu­naux com­posent cette chré­tien­té tem­po­relle qui nous dis­pose à obte­nir la féli­ci­té éter­nelle. Elle est la cité ter­restre qui nous pré­pare à la cité céleste. Mais le père Calmel nous prévient : 

On ne sau­rait par­ler uti­le­ment de chré­tien­té qu’à ceux qui veulent bien admettre que les ins­ti­tu­tions actuelles, au moins un cer­tain nombre, repré­sentent une anti­chambre de l’Enfer plus ou moins bien cli­ma­ti­sée, parce qu’elles sont des ins­ti­tu­tions oppo­sées au droit natu­rel ; elles légi­ti­ment, elles auto­risent, elles couvrent de leur auto­ri­té des actes et des atti­tudes qui sont une offense au Créateur et au Rédempteur de l’humaine nature. Alors qu’une cité qui mérite le nom de chré­tienne, une chré­tien­té, doit être conforme au droit natu­rel, digne de Dieu et digne de l’homme, ins­pi­rée par l’enseignement de l’Église, et per­mettre à l’homme de gagner le Paradis. 

(Ecole chré­tienne renou­velée, chap. XXVII, « Il faut que chré­tien­té conti­nue », Téqui, p.166)

C’est pour­quoi la Cité catho­lique com­mence en nous : par une prise de conscience lucide de cette « anti­chambre de l’Enfer plus ou moins bien cli­ma­ti­sée », accom­pa­gnée de réso­lu­tions pra­tiques pour « gagner le Paradis ». Le com­bat pour des ins­ti­tu­tions chré­tiennes com­mence en cha­cun de nous, hum­blement mais efficacement.

C’est bien ce que nous chantons :

Nous vou­lons Dieu dans la famille,
Dans l’âme de nos chers enfants…

Nous vou­lons Dieu ! Sa sainte image
Doit pré­si­der aux juge­ments ;
Nous le vou­lons au mariage
Comme au che­vet de nos mourants…

Nous vou­lons Dieu ! notre Patrie
Doit le pla­cer au pre­mier rang…

Le tout est de savoir si ce n’est là qu’un can­tique, un chant pieux dont les paroles s’envolent, ou une feuille de route dont les étapes sont sui­vies fidè­le­ment, jour après jour.

« Noblesse oblige », dit-​on. Mais à quoi ? A une cohé­rence entre ce que nous disons et ce que nous fai­sons. C’est cette cohé­rence qui trans­forme quo­ti­dien­ne­ment nos épreuves en preuves d’amour pour Dieu et pour les âmes.

Source : Famille d’a­bord, La lettre du Mouvement Catholique des Familles n°45 – Juin 2021